Différentes options sont envisageables – et parfois mises en œuvre localement – pour réformer un système de notation qui détourne certains élèves des apprentissages.
« Une évaluation exigeante, une évaluation qui stimule, une évaluation qui encourage, plutôt que de décourager ou de reléguer les élèves. » Tel est le cap fixé par la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem aux acteurs de la Conférence nationale chargée de lui remettre des propositions d’ici à la fin de l’année.
Cette démarche a pour point de départ un constat peu flatteur pour notre système éducatif : l’étude Pisa, réalisée dans l’OCDE auprès de jeunes âgés de 15 ans, montre que la France possède une école assez peu performante et qu’elle fait même figure de championne des inégalités sociales et culturelles.
Une forme d’inhibition
Or, de l’avis de nombreux spécialistes, la façon dont on évalue les élèves n’est pas étrangère aux mauvais résultats enregistrés. À preuve, cette même enquête internationale fait apparaître une forme d’inhibition chez les jeunes Français.
Ainsi, lorsqu’ils ne sont pas totalement sûrs de leur réponse, ils préfèrent, bien plus que les autres élèves, ne pas réaliser un exercice plutôt que de courir le risque de se tromper… Comment corriger ces défauts ? Des pistes existent, souvent inspirées d’exemples étrangers, parfois déjà appliquées, ici ou là, à titre plus ou moins expérimental.
LES DIFFÉRENTES PISTES D’ÉVALUATION
► Évaluer par compétences
Plutôt que d’accorder une note globale, sur 10 ou sur 20, pour tel exercice, il s’agit d’employer trois à quatre couleurs (vert, bleu, orange, rouge) ou lettres (A, B, C, D) pour déterminer le degré d’acquisition des compétences nécessaires à sa réalisation.
« Je ne note pas l’ensemble du travail mais m’intéresse aux différentes tâches, prises séparément : comprendre la consigne, trouver la réponse, la formuler », explique le professeur d’histoire-géographie du collège-lycée Sainte-Thérèse, à Rennes.
« Ce système d’évaluation permet de mieux se situer, d’identifier les points sur lesquels on doit faire porter nos efforts », approuve Aymeric, 14 ans, élève de cet établissement qui, il y a huit ans, a banni les notes jusqu’à la classe de 4e.
À dire vrai, cette méthode est largement appliquée en maternelle et, dans une moindre mesure, en élémentaire, où les notes sur 10 ou sur 20 font une apparition progressive. Dans la plupart des cas, le livret présenté aux familles à la fin de chaque trimestre procède de cette logique.
Chaque domaine y apparaît décomposé en une série de compétences à acquérir. En géométrie par exemple, il s’agira entre autres de s’assurer que l’élève de CE2 « construit un cercle avec un compas », « reproduit des figures sur papier quadrillé, pointé ou uni, à partir d’un modèle ou à l’aide du papier-calque », « calcule le périmètre d’un polygone », etc.
Cette forme d’évaluation va dans le sens du « socle commun » voulu par la loi Fillon de 2005 et aujourd’hui en cours de réécriture. Ce bagage minimum censé être partagé par tous les élèves à l’issue de la scolarité obligatoire inclut à la fois des connaissances académiques et des compétences plus larges, comme le respect des règles collectives, l’utilisation de matériels numériques, l’autonomie dans son travail ou encore la capacité à s’engager dans un projet personnel.
Ces items figurent, au milieu de bien d’autres, dans le livret personnel de compétences. Mais les enseignants du primaire et du collège, tenus de le remplir pour chaque élève, ne se sont guère emparés de cet outil, vu plutôt comme une source supplémentaire de paperasse.
Il faut dire que, sans même parler des attentes des parents, le maintien de notes au brevet national des collèges, en contrôle continu et final, les incite – au moins en classe de 3e – à accorder un poids prépondérant aux méthodes « classiques » de notation.
► Amener l’élève à s’auto-évaluer
Très prisée par certaines écoles « alternatives », comme celles estampillées « Montessori », parfois adoptée par des classes d’autres établissements, publics comme privés, l’auto-évaluation permet, soutiennent ses défenseurs, de responsabiliser l’élève et de l’amener à une plus grande autonomie.
