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L'aider à accepter ses complexes

Un nez allongé, des pieds trop grands, une poitrine trop petite... La liste des complexes est longue. Pourtant, il existe des astuces pour que votre adolescent renoue enfin avec son corps mal aimé.

"J'ai le complexe du corn flakes" chante Mathieu Chédid dans son album "Je dis aime". Eh oui, mieux vaut en rire qu'en pleurer. Les complexes perturbent la vie de bien des adolescents. Pourtant, avec un peu d'imagination, on peut passer outre et même réussir à les assumer.

D'où viennent les complexes ?

le jeune se concentre sur ses défauts.
Dans les magazines, à la télévision ou même au cinéma, rien à dire, les stars sont toujours parfaites. Le chanteur de Tokio Hotel n'a pas d'acné, quant aux héros de High Scool Musical, non seulement ils sont beaux mais en plus ils savent chanter et danser. Alors c'est sûr, lorsque votre ado se regarde dans la glace et se compare à ces stars, il y a comme un léger décalage.

D'autant qu'à l'adolescence, le corps a la mauvaise idée de développer certaines de ses parties plus vite que d'autres. Dans ces conditions, il est parfois difficile d'assumer ce nouveau physique en pleine transformation.

En cause, l'influence des médias
Confronté aux images parfaites véhiculées par les médias, le jeune se concentre sur ses défauts et en fait une fixation. C'est ce qu'on appelle des complexes. S'ensuit alors des tentatives de camouflage en tout genre pour cacher le problème en question.

Les complexes peuvent aussi venir des modèles de perfection imposés par la famille alors que l'ado n'était encore qu'un enfant. Ils peuvent également trouver leur source dans des réflexions d'adulte déplacées ou dans des surnoms dévalorisants donnés par des camarades de classe.

Différents complexes

On connaît bien sûr les complexes physiques. Pourtant, il en existe d'autres qui peuvent faire tout autant souffrir.

Complexes sociaux

L'individu ressent un sentiment d'infériorité par rapport à sa situation professionnelle ou sociale. Cela peut se traduire par des phrases telles que : "Je ne réussirai pas à faire ceci" ou encore : "Je suis trop petite pour faire cela".

Complexes psychiques
Les adolescents, comme les adultes, peuvent se sentir dévalorisés au niveau culturel ou intellectuel. Humour, vivacité d'esprit, connaissances, deviennent alors sources de complexes. Surtout lorsqu'on se retrouve face à des personnes venant d'un autre milieu social.

Les complexes, l'expression d'une timidité
De manière générale, les complexes, qu'ils soient physiques, psychiques ou sociaux, sont surtout l'expression d'une timidité et d'un sentiment d'infériorité. Il est plus facile de dire : "Je ne suis pas arrivé à faire cela à cause de mon nez" que d'assumer le problème réel. Essayez de réétudier la difficulté rencontrée, de façon objective avec votre enfant. Amenez-le à trouver les vraies raisons de son échec.

C'est surtout la peur de l'exclusion qui pousse l'adolescent à vouloir à tout prix "rentrer dans la norme". Pour masquer ses complexes et ses faiblesses, l'ado décide souvent d'appartenir à un groupe. En suivant la mode, il se fond dans la masse et est ainsi accepté par les autres.

Les complexes viennent donc d'une peur de ne pas être aimé. Pas étonnant que lorsque votre ado tombe amoureux, ses complexes s'évanouissent. Il est enfin aimé pour ce qu'il est. Et ses tâches de rousseurs dont il avait honte, ont fait toute la différence pour conquérir le cœur de son amie. Ce n'était pas la peine de complexer !

Cinq idées pour aider les ados

Pour aider un adolescent, rien de tel que la parole. Si vous manquez d'arguments devant votre ado qui passe plus de temps à s'observer sous toutes les coutures qu'à travailler, voici quelques conseils.

1) S'accepter tel que l'on est
Même certains mannequins avouent être complexés par leur physique. Ce n'est pas pour autant que ces femmes se cachent lors d'un défilé. Leur solution : assumer leur corps. Pour un ado, cela peut sembler mission impossible. Pour dédramatiser la situation, faites un tour de table auprès de ses proches. Cousin Bertrand a honte de son nez alors que tout le monde le trouve tout à faire normal. C'est pareil pour votre ado. Personne n'a peut-être remarqué son complexe. Alors pourquoi le cacher ?

2) Faire d'un défaut un atout majeur
Votre fille déteste subitement son front ? Direction le coiffeur. Une coupe de cheveux, ça fait du bien à la chevelure et surtout au moral. En plus, cela permet de cacher un petit défaut. Le visage s'en trouve mis en valeur. Si vous manquez d'idées pour aider votre ado, sachez que de nombreux stages ou ateliers relooking existent. Des vêtements adaptés, un soupçon de maquillage et le tour est joué ! Voilà de quoi redonner confiance à votre fille.

