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Sciences et téchnologies

8 inventions de santé qui vont changer votre vie en

Avec l’avènement de nouvelles techniques et procédures, vous et votre famille pouvez maintenant bénéficier de nouvelles alternatives pour les soins de santé. Ces inventions sont à la pointe de la technologie, et sont conçues (normalement) pour rendre la vie plus agréable et saine.

Le « Sight Saver »

sight saver

Ce globe oculaire bionique pourrait ressembler à un œil futuriste tout droit sorti d’un film de sciences fiction, mais c’est un réel symbole d’espoir pour des millions de personnes atteintes de maladies de la rétine et de dégénérescence maculaire liées à l’âge, deux principales causes de cécité. Une petite caméra fixée à une paire de lunettes portées par le patient rassemble des images, puis les transmet, sans fil, à une puce de titane fixée sur le globe oculaire. La puce stimule les cellules nerveuses de la rétine, qui envoient ensuite des photos le long du nerf optique jusqu’au cerveau. « L’implant ne peut pas restaurer la vision complète, » a déclaré son co-inventeur, le Docteur John Wyatt, ingénieur à l’Institut de Technologie du Massachusetts aux Etats Unis, « mais notre objectif est de fournir suffisamment d’aide pour qu’un patient aveugle puisse marcher dans une rue sans canne ni chien d’aveugle.

Chirurgie dentaire sans foret

chirurgie dentaire sans foret
Dans le passé, il fallait percer les parties saines de la dent pour atteindre une petite zone infectée. C’est un mécanisme contre-intuitif, mais c’est le seul moyen d’accéder à des zones infectées. Désormais, une résine liquide peut être injectée dans la dent. Cette résine est capable d’atteindre les parties intérieures de la matière en décomposition de stopper la progression de la cavité. Bien que la procédure est disponible dans quelques rares cliniques à ce jour, cette nouvelle technologie va progressivement faire son apparition un peu partout en 2016. Une invention qui probablement révolutionner l’industrie dentaire !

Chirurgie veineuse

La chirurgie veineuse complexe appartient au passé. Les médecins utilisent cette chirurgie invasive pour corriger les problèmes liées aux veines, varices etc. Bien qu’il soit encore nécessaire de procéder à la chirurgie dans certains cas, il y a maintenant des alternatives plus sûres. Les centres spécialisés se rendent compte qu’il est important de connaître le but et les fonctions des veines dans le corps. Les nouveaux centres de traitement spécialisés de la veine sont conçus pour traiter les varices et varicosités dans le but d’améliorer l’apparence et la fonction des veines. Bon nombre de techniques utilisées y sont totalement indolores, ce qui représente une véritable révolution. Notamment, il est maintenant possible d’obtenir une meilleure vue de la veine en utilisant l’échographie doppler. Certaines procédures comprennent: la phlébectomie ambulatoire, la sclérothérapie indolore, la thérapie au laser transdermique, et même l’utilisation de bas de compression pour traiter tous nos problèmes de veines.

Vaccin contre le tabac

vaccin tabac
C’est l’ensemble de la famille qui est affecté lorsque l’un des membres fume. Il a été démontré que la fumée secondaire est plus nocive que la fumée inhalée en fumant. Désormais, il existe un vaccin pour arrêter de fumer. Ce vaccin nécessite six mois d’injections, période pendant laquelle votre corps accumule des anticorps à la nicotine. Cela rend progressivement le tabagisme moins agréable, et il devient plus facile d’arrêter de fumer.

Soins digestifs

coloscopie
Pour les hommes en particulier, pour qui l’examen du colon est recommandé à 40 ans, il n’y a pas plus lieu de craindre le proctologue. Une pilule qui intègre des caméras a été approuvée en Europe. Le vilain souvenir de la coloscopie à l’ancienne va bientôt disparaître, et cela pourra aider les diagnostics sans rendre le protocole dérangeant. Super !

Connaître vos aliments

L’écrivain Michael Pollen conseille de « Ne pas manger tout ce que votre arrière-arrière-arrière grand-mère ne considérerait pas comme de la vraie nourriture ». En d’autres termes, vous assurer de manger des aliments sains, et d’éviter les plats industriels. Mais si le manque de temps et la commodité sont des facteurs clés dans vos décisions d’achat de nourriture, vous pouvez aussi maintenant suivre les nouveaux systèmes d’étiquetage à couleurs.
Ils sont utilisés volontairement par de nombreux fabricants en Angleterre depuis 2013 et permettent de comprendre les niveaux de sucres, lipides, acides gras saturés et sel qui tombent dans les 3 catégories.

Booster de plaisir pour femmes

viagra femme

Une société pharmaceutique allemande a étudié la Flibanserine pour ses qualités d’antidépresseur, mais elle n’a pas réussi à obtenir de meilleurs résultats que le simple effet placebo. Un peu plus tard, lors d’un essai sur 1500 femmes préménopausées, victimes d’une baisse des pulsions sexuelles et de détresse liée au sexe, ce médicament a montré de réelles promesses. La Flibanserine serait le premier traitement de la dysfonction sexuelle féminine qui fonctionne sur les neurotransmetteurs du cerveau, sans injections hormones dans le corps. Pourquoi éviter l’injection d’hormones: « Grâce à la Flibanserine, Il n’y a plus de complications graves liées à l’injection d’hormones, notamment les caillots de sang ou les risques potentiels de cancer». Les inventeurs cherchent désormais un nouveau nom plus sympa pour ce traitement !

Vaccins sans aiguille

Les chercheurs de l’Université de Boston aux Etats Unis travaillent sur une nouvelle méthode d’inoculation des vaccins qui ne nécessite pas d’injection. Le vaccin est déposé à  l’intérieur de nanoparticules, de taille très petites. Ces particules sont injectées dans la peau à l’aide d’un pistolet d’injection sans douleur. Plus besoin d’acheter des seringues. Et personne ne sentira de douleur. Une étude pilote est en cours.

 

http://lemag.therapeutes.com/8-inventions-de-sante-qui-vont-changer-votre-vie-en-2016/

Les erreurs à éviter pour avoir son bac!

Les erreurs de préparation à éviter

Vous êtes un crack, un nonchalant indifférent, ou bien entre les deux ? Vous commettez sûrement des erreurs !