La cité scolaire Les Lazaristes – sous tutelle des Frères des écoles chrétiennes – à Lyon, explorent cette piste dans certaines matières, sans pour autant avoir abandonné le système de notation traditionnelle.
Dès la 6e, les élèves sont ainsi invités à remplir eux-mêmes un petit livret pour faire le point à l’approche de chaque conseil de classe. « Cela permet ensuite de comparer ce qu’on pense savoir avec les résultats sur notre bulletin », confie Octave, aujourd’hui en 5e.
Cette démarche, souligne Frédéric Bodin, le directeur de l’établissement, présente notamment un grand intérêt dans les classes supérieures, en particulier dans sa « prépa » pour les écoles d’ingénieurs, lorsqu’il s’agit de déterminer son propre profil (leader, technicien, créatif, etc.) pour mieux s’entourer de camarades aux compétences complémentaires. « Cela distille l’idée qu’on est plus forts et plus intelligents à plusieurs », vante-t-il.
L’auto-évaluation doit néanmoins être abordée avec prudence, en particulier avec des enfants jeunes, qui ne disposent pas encore d’une autonomie de jugement, estime le sociologue de l’éducation Pierre Merle.
« En primaire et au collège, les élèves ont tendance à reproduire et à intérioriser le point de vue du professeur. De plus, beaucoup s’attribuent des compétences moindres, de peur de paraître présomptueux », met en garde ce spécialiste de la notation.
Pierre Merle prône aussi la circonspection à l’égard de l’évaluation par les pairs, susceptible d’être affectée, en bien ou en mal, par un biais personnel. Cette pratique, qui reste très marginale dans les établissements scolaires, commence à se développer dans le supérieur, à la faveur des « moocs ». Ces cours en ligne fonctionnent souvent sur le mode de la communauté, avec un premier niveau de correction des exercices par d’autres étudiants, avant une éventuelle intervention du professeur.
► Utiliser autrement les notes
Sans forcément les abandonner, il serait sans doute possible de faire un meilleur usage des notes, trop souvent vécues comme des sanctions. Donner un 0 sur 20 à un enfant, c’est d’une certaine manière lui signifier qu’il n’a pas sa place dans la classe.
Et ce sentiment est d’autant plus cuisant qu’un zéro pointé cache peut-être une progression : l’élève n’a pas fait 50 fautes à la dictée, comme la dernière fois, mais 30, au prix d’un réel effort, qui passe inaperçu…
L’un des défis que doivent donc relever les professeurs – cela passe par leur formation, en la matière insuffisante – consiste à tenir davantage compte des progrès de l’élève plutôt que de faire de la note un outil de comparaison permanente avec le reste de la classe, dans une logique parfois proche du concours, qui a tendance à détourner des apprentissages les élèves les plus faibles.
Pour motiver l’élève, certains, comme le chercheur en didactique André Antibi, partisan d’une « évaluation par contrat de confiance », suggèrent de lui indiquer systématiquement et précisément à l’avance sur quoi portera le contrôle, en ne réservant que 4 points sur 20 à un exercice « surprise ».
Sans doute faudrait-il aussi, soutient Pierre Merle, « s’éloigner parfois de la notation écrite, individualisée, portant sur des savoirs disciplinaires, pour noter d’autres compétences, comme la capacité à écouter et à travailler avec les autres ».
Reste que la structure même des notes « à la française », sur 10 ou sur 20, pose problème. L’Allemagne, elle, utilise une échelle de 1 à 6, avec une seule note signifiant que les acquis sont insuffisants. Et en Finlande, pays souvent cité en exemple, le 4/10 a remplacé le 0/10.