3) S'entourer des bons amis
s'entourer de bons amis est important.
Certains ados préfèrent appartenir à un groupe qui ne leur correspond pas plutôt que d'être seuls. Oui mais voilà, ils ne sont pas toujours très bien entourés. C'est le cas de votre enfant et ses amis lui reprochent son embonpoint... Essayez d'en parler avec lui et de lui ouvrir les yeux. Expliquez-lui que les vrais amis sont ceux qui vous apprécient pour ce que vous êtes et non pour ce que vous paraissez.

4) Retrouver la confiance en soi
Un ado complexé manque souvent de confiance en lui. Pour l'aider, inscrivez-le à un cours de théâtre. Monter sur les planches lui permettra de sortir de sa réserve. Cela le valorisa et l'aidera à accepter son corps. Il pourra aussi nouer d'autres amitiés. De nombreux collèges proposent des ateliers théâtre, conseillez-lui d'essayer. Et qui sait, cela fera peut-être naître des talents ?

5) Aller de l'avant
Votre ado est tout le temps avachi et se trouve nul ? Valorisez-le. Demandez-lui de repérer ses points forts et encouragez-le. Puis, dites-lui d'aller à la rencontre des autres. Inutile de rester prostré à la maison. Incitez-le à bouger, à rencontrer de nouveaux jeunes. Avec un joli sourire et un peu d'humour, il arrivera à se tisser de nouvelles amitiés, qui lui feront prendre conscience de sa valeur.

Responsabiliser les parents

Pour éviter à leur enfant d'être complexé, les parents doivent observer quelques règles de bon sens.

Tout d'abord, acceptez votre bambin tel qu'il est et non tel que vous voudriez qu'il soit. Très tôt, encouragez-le dans ce qu'il entreprend. Valorisez-le et montrez-lui que vous lui faites confiance. Cela peut paraître beaucoup mais en étant aimé et soutenu, votre enfant se sentira bien dans sa peau. Du coup, pas de complexes en vue pour l'adolescence !

Evitez les remarques désobligeantes. Les enfants enregistrent tout et pourraient mal interpréter, ce qui pour vous n'était qu'une plaisanterie. Méfiance, donc.

Enfin, inscrivez-le à un sport. D'une part, cela lui permettra d'avoir un autre cercle d'amis que l'école, d'autre part, cela lui permettra de s'affirmer dans une discipline et donc d'avoir conscience de sa valeur. Ne manquez pas une compétition et sachez réconforter votre ado s'il perd.

Parents, montrez l'exemple !
Devant une mère complexée par son corps et qui se dévalorise, pas facile pour l'adolescent de se sentir bien dans sa peau. Apprenez à vous aimez vous-même. Et si vous ne parvenez pas à vous débarrasser de vos complexes, faites en sorte que votre enfant ne vous entende pas vous dévaloriser.

Pour un adolescent, aimer son corps est loin d'être évident. Tout est trop quelque chose : trop petit, trop grand...
Des solutions existent pourtant pour atténuer ce mal-être. Des cours de théâtre, du sport... viendront à bout de ses complexes. Le but : lui redonner confiance, le valoriser et le sortir de son isolement.
Une séance de relooking, une nouvelle coupe de cheveux ou quelques conseils en maquillage peuvent également aider votre ado à se sentir mieux dans sa peau.
Quoi qu'il en soit, les parents se doivent d'être patients, compréhensifs et soutenir leur enfant dans cette crise qu'est l'adolescence.

Réalisé par Caroline Rabourdin, Journal des Femmes

 

 

 

 

Aider les enfants et les adolescents à affronter les catastrophes

 

Il peut être difficile pour les enfants et les adolescents d’affronter et de comprendre les catastrophes et les tragédies, telles que l’action militaire, les incendies ou les tremblements de terre.

La réaction de votre enfant ou de votre adolescent dépend de son âge, de son tempérament et de la proximité qu’il a avec l’événement, c’est-à-dire si des personnes qu’il connaît et qu’il aime ont été éprouvées. Ne sous-estimez pas les répercussions des événements qui se produisent dans le monde. Votre enfant ou votre adolescent ne comprend peut-être pas, mais il peut tout de même être effrayé et se demander s’il est en danger. La couverture médiatique, qui contient des images et des nouvelles angoissantes et explicites, peuvent aggraver ces sentiments.

Après une catastrophe, les enfants peuvent craindre que la situation se répète, que quelqu’un qu’ils connaissent soit blessé ou meure ou d’être séparés de leur famille.