Commençons par les élèves studieux qui aiment faire des exercices, ceux qui trouvent leur joie à voir la fin du livre, « quel exploit, diraient-ils, j’ai enfin fini de faire les exercices. Franchement, les amis, vous croyez peut être que cela rapporte mais laissez-moi vous dire une chose, cela rapporte rien du tout, nada… ! Les exercices au kilo, c’est une maladie qui touche les bacheliers et qui, contrairement aux attentes de l’élève, l’éloigne de la bonne compréhension du cours !

« Les exercices aux kilo, c’est une maladie ! … »

Il vaut mieux faire 10 exercices variés englobant l’ensemble du cours et de bien les comprendre, que d’en faire 30 dans chaque partie ce qui fatigue, déstabilise l’élève et l’ennuie.
Ce qui nous amène à la deuxième erreur : regarder les corrections des exercices avant d’avoir bien réfléchis aux questions. D’ailleurs le grand défaut des livres avec correction, c’est qu’on peut la voir quand on veut, alors des fois il nous arrive de lire l’énoncé et de passer directement à la correction sans même réfléchir en disant : « de toute façon même si j’y réfléchis je ne trouverais jamais la bonne réponse ». En agissant de la sorte, l’élève ne retient rien de l’exercice même s’il croit avoir compris.

« Ne jamais regarder la correction sans avoir bien réfléchis aux questions ! »

Pour les fainéants, qui laissent le travail du jour pour le lendemain, (Vous êtes nombreux à ce qu’il paraît !). Eh bien, il ne faut pas laisser la préparation pour la veille des contrôles, soyez à jour, c’est la clé de la réussite. On ne le répètera jamais assez !
Un autre point à mettre au claire ; ne croyez jamais que ce que vous faites aux heures supplémentaires est suffisant ! Les Heures Sup sont faits pour guider et aider l’élève. Le travail chez soit reste élémentaire pour le bon avancement des études.

« Soyez à jour, c’est la clé de la réussite ! »

On arrive à une erreur commune, que tous les élèves partagent, quelque soit leur niveau, leur branche ou leur catégorie ! L’erreur sujette est : négliger les matières à faibles coefficients ! Vous devez savoir une chose : chaque matière a son importance, et joue un rôle dans la formation de l’élève, que vous le vouliez ou non, c’est comme ça ! Que ce soit l’arabe ou l’instruction islamique pour les scientifiques, ou encore le maths ou SVT pour les littéraires, ce sont des matières importantes. Il n’y a pas de matière secondaire, d’ailleurs ce terme doit être supprimé du vocabulaire !

« Il n’y a pas de matière secondaire »

Une aussi importante erreur, commise par les rebelles (Vous aimez le surnom à ce que je vois :-D). Ne faîtes pas confiance aux supposés amis qui vous disent que vous êtes géniaux, forts, ou les trucs du genre parce que vous avez séché les cours durant un mois et que de retour en classe vous semez la pagaille ! Ce ne sont pas des amis, et ce n’est pas cool ce que vous faites, ni « style », c’est con et ça attire les embrouilles avec la direction et déshonore les parents.

« Sécher les cours et semer la pagaille n’attire que des embrouilles »

Si je vous donne ces conseils, ce n’est pas pour que vous vous enfermiez dans votre chambre à étudier jour et nuit, d’ailleurs c’est une chose à éviter ! Ne vous forcez jamais à trop travailler, dès que vous êtes fatigués reposez-vous, sortez faire un tour, allez voir des amis, vivez votre vie tout simplement !
Dernier conseil, c’est en rapport avec le travaille en groupe. Il est recommandé de travailler en groupe, mais il faut aussi choisir le bon groupe ! Par exemple si vous êtes un peu faible n’allez pas travailler avec le majorant de la classe dans un même groupe, car vous vous sentirez nul, vous ne pourrez dire que vous n’avez pas compris si le reste du groupe comprend rapidement, et si jamais vous le faites ce sont les autres qui vous éviterons car vous les attardez dans leur travail. Je dirais la même chose pour les bons élèves.
Il faut toujours travailler avec quelqu’un de meilleur que soit, mais pas trop quand même, comme ça on peut s’entraider et comprendre ensemble !

 

http://www.9rayti.com/conseil-erreurs-commettre-avoir-baccalaureat?utm_source=9rayti.com&utm_medium=newsletter_9rayti&utm_content=emailing&utm_campaign=newsletter_260215

Création de bandes dessinées et de caricatures

 

Drapeau anime

Les BD et les caricatures, par leur caractère souvent ludique, plaisent d'emblée aux jeunes. Voyez comment exploiter les ressources du Web pour leur fournir une place de choix dans votre enseignement de la langue et des arts.
 


Note : En cliquant sur , vous accéderez à une description plus détaillée des sites dont il est mention.


 

Plusieurs sites Web vous permettent d'avoir une vue d'ensemble intéressante sur la bande dessinée, qu'il s'agisse de son évolution ou encore des étapes de sa conception. Les sites suivants vous documenteront comme il se doit.

Crayons
Ce site propose un tas d’informations pour bien concevoir une bande dessinée : plans, visées, mise en scène, personnages, texte, écriture et structure du récit, procédés narratifs, humour.

Webographie de la bande dessinée 
Ce billet propose plusieurs ressources intéressantes pour mieux connaître l'univers de la bande dessinée et l'aborder en classe. Les ressources sont classées selon six catégories : connaissance de la BD, actualités, BD en ligne, thèmes et domaines, séries et personnages, auteurs.

Gachan : Tout le manga  
Ce site permet d'explorer le monde des mangas, ces bandes dessinées originaires du Japon. Vous y trouverez de l'information sur leur narration, leur graphisme, leur édition, leur historique et plus encore. Voilà ce qui pourra inspirer la création de ce type de BD, dont plusieurs élèves raffolent, en classe.

Dossiers de la BNF
LA BNF propose deux dossiers : Maîtres de la BD européenne et La BD avant la BD. Ce dernier traite de la narration figurée et des procédés d’animation dans les images du Moyen Âge.

 

Le Web fourmille de BD que l'on peut savourer. Ces deux sites valent particulièrement le détour.

30 jours de BD  
Ce site propose une nouvelle planche de BD chaque jour ainsi qu'un strip (ligne de BD). Par ailleurs, vous pouvez consulter les BD les mieux notées ou encore une sélection au hasard.

