On voit très souvent dans les médias des portraits de jeunes désœuvrés. Il est vrai que les Français sont les champions d’Europe de la consommation de cannabis et se classent pas dans tout ce qui concerne l’alcool. Mais pourquoi nos jeunes adoptent-ils ces comportements à risque ? L’explication mis habituellement en avant consiste à dire que la crise d’adolescence invite les jeunes à tester leurs limites, à expérimenter de nouveaux comportements, prendre des risques leur permettrait de se sentir vivant.
Sauf pour moi qui suis un psychologue mais un psychologue qui a un peu voyagé, j’ai constaté que dans un certain nombre de pays, ce que l’on nomme la crise d’adolescence n’existait tout simplement pas et que les jeunes ne fumaient pas de cannabis, tout du moins pas dans la proportion colossale que l’on connaît. Finalement, il s’agit pas d’une fatalité lié à la nature des jeunes ! Mais plus d’un contexte, un contexte qui rend nos jeunes comme cela, qui les encourage à adopter ce type de comportements.
J’ai 35 ans mais une très bonne mémoire et il ne m’a pas été difficile de remonter de vingt ans en arrière pour essayer de comprendre. Et de quoi me suis-je souvenu ? Et bien d’une forme d’ennui mortel. Il n’y a rien, je crois de plus répétitif et de plus ennuyeux que la vie d’un lycéen. Je me suis souvenu ces longues, trop longues journées de classe assis à écouter un professeur sans qu’on apporte le moindre crédit à ce que je pouvais dire : ce que je ressentais, ce que je pensais, ce que j’étais capable d’apporter ou de créer n’avait aucune valeur.
Je me suis souvenu juste de cette prof qui m’avait demandé d’analyser l’incipit de l’étranger de Camus. J’avais répondu avec mon cœur, mes tripes et mon intelligence du moment, heureux que soudain ma présence dans cette classe prenne sens. En deux secondes, elle me démolit littéralement de son savoir lu dans un annale de terminale. Dix ans plus tard je fus heureux de découvrir que les annales étaient écrits par des gens avec qui d’autres avaient le droit de ne pas être d’accord. Le savoir était relatif. J’aurais voulu lui dire mais elle n’était plus là.
Nous rentrons dans le vif du sujet : passer des heures à étudier des matières dont on a la certitude qu’elles ne serviront jamais, ne pas avoir un sou pour s’acheter quoi que ce soit, ne pas avoir de liberté autre que celle de se soumettre à un ordre totalement arbitraire basée sur des valeurs obsolètes — dont on a évidemment la confirmation quand on devient adulte : et oui les parents ont souvent tort sur un grand nombre de sujets, ne parlons pas des professeurs qui vivent sur un ilot intellectuel et n’ont pas la modestie pour un grand nombre d’entre eux d’en avoir conscience.
Bref la vie d’un lycéen et d’un étudiant est toxique ! Elle est pathogène ! Quel adulte serait heureux d’avoir cette vie quand on sait les milles aventures que recèlent le monde, l’émotion qu’on éprouve dans un voyage à l’autre bout du monde, le plaisir et l’adrénaline du processus de création artistique, le plaisir de pouvoir parler et d’être écouté, d’avoir un métier qui a du sens parce qu’il nous rend heureux d’être utile. La vie est une œuvre ! La répétition abêtissante de ces années d’études étouffe la vie.
A 15 ans, on est une montagne d’intelligence, un avion à réaction au niveau physique, une bombe atomique au niveau sexuel ! Et la société nous contraint à rouler à 30km/h. Alors voilà ce que font les jeunes : ils boivent et ils fument du cannabis pour essayer tout simplement de s’abêtir, de ralentir la machine, pour essayer d’imaginer un autre monde, un monde où tout est possible, un monde où l’on s’éclate et la vie a enfin un sens.
Et pourquoi tombent-ils dans la délinquance ou l’anorexie ou pire… Parce qu’ils ont besoin d’exister tout simplement ! Parce qu’ils ont besoin de se sentir vivant dans quelque chose ! Et que personne ne leur a montré dans quelle chose positive il pouvait l’être. Parce les parents inquiets — c’est légitime — ne leur disent que cela : travaillent à l’école, aient des bonnes notes. Ça vous rend vivant vous d’avoir des bonnes notes ! C’est nécessaire, ce peut être plaisant mais s’il n’y aucun but après, c’est juste un exercice de cirque !
Evidemment et heureusement dirais-je en tant que parent d’une petite fille de 3 ans qui s’inquiète déjà de la voir aborder ces longues années qui risquent de gâcher toute cette joie et cette puissance que je sens en elle, tous les jeunes ne sont pas concernés. Il y a en qui échappe à cette règle. Ces jeunes ne sont pas extraordinaires, ce ne sont pas des ascètes, des faux jeunes, des loosers, des premiers de la classe, boutonneux à lunettes dont se moque. Non ces jeunes, ce sont des jeunes qui ont trouvé le sens à leur vie.