Votre enfant plus jeune peut démontrer sa peur ou son inquiétude des façons suivantes :

  • Mouiller son lit.
  • Se sucer le pouce.
  • Vouloir se faire prendre ou être « collant ».
  • Éprouver de la difficulté à dormir et à manger.
  • Faire des colères.
  • Être agité.
  • Avoir peur du noir.
  • Se plaindre de maux de tête et de ventre.

Votre adolescent peut prétendre ne pas se sentir touché. Ne vous laissez pas induire en erreur. Parlez-lui et demandez-lui quels sont ses doutes et ses craintes. Les adolescents peuvent aussi :

  • avoir une humeur changeante, être moins patients, argumentatifs et tristes,
  • avoir de la difficulté à dormir ou des changements d’appétit,
  • avoir des maux de ventre ou de tête,
  • vouloir être seuls ou entourés plus qu’à l’habitude.

Comment les parents peuvent aider

Vous jouez un rôle important pour rassurer votre enfant ou votre adolescent en restant calme et en l’aidant à comprendre et à affronter ses réactions.

Prenez les inquiétudes de votre enfant au sérieux. Respectez ses réflexions et ses sentiments. Ne lui dites pas que ses sentiments sont ridicules. Votre enfant devrait savoir qu’il n’y a pas de mal à être bouleversé et que ses inquiétudes sont normales. Évitez toutefois de parler constamment de ce qui s’est produit si votre enfant va bien.

Vérifiez comment votre enfant se sent, mais ne le forcez pas à parler avant qu’il soit prêt. Il arrive que lesenfants veuillent simplement des réponses simples et rassurantes. Encouragez un enfant plus jeune à faire un dessin ou à raconter une histoire sur ce qu’il ressent. Donnez-lui beaucoup de caresses et de câlins s’il en a besoin.

Parlez de ce que vous ressentez lorsqu’une catastrophe se produit. Soyez aussi calme et honnête que vous le pouvez et utilisez des mots et des concepts que votre enfant peut comprendre. Vos réponses informeront votre enfant, qui pourra se sentir mieux s’il sait qu’il n’est pas le seul à être inquiet.

Rassurez votre enfant. Dites-lui quelles mesures vous prenez pour que votre maison et votre collectivité soient sécuritaires. Cependant, ne faites pas de promesses que vous êtes incapable de tenir, comme dire qu’il n’y aura pas d’autres tremblements de terre ou d’autres tempêtes.

Conservez les habitudes familiales. Les habitudes ramènent un rythme normal et limitent le temps que votre enfant peut passer à songer aux événements. Elles peuvent également aider votre enfant à mieux dormir la nuit et à avoir l’impression que la vie est prévisible.

Passez du temps ensemble, en famille. Si vous faites des choses que votre enfant aime, vous l’aiderez à se sentir davantage en sécurité.

Limitez le temps d’écran. Les images des nouvelles peuvent être effrayantes et créer de la confusion. Il ne faut pas les regarder en boucle. Si vous prévoyez regarder les nouvelles, faites-le ensemble et éteignez la télévision après avoir terminé, pour parler de ce qui se passe.

Faites une tempête d’idées en famille sur les moyens d’aider les personnes éprouvées par les événements. Soulignez l’importance de la communauté et des secouristes qui se serrent les coudes pour donner un coup de main.

Parlez de ce qui se passe dans le monde. Votre enfant apprendra en vous écoutant parler avec lui et avec d’autres. Lisez des livres et écoutez des vidéos sur des événements graves et aidez votre enfant à comprendre, d’une manière adaptée à son âge. Votre enfant ou votre adolescent comprendra mieux et vous pourrez aussi corriger l’information erronée qu’il aura entendue.

Soyez patientLe stress causé par les événements mondiaux peut avoir des répercussions sur vous, vous rendre moins patient auprès de votre enfant ou vous inciter à moins l’écouter. N’oubliez pas de vous occuper aussi de vous.

Soyez prêt. Parlez de tous les moyens de quitter la maison en toute sécurité en cas d’incendie, et désignez un lieu de rencontre si vous devez sortir rapidement. Préparez une trousse d’urgence et informez tout le monde de l’endroit où elle est rangée.

Quand devriez-vous appeler un médecin?

En présence d’événements mondiaux et de catastrophes naturelles, il peut être difficile d’affronter d’autres situations pénibles ou traumatisantes, comme une maladie ou un décès dans la famille, un divorce, un déménagement dans une nouvelle ville ou un changement d’école. Si c’est le cas, votre enfant aura peut-être besoin d’un soutien et d’attention supplémentaires.