Légendes québécoises en bandes dessinées / Y paraît que... 
Produite par TFO, cette présentation animée de plusieurs contes et légendes traditionnels du Canada français fait pénétrer le visiteur dans un monde fantastique et mystérieux. On peut aussi y découvrir les étapes de la production d’un film d’animation ou participer à trois chasses au trésor.

 

Il existe des tonnes de bandes dessinées. Certaines d'entre elles sont mondialement reconnues et ont franchi le cap du temps en conservant leur grande popularité. Redécouvrez-les sur le Web et profitez-en, si vous le souhaitez, pour les lire dans leur langue d'origine ou toute autre langue étrangère.

 


Sans rature ni censure - Caricatures éditoriales du Québec, 1950-2000  
Cette exposition virtuelle utilise une centaine de caricatures (50 provenant de médias francophones, et autant d'un média anglophone) pour aborder l'histoire du Québec selon les perspectives de ces deux groupes linguistiques.Contexte, article de journal connexe, scénarios ...

Le musée offre également plusieurs circuits thématiques vedettes qui comportent une foule d'autres caricatures.

 

Envie de rendre la BD plus interactive ? Quelques logiciels libres pourraient vous permettre d'en concevoir en ligne plutôt que sur papier, bien qu’aucun d’eux ne soit spécialement conçu pour la création de BD. Par exemple, avec ffDiaporama, vous pourrez créer une animation. Voici unexemple qui n’est pas une bande dessinée, mais qui illustre le résultat possible. 

Vous voulez en savoir plus ou apprendre à manipuler ce logiciel ? Vous trouverez ci-dessous plusieurs ressources créées par Carrefour éducation.

Évidemment, il faudra à vos élèves quantité d’images, de sons ou de vidéos pour agrémenter leur œuvre. Carrefour éducation vous propose dans la section Multimédia une panoplie de sites qui offrent ces types de ressources, libres de droits pour usage scolaire. Parmi nos suggestions, ne manquez pas de visiter Open Clip Art Library, dont tous les dessins sont dans le domaine public, c’est-à-dire encore plus libres que libres. ;-) Ces cliparts peuvent se modifier facilement avec Inkscape.

Vous cherchez une technique plus simple ? La BD de Chopin, un site d'Allô Prof, permet de créer une bande dessinée de quatre vignettes en quelques étapes : choix du décor, ajout de bulles, création du texte (en français ou en anglais), puis impression du résultat, si désiré. Le chien Chopin et ses amis sont les vedettes de ces BD. 

 


Afin d'intégrer la BD à votre enseignement, plusieurs sites proposent des scénarios et dossiers pédagogiques qui vous soutiendront à la tâche afin de mettre en place des activités en classe.

Des bulles pour apprendre 
Ce dossier propose plusieurs pistes pour introduire la bande dessinée en classe et s'en servir afin de vivre plusieurs activités originales, productives et pédagogiques. L'expression écrite, la grammaire, la promotion de la BD et les ressources en ligne sont mises en évidence.

Création d’un BD à partir d’un livre 
Pauline Villeneuve, enseignante au 2e cycle du primaire à Chicoutimi, présente un projet vécu avec ses élèves dont l’objectif est de leur faire connaître les composantes d’une bande dessinée pour ensuite en créer une à partir d’un livre. Les créations des élèves peuvent être visualisées sur le site.

 

Vous pouvez aussi initier les élèves au merveilleux monde de la BD grâce à ces quelques sites qui comportent une variété d'activités éducatives en ligne sur le thème de la BD.

BD Mix 
Ce site dévoile le merveilleux monde de la BD francophone par le biais de capsules vidéo. Écoutez ces extraits et découvrez les techniques de travail des créateurs de bandes dessinées, dont Roba (Boule et Bill), Loisel (Peter Pan), Fred (Philémon) et Zep (Titeuf). Voyez comment ces artistes inventent leurs scénarios et leurs personnages, comment ils s'inspirent et ajoutent de la couleur à leurs dessins, et plus encore. Six exercices (offerts en trois niveaux) sont associés à chaque séquence vidéo.

La dimension BD 
Même si le labo interactif s’adresse aux jeunes de 5 à 15 ans, ce sont surtout les enseignants qui trouveront sur ce site de France 5 Éducation une initiation au « 9e art » : un guide pratique pour comprendre et explorer la BD en classe et un Webguide très substantiel. Tout comme les parents, ils apprécieront également la Bédéthèque idéale, dont l'utilité première est d'orienter les curieux vers de nouvelles lectures incontournables. La section Culture BD propose une sélection des meilleurs ouvrages portant sur des événements marquants de l'Histoire.

Sur ce, amusez-vous bien !


 

http://carrefour-education.qc.ca/guides_thematiques/la_bande_dessin%C3%A9e_et_la_caricature_comme_vous_ne_les_avez_jamais_vues#techno

 
 

La pédagogie de la ruse éducative

Relation enseignant eleve
Comment contourner la résistance des élèves à se mettre au travail et à respecter les règles ? Pour cela, les enseignants emploient souvent des ruses éducatives qui, lorsqu’elles sont bienveillantes, permettent de désamorcer les conflits et de susciter la motivation.

Immorale la ruse ? Oui quand elle est synonyme d’escroquerie, d’imposture, de perfidie. Non quand il s’agit de contourner habilement les caprices d’un jeune enfant , en le priant par exemple de s’asseoir sur « la chaise qui rend gentil ». Comme les parents, les enseignants doivent gérer des enfants et des adolescents dont l’un des grands bonheurs consiste à entrer en résistance contre le savoir ou contre l’adulte. L’excellence didactique est certes une réponse pertinente à la résistance. Mais elle se révèle souvent inopérante quand l’enjeu délibéré de la relation éducative est pour l’élève d’esquiver le travail ou de saper le pouvoir de l’enseignant.