Dans ces pays, il suffit à l’élève en difficulté de passer un seul pallier pour être évalué positivement, là où un petit Français peut avoir jusqu’à dix marches à gravir avant d’obtenir la « moyenne ». De quoi parfois entamer sa détermination.
http://www.la-croix.com/Actualite/France/Comment-noter-les-eleves-sans-les-decourager-2014-11-19-1266437
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Un système disciplinaire léger est plus efficace
La psychologie sociale a montré, en matière de discipline, que le fait d'amener les sujets à se soumettre librement, par consentement, agit fortement et positivement sur les modifications des comportements, dans une perspective favorable à la vie du groupe et à l'évolution et l'efficacité des personnes. Par ailleurs, moins elles se sentent menacées, plus elles s'investissent dans le contexte qui leur est proposé. Pour amener des élèves à se mobiliser dans un cadre donné, il apparaît qu'un système disciplinaire léger est plus efficace qu'une lourde batterie de sanctions qui va limiter l'acceptation de l'autorité à l'obéissance complaisante.
;;;;;• La discipline: un facteur favorisant la mise en place des projets collectifs et individuels
La discipline doit faire agir par soi et non par ordre. Cette dernière approche est déresponsabilisante et place ceux qui devraient être auteurs de la discipline dans un statut de victime qui les éloigne totalement du processus. La discipline doit être finalisée, et par là démystifiée, et quitter son statut de prise de pouvoir sur les autres. Elle doit apparaître comme étant une nécessité visant à « ordonner dans un groupe un jeu modéré des rapports et des protections, des influences et des contraintes ». La discipline est par là un facteur favorisant la mise en place des projets collectifs et individuels. C'est en ce sens que les règles, le contexte disciplinaire doivent être élaborés avec les élèves et surtout rappelés à l'amorce de tout nouveau projet.
;;;;;• Distinguer la discipline de l'action de discipliner
Il s'agit de distinguer la discipline de l'action de discipliner, les deux termes ne recouvrant pas les mêmes notions. La discipline fait référence à l'ordre, au respect des règles, à la prise en considération d'autrui, autant de notions que l'on ne peut mettre en cause, alors que le fait de discipliner évoque l'idée d'assujettir et de soumettre. Thomas Gordon distingue la discipline instructive, qui s'attache à influencer l'autre, de celle dite restrictive, qui va limiter ses prérogatives. Et ici, la psychologie nous vient en aide, démontrant que plus on cherche à dominer les gens par le pouvoir, moins on peut influencer leur vie. La discipline ne doit pas prétendre à une obéissance stricte et immuable.
Il s'agit d'accepter le refus d'obéissance car si celle-ci devient une exigence incontestable, elle peut susciter une rancune inconsciente qui à plus ou moins long terme, risque de conduire à une contestation ouverte et généralisée. Il faut admettre la désobéissance en tant que principe et l'accepter quand elle porte sur des orientations accessoires ou formelles.
Par la discipline instaurée, l'enseignant devient le garant de cette possibilité d'être soi et ensemble. Il pose ainsi le principe et le fondement de cette discipline, le contrat en lui-même dont la mise en place passe par les nécessaires étapes suivantes :
- découverte des intérêts communs à trouver des règles ;
- reconnaissance de celles-ci par le discours qu'elles engendrent, les élèves y mettant des mots, leurs mots, afin d'actualiser les concepts ;
- mise en pratique et régulation permanente du règlement et de ce qu'il implique, la discipline dans ce contexte ne pouvant être figée mais sans cesse matière à regard et à parole.
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• La punition
L'éducation, qu'elle soit scolaire ou autre, parce qu'elle vise avant tout à donner confiance en soi et à rendre autonome, ne peut reposer sur un rapport de force, sur l'humiliation, sur la peur. Ce qui interroge nécessairement la notion de punition, laquelle se traduit par tout un arsenal de mesures allant des privations diverses aux mises à l'écart en passant par les multiples pensums.
Aident-elles vraiment à faire intégrer la loi, à mieux faire cohabiter les désirs de l'élève, ses « modes de fonctionnement » avec les exigences de la vie scolaire ? Tout dépend bien sûr du contexte qui suscite la punition. Si elle résulte de l'exaspération de l'adulte, elle peut « calmer le jeu » un temps durant, mais ne résoudra pas le fond du problème qui est à son origine et empêchera encore moins la récidive. L'élève perçoit rapidement que son origine est plus liée à l'humeur de l'adulte, donc quelque peu subjective, qu'à un contexte. Il est vrai aussi que punir n'est pas toujours neutre.