Après une catastrophe, il est possible de présenter un syndrome de stress post-traumatique (SSPT), qui peut se manifester après avoir vu ou vécu un événement très traumatisant. Les enfants et les adolescents peuvent en souffrir. Parlez à votre médecin si votre enfant ou votre adolescent affiche d’importants changements de comportement, comme :

  • de nouveaux troubles de comportement à la maison ou à l’école,
  • de nouveaux troubles d’apprentissage,
  • des accès ou des crises de colère constants,
  • des modifications aux activités sociales ou aux jeux habituels avec les autres enfants,
  • des cauchemars fréquents ou des difficultés à s’endormir,
  • des troubles physiques persistants, comme des maux de ventre ou de tête,
  • des troubles d’alimentation persistants, une prise ou une perte de poids subite,
  • une anxiété ou une peur intense,
  • des sentiments de tristesse ou de déprime,
  • l’expression de désespoir envers la vie et l’avenir,
  • une prise de risques accrue,
  • la consommation d’alcool, de drogues ou de médicaments non prescrits,
  • des commentaires sur le suicide ou l’automutilation.

Demander de l’aide n’est pas synonyme d’échec. Parler à un professionnel de la santé, comme un psychologue, un psychiatre, un médecin, un travailleur social ou une infirmière, peut représenter une première mesure très utile.

 

http://www.soinsdenosenfants.cps.ca/handouts/disaster

Que faire sans le bac ?

 

Avant que les résultats du bac ne tombent, il n’est pas abusif de réfléchir, avec ceux qui n’auront pas décroché ce sésame tant convoité, en essayant de leur apporter les solutions qui peuvent s’offrir à eux.

Y a-t-il une vie sans le bac ?
Bien sûr et heureusement. Pour ceux qui sont collés au bac, tout n’est pas perdu pour autant. Et spontanément, le premier conseil serait de dire que la solution la plus « sage » est de le repasser, même si ce n’est pas la seule solution possible. Car, si aujourd’hui il a perdu de sa valeur, le bac reste un symbole très fort et demeure le sésame précieux pour l’accès aux études supérieures. Cependant, chaque situation est bien évidemment individuelle et il convient donc de réfléchir en fonction de son projet, de sa motivation, d’analyser les choses et à partir de là, trouver la réponse la plus adaptée.

Quelques conseils avisés pour ceux qui veulent repasser le bac
La première chose est de reprendre contact avec l’établissement ou des professeurs assez rapidement. Car l’inscription n’est pas automatique. Elle est fonction des places disponibles. Si l’inscription est refusée, ou si l’élève désire tout simplement changer d’établissement pour repartir du bon pied, il faut alors qu’il s’adresse à l’Inspection Académique de son secteur d’habitation. Pour les élèves qui échouent pour la seconde fois au bac et qui souhaitent tout de même le repasser, ils peuvent s’inscrire en candidat libre. Attention, il ne faut pas oublier de s’inscrire au bac en octobre/novembre auprès du Rectorat.
Avantage : on ne repasse que les matières que l’on a ratées. Dans tous les cas, il est bon de faire le point.
Et même si c’est particulièrement difficile, il est parfois inutile de vouloir redoubler à tout prix dans une section où l’on est en grande difficulté, il est plus judicieux de « se réorienter » vers une formation professionnelle plus adaptée à ses compétences et ses envies.

Quelles sont les possibilités offertes
par les formations professionnelles ?
Recalés ou non au bac général ou technologique, les jeunes peuvent s’orienter vers une formation professionnelle.
Plusieurs formules existent : les formations diplômantes d’un côté et les formations qualifiantes. Dans tout le Maroc, certains établissements accueillent des lycéens d’enseignement général et technologique et des étudiants de première année, en vue de préparer un diplôme professionnel (CAP, BEP, Bac Pro ou BTS).
Les élèves peuvent se renseigner directement auprès de l’établissement qui dispense la formation souhaitée, en expliquant leur projet.
Aujourd’hui, les centres OFPPT (Centre de formation professionnelle) font preuve d’une grande ouverture et mettent en place des parcours individualisés de formation.

L’alternance : allier études et vie professionnelle ?
Oui, cela commence à se pratiquer.
Les jeunes peuvent tenter de préparer un BTS en contrat de professionnalisation. En général, il faut démarcher auprès des entreprises, qui, ensuite, les inscriront dans un centre de formation.
Cependant, ils peuvent s’adresser au préalable à l’OFPPT. Certains centres placent eux-mêmes leurs étudiants en entreprise.
Il est à noter que le niveau bac peut être demandé (il correspond à une moyenne d’au moins 8/20).
Le CFES (Certificat de fin d’études secondaires) est à demander au Rectorat. Certains lycées et écoles privés accueillent des élèves de terminale sans le bac, ils peuvent en conséquence tenter leur chance. Cependant, il est important de prendre quelques renseignements sur l’établissement sous peine d’avoir quelques surprises à la sortie !

 

http://www.lagazettedumaroc.com/

Voici quelques liens

 

La mixité sociale une chance pour les élèves

Parents

La mixité sociale à l’école reste un principe fort et consensuel en France. Mais sa mise en œuvre se heurte aux résistances des familles.