La ruse présente l’avantage de déverrouiller des situations conflictuelles sans utiliser l’autorité. Elle contribue également à changer le regard des élèves sur le travail scolaire et à stimuler leur motivation en inventant des solutions pédagogiques originales et inattendues. On parlera dans ce cas de ruses bienveillantes. C’est-à-dire de stratégies dont on voile délibérément la finalité et qui ne visent pas à flouer l’enfant mais se mettent au contraire au service de sa formation et de son développement. Si la ruse apparaît bien comme un outil pédagogique adapté aux situations où l’apprenant résiste, il faut souligner qu’elle suppose le respect de principes éthiques. La limitation de l’emprise de l’adulte d’une part, car la manipulation du désir de l’enfant doit rester homéopathique et il est essentiel d’agir en lui garantissant un espace de liberté ; la rareté d’utilisation d’autre part : la ruse ne saurait en effet être une technique permanente et la transparence de la communication reste primordiale dans la relation éducative.

Pour de nombreux enseignants cependant, la ruse est indigne parce que perçue comme déloyale et sournoise. Ce rejet s’appuie sur l’idée que la transmission du savoir est une mission trop noble pour s’abaisser à une pratique aussi « vulgaire » que cet art du trompe-l’œil. Et partant, qui pourrait affirmer ne jamais faire semblant ? 

Fondées sur l’usage de l’intelligence, le sens de l’opportunité, l’inventivité, les ruses éducatives se forgent bien souvent par la réflexion et l’expérience. À l’école, en apprentissage ou en formation d’adultes, elles constituent une sorte de sac à malice pédagogique. Cet article propose d’en donner quelques illustrations et d’en analyser quelques mécanismes

Ruse n°1 : Instaurer des règles d'or

Je consacre du temps en début de formation pour que le groupe décide des règles à suivre pour rendre les relations aussi harmonieuses que possible. Il s’agit d’élaborer une sorte de charte que j’appelle « les règles d’or ». Voici celles élaborées par un groupe d’apprentis : Ponctualité ; respect mutuel ; politesse avec le personnel ; humour ; respect des lieux ; s’entraider ; respect des consignes de sécurité ; écoute ; partager ; réfléchir à ce que l’on va faire ; curiosité ; courage ; motivation ; sérieux ; contrôler sa nervosité ; initiative personnelle ; hygiène ; qualité du travail ; patience ; ne pas baisser les bras ; tenue. La liste terminée, j’ai demandé si tous dans le groupe étaient d’accord et prêts à s’engager sur cette charte qui a été affichée dans la salle. Les premiers effets bénéfiques n’ont pas tardé à apparaître. 

Suite à la pause de l’après-midi, un jeune est allé déranger le personnel administratif féminin dans un but bien précis. Au retour dans la salle, ses collègues lui ont dit : « Fais gaffe, t’as écrit des choses alors tu les respectes. » Cette façon de procéder me décharge du rôle de gendarme : le groupe se prend alors en charge et je deviens une sorte d’arbitre. J’ai d’ailleurs moi-même été rappelé à l’ordre. Après avoir fait des photocopies avec beaucoup de mal, je suis revenu en salle en expliquant que le photocopieur m’avait énervé. Là un jeune m’a dit : « Monsieur regardez les règles, on ne doit pas s’énerver. » J’ai tout de suite admis qu’il avait raison de me le rappeler.

 

Chez les adolescents en particulier, les échanges entre pairs, sous-tendus par le désir d’appartenance au groupe, font émerger une certaine conformité entre les comportements, les opinions, la manière de s’exprimer. En classe, lorsque la norme commande la non-participation, il est difficile de ne pas s’y plier, sous peine d’être considéré comme un traître, un « fayot ». Cependant l’enseignant peut faciliter l’émergence de normes participatives en organisant un libre jeu d’influences mimétiques. Cette tactique s’applique pour l’élaboration des règles, jugées ordinairement arbitraires et inutilement contraignantes par les élèves. Certes, ils signent le règlement intérieur, mais c’est un acte solitaire qui n’implique pas un engagement personnel lorsque l’environnement groupal s’avère résistant. Or un groupe peut manifester un désir de régulation, à la condition qu’on lui en donne l’opportunité. C’est ce que fait ici Thierry Trigolet, professeur de technologie.

L’adhésion à la règle est rendue possible car chacun observe que les autres semblent manifester le désir d’y adhérer également. Petit à petit, le groupe autorise ainsi l’émergence d’une norme coopérative à partir du moment où il est suffisamment mis en confiance pour laisser de côté le réflexe mimétique de contestation de l’autorité institutionnelle.

 

Ruse n°2 : Octroyer des jokers

Quand un apprenti travaille de manière particulièrement positive il m’arrive de lui offrir en récompense un joker qui lui permettra de ne pas faire un contrôle de son choix dans l’année. C’est toujours accepté avec plaisir, et quand vient le jour de l’utilisation du joker, je l’autorise donc à ne rien faire. étant élève, j’aurais moi-même adoré bénéficier de ce genre de privilège, j’aurais pu regarder les autres travailler avec l’accord du prof, en étant un peu à égalité avec lui. Ç’aurait été un bonheur. Mais curieusement, mon apprenti se sent alors exclu du groupe et veut faire le contrôle quand même, en prenant toutefois le soin de négocier : « Si la note n’est pas bonne, elle ne compte pas M’sieur ? » Je me fais un plaisir d’accepter la requête. Pour ne pas privilégier trop les meilleurs, je fais la même chose quand un apprenti d’ordinaire peu participatif se met soudainement à travailler. Je lui donne son joker et du coup, il devient généralement plus actif en cours

Michaël Viggiano, professeur de français, accorde un joker (un droit au non-travail) pour les élèves qui, soit en permanence, soit ponctuellement, fournissent un travail de qualité. Il active ainsi une émulation, mais aussi, et paradoxalement, un désir de travail chez ceux qui en sont dispensés.

Cet encouragement au non-travail peut apparaître antipédagogique. En réalité, le caractère ludique et anticonformiste de la technique a pour effet d’inciter l’apprenti à la coopération afin, en particulier, de ne pas se sentir placé à l’écart du groupe.

Le don a le pouvoir d’enclencher un processus de réciprocité : il appelle le contre-don. Ce processus repose sur l’obligation morale de rendre. Il est très actif dans les relations sociales et ne s’apparente pas le plus souvent à la ruse. Mais il peut aussi être détourné en technique secrète d’influence car on peut décider de donner dans le but spécifique d’obtenir la réciproque. À l’école, le contre-don visé sera une coopération accrue. Pour que la réciprocité fonctionne, l’élève doit avoir conscience d’en tirer un bénéfice tangible, que ce soit sur le plan intellectuel ou narcissique. Bien entendu, il convient de veiller à une distribution égalitaire des dons, afin d’éviter de donner prise au sentiment d’injustice.