Cela peut vouloir dire « faire payer », des mécanismes de transfert pouvant interférer dans le fondement même de la punition – qui punissons-nous au travers de l'élève ? Le fondement de la punition peut être l'envie, le ressentiment. Punir peut par ailleurs relever d'un mode de communication défaillant. On sait également que la punition est susceptible d'être recherchée par l'élève parce qu'elle peut constituer une marque de reconnaissance, parce qu'elle légitime une culpabilité forte en lui.
;;;;;• La sanction
La sanction quant à elle appelle un tiers médiateur : c'est le code, la règle, la charte-qui vont « objectiver" la situation empêcher l'arbitraire et par là légitimer l'acte. Elle établit un lien clair entre ce qui est répréhensible et la peine. Contrairement à la punition, qui peut ouvrir sur la contestation, et éventuellement appeler à renchérir la peine, la sanction induit la notion de recours. Elle s inscrit aussi dans un étalonnage et une hiérarchie de la peine.
Les récents États généraux de la sécurité à l’Ecole en ont montré les abus et les limites. Une étude indique tout d’abord que 17 000 élèves étaient exclus définitivement chaque année de leur établissement et 367 000 pour un ou plusieurs jours (1).
L'ampleur du phénomène interpelle :
« Chaque jour de classe, 95 collégiens ou lycéens sont définitivement exclus de leurs établissements et plus de 2 000 écartés temporairement.(2) »
L'exclusion est tout d'abord un marqueur d'échec qui est aussi un aveu d'impuissance, peut-être d'incompétence ou d'un manque de flexibilité éducative au sein d'un établissement.
Comment lire autrement un des constats de l'enquête citée, qui montre que plus un chef d'établissement a d'ancienneté, moins il exclut ? En tout état de cause, l'exclusion, qu'elle soit temporaire ou définitive, provoque rarement une prise de conscience, laissant plutôt l'élève dans une forme de désarroi que peut amplifier le sentiment d'injustice. Elle peut même être en cela génératrice de rancœur qui va conduire l'élève à un mécanisme de récidive. Tout simplement parce que le sentiment de rejet affecte l'image de soi et peut générer un « effet Pygmalion » ; l'élève, se sentant désigné et stigmatisé, va s'attacher à correspondre à l'image de soi qui lui est renvoyée par l'exclusion.
;;;;;• Une sanction constructive
La sanction reste une modalité de réponse à la violence mais elle doit conserver une fonction éducative. Pour ce faire, elle ne doit pas être considérée comme une fin en soi. Elle a plusieurs fonctions : elle doit d'abord signifier la fin de la violence. Ensuite, elle attribue au sujet concerné la responsabilité de ses actes.
La sanction doit permettre de faire référence à un consensus collectif figé qui aura été négocié, bâti sur du sens et sur le dialogue, fixant la nécessité de règles pour asseoir la vie collective et les apprentissages.
A partir de là, la sanction doit être immédiate pour qu'il n'y ait pas de contestation possible et que le rapport puisse être établi directement entre le fait incriminé et le référentiel ou le contrat de discipline. Elle doit être aussi effective : les menaces, les reports diminuent la force de la sanction, la crédibilité de l'adulte et par là son autorité.
La sanction doit être rare pour être efficace et avant tout constructive : elle doit pour ce faire avoir du sens et participer à l'apprentissage ou au processus éducatif. De ce fait, elle ne doit pas avoir un caractère gratuit ou humiliant. En aucun cas, la sanction ne doit exclure l'élève du groupe classe et de ses activités. Elle a par essence une fonction d'amélioration de l'intégration de l'élève dans un processus, qu'il soit d'organisation ou de fonctionnement ou proprement d'apprentissage et face auquel il se montre défaillant.
Individuelle par nature - la sanction collective exacerbe le sentiment d'injustice, en même temps qu'elle va provoquer inévitablement des fissures dans l'entité du groupe -, la sanction doit toujours rester proportionnelle à sa cause. Pour l'élève, le fait d'être sanctionné doit marquer davantage que la nature propre de la sanction.
Enfin, une sanction doit toujours être accompagnée d'un dialogue afin qu'elle ne soit pas ressentie comme exclusion ou rejet. En matière de récompense, il faut savoir que « la récompense inféode bien davantage que la punition (3) » et que son recours lui aussi doit être déterminé par le contexte d'un contrat.
(1) Enquête réalisée par Georges Fotinos avec le soutien de la MGEN et de la CASDEN.
(2). Le Monde, 7 avril 2010.
(3) Marsal M. (1958). L'Autorité, Paris, PUE
http://apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/article.php?numtxt=1069
Le problème du professeur débutant, c’est la gestion de l’ambiance de classe. Par ambiance, il faut bien sur comprendre bavardages, mais de dire j’essaie de gèrer au mieux l’ambiance de ma classe c’est toujours mieux que d’avouer qu’on essaie, avec difficulté de rétablir l’ordre dans un chaos bien organisé. En tout cas, sur le tas, on apprend, mais je cherche encore la recette miracle...
Une fois qu’on a tout testé pour faire cesser les bavardages, on se demande par quel miracle on va bien y arriver. Une recherche sur Google plus tard, et quelques heures de lectures absorbées, on se dit que c’est un bien vaste sujet que la gestion du bavardage en classe.
Google ne se trompant jamais, le premier lien sur la recherche "bavardage en classe" fut le bon, et j’ai déniché [1], La communication en classe : onze Dilemmes de Philippe Perrenoud. [2]
Extrait d’une publication de Philippe Perrenoud, [sources consultables en ligne
Premier dilemme :
Comment contrôler la prise de parole sans stériliser les échanges, tuer la spontanéité, le plaisir ?
Second dilemme :
Comment ménager une certaine équité sans blesser les uns et faire violence aux autres, sans interférer avec les règles du jeu social ?
Troisième dilemme :
Comment respecter les formes de la communication et de la langue sans réduire les élèves au silence ou aux banalités prudentes ?
Quatrième dilemme :
Comment valoriser l’expression ouverte et honnête des idées et des sentiments sans dénier aux élèves le droit d’être des acteurs, donc parfois de dissimuler et d’enjoliver ?
Cinquième dilemme :
Comment faire entrer la vie dans l’école sans attenter à la sphère intime des élèves et des familles ? Comment traiter l’élève comme une personne et l’impliquer dans des activités qui ont du sens pour lui sans l’exposer ?
Sixième dilemme :
Comment ne pas aseptiser la communication, la vider de toute référence à la vie et à ses contradictions, aux conflits sociaux, sans mettre les élèves et les enseignants en danger ?
Septième dilemme :
Comment ne pas euphémiser la part du pouvoir dans la communication sans mettre en cause l’autorité du maître ? Comment donner des outils d’analyse et de négociation sans en être la première cible ?
Huitième dilemme :
Comment impliquer les élèves dans le projet principal sans les priver du droit de bavarder ? Comment trouver l’équilibre entre le contrôle tatillon des propos et l’explosion des conversations particulières ?
Neuvième dilemme :
Comment faire une place aux représentations des apprenants sans mettre en circulation des théories fausses et leur donner crédit ? Comment autoriser chacun à dire ce qu’il croit sans tomber dans le relativisme ou l’obscurantisme ? Comment travailler avec l’erreur sans la légitimer ?
Dixième dilemme :
Comment laisser un espace à la construction interactive des savoirs sans que la conversation aille " dans tous les sens " ? Comment ne pas canaliser complètement la communication didactique sans perdre pour autant tout fil conducteur ?
Onzième dilemme :
Comment faire une place à la métacommunication et à la recherche de sens sans déstabiliser le groupe-classe et se trouver en porte-à-faux par rapport aux attentes de l’institution ?
Voilà, tout y est ! L’auteur de la publication a fait un sacré boulot d’analyse et de synthèse, et c’est un vrai régal de lire son argumentation.
Maintenant il ne reste plus qu’à trouver la solution ... C’est très simple, il y a onze enigme à résoudre ...
J’ai presque tout essayé... Depuis là rentrée, il y a du mieux, c’est incontestable, mais ce n’est pas encore ça ... Du moins je psychose beaucoup sur le bavardage, je trouve que cela bavarde, est-ce vrai ou s’agit-il d’une invention de mon esprit ?
