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Le Bourgeois Gentilhomme: Fiche de lecture

 

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Le Bourgeois Gentilhomme de Molière : Présentation


Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-ballet en cinq actes en prose de Molière, représentée pour la première fois le 14 octobre 1670, devant la cour de Louis XIV, au château de Chambord par la troupe de Molière. La musique est de Jean-Baptiste Lully, les ballets de Pierre Beauchamp, les décors de Carlo Vigarani et les costumes turcs du chevalier d'Arvieux. Cette pièce incarne le genre de la comédie-ballet à la perfection et reste même l'un des seuls chefs-d'oeuvre du genre en regroupant les meilleurs comédiens et musiciens du temps. Elle répondait au goût de l'époque pour ce qui était nommé les turqueries, l'Empire ottoman étant alors un sujet de préoccupation universel dans les esprits, et que l'on cherchait à apprivoiser. L'origine de l'oeuvre est liée au scandale provoqué par l'ambassadeur turc Suleyman Aga qui, lors de sa visite à la cour de Louis XIV en 1669, avait affirmé la supériorité de la cour ottomane sur celle du Roi-Soleil. Les ajouts turcs ont disparu dans les représentations ultérieures. En 2004 toutefois, le musicien Vincent Dumestre, le metteur en scène Benjamin Lazar et la chorégraphe Cécile Roussat ont proposé une version intégrale de l'oeuvre, en prononciation restituée, avec les ballets de Beauchamp et la musique composée par Lully. À la création, Molière jouait le rôle de Monsieur Jourdain, habillé de couleurs vives, paré de dentelles d'argent et de plumes multicolores, face à Hubert, travesti dans celui de Madame Jourdain ; Mlle de Brie était Dorimène, Armande Béjart jouait Lucile, tandis que le musicien Lully était le muphti au cours de la cérémonie turque du quatrième acte. 

 

Résumé de la pièce

ACTE PREMIER.

M. Jourdain, dont le père s'est enrichi en vendant du drap, a décidé de vivre en " homme de qualité ". L'acte s'ouvre sur la conversation des maîtres de musique et de danse qui discutent des mérites de leur art et jugent avec pitié le parvenu qui les paie. Entrée de M. Jourdain qui montre immédiatement son ignorance et sa fatuité. Entrée du ballet qui forme intermède pour passer au second acte (II).

ACTE II

Ayant donné son avis sur la musique, M. Jourdain commande un concert et un ballet pour un dîner où il a prié des gens de qualité. Il prend une leçon de danse et de maintien. Arrivée du maître d'armes et discussion véhémente entre les trois professeurs. Le maître de philosophie qui survient est invité à arbitrer le conflit; mais il tourne les trois autres contre lui. Bataille et sortie des combattants. Le maître de philosophie rentre. M. Jourdain désire apprendre " tout ce qu'il pourra". Mais il renonce à la logique, à la morale, à la physique et se décide pour l'orthographe. M. Jourdain reçoit son tailleur qui lui apporte un habit. Entrée de ballet par les garçons tailleurs qui habillent M. Jourdain en cadence (I, III, IV, V).

ACTE III.

M. Jourdain, qui veut montrer à sa femme et à la servante Nicole ses connaissances nouvelles, réussit seulement à se couvrir de ridicule. M. Jourdain reproche à son mari de fréquenter les nobles, et de ne pas s'occuper du mariage de sa fille. Elle le blâme de recevoir Dorante; mais, malgré ses avis, M. Jourdain se laisse emprunter à nouveau de l'argent par Dorante qui s'est chargé d'offrir une bague à la marquise Dorimène que M. Jourdain courtise. Il se substitue à M. Jourdain pour offrir à Dorimène un dîner et un régal. Nicole prévient Mme Jourdain qu'il y a " anguille sous roche ". Scènes de dépit amoureux entre Cléonte et Lucile, la fille de M. Jourdain, entre Nicole et Covielle. Discussions et raccommodements. M-e Jourdain invite Cléonte à demander la main de Lucile à M. Jourdain, qui refuse parce que Cléonte n'est pas gentilhomme. Covielle propose à Cléonte un stratagème. Arrivée de Dorante et de Dorimène qui s'inquiète des dépenses faites en son honneur. M. Jourdain revient, révèle une fois de plus son ignorance de la civilité et des belles manières. Les convives vont se mettre à table pendant que les cuisiniers font le troisième intermède de danse (III, IV, X, XII, XVI).

ACTE IV.