Ruse n°3 : Jouer le maître ignorant

Àvec une classe d’apprentis mécaniciens totalement hermétiques à l’étude des langues, j’ai eu l’idée en début d’année de dire que j’aimerais bien comprendre
le fonctionnement du moteur à explosion et ils se sont pris au jeu pour réparer une ignorance aussi lamentable de ma part. Ils ont préparé une séquence sur ce sujet, en anglais bien sûr, en se répartissant le travail de recherche de vocabulaire sur les différents aspects techniques à aborder. Pendant la séquence, j’ai posé plusieurs questions (toujours en anglais), et alors que d’habitude, mes questions les fatiguent, ils ont été ce jour-là particulièrement actifs pour me montrer leur expertise. Mon effarante incompétence et la naïveté de mes questions étaient pour eux terriblement réjouissantes.

 

Prendre le rôle du maître ignorant conduit à donner aux élèves un véritable objectif : faire la preuve de leurs compétences. Nathalie Mathieu, professeur d’anglais, applique de temps en temps cette technique.

Traditionnellement, l’enseignant monopolise tous les pouvoirs (pédagogie, maintien de l’ordre…). Il met ainsi en place une relation qui est souvent source d’apathie ou de récriminations. Pour contrer la logique d’opposition il faut repenser la relation de pouvoir en termes de partage. Il s’agit pour l’enseignant d’un retrait calculé dont l’objectif est de libérer un espace de responsabilité susceptible d’être investi par les élèves. Le partage du pouvoir ne constitue pas une ruse pour les élèves décidés à coopérer. On ne peut parler de ruse que lorsqu’on vise un retournement d’attitude d’élèves résistants. 

Dans cet esprit, la pédagogie du Maître ignorant constitue une piste intéressante qui donne à Jacques Rancière (1) l’opportunité de se livrer à une vive critique de l’explication : « Expliquer quelque chose à quelqu’un, c’est d’abord lui démontrer qu’il ne peut pas le comprendre par lui-même (…). L’explication est le mythe de la pédagogie, la parabole d’un monde divisé en esprits savants et esprits ignorants, esprits mûrs et immatures, intelligents et bêtes. » Telle est l’explication qui serait en définitive un principe d’abrutissement. Il convient sans doute de prendre quelque recul par rapport à cette dénonciation radicale car on voit mal comment l’explication pourrait disparaître de l’école : le maître a aussi des choses à dire. Il reste que son retrait plus ou moins prononcé a pour effet de réduire son emprise intellectuelle et sa domination. 

Montrer ses connaissances et son expertise est particulièrement valorisant quand on sait que le maître ne représente plus cette montagne de savoir qui écrase de sa puissance l’intelligence des apprenants et paralyse leur désir d’expression. Le retournement d’attitude des apprentis est ici assez spectaculaire. Cependant il reste ponctuel et la ruse s’essoufflera dans la durée. Mais elle aura permis de légitimer les cours ultérieurs, en mettant en évidence l’intérêt d’apprendre l’anglais…

 

NOTE :

(1) Jacques Rancière, Le Maître ignorant. Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle, Fayard, 2001.

Ruse n°4 : Encourager pour dissuader

Donner des cours de psychosociologie dans une école d’ingénieurs ne déclenche pas un enthousiasme débordant. Affalés sur leurs chaises avec à la main un stylo qui tourne comme un hélicoptère, les élèves rechignent à se laisser persuader par les mérites des « sciences molles ». Pour désamorcer l’apathie, il est judicieux de démarrer la première séance en les invitant à exprimer leurs représentations négatives de la psychosociologie. On remplit alors tout un tableau avec leurs remarques : « ça ne sert à rien » ; « c’est de la manipulation » ; « on va couper les cheveux en quatre pour pas grand-chose » ; « c’est pipo » ; « c’est pas prouvé » ; « c’est chiant… » 

Le tableau joue le rôle du miroir. Face à l’excès du négatif, certains finissent par manifester leur désaccord, dire que la psychologie, c’est quand même intéressant, qu’un ingénieur est aussi un cadre qui doit travailler avec les autres, etc. 

Si bien qu’ils achètent la psychosociologie sans qu’il soit nécessaire de leur « vendre ». Cette technique fait tomber les résistances parce que l’enseignant n’argumente pas contre l’avis des opposants, il laisse à chacun une liberté d’expression qui fissure l’unanimité mimétique

 

Dans les interactions compétitives ou conflictuelles, il est fréquent que la persuasion rationnelle demeure inefficace parce que l’argument est toujours susceptible d’être invalidé par un contre-argument. Il arrive alors que les positions se crispent et que les arguments de l’un viennent renforcer les arguments de l’autre dans un jeu sans fin. Dans la plupart des cas de ce type, la technique paradoxale tourne le dos à la logique d’opposition pour préférer une approche approbative qui consiste non seulement à feindre d’accepter la résistance de l’autre, mais encore à l’encourager. 

Cette démarche est illustrée par la prescription du symptôme qui consiste à mettre brusquement en lumière la position d’un opposant. Le but est de rendre sa position intenable pour l’amener à en changer de lui-même. Le moyen utilisé est la reformulation à laquelle s’ajoute une injonction de surenchère. Pour gérer par exemple un élève qui refuse de travailler, on peut lui proposer de signer un « contrat de paresse ». Il sera ainsi placé dans une situation inconfortable qui ne manquera pas de le faire réfléchir. La prescription du symptôme repose sur le principe d’encourager pour dissuader

L’effet miroir est une tactique voisine dont le mécanisme consiste, sans pratiquer la surenchère, à dévoiler pour dissuader. L’effet miroir offre aux élèves un gain précieux : l’opportunité de montrer qu’ils ont raison en étant contre. Ce gain à forte valeur narcissique exerce une pression à l’engagement. Il entraîne une coopération quasi automatique qui serait beaucoup plus difficile à obtenir si l’expression collective portait, non pas sur les désaccords, mais sur les convergences de vues.