Début septembre, j’ai testé la technique de la réprimande orale, au début, ça marche, et si ça marche c’est parce que les élèves ne savent pas de quoi l’enseignant est capable lorsque les réprimandes se succèdent.
Puis, dès qu’ils se rendent compte qu’en cas de multiples réprimandes successives il ne se passe rien, qu’il n’y a pas de sanction plus dure, ils ont un peu tendance à se lâcher ... Après tout, une réprimande de plus ou de moins, ce n’est pas la mort !!!
Fin septembre, un peu débordé et pris de cours, j’ai testé « les croix dans le cahier », et là ils ont bien ris. Ils ont du pensé que je ne savais pas ce que je faisais, quand au bout de quinze jours j’ai débarqué tout joyeux, avec mon cahier et je leur ai expliqué que dorénavant, j’allais mettre des croix quand ils parleraient.
Ils étaient légèrement mort de rire, et j’ai fait ça deux séances, puis j’ai arrêté, ce n’était pas du tout efficace, car quand je mettais "une croix", ça râlait, ça protestait, et donc finalement cela perturbait d’avantage la classe !
Et puis je fais quoi quand j’ai trois croix ? Un solitaire ?
Début octobre, ce fut la panique à bord, je ne gérais plus grand chose et je négociais alors avec le professeur principal la réalisation d’un plan de classe, pas super efficace, mais ça permet de séparer les leaders. Enfin, le plan de c’est comme toutes les méthodes quand ça dérape, il faut être ferme, sinon les dérapages se multiplient. Et comme je n’ai pas une tête qui impose le respect ...
Ne voulant pas crier, en ayant un peu marre de faire la police, j’ai récupéré fin octobre la demi heure de vie de classe, et j’ai proposé à mes élèves de les responsabiliser : Auto-régulation et auto-discipline furent alors les maîtres mots du débat, et après avoir posé les bases de ce système de régulation, on a testé, et ce ne fut pas trop concluant, du moins pas assez à mon goût...
A ce moment là, j’ai décidé de pondre les règles de vie en classe, et là le problème c’est que les élèves qui ne posaient pas de problème en classe sans les règles de vie, les appliquèrent sans aucun problème, tandis que les autres, ceux pour lesquels j’ai fait les règles, ils se foutent un peu. Donc il va falloir sévir très bientôt.
Le problème, c’est qu’il faut établir des règles, ET en même temps une échelle de sanction en cas de non respect, il faut que le faire de manière très claire, et bien s’y tenir pour ne pas "paraître injuste".
J’ai déjà posé les règles de vie en classe, il me reste donc à établir une échelle de sanction adaptée.
Bien sûr, la meilleur méthode pour ne pas avoir de bavardages dans sa classe, c’est assurément d’être un très bon enseignant, et là les élèves te respectent naturellement, "faire autorité et non pas imposer l’autorité". Mais alors, comment être un bon enseignant ? Vaste débat ! Et encore plus dur, comment être un bon enseignant quand on débute ?
Les émotions
« L'éducation serait plus efficace si les salles de classe devenaient des sociétés apprenantes, qui mettent activement les émotions et les relations sociales au service de I ‘acquisition des connaissances. » Dr Carla HannaFord
Deborah Stipek, doyenne de la Faculté d'éducation de l'université de Stantord, fait remarquer que « l'élève a une plus grande envie d'explorer de nouvelles connaissances et de réussir sur le plan scolaire lorsque les enseignants lui offrent une relation sécurisante est sûre. »
Dans son livre L'intelligence émotionnelle, Daniel Goleman rapporte une étude très intéressante qui a évalué sur un échantillon de 910 élèves en classe de primaire – échantillon représentatif des États-Unis - les enseignants et les effets de leurs styles d'enseignement sur les résultats des enfants « à risque ».
Comment les bons résultats ont-ils été obtenus?
