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15 conseils d'un formateur aux jeunes professeurs

Enseignement

Pas toujours facile pour les jeunes enseignants de concevoir leur place au sein de la classe. Fort de son expérience de professeur de SES (sciences économiques et sociales) depuis 30 ans, Philippe Watrelot, formateur à l’IUFM et président du CRAP-Cahiers pédagogiques, livre de précieux conseils pour débuter sans stresser.


1/ "Détendez-vous, même si la 1ère heure s’est mal passée ! Contrairement à ce qui est dit, tout ne se joue pas lors du premier cours. Même si les débuts ne se passent pas comme vous l’auriez souhaité, ne vous mettez pas trop la pression. Mieux vaut prendre du recul et se dire qu’il y a des choses rattrapables."

2/ "Otez-vous de la tête qu’être bon dans votre discipline suffit à faire de vous un bon prof ! Vous arrivez plein d’enthousiasme pour transmettre des connaissances dans une matière que vous aimez. Vous êtes souvent très bon, très pointu dans votre matière. N’oubliez-pas qu’enseigner est une relation. Et que même le plus savant des profs n’arrive à rien s’il n’établit pas le contact avec les élèves."

3/ "Lâchez prise et soyez modeste ! Au début, on prévoit tout, on veut tout écrire, même les réponses des élèves. Il faut pourtant accepter de faire un métier où l’on est souvent déstabilisé. Acceptez d’être dans l’incertitude. Lâchez prise ! Laissez venir l’imprévu. C’est un métier où il faut être modeste. Trop de contrôle nuit à la spontanéité. Trop de spontanéité nuit au contrôle."

4/ "Soyez à la fois flic et séducteur. Il ne s’agit pas d’être l’un sans l’autre. C’est du pilotage fin entre les deux et on est dans cette tension tout au long d’une vie d’enseignant. Au début, vous aurez sans doute tendance à être un peu trop "flic", par peur d’être débordé. Mais il est plus facile de lâcher un peu de lest après avoir serré un peu trop que le contraire. N’oubliez pas que les élèves marchent aussi beaucoup à l’affectif. Ne les braquez pas !"

5/ "Prenez conscience du possible décalage culturel entre vous et les élèves. Relativisez, tout en restant ferme sur un certain nombre de valeurs. Certaines attitudes restent inacceptables : la moquerie vis-à-vis des élèves qui travaillent et qui peuvent, par exemple, être traités de "bouffons" par d'autres élèves. Si vous assistez à cela, renvoyez à la classe que vous n’appréciez pas ce genre de choses et qu’on est là pour progresser. Et valorisez l’élève insultant en lui disant que vous êtes sûr qu’il est capable de bien mieux que ça."

6/ "Distinguez bien le jeune (ou l’enfant) de l’élève. Vous pouvez tout à fait dire que ce qu’un élève vient de dire ou faire est inacceptable, qu’il n’a pas fourni un travail satisfaisant. Mais distinguez bien le jeune, en tant que sujet, de son travail."

7/ "Evitez de réagir à chaud. Si vous devez gérer une situation conflictuelle avec un élève, essayez, autant que possible, de prendre le temps du recul et sortir de l’urgence. Quitte à dire : "On se calme, on en reparle tout à l’heure". Au jeu de l’escalade verbale, l’adulte ne gagne jamais. Les adolescents sont très forts à ce jeu-là. Ils sont susceptibles et ne veulent pas perdre la face. Une porte de sortie :peut être l'humour, mais pas l’ironie. Il ne faut pas blesser, mais avoir un regard bienveillant sur les élèves."

8/ "Soyez un enseignant cohérent et réglo plutôt qu’un enseignant lunatique. Ce qui revient à dire ce que l’on va faire et à faire ce que l’on a dit. Tenir une sanction annoncée, par exemple. Ces principes de fonctionnement sont d’ailleurs valables dans la vie en général et pas seulement d’un enseignant dans sa classe. Notre mission d’adulte et le rapport éducatif, indépendamment de la discipline qu’on enseigne, nécessite d’être dans la prévisibilité."

9/ "Vous avez été injuste ? Reconnaissez-le ! Si on fait une erreur d’appréciation avec un élève ou une classe, il est plus simple de dire qu’on a revu sa position pour pouvoir repartir sur de bonnes bases. Les élèves sont très attachés à ce qui est juste. On se grandit toujours en reconnaissant ses erreurs."

10/ "L’expert ne doit pas oublier qu’il est un ex-pair. Souvenez-vous des moments où vous avez été en difficulté quand vous étiez élève. Les profs sont généralement d’anciens bons élèves. Mais ils ont souvent connu des difficultés dans certaines matières. Si vous êtes prof dans une discipline, c’est que vous l’aimez. Il va aussi falloir accepter que certains élèves puissent ne pas l’aimer. Une amie résumait très bien cela en disant qu’être prof d’anglais, c’était accepter d’entendre mal parler une langue qu’on adore."

11/ "Rendez votre pédagogie accessible. En début de cours, dites à vos élèves : voilà ce qu’on va apprendre, et voilà comment on va s’y prendre pour y arriver. Fixez des objectifs pour chaque séance et énoncez-les pour que la pédagogie soit la plus claire possible. Ce qu’on enseigne doit avoir du sens pour les élèves. Un jeune prof passionné se dit que tout est important. Il faut donc se poser la question de l’énigme : qu’est-ce qui va motiver les élèves ? qu’est ce qui va leur donner envie d’apprendre ? Un cours n’est pas un alignement de connaissances, mