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LA SUBORDONNEE RELATIVE

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Une proposition subordonnée relative répond aux critères suivants :

• Critère formel : elle est introduite par un outil relatif qui, que, quoi, dont, où, lequel. Celui-ci possède un statut complexe : il représente son antécédent et assume une fonction syntaxique dans la subordonnée. On reconnaît là le fonctionnement du pronom. 

Dans le même temps, il joue un rôle démarcatif : situé en tête de la proposition, il introduit la subordonnée et il la rattache à sa principale. A ce titre, il est comparable à la conjonction de subordination. 

• Critère syntaxique : aucune autonomie de la relative : c’est une subordonnée. On distingue trois catégories de relatives :

— les adjectives qui ont un antécédent et le complètent à la manière d’un adjectif qualificatif. J’aime travailler avec des enfants qui écoutent.

— les substantive sans antécédent : elles occupent une fonction nominale dans la phrase. Qui m’aime me suive.

— les attributives qui se comportent par rapport à leur antécédent comme un attribut, et constituent donc l’information centrale de la phrase. Il a les cheveux qui tombent. Je l’entends qui revient.

I. Relatives adjectives

Elles sont toutes dotées d’un antécédent dont elles constituent une expansion, à la manière d’un adjectif.

A. NATURE DE L’ANTECEDENT ET FONCTION DE LA RELATIVE

1. Antécédent nominal ou pronominal

La relative adjective vient le plus souvent compléter un nom déterminé ou un pronom. 

Paul, qui m’a téléphoné, ne viendra pas ce soir.

Elle m’a répondu la première chose qui lui venait en tête.

Ceux qui n’écoutent pas ne comprendront pas.

Elles complètent toutes le groupe nominal ou le pronom comme le ferait un adjectif, dont elles prennent la fonction.

Epithète : La robe que tu m’as achetée me plaît beaucoup.

Epithète détachée : Les enfants, qui n’écoutaient pas, n’ont pas compris.

Dans les autres cas, où l’antécédent est d’une nature différente, on se contentera de signaler que la relative est complément de son antécédent.

2. Antécédent adjectival

Ô Coelio, fou que tu es !

3. Antécédent adverbial

La relative peut en effet compléter un adverbe de lieu ou de temps.

J’irai là ou tu iras.

Remarque : on peut considérer comme locution conjonctive les groupes comme maintenant que, où l’antécédent adverbial s’est soudé, à l’usage, au pronom relatif pour former une locution permettant d’introduire une subordonnée circonstancielles de temps.

B. ORDRE DES MOTS DANS LA RELATIVE

On place en tête de proposition :

— soit le relatif lui-même (dans la majorité des cas) lorsque celui-ci est seul. J’aime beaucoup les fleurs que tu m’as apportées

— soit le groupe formé par la préposition et le relatif : Paul, à qui j’ai téléphoné, ne viendra pas.

Cette position initiale du mot relatif entraîne parfois la modification de l’ordre des mots dans la subordonnée, le sujet venant se placer après le verbe : Voici la maison qu’a construite mon père.

C. PLACE DE LA PROPOSITION RELATIVE

Pour éviter toute ambiguïté dans le repérage de l’antécédent, la relative se place dans la grande majorité des cas, immédiatement après son antécédent.

D. SENS DE LA RELATIVE : RESTRICTIVES ET NON RESTRICTIVES

Dans les exemples suivants, 

Les enfants, qui n’écoutaient pas, n’ont rien compris et 

Les enfants qui n’écoutaient pas n’ont rien compris,

on voit que le sens de chaque phrase est différent.

1. Relative non restrictive

Dans le premier cas, en effet, l’ensemble les enfants n’est pas modifié. La relative peut donc être supprimée sans nuire au sens global de la phrase (l’information donnée est bien les enfants n’ont rien compris). La relative a pour but d’apporter une information supplémentaire, aussi l’appelle-t-on explicative.

2. Relative déterminative

Dans le second exemple, en revanche, la suppression de la relative est impossible sans nuire au sens de la phrase qui oppose ici deux groupes distincts : les enfants qui n’écoutaient pas, sous-ensemble de l’ensemble formé par les enfants, et les autres enfants qui écoutaient. Seuls les premiers sont concernés par le verbe : supprimer la relative reviendrait à dire qu’aucun enfant n’a compris. On dira que cette relative est restrictive ou déterminative, puisqu’elle permet de déterminer l’antécédent pour l’identifier avec précision. Seule l’interprétation contextuelle est à même de mettre au clair cette distinction. 

Avec lequel, sujet, l’interprétation est toujours non-restrictive.

E. LE MODE DANS LA RELATIVE

1. L’indicatif

C’est le mode le plus employé, puisqu’il permet de situer avec précision le procès dans la chronologie. J’aime beaucoup le livre que tu m’as offert.

2. L’infinitif

On le rencontre dans les relatives déterminatives avec une nuance de conséquence et/ou de but (valeur consécutive finale) : Je cherche un endroit où travailler au calme.

Il se combine toujours avec un antécédent indéfini (un endroit) pour offrir une image virtuelle, la plus large possible. 

3. Le subjonctif

Ce mode apparaît aussi en relative déterminative :

— après un antécédent indéfini, lorsque le verbe exprime une incertitude ou un jugement appréciatif : Je cherche un endroit qui me plaise.

— Après un antécédent au superlatif, ou encore exprimant une idée d’exclusion (le seul, l’unique, le dernier) : C’est l’endroit le plus agréable que je connaisse.