Les meilleurs résultats ont été obtenus quand les institutrices :
-Faisaient attention à leurs élèves et répondaient à leurs besoins;
- créaient une ambiance positive, discutaient agréablement avec les élèves et montraient beaucoup d'enthousiasme;
- manifestaient aux enfants de l'affection et posaient sur eux un regard positif;
- organisaient bien leur classe, en donnant des buts clairs et précis aux élèves, mais suffisamment flexibles pour qu'ils puissent s'y conformer eux-mêmes.
Par contre, les résultats étaient mauvais quand les enseignants imposaient leur programme sans se mettre au niveau des élèves ou se montraient trop distants. Ces enseignants se mettaient souvent plus en colère et devaient recourir fréquemment aux punitions pour rétablir la discipline.
• Qu'est-ce qu'une émotion ?
Le cerveau limbique joue un rôle très important dans les émotions. Ces émotions peuvent être positives : confiance, plaisir, joie, enthousiasme, etc. Mais elles peuvent aussi être négatives : colère, peur, tristesse, angoisse, culpabilité, agressivité.
• Les émotions ont un rôle primordial dans les apprentissages.
Les émotions négatives déclenchent un stress négatif qui coupe l’enfant de ses lobes frontaux. Le cerveau pensant de l’enfant est mis sur a touche. L’amygdale du cerveau limbique prend alors le pouvoir. Il devient impossible à l’enfant de penser clairement ou de réfléchir. Ce stress négatif déclenche une sécrétion abondante de l'hormone adrénaline qui provoque agitation, anxiété et difficulté à respecter les règles.
Les difficultés rencontrées dans les apprentissages sont nombreuses : troubles de la mémoire, difficulté de concentration et d'attention mais aussi comportements de fuite (absentéisme, rêverie), d'agressivité (violences verbales et/ou physiques), ou d'inhibition (blocages scolaires, trous de mémoire). Ces nombreux dysfonctionnements ne peuvent que conduire à l'échec scolaire.
• Bien gérer les émotions de votre enfant
Quand votre entant est dans une grande émotion - colère, agressivité, découragement, violence verbale, etc. - n'essayez pas de le raisonner ou de lui imposer votre point de vue. ll est prisonnier de son amygdale et ne peul plus se contrôler. Dites-lui que vous le comprenez et que vous attendez qu'il se calme pour reprendre plus tard une discussion plus positive et constructive.
Dossier : Louis MUSSO
Louis MUSSO a été professeur d’EPS à l’université Paul Sabatier à l’UFR sport. Aujourd’hui à la retraite, il est aussi Sophrologue Caycédien Master Spécialiste. Il est persuadé que la plupart des enfants ont une intelligence normale. Il pense que la plupart de leurs échecs scolaires sont la conséquence d’une mauvaise gestion de leurs émotions.
http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/bien-gerer-les-emotions-pour-apprendre-securiser-calmer-et-rassurer-1703-8-5.html
Votre acuité mentale n’est pas à son meilleur? Vous avez des oublis fréquents? C’est peut-être que vous souffrez de fatigue intellectuelle. Rassurez-vous, vous n’êtes vraiment pas seul à vivre ces épisodes de perte de vitalité de l’esprit. Certains parleront même de mal du siècle! Dans une société qui exige que l’on aille toujours plus vite et avec plus d’efficacité, peu de gens sont en effet épargnés. Mais si vous faites un travail intellectuel ou si vous êtes étudiant , sachez que vous êtes plus susceptible de souffrir un jour ou l’autre de ce type de fatigue. Pas de soucis! Voici des trucs pour l’éviter.
Comme c’est le cas pour les muscles de notre corps, notre cerveau n’a pas la capacité de fournir un effort ininterrompu. Il a ses limites. Et quand elles sont dé passées, notre capac ité à nous concentrer et à mémoriser fait des siennes. Ce qui n’est pas sans nous faire imaginer le pire, alors que c’est simplement le cerveau qui dit « s top! Besoin de repos. » Il lui arrive même de se payer une bonne sieste, en mettant au vert la région cervicale fatiguée. Voilà pourquoi vous cherchez vos mots, commettez des lapsus, oubliez le nom du voisin qui, pourtant, a toujours habité à côté. Des recherches ont en effet démontré que certains groupes de neurones trop sollicités peuvent se mettre momentanément en mode pause, pendant que les autres fonctions cérébrales demeurent, elles, tout à fait actives. Une façon pour le cerveau de récupérer et de parer à l’intoxication des cellules quand il y a surexploitation.