Ils font du théâtre ou de la musique et jouent devant des centaines de personnes. Ils bossent ardemment leurs cours car ils veulent devenir médecin, ingénieur ou pilote de chasse. Ils font du sport à haut niveau, passionné par la compétition et l’effort. Ils ne pensent pas entrer dans la peau d’un délinquant ou d’un fumeur de joint parce qu’il s’éclate, parce que la vie a une sens et qu’ils ont le sentiment que ce qu’ils font et ce qu’ils apprennent à de l’importance. Ils sont en train de construire quelque chose.
De toute façon, on ne changera pas le monde en un claquement de doigt. L’école française restera l’école française. Les adultes resteront des adultes et les jeunes des jeunes. Alors voilà ce que nous avons décidé de faire chez Orient’Action pour aider les jeunes et leurs parents à construire : un bilan d’orientation et un accompagnement dans la durée. Notre objectif que les jeunes trouvent un sens à leur vie et en deviennent maître, qu’ils prennent leur responsabilité et leur autonomie dans un monde ennuyeux et contraignant, à eux de mettre de la vie !
2. Seule solution : les aider à trouver un sens à leur vie
Chez Orient’Action®, ce n’est pas du conseil en orientation que nous faisons, non ! Chez Orient’Action®, nous aidons les jeunes à se forger un destin ! Nous les aidons à choisir leur vie en fonction de leur valeur, de leurs besoins, de leur personnalité et de leurs talents. Nous les aidons à donner du sens à leur vie. Et quand ils donnent du sens à leur vie, ils deviennent vivants. Ils se mettent à construire et à avancer. Les contraintes sont les mêmes, mais ils les voient de façon différente. Ils voient le monde de façon différente.
Nous les aidons à faire des choix qui les portent. Choisir une école en fonction de leur personnalité et de leurs talents. Les jeunes que nous accompagnons, nous leur apprenons à voir la vie comme un gigantesque océan sur lequel passe des milliers de vague. Et parmi ces vagues, il y a une qui est faite pour eux, une qui les rendra heureux et les fera réussir, une vague qui va les amener loin avec le maximum de réussite et le minimum d’efforts. Etudier ou travailler, cela ne doit pas être autre chose qu’un bon dimanche passé entre amis à faire du surf !!!
Nous les aidons à avoir de l’indulgence vis-à-vis des adultes, de leurs parents et de leurs professeurs. Oui, sans doute leurs parents et leurs professeurs se trompent sur un grand nombre de choses. Mais en attendant, ils ont besoin d’eux. Pour apprendre, pour grandir, pour construire leur propre vie. Alors autant bien s’entendre avec eux et peut-être en discutant avec eux, en apprenant à mieux les connaître, à apprendre d’eux ce qui est réellement important. Pas les maths, le français ou la façon ranger se chambre, non ce qui fait d’eux des êtres humains.
Nous les aidons à composer avec le réel, avec l’ennui, avec l’impatience qui est légitime et naturel. Nous leur apprenons à communiquer différemment, à faire des compromis, à négocier. Et enfin, nous les aidons à trouver dans le monde qui est le leur ce qui peut les rendre heureux et épanoui, ce qui peut faire d’eux des hommes et des femmes. Oui 3 ans de lycéen, ça peut être long. Oui 8 heures assis en classe, c’est dur. Surtout que les chaises sont dures à l’école ! Mais quand on a un objectif, quand on sait que cela vaut le coup, on a la patience !
Quelques années plus tard, on les croise dans une rue. Ils ont grandi. Ils ont un petit ami ou une petite amie. Ils font des études super. Ils commencent à voyager. Ils participent à des projets qui font de leur vie quelque chose d’utile. Ils s’éclatent, ils rien et ils s’amusent tout en construisant leur vie de façon heureuse et raisonnable. Et alors quand nous les voyons ainsi avec la vie dans les yeux, nous sommes fiers d’eux et fiers de notre métier. Nous ne faisons pas de l’orientation. Nous aidons des jeunes à choisir leur vie ! Nous les aidons à être des surfeurs !!!
Emeric Lebreton, docteur en psychologie
https://medium.com/@emericlebreton/pourquoi-les-ados-se-droguent-boivent-conduisent-vite-et-deviennent-anorexiques-ou-boulimiques-b8462ef5d8f4
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1. Par wassim le 2024-02-26
tres bien
2. Par fistone le 2023-07-09
Bon courage
3. Par mouna el achgar le 2023-07-09
je suis une enseignante de la langue française et cette année je vais enseigner pour la première fois ...
4. Par Salwa le 2023-03-18
Merci
5. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
6. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
7. Par El otmani le 2022-11-01
Bonjour Merci pour votre exemple je le trouve vraiment intéressant Auriez-vous un exemple pour une ...
8. Par Ben le 2022-10-26
C'est un des articles les plus complets qu'il m'a été donné de lire sur les blogs et l'enseignement ! ...