— Lorsque la préposition dont dépend la relative ne permet pas d’actualiser le procès, c’est-à-dire de le rattacher à l’univers de croyance de l’énonciateur. C’est le cas pour 

• une principale négative ou dubitative :Il n’y a rien qui me plaise ici. 

• une principale interrogative : Y a-t-il quelque chose qui te plaise ici ?

• une principale hypothétique : Si tu vois un objet qui te plaise, prends-le.

F. QUELQUES CONSTRUCTIONS PARTICULIERES

1. Construction emphatique c’est…que/qui

Il s’agit d’une variante emphatique de la phrase linéaire. Ce tour permet en effet de détacher, pour le mettre en relief et en faire l’élément informatif principal (le prédicat), n’importe quel élément de la phrase, excepté le verbe. Demain Jean et moi, nous irons au cinéma > C’est demain que Jean et moi irons au cinéma.

La relative ne sera pas analysée comme une subordonnée : elle constitue en fait le second élément de ce tour très usité à l’oral.

2. Les relatifs de liaison

L’antécédent du mot relatif est ici la proposition rectrice tout entière ou l’idée qu’elle porte : Je lui ai bien expliquée la situation, à quoi elle a répondu…

La relatif joue ici un rôle de liaison entre les deux propositions (à quoi = " et à cela ") équivalent à une relation de coordination plus que de subordination. La preuve en est que les deux propositions peuvent être séparées par une ponctuation forte, et que le tour peut même se figer jusqu’à constituer une sorte de connecteur logique : J’ai écouté avec attention ; d’où je conclus que…

Remarque : on rapprochera de cet emploi certaines relatives figées fonctionnant comme propositions incidentes à l’intérieur d’une phrase : que je sache, dont acte…

3. La relative enchâssée

Ce tour, d’un maniement complexe, est réservé à un usage littéraire ou soutenu. Il était assez courant en français classique. La relative comporte en son sein une proposition rectrice et une proposition régie. Le mot relatif dépend en fait de la seconde proposition : C’est une affaire dont j’ignore quelle sera la fin = " j’ignore quelle sera la fin de cette affaire (relative interrogative indirecte)

II. Les relatives substantives

Elles n’ont pas d’antécédent, aussi peuvent-elles occuper toutes les fonctions que celui-ci aurait pu assumer dans la proposition. Les mots relatifs se limitent aux seuls qui, quoi, où ou bien quiconque. ON pourra également ajouter le que de la locution n’avoir que faire. 

1. Fonction et place des relatives substantives

• Sujet : Qui veut voyager loin ménage sa monture.

• Attribut : C’est pour lui que je suis devenue qui je suis.

• Complément d’objet : direct : Embrassez qui vous voudrez.

indirect : Je parle à qui me plaît

• Complément d’agent : Nous sommes séduites par qui sait nous parler.

• Complément circonstanciel : J’irais où tu voudras.

• Complément du nom : C’est la femme de qui tu sais.

• Complément de l’adjectif : Il est aimable envers qui lui plaît.

Remarque : on ne considérera pas comme substantive les propositions ayant pour antécédent les pronoms démonstratifs ce / celui, celle / ces. L’analyse grammaticale doit faire normalement débuter la relative au mot relatif : C’est bien celle que j’ai vue.

2. Les relatives concessives

Avec les relatifs indéfinis complexes — qui, quoi, dont, où — et les corrélations quel…que, quelque...que, les relatives substantives occupent la fonction de complément circonstanciel de concession. Où que tu ailles, je serais toujours avec toi. 

Remarque : On n’analysera pas le mot que, pourtant pronom relatif, et on considérera qu’il forme avec le premier mot un ensemble soudé. Ces propositions sont à analyser avec les concessives dont elles forment un sous-ensemble. 

3. Le mode dans les relatives substantives. 

• Indicatif : le plus courant. Qui veut voyager loin ménage sa monture.

• Infinitif : après le groupe prépositionnel de quoi. Il n’y a pas de quoi se vanter.

• Subjonctif : il est obligatoire avec les relatifs indéfinis complexes, dans les relatives concessives. Quoi que tu fasses, je te suivrai.

III. Les relatives attributives

Elles ont un antécédent explicite, mais ce sont elles qui portent l’information nouvelle de la phrase. Elles sont dites prédicatives. On ne peut donc pas les supprimer sans modifier le sens de l’énoncé. Il y a le téléphone qui sonne.

Elles ne peuvent être introduites que par le relatif qui et n’apparaissent que dans un contexte particulier.

1. Relative attribut du sujet

Avec les verbes être, rester, se trouver etc., lorsque ces verbes sont suivis d’un complément circonstanciel de lieu. Elle était là, qui attendait patiemment.

2. Relative attribut de l’objet.

• Après les verbes de perception — voir, entendre, sentir etc. Je l’entends qui rentre. 

Remarque : on rapprochera ce cette structure les présentatifs voici / voilà et il y a, qui peuvent également introduire une relative attributive. Le voilà qui arrive.

• Après certains autres verbes permettant ordinairement d’introduire l’attribut de l’objet, comme avoir, rencontrer, trouver etc. J’ai les mains qui tremblent. 

Remarque : la distinction d’avec certaines relatives adjectives n’est pas aisée. Certaines phrases, hors contexte, peuvent ainsi être ambiguës, selon que l’on croit devoir être l’information principale (le prédicat). Je vois tes enfants qui courent vers nous.

Réponse à la question : que vois-tu ?, je vois tes enfants, et ils courent vers nous, relative adjective non restrictive, épithète de tes enfants,

ou bien réponse à la question que font-ils ? je les vois courir vers nous, relative attributive, attribut de l’objet tes enfants.
 
 
 
 

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