Le meilleur remède contre la fatigue intellectuelle? Accorder suffisamment de place et d’importance aux éléments régénérateurs d’énergie que sont le sommeil, la détente, l’oxygénation, l’alimentation, etc. Pour un bon rendement intellectuel , il faut donc apprendre à penser à soi, à prendre soin de son corps et de son esprit. Car à l’instar de l'épuisement physique, l'épuisement intellectuel peut conduire à la déprime et au surmenage s'il n'est pas pris en main à temps.
Pour la santé de votre cerveau et pour remédier à la fatigue intellectuelle, voici de saines habitudes à intégrer à votre mode de vie.
Le petit déjeuner : Il est incontournable. Il vous met en bonne forme intellectuelle et en de bonnes dispositions pour apprendre, vous remémorer et bien assimiler des informations complexes. Ce premier repas de la journée ne doit cependant pas être riche en mauvais gras (beurre, pâtisserie du genre croissant ou brioche, par exemple), ni en sucre raffiné (céréales du commerce, tartinades sucrées, etc.). Il devrait plutôt vous offrir des fibres (pain et céréales entières), des protéines (produits laitiers), des lipides (noix ou beurre d’arachide) et des glucides (fruits).
Le repas léger : Après un repas lourd, le système digestif accapare beaucoup d’énergie, restreignant celle disponible pour les facultés intellectuelles. Si vous devez travailler après le repas, évitez de trop manger, en privilégiant la sensation de satiété à celle du trop- plein.
Les vitamines B : Les vitamines du complexe B libèrent l’énergie des glucides, assurant ainsi le bon fonctionnement des cellules cérébrales. Les produits laitiers, les légumineuses, les légumes verts et les céréales entières comptent parmi les meilleures sources de vitamines B.
Le glucose : Il est le principal carburant du cerveau. Le glucose est donc indispensable et doit se retrouver en quantité suffisante dans le sang. Comment? En intégrant à votre menuquotidien une bonne part d’aliments riches en glucides, comme les fruits, les légumineuses, le riz, les pâtes et le pain. Pour prévenir les chutes du taux de glucose sanguin, assurez-vous de prendre chaque jour vos trois repas, mais aussi de deux à trois collations. L’idée, c’est de ne pas passer plus de 2 ½ heures sans manger.
Les oméga-3 : Ils jouent un rôle de premier plan dans la santé du cerveau. De fait, ils protègent les neurones, veillent à leur bon fonctionnement et préviennent le vieillissement du cerveau. On retrouve les oméga-3 notamment dans les poissons gras tels que le saumon, la truite et les sardines. À consommer au moins deux fois par semaine.
Le fer : Une carence prolongée en fer peut nuire à votre concentration et altérer votre mémoire. On trouve le fer dans les viandes et substituts, dans certains légumes (épinard, fenouil), dans le persil frais ainsi que dans les produits laitiers enrichis de fer.
Le café : On y va avec modération. Bien qu’on compte souvent sur lui pour se donner un coup de fouet, trop de café crée des dommages cardiaque s. Les femmes devraient limiter leur consommation quotidienne à 300 mg et les hommes, à 400 mg.
Au travail comme aux études, n’oubliez pas que c’est en parvenant à un état de santé optimal que votre niveau de performance mentale connaîtra son zénith. Avoir un mode de vie sain, c’est aussi faire un pied de nez à la fatigue intellectuelle!
1. Par wassim le 2024-02-26
tres bien
2. Par fistone le 2023-07-09
Bon courage
3. Par mouna el achgar le 2023-07-09
je suis une enseignante de la langue française et cette année je vais enseigner pour la première fois ...
4. Par Salwa le 2023-03-18
Merci
5. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
6. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
7. Par El otmani le 2022-11-01
Bonjour Merci pour votre exemple je le trouve vraiment intéressant Auriez-vous un exemple pour une ...
8. Par Ben le 2022-10-26
C'est un des articles les plus complets qu'il m'a été donné de lire sur les blogs et l'enseignement ! ...