Rassembler toute une classe d’âge, sans distinction, pour apprendre et vivre ensemble, cela peut paraître une évidence dans un système éducatif financé par des fonds publics. L’école, en particulier au stade de la scolarité obligatoire, n’a-t-elle pas le devoir de doter tous les enfants d’une éducation commune leur permettant de s’intégrer dans la vie et de s’y côtoyer sans heurt ? La mixité sociale est alors une exigence et un principe peu contestable (1). Pour cela, le système doit offrir à tous des conditions d’accueil et d’apprentissage de qualité égale. Or, quand les publics scolaires sont clivés – les plus favorisés d’un côté, ceux qui le sont moins de l’autre –, ce que le système offre aux élèves est souvent de qualité inégale : parce qu’il y a des communes riches ou pauvres certes, mais aussi parce que les enseignants ne sont pas répartis au hasard, les plus expérimentés recherchant les publics qui leur semblent poser le moins de problèmes. Les élèves eux-mêmes sont effectivement plus ou moins préparés à ce qu’exige l’école et le climat scolaire s’en ressent : il est plus facile d’enseigner et d’apprendre dans les établissements « chics » que dans les établissements au public populaire (2). Et l’absence de mixité sociale – la ségrégation sociale – va de pair avec une hiérarchisation des niveaux scolaires.

La ségrégation affecte l’efficacité pédagogique elle-même. En effet, regrouper les élèves les plus faibles – « pour leur bien », dit-on parfois, mais aussi par le jeu des options ou tout simplement du quartier – fabrique des classes où les chances d’apprendre sont systématiquement plus faibles : les enseignants y adaptent leurs ambitions et leurs méthodes au niveau de leurs élèves et les élèves eux-mêmes développent – ils savent bien qu’ils sont faibles – des attitudes et des comportements peu favorables au travail. Cette dynamique négative à l’œuvre dans les classes ségréguées socialement et scolairement « par le bas » s’inverse dans les classes tout aussi ségréguées où se regroupent les élèves les plus favorisées. Ces derniers y « gagnent » donc – meilleure couverture des programmes, climat plus propice au travail, acquisitions plus assurées… Mais ce que gagnent les plus favorisés à une ségrégation « par le haut » est bien plus modeste que ce que perdent les moins favorisés à une ségrégation par le bas et si les meilleurs élèves vont donc apprendre un petit peu moins dans des classes hétérogènes, les plus faibles vont, quant à eux, apprendre bien plus (3).

Au-delà de ces effets sur les performances, qui restent globalement modestes, la mixité sociale homogénéise les aspirations des élèves : les élèves de milieu défavorisé font preuve, quand ils sont mêlés à des camarades plus favorisés, de visées scolaires plus ambitieuses. Un certain nombre de recherches (jusqu’alors essentiellement anglo-saxonnes) montrent également un impact de la mixité sociale sur la tolérance (4). Bref, vivre ensemble rend les jeunes plus ouverts et en quelque sorte plus ressemblants. Autant de bonnes raisons pour défendre des classes hétérogènes et, vu le lien entre niveau scolaire et origine socioculturelle, mélangées socialement.

Prendre le parti de tous les élèves

Mais la mixité sociale n’est pas sans poser problème. En particulier pour les élèves de milieu populaire, la confrontation avec des camarades de milieux plus favorisés peut engendrer des tensions, à un âge où la comparaison entre pairs (sur les goûts, les modes d’expression…) est très prégnante, avec parfois, à la clé, un sentiment de stigmatisation ou de dévalorisation (5). Du côté des parents, si la mixité sociale est un atout pour les plus faibles, elle peut être perçue par les plus favorisées comme détériorant les conditions de travail et les apprentissages eux-mêmes.

La responsabilité des politiques est alors complexe (6) : au-delà des mesures réglementaires nécessaires (redéfinition des secteurs de recrutements, manière d’y intégrer les établissements privés…), et au prix d’une redistribution des moyens aux établissements les moins favorisés, la priorité est d’assurer que les chances d’apprendre sont bien égalisées quels que soient les établissements. C’est un gage essentiel d’acceptabilité sociale, notamment de la part des parents les mieux informés, et c’est aussi une manière d’égaliser les conditions de travail des enseignants. Il serait alors moins difficile de convaincre les parents qu’éduquer ensemble toute une classe d’âge est bénéfique à tous. Aujourd’hui, alors que la mixité sociale est présentée comme un objectif consensuel, les parents les plus favorisés fabriquent activement de la ségrégation par le haut, en fuyant certains établissements, même s’ils se sentent parfois quelque peu coupables. De même, les enseignants, s’ils adhèrent au principe de la mixité sociale, ont tendance à laisser les établissements populaires les plus ségrégués à leurs collègues débutants… Au-delà de ces intérêts privés, c’est aux responsables politiques de prendre le parti de tous les élèves. C’est là une exigence républicaine : alors que dans notre pays, on met volontiers en avant le « handicap socioculturel » pour expliquer les inégalités sociales à l’école, une part de l’avantage dont disposent les enfants de milieu favorisé résulte du fait qu’ils ont accès à des contextes plus formateurs, ce qui est évidemment contraire à l’idéal proclamé d’égalité des chances.