Yves Guégan

Psychosociologue et formateur, il a publié Les Ruses éducatives. 100 stratégies pour mobiliser les élèves, ESF, 2008, et L’Usage légitime du pouvoir dans la classe, Hachette, 2004.
 
http://www.scienceshumaines.com/petit-traite-de-manipulation-a-l-usage-des-professeurs-et-des-formateurs_fr_23462.html

Face aux épreuves de la vie , combattre, fuir, ou subir ?

À l’école ou au travail, dans la vie privée ou dans la vie sociale, les épreuves sont multiples. La façon d’y faire face se résume à trois stratégies fondamentales : combattre, fuir ou… ne rien faire.

Au XIXe siècle, les voyages d’exploration étaient à la mode. En ce début de xxie siècle, un autre genre prolifère, la descente aux enfers suivie d’une éventuelle renaissance : traders repentis, anciens alcooliques redevenus sobres, ex-taulards en rédemption, anciens chômeurs tirés d’affaire, malades sortis de la dépression, etc.

Ceux qui n’ont pas connu personnellement la galère – la drogue, le chômage, une grave maladie, la prison ou même simplement un divorce brutal – peuvent toujours s’en faire une idée en lisant un roman, un récit, ou une étude sur le sujet. La littérature de la déchéance, suivie de sa rédemption, se porte bien.

Qu’est-ce qu’une épreuve ?

Ouvrons par exemple La guerre des cités n’aura pas lieu du jeune chanteur et écrivain Abd al Malik (1). Ce n’est pas un chef-d’œuvre mais un roman vécu édifiant. Le jeune Noir Peggy (un nom de fille) vit dans une cité de Strasbourg. Il connaît le destin très ordinaire d’une petite « racaille » : une famille décousue, des embrouilles à l’école, le racisme quotidien, la petite délinquance, un premier séjour en prison. Mais son histoire bifurque lorsqu’il fait la connaissance d’un médecin de la cité : un jeune Français qui s’est converti à l’islam. C’est une révélation. La vie ne se résume pas au modèle qu’il a jusque-là côtoyé. Il découvre une philosophie – le soufisme (une version mystique de l’islam). C’est le début d’une renaissance. Il décide d’abandonner la vie de ses camarades, la délinquance, la drogue…, pour une autre vie.

Les sociologues sont, pour une fois, à peu près tous d’accord : notre époque est marquée par l’instabilité des statuts et des trajectoires. Les études n’ont jamais été jamais été aussi longues, mais restent hésitantes, chaotiques et scandées de bifurcations (2) ; la vie professionnelle est également plus instable et marquée par des ruptures et reconversions, subies ou volontaires. Le couple et la famille connaissent aussi les aléas des séparations et recompositions.

La notion d’« épreuve » vise à décrire ces situations humaines où les rêves et projets personnels que nous portons tous en nous se heurtent à la réalité. En première approximation, on peut définir l’épreuve comme un « défi (…) que les individus sont contraints d’affronter (3) ». Une définition aussi large a le mérite de pouvoir embrasser un large spectre de situations : le doctorant qui prépare sa thèse, le jeune créateur d’entreprise qui se lance à l’aventure, le coureur qui s’entraîne dur pour son prochain marathon, la jeune mère qui vient de divorcer et se retrouve seule avec ses deux enfants, cet immigré afghan sans papiers qui tente de passer les frontières pour rejoindre une terre d’asile dans l’espoir de se construire une nouvelle vie.

Le seul point commun de ces situations est peut-être d’exiger des individus une mobilisation personnelle en vue de réaliser leur rêve ou de faire face à un obstacle sur leur chemin. Le décor est planté et la trame du scénario ne varie guère. Un héros (vous, moi, nous tous…) est confronté à un défi : réussir un concours, trouver un compagnon (ou une compagne), affronter la maladie, partir en quête d’un nouveau travail. De là découle une problématique dont les ressorts sont assez universels.

Les trois stratégies

« Confronté à une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : combattre, ne rien faire ou fuir », écrivait en 1976 le biologiste Henri Laborit (4). À cette époque, H. Laborit étudiait alors des rats de laboratoire en situation de stress. Placé face à un rival agressif, un rat n’a d’autre issue que d’affronter son adversaire, de détaler ou de courber l’échine et se soumettre aux coups de son agresseur. Un problème, trois solutions : combattre, fuir, subir.

Il se trouve qu’à la même époque, le socioéconomiste Albert O. Hirschman était arrivé à des conclusions similaires, mais à partir d’un tout autre point de vue. Il étudiait quant à lui les stratégies des salariés ou des consommateurs mécontents. Puis il a généralisé son analyse aux électeurs insatisfaits ou citoyens frustrés. Il en a déduit un « répertoire d’actions » de portée générale se résumant à trois formules : exit (partir), voice (protester), ou loyalty (se soumettre). Le salarié mécontent peut décider de protester. L’autre choix consiste à partir et chercher mieux ailleurs (5). Le dernier consiste à rester fidèle, malgré ses frustrations, à son entreprise ou à son foyer.

Combattre

Quel point commun y a-t-il entre un sportif qui s’entraîne en vue d’une compétition, un étudiant qui prépare un concours, un alcoolique qui fait une cure de désintoxication, une mère qui se bat pour son enfant malade ? Tous sont engagés dans un combat qui, comme tout combat, exige la définition d’un but, d’une stratégie et la mobilisation de ressources.

La formulation d’un objectif de vie – scolaire, professionnel, personnel… – engage tout un ensemble de finalités, d’idéaux et de valeurs associés. Cet ensemble se cristallise parfois autour d’un modèle identificatoire. Dans le roman de Abd al Malik, le jeune Peggy s’identifie au médecin français qui s’est converti à l’islam. Ce personnage clé, très différent de toutes les autres personnes de son entourage, l’intrigue, l’attire, il voudrait lui ressembler. C’est son héros intérieur.

Le jeune footballeur qui aspire à devenir joueur professionnel, l’étudiant qui voudrait devenir chercheur ou cinéaste, s’entourent d’affiches, de livres, de portraits des « héros » qui les inspirent. Le psychologue George H. Mead appelait « autrui significatif » ces personnages de références qui servent de support identificatoire. Les témoignages sur les processus de changement personnel soulignent l’importance de ces personnages de référence dans la « socialisation anticipatrice » ou « socialisation active » (6).