Le festin tire à sa fin. M. Jourdain adresse à Dorimène de maladroits compliments quand Mme Jourdain survient, indignée, qui dit leur fait à M. Jourdain, à Dorante et à Dorimène qui veut sortir. Le ménage Jourdain continue à se disputer quand apparaît Covielle (déguisé en Turc). Il annonce à M. Jourdain que le fils du Grand Turc (Cléonte également déguisé en Turc) a vu Lucile, s'est épris d'elle et veut l'épouser. Covielle, en flattant les prétentions nobiliaires de M. Jourdain, qui va élevé par son futur gendre à la dignité de " mamamouchi ", obtient une réponse favorable aux espérances de Cléonte. Dorante, qui a accepté de favoriser l'intrigue, est présent. Cérémonie burlesque d'anoblissement du bourgeois (I, II, III, IV et cérémonie turque).

ACTE V.

Mme Jourdain retrouve son mari affublé des insignes de sa nouvelle dignité, et le croit fou. Arrivée de Dorante avec Dorimène qui lui offre de l'épouser. Cléonte et Covielle, en costume turc, qui viennent pour le contrat, sont présentés à Dorimène et Dorante. M. Jourdain veut imposer le fils du Grand Turc comme époux à Lucile qui accepte, en reconnaissant Cléonte sous son déguisement. Même jeu de scène avec Mme Jourdain qui consent au mariage. En attendant le contrat, nouvel intermède de chants et de danses : Ballet des nations avec six entrées (I, III, V, VI).

Source : classiques Larousse

L'auteur: Molière

 

Biographie de Molière (1622-1673)

MolièreMolière (Jean-Baptiste Poquelin) est baptisé le 15 janvier 1622 à Paris (église Saint-Eustache).
Fils d’un tapissier, Molière fait ses études chez les jésuites avant d’aller étudier le droit à Orléans.
Avec Madeleine Béjart, il crée l’Illustre-Théâtre qui est un échec en raison de dettes (en août 1645, Molière est même emprisonné). Cette même année, il quitte Paris pour la province. Il y restera treize ans.
En 1658, il revient à Paris pour jouer Nicomède et Le Dépit amoureux devant le roi. C’est la pièce Les Précieuses ridicules (1659) qui lui apporte la célébrité. Molière obtient du roi la salle du Petit-Bourbon puis celle du Palais-Royal (à partir de 1660) où il remporte de nombreux succès en tant qu’auteur, acteur et directeur de troupe.
Tartuffe, jouée pour la première fois en 1664 à Versailles, pièce dans laquelle il critique l’hypocrisie des faux dévots, fait scandale. La pièce est interdite par le roi sous la pression des dévots qui se sentent visés. En 1665, Dom Juan suscite également des remous. Malgré son succès, la pièce est retirée.
Molière continue cependant de bénéficier de la faveur du roi. Viennent les pièces Le Misanthrope (1666), George Dandin (1668), Le Bourgeois Gentilhomme (1670), L’Avare (1668), Les Fourberies de Scapin (1671), Les Femmes savantes (1672), etc.
Épuisé par le travail et la maladie (il est phtisique), Molière meurt le 17 février 1673 après la quatrième représentation du Malade imaginaire (il jouait le rôle d’Argan).

 

 


LE Bourgeois Gentilhomme : Les personnages


Schéma des personnages principaux :
M. Jourdain + Mme Jourdain : des bourgeois Lucile (leur fille) <amoureux>Cléonte Nicole (servante de M.J.) <amoureux> Covielle (valet de Cléonte) « Les maîtres » : musique, armes, danse, philosophie, tailleur
Dorante (Comte) <amants> Dorimène (marquise)
Liste des personnages :
M. Jourdain
Bourgeois enrichi par le commerce du drap. Il veut singer les nobles.
Mme Jourdain
Simple et sensée. Elle est contrariée par les extravagances de son mari.
Lucile
Elle aime le jeune Cléonte. Se brouille et se réconcilie avec lui.
Nicole
Servante. Elle tient tête à M. Jourdain pour défendre le bon sens.
Cléonte
Amoureux de Lucile. Jouera la comédie pour assurer son bonheur.
Covielle
Valet de Cléonte. Aime Nicole et finira par l’épouser.
Dorante
Comte. Amant de Dorimène. Sans scrupules, il se joue de M. Jourdain.
Dorimène
Marquise. M. Jourdain lui fait la cour. Elle se décidera à épouser Dorante.
Les maîtres
Ils exploitent l’ignorance et la sottise de M. Jourdain.
Élève de maître de musique. Garçon tailleur. Deux laquais. Plusieurs musiciens et danseurs…