Mixité : le public fait-il toujours mieux que le privé ?

Zep, collèges publics ou privés…, quels sont les établissements qui contribuent le plus à la mixité sociale ? Une étude menée par l’Édhec bouscule l’idée que la gratuité scolaire entraîne forcément plus de brassage social. Entre 2004 et 2014, la mixité des collèges n’a quasiment pas progressé. Par ailleurs, « les collèges privés sont surreprésentés parmi ceux qui contribuent le plus à la mixité sociale : alors qu’ils ne représentent que 20 % de l’ensemble des établissements, 50 % des collèges privés appartiennent au tiers des écoles les plus mélangées socialement », relève l’économiste Pierre Courtioux. À l’inverse, « le secteur public concentre en son sein des établissements plus ségrégués socialement, notamment dans les secteurs où une politique d’éducation prioritaire est déployée ». Ainsi, les collèges en zep sont quasiment absents des établissements les plus mixtes. Le constat est surprenant sachant que les collèges privés accueillent 43 % des enfants de chefs d’entreprises mais seulement 10 % des enfants d’ouvriers. L’une des explications avancées par l’étude est que dans certains départements, comme le Nord, le secteur privé permet « d’assurer un niveau de mixité sociale aussi élevé que celui de la moyenne nationale dans un environnement plutôt défavorisé ». Dans certains départements catholiques comme le Finistère ou la Vendée, le choix du privé, très présent, est souvent dicté par des motivations religieuses. En revanche, en Île-de-France, où les frais d’inscription pratiqués par le privé sont particulièrement onéreux, très peu de collèges privés se distinguent pour leur hétérogénéité sociale. Le choix du privé semble alors davantage entrer dans une logique d’entre-soi, avec une propension à la « ghettoïsation par le haut » (Pierre Merle). 

• « Dix ans de mixité sociale au collège : le public fait-il vraiment mieux que le privé ? »
Pierre Courtioux, Édhec, 2016.
• La Ségrégation scolaire
Pierre Merle, La Découverte, coll. « Repères », 2012.

Florine Galéron

Marie Duru-Bellat

Sociologue, chercheure à l’OSC et à l’Iredu, elle a publié, entre autres, avec François Dubet et Antoine Vérétout, Les Sociétés et leur école. Emprise du diplôme et cohésion sociale, Seuil, 2010.

 

Connaissances ou compétences, que transmettre ?

La question de la transmission scolaire a toujours fait débat. Le vieil affrontement entre tenants de l’instruction et ceux de l’éducation resurgit aujourd’hui, à travers de virulentes critiques de la notion de compétences.

Il n’est guère de question plus centrale pour l’école que de définir ce que l’on juge bon et nécessaire d’y transmettre aux élèves. Depuis plusieurs décennies, les débats autour de ce que l’école doit transmettre sont marqués par une opposition polémique : faut-il transmettre aux élèves des compétences – savoir prélever une information dans un texte, par exemple, ou des savoirs – ou leur faire connaître une récitation par cœur ? Cette opposition recouvre sans nul doute des positions idéologiques, mais elle soulève aussi de vraies questions pédagogiques et philosophiques.

L’école et le monde du travail

La carrière de la notion de compétence débute en France à l’orée des années 1980, après que nombre de critiques ont ébranlé l’école (1). Elle devait accepter de ne plus avoir le monopole de la transmission des connaissances et admettre que les savoirs scolaires ne sont ni sacrés ni indiscutables. En outre, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron sont passés par là (avec La Reproduction publié en 1970) et la critique de l’élitisme de la culture scolaire constitue une figure obligée, d’autant qu’avec la démocratisation des études, le lycée n’accueille plus seulement des « héritiers ». Les débats se nichent aussi dans un contexte de relatif dégel des relations entre l’école et le monde du travail et d’efforts pour revaloriser les formations professionnelles, avec le développement de la formation continue et des collaborations avec les milieux de l’entreprise qui importent dans le milieu scolaire des questionnements jusqu’alors incongrus : et si l’alternance pouvait être « éducative », de quoi a-t-on besoin pour s’insérer dans la « vraie vie » ?