La transformation de soi s’appuie ensuite sur une discipline de vie nouvelle. X était alcoolique et a décidé de sortir de la dépendance (7). Il sait qu’il doit s’éloigner de certaines tentations (les sorties avec certains amis, par exemple), fréquenter de nouveaux lieux, adopter de nouvelles habitudes.

Le recours à la volonté passe par des messages personnels (« tu dois être fort », « tu ne vas plus te laisser tenter »). Il faut donc apprendre peu à peu à s’observer pour cerner ses propres points faibles (« tu ne dois pas passer devant le rayon alcool au supermarché »). Un intense travail d’autoanalyse se met en place qui consiste à analyser ses « démons » (ses faiblesses) ou à trouver des trucs personnels pour se mobiliser. Tous les individus soumis à des épreuves importantes – sportifs de haut niveau, thésards en phase de rédaction, boulimiques en période de régime… – le savent bien, il faut apprendre à se connaître pour changer et agir sur soi.

Cette mobilisation psychique relève de ce que les sociologues nomment la réflexivité : une autoanalyse de ses propres buts, de ses motivations et des moyens d’accomplir ses objectifs.

Mais la volonté étant souvent fragile, l’individu sait qu’il doit aussi éviter les lieux et les moments critiques, et trouver de nouvelles aides pour l’aider dans son combat.

Même lorsque l’on affronte seul une épreuve, le poids de l’entourage est essentiel. Le sociologue Robert Castel a insisté sur la possibilité de « disposer de réserves de type relationnel, culturel, économique, etc., qui sont les assises sur lesquelles peut s’appuyer la possibilité de développer des stratégies individuelles (8) ». Les alcooliques ou les drogués participent ainsi à des groupes de soutien pour s’épauler. Les étudiants qui préparent un concours aiment parfois se regrouper pour travailler ensemble et se soutenir dans l’effort, les sportifs savent que l’adhésion à un club ou l’aide d’un coach est indispensable pour se soutenir, s’épauler et se conseiller.

Fuir

Face à une grande épreuve, plutôt que de combattre il peut être bon de fuir. Nombre d’élèves de classes préparatoires aux grandes écoles, sentant qu’ils ne pourront pas tenir le rythme de travail, « décrochent » avant la fin ; de plus en plus nombreux sont les cadres salariés, surmenés et surbookés, qui décident de quitter leur emploi pour changer de vie (10). Dans les couples, quand on ne s’entend plus, il n’est plus de mise de chercher à tout prix à recoller les morceaux : on se sépare. Dans son Éloge de la fuite, H. Laborit rappelle que la fuite a quelque chose de sain et salutaire.

La fuite n’est pas forcément de la lâcheté : c’est une condition de survie dans le monde vivant. Il n’est pas lâche de vouloir changer d’études si l’on s’est rendu compte qu’elles ne correspondaient pas à ses attentes. Prendre le large, changer de travail, quitter une relation de couple devenu invivable… L’exil, l’évasion et le départ pour un nouveau milieu sont l’un des moteurs de l’histoire humaine.

Il existe plusieurs façons de fuir : le départ, la démission, l’abandon, la fugue, l’exil, l’arrêt. Des doctorants abandonnent leur thèse, des femmes quittent leur mari, des pères fuient leur foyer, des salariés démissionnent ou se font mettre en longue maladie, des élèves sèchent les cours, des adolescents fuguent, des émigrés fuient leur région, etc.

La fuite n’est pas toujours un échec : on peut chercher à s’échapper vers le haut (l’ascension sociale en est un moyen). On peut profiter d’un départ pour construire une nouvelle vie : c’est le grand espoir des immigrés pauvres. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. Voilà ce que ressentent beaucoup de femmes divorcées. Après une première phase difficile, elles considèrent après coup que leur décision de rompre a été une bonne décision qui les a « libérées ».

Il n’est peut-être pas toujours bon de chercher à résoudre les problèmes. Parfois, il est plus sain d’abandonner. La fuite peut donc être un acte positif, même si elle emporte souvent avec elle un parfum d’échec ou de culpabilité.

Mais il est aussi des formes de fuite qui n’en sont pas vraiment : la fuite dans l’imaginaire. Ce faux départ s’apparente plutôt à la troisième stratégie face aux épreuves : elle consiste à ne rien faire.

Subir

Quand une personne est mécontente de sa situation, trois solutions se présentent à elle, nous dit A.O. Hirschmann : partir, protester ou…, se résigner, ce qu’il nomme la « loyauté ». Ce que H. Laborit appelait « ne rien faire ».

Dans un article remarqué paru en 1988, Guy Bajois, un sociologue de l’université de Lille, a corrigé cette typologie (11). Le sociologue fait remarquer que la stratégie qui consiste à « ne rien faire » recouvre en fait des attitudes très différentes : elle va de la participation active (loyauté) à la résignation passive qu’il nomme « apathie ». À l’appui de sa démonstration, il cite l’exemple de M. X, un cadre salarié de 40 ans dont l’itinéraire fut le suivant : lorsqu’il a été embauché, il était relativement enthousiaste et voulait apporter de nouvelles idées et projets à son entreprise. C’était la phase de loyauté. Mais il s’est bientôt heurté à la réticence et à l’inertie de la direction. Ayant acquis de l’expérience et de l’assurance, il est alors entré dans une logique de protestation (voice). Mais le coût humain du conflit et la difficulté à faire avancer ses propositions l’ont conduit à envisager de partir ; il voulait alors faire défection (exit). Mais à 40 ans, avec des charges de famille, un salaire convenable, le risque de départ était élevé. Du coup, bien que n’ayant plus confiance dans l’organisation et ses dirigeants, il a décidé de rester en se contentant de « faire son boulot » a minima, tout en profitant des avantages de son statut.

Face à une épreuve, la stratégie « ne rien faire » recouvre en fait un spectre de comportements assez différents. La loyauté est une forme d’acceptation active malgré les désaccords et désagréments. C’était le cas de M. X, mais aussi de millions de salariés qui s’acquittent de leur tâche faute de mieux en rongeant leur frein, en ruminant leur rancœur et en attendant la retraite. C’est aussi le cas de couples qui cohabitent mais ne s’entendent plus ; c’est aussi l’épreuve d’étudiants qui se sentent pris au piège dans une formation qui ne leur convient plus et ne voient pas d’issue pour s’en sortir.