 
La pièce de théâtre

La pièce de théâtre est une suite de dialogues, sans narrateur. Il peut s’agir de comédie, de tragédie ou (au XIXème) de drame. Ce texte est fait pour être joué, vu et entendu. Il faut donc être attentif à toutes les indications dans le texte -registres de langue, répartition de la parole, types de phrases- permettant de comprendre les intentions et sentiments des personnages ou les didascalies permettant de mieux comprendre certains points comme le lieu, le temps, le ton.
I. Composition d’une pièce
Au début le changement d’acte était lié à la nécessité de changer les bougies donnant la lumière. Chaque acte doit constituer une unité. Une pièce est généralement constituée de trois ou cinq actes. Le premier acte est celui de l’exposition dans lequel l’auteur présente le contexte (où et quand), les personnages, le héros, le noeud de l’intrigue, les obstacles (opposants) et les “aides” (adjuvants) du héros. Le dernier acte est celui du dénouement, dans lequel l’intrigue trouve sa solution. On change de scène quand un personnage entre ou sort. Les scènes n’ont pas toutes la même importance pour l’intrigue.
II. Composition du texte
Il faut distinguer le texte dit par les comédiens : les répliques, et les indications scéniques : les didascalies. Si une réplique est longue, c’est une “tirade”. Si le personnage parle seul en scène (ou se croit seul), c’est un “monologue”. Une réplique dite à part (sans que l’interlocuteur ne l’entende) est un “aparté”. Les didascalies renseignent sur le décor, les mouvements, le ton à prendre... Elles permettent de faciliter la mise en scène.
III. L’énonciation
Il faut être attentif au repérage du/des destinataires d’une réplique. La réplique s’adresse généralement à un autre personnage (attention à l’implicite par lequel un personnage peut passer un message sous-entendu). Mais elle s’adresse aussi au spectateur et doit produire un effet sur lui. L’action avance par le dialogue au théâtre. L’ensemble du texte est globalement argumentatif.
IV. Glossaire théâtral complémentaire :
1. Le noeud de l’action est le moment où les problèmes se conjuguent.
2. Un dramaturge est un écrivain de pièces de théâtre.
3. Un intermède est un divertissement représenté entre les actes.
4. La règle des trois unités réclame un même lieu, une même action et une unité de temps de 24 heures ; sans oublier la bienséance et la vraisemblance.

 

LE Bourgeois Gentilhomme : L’organisation sociale sous l’ancien régime

Molière : XVII siècle ; un auteur dramatique. A écrit la pièce pour divertir le roi Louis XIV.
Le roi
Noblesse, aristocratie Gentilhomme Seigneur Marquis, comte, baron, duc, chevalier, prince…
Haut Clergé Cardinaux, évêques
Tiers État, peuple + bas clergé (curés) Bourgeois Marchands, artisans Paysans, Valets, servantes, domestiques Vagabond, mendiant…..

LE Bourgeois Gentilhomme : Les procédés comiques

On dénombre quatre types de comique:
Le comique de situation
L'intrigue imaginée par l'auteur met en présence des personnages qui n'auraient pas dû se rencontrer (c'est le quiproquo), ou place un personnage dans une situation particulièrement ridicule.
Le comique de mots
Des jeux de mots, un dialogue fantasque, Incongru, des plaisanteries, un langage déformé ou inventé suscitent le rire.
Le comique de caractère
L'auteur se moque d'un trait de caractère (la jalousie, l'avarice, la bêtise ) ou d'une profession (les médecins).
Le comique de gestes
Au théâtre, les didascalies de l'auteur ou les inventions du metteur en scène imposent aux acteurs des mouvements comiques. Le lecteur ne peut que les imaginer, alors que le spectateur a la chance de les voir.
 Exemples de type de comique dans la pièce
Comique verbal
Comique gestuel
Comique de situation
Acte II, scène 4 : avec le maître de philosophie : le billet doux à l’intention de la marquise. Acte III, scène 10 : le dédoublement de toutes les répliques constitue un comique verbal (et de répétition).
Acte II, scène 4 : les grimaces de M. Jourdain quand il prononce les voyelles.
Acte I, scène 2 : le comique réside à la fois dans la flagornerie des deux maîtres (musique et chant) et le ridicule de M. Jourdain dont l’ignorance apparaît à chaque instant Acte IV, scène 3 et 4 : le sacre du mamamouchi. C’est la naïveté de M. Jourdain qui crée le comique de situation

 

Bouchriha Mohammed. Lycée Ibn Sina. Marrakech. E-mail : bouchrihamed@gmail.com
http://sites.google.com/site/francaislycee/
 

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Commentaires (1)

1. nat973 2012-05-05

Cet article m'a beaucoup beaucoup servi

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