Ces questionnements, certains pédagogues progressistes les avaient avancés depuis longtemps. Les pédagogues de l’éducation nouvelle (Ovide Decroly, Célestin Freinet, John Dewey…) prônaient une pédagogie active, rendant l’élève autonome dans la construction de ses savoirs, en d’autres termes compétent bien plus que savant. À partir des années 1970, de nombreux pédagogues donnent la priorité aux méthodologies d’apprentissage (« apprendre à apprendre ») par rapport aux savoirs disciplinaires, dans la mouvance du sociologue britannique Basil Bernstein. Celui-ci défendait une pédagogie « visible », découpant et explicitant les apprentissages, ainsi plus faciles à maîtriser par les élèves culturellement les plus éloignés de l’école, à l’opposé de cette pédagogie « invisible » opaque et élitiste, emblématique des lycées français d’alors. On entendait par là substituer à la hiérarchie des savoirs une représentation plus horizontale de la diversité des compétences, donnant ainsi une chance à chacun.

La science 
contre le marché ?

En France, sous l’étendard de pédagogues comme Philippe Meirieu, de nouveaux concepts pédagogiques apparaissent comme l’interdisciplinarité, la pédagogie par objectifs, ou par contrat, le travail de groupe, l’individualisation… La priorité est de former des personnes autonomes, à même de se débrouiller dans la vie, grâce à une gamme ouverte de « savoir-faire » et de « savoir-être ». Même si des intellectuels comme Alain Finkielkraut se déchaînent alors, au nom de la République, contre ces pédagogues qui attaquent les savoirs et sacrifient l’instruction à l’éducation (2), les textes officiels entérinent cette évolution. En France, la charte des programmes de 1992 consacre la notion de compétences exigibles en fin de formation, et le programme devient ainsi un « contrat d’enseignement », avec un élève que la loi d’orientation de 1989 place « au centre du système ».

D’emblée, la notion de compétence a suscité des réticences. Les enseignants sentaient bien qu’elle véhiculait subrepticement une conception différente des savoirs et du rôle de l’école, en promouvant un apprentissage en acte, un bricolage jugé à son efficacité en quelque sorte et que tout élève autonome pouvait réussir. Formés à la maîtrise d’une discipline, valorisée pour elle-même et fondement de leur autorité, ils ne pouvaient ignorer que cela augurait d’une transformation de leur travail avec les élèves, et revenait à contester la vertu intrinsèquement éducative, démocratique, libératrice, des savoirs disciplinaires, tels que définis et délivrés par eux seuls.

Depuis les années 2000, la critique de l’approche par compétences prend une nouvelle tournure : ne consacre-t-elle pas une entrée en force du néolibéralisme à l’école (3) ? Dans un monde du travail où les qualifications requises sont imprévisibles et variées, le travailleur, pour être efficace, doit se mobiliser, se montrer flexible et polyvalent. Et c’est bien pour répondre à ces besoins de l’économie et soutenir la croissance économique, suprême arbitre, que l’OCDE s’est investie dans les questions de formation, encourageant les États à rationaliser leurs systèmes éducatifs pour doter les jeunes des compétences dont ils auront besoin dans leur vie, en premier lieu professionnelle. Avec les enquêtes Pisa lancées en 2000 sous son égide, on entend évaluer les compétences des élèves de 15 ans dans trois domaines : compréhension de l’écrit, mathématiques, culture scientifique. Au-delà des programmes nationaux, l’essentiel est d’appréhender ce que les jeunes sont capables de faire à 15 ans ; par exemple, sont-ils capables de comprendre, d’utiliser et d’analyser des textes écrits ?

Une fois les compétences entrées à l’école, s’est mise en place toute une machinerie évaluative qui a de quoi rendre perplexes les enseignants : comment chiffrer le degré de maîtrise de compétences atomisées et parfois fort abstraites telles qu’« adapter sa communication en fonction du contexte » ? Et puis, comment être sûr que ces compétences que l’on s’échine à évaluer et qui seraient la sanction suprême de l’efficacité de l’enseignement sont bien transférables : la performance d’un élève – il parvient à comprendre tel texte écrit – garantit-elle, au-delà de l’exercice réussi, une compétence générale, quels que soient les textes et toute sa vie durant ?

De fait, si l’on dégage ces réticences de leur gangue corporatiste ou idéologique, l’approche par compétences soulève de vraies questions, essentielles pour les pédagogues (4). Celle du transfert tout d’abord : comment faire en sorte que les apprentissages réalisés en classe permettent à l’élève d’apprendre ensuite, quand il le faudra ? Mais aussi et plus largement, comment faire en sorte que ces savoirs soient véritablement formateurs, c’est-à-dire aident l’enfant à s’épanouir et à s’insérer dans la vie ?