Subir sans ne rien pouvoir faire est, pour H. Laborit, la pire des situations : c’est celle du rat qui reste en cage et doit subir les assauts du rat dominant, celle du prisonnier confiné dans sa cellule, celle de l’élève bouc émissaire qui subit en silence les vexations de petits caïds de l’école, celles du salarié qui se sent incompris et harcelé. La passivité face à l’épreuve est très coûteuse psychologiquement. L’inhibition de l’action (impossibilité de partir ou de combattre) produit des syndromes pathologiques de stress, perte de sommeil, idées obsessionnelles, dépression et troubles somatiques.

Face aux frustrations, notre système psychique a élaboré des dispositifs de protection qui lui permettent d’éviter les plus graves dommages psychologiques. Ces « mécanismes de défense » sont autant de formes de protection psychologique. Dans Protéger son soi (Odile Jacob, 2010), le psychiatre Alain Braconnier décrit la grande diversité des « mécanismes de défense » dont on dispose pour se protéger : les formes d’évasion symbolique, de compensations psychologiques ou d’investissement parallèle (encadré ci-dessous).

Ces modes d’adaptation psychologique ont leur versant sociologique. Les sociologues ont repéré depuis longtemps l’existence de stratégies de protection. Dans les usines soumises aux cadences tayloriennes, les ouvriers adoptaient le « freinage », une forme de résistance passive consistant à limiter volontairement des cadences. Michel Crozier a décrit les stratégies d’employés cherchant à préserver au maximum des « zones d’autonomie » dans leur travail.

Pour faire face à l’insécurité, aux risques, aux peurs de déclassement, les individus cherchent à se construire des niches, des digues, des boucliers de protection, des petits nids, des cocons, des bulles protectrices (12).

Le sociologue Danilo Martuccelli a mené une enquête sur les épreuves de la vie dans la France d’aujourd’hui (13). Pour cela, il a rencontré une centaine de personnes habitant le Nord de la France, toutes âgées de 30 à 50 ans. Chacune a été interrogée sur son parcours scolaire (l’épreuve de l’école), sa carrière professionnelle (l’épreuve du travail), sa vie de famille (l’épreuve domestique) et son lieu de vie (l’épreuve de l’habitat).

La façon dont les individus affrontent leurs épreuves se décline de multiples manières. Certains sont désabusés, d’autres combatifs, certains s’engagent dans la vie citoyenne, d’autres cultivent leur jardin privé. Tout l’arsenal des stratégies est mobilisé : l’influence des modèles (comme pour François qui, fils d’ouvrier, a pris modèle sur un copain de classe, fils d’ingénieur qu’il admirait), l’importance de la réflexivité (comme Jean-Claude, qui a complètement changé d’orientation et de vision du monde suite à un voyage aux États-Unis et l’examen de conscience qui a suivi), le rôle des supports extérieurs (Madeleine qui s’est appuyée sur le soutien indéfectible d’une assistante sociale et de ses grands enfants lors de sa reconversion).

Les défis de nos vies

Au terme de cette exploration où se côtoient des itinéraires multiples et des stratégies diverses, il apparaît tout de même un constat général. Chaque individu doit affronter au cours de sa vie plusieurs grands types d’épreuves : scolaire, travail, domestique, sans parler des engagements collectifs ou des grands projets personnels. Ces épreuves ne font pas que se succéder les unes les autres, elles ont tendance à se chevaucher et s’entremêler. Les individus que nous sommes doivent affronter des épreuves parallèles. Incapables d’être sur tous les fronts à la fois, nous sommes donc amenés à adopter en même temps tout le spectre des stratégies disponibles.

« Les épreuves sont souvent désynchronisées et contradictoires entre elles. Des sanctions négatives dans un domaine sont simultanément positives dans un autre – et, plus largement, les difficultés actuelles et passées se compensent (14). » C’est le cas pour cet ouvrier qui, ayant abandonné l’école avant le bac, n’a pas eu une carrière professionnelle très exaltante. Mais, excellent chanteur, il s’épanouit en donnant des spectacles le week-end sur les petites scènes de la région.

Nos vies sont ainsi faites de plusieurs défis avec des réussites partielles et des semi-échecs, des fuites et des attentes, des projets différés. Les épreuves conduisent à alterner les combats et les stratégies de fuite, les rêves avortés et les changements de cap. Aux moments d’espoir succèdent ceux de doute. La vie nous conduit à être parfois combatifs, parfois lâches, parfois contemplatifs : combattre, fuir ou… ne rien faire.

NOTES :

(1) Abd al Malik, La guerre des banlieues n’aura pas lieu, Le Cherche Midi, 2010.
(2) Marc Besin, Claire Bidard et Michel Grossetti (dir.), Bifurcations. Les sciences sociales faces aux ruptures et aux événements, La Découverte, 2010.
(3) Danilo Martuccelli, Forgé par l’épreuve. L’individu dans la France contemporaine, Armand Colin, 2006.
(4) Henri Laborit, Éloge de la fuite, 1976.
(5) C’est une stratégie que caressent de plus en plus de gens.
(6) Ania Beaumatin, Alain Baubion-Broye et Violette Hajjar, « Socialisation active et nouvelles perspectives en psychologie de l’orientation », L’Orientation scolaire et professionnelle, vol. XXXIX, n° 1, 2010.
(7) Voir par exemple le récit du journaliste Hervé Chabalier, ancien alcoolique, Le Dernier pour la route. Chronique d’un divorce avec l’alcool, Robert Laffont, 2004.
(8) Robert Castel et Claudine Haroche, Propriété privée, propriété sociale, propriété de soi, Fayard, 2001, rééd. 2005.
(9) François de Singly, Fortunes et infortunes de la femme mariée, Puf, 2004.
(10) Voir Sciences Humaines, dossier « Changer sa vie », n° 205, juin 2009.
(11) Guy Bajoit, « Exit, voice, loyalty... and apathy. Les réactions individuelles au mécontentement », Revue française de sociologie, 1988.
(12) Danilo Martucelli, op. cit., et Peter Sloterdijk, Bulles, Hachette, 2003.
(13) Danilo Martucelli, op. cit.
(14) Ibid.

 

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