Vastes questions, mais que l’on ne peut éluder en préconisant un retour à la primauté des savoirs : il n’est pas possible pour penser ce que l’élève devient, grâce à ses apprentissages, capable de faire, d’opposer savoirs et compétences. Pour réussir à utiliser une machine quelle qu’elle soit, on ne saurait soutenir qu’il suffit de connaître sur le papier son fonctionnement (ou de lire les instructions), ou bien, selon l’approche par compétences, de la manipuler… Le savoir joue un rôle dans l’action, pour déboucher sur la maîtrise.

Une dictature de l’utile ?

Une autre vraie question concerne cette primauté de l’utile que distillerait l’approche par compétences. La rhétorique du « à quoi ça sert » est d’autant plus mobilisée que l’on juge les élèves a priori peu intéressés par la chose scolaire. De plus, le contexte de l’emploi rend prioritaire le caractère « rentable » de ce que l’on apprend. Il n’y a là rien de méprisable : réussir sa vie ne se réduit pas à passer dans la classe supérieure grâce aux savoirs scolaires accumulés, chacun a besoin de trouver un débouché dans le monde du travail tel qu’il est. Il n’en demeure pas moins qu’il est fort hasardeux de délimiter l’utile d’aujourd’hui par rapport aux incertitudes de demain. De plus, tenter de motiver les élèves par l’utile les rend… utilitaristes et tue le sens de tous les apprentissages à l’utilité incertaine, sans compter les déceptions que la vie leur réservera à cet égard.

En filigrane, il y a la question de savoir quelle éducation l’on promeut si l’on accepte cette dictature de l’utile. La philosophe Martha Nussbaum (5) dénonce une éducation « tournée vers le profit ». Elle promeut au contraire une éducation à la démocratie, développant l’indépendance d’esprit, l’imagination et la capacité d’empathie, et fondée pour ce faire sur les humanités et les arts. Il ne s’agit pas de promouvoir une discipline de plus, mais un état d’esprit, en invitant les élèves à se mettre dans la peau d’un personnage de roman, à analyser leurs émotions devant une œuvre d’art, à s’étonner de si bien comprendre les propos d’un auteur – philosophe ou politique – datant de plusieurs siècles… Éduquer, ce serait aussi permettre aux élèves d’éprouver le plaisir des découvertes gratuites, le plaisir de surmonter la difficulté d’un raisonnement, le plaisir de comprendre, de « retrouver le sens des savoirs et de la culture »…
(6)

Si les débats savoirs versus compétences sont si vifs, c’est parce qu’ils interrogent la nature, l’ambition et les modalités d’une éducation qui ne se réduit pas à la transmission de savoirs. La notion de compétence a le mérite d’expliciter les objectifs que l’on vise et par conséquent d’ouvrir le débat sur ce que doit être le projet éducatif de notre école : si l’on peut contester le caractère démocratique des directives européennes en matière de compétences à transmettre, est-on si sûr que la façon dont le monde académique liste les savoirs disciplinaires à mettre au programme l’est beaucoup plus ? Une véritable réflexion sur la culture à dispenser à tous exige de dépasser l’opposition savoirs/compétences (7), mais aussi de se poser d’autres questions, peut-être (encore) plus dérangeantes, celle du bien-fondé du monopole de l’école et des spécialistes d’une discipline sur l’éducation, de la valeur formatrice d’une éducation par le « tout intellectuel ».

(1) Voir Françoise Ropé et Lucie Tanguy (dir.), Savoirs et compétences. De l’usage de ces notions dans l’école et l’entreprise, L’Harmattan, 2003.
(2) Voir Martine Fournier, « École : l’instruction contre l’éducation », Sciences Humaines, n° 178, janvier 2007. 
Disponible sur www.scienceshumaines.com/
(3) Voir Christian Laval et al., La Nouvelle École capitaliste, La Découverte, 2011, ou Angélique Del Rey, À l’école des compétences. De l’éducation à la fabrique de l’élève performant, La Découverte, 2010.
(4) Voir Marcel Crahay, « Dangers, incertitudes et incomplétude de la logique de la connaissance en éducation », Revue française de pédagogie, n° 154, janvier-février-mars 2006.
(5) Pour une présentation de ses thèses, voir www.laviedesidees.fr/L-utilite-sociale-des-humanites.html.
(6) M.Gauchet « Contre l’idéologie de la compétence, l’école doit apprendre à penser » (Le Monde, 02/09/2011). Voir aussi Marie-Claire Blais, Marcel Gauchet et Dominique Ottavi, Pour une philosophie politique de l’éducation, Bayard, 2002.
(7)Voir les réflexions de Philippe Perrenoud : « Le socle et la statue », Cahiers pédagogiques, 2006, n°439, 16-18.

 

http://www.scienceshumaines.com/connaissances-ou-competences-que-transmettre_fr_28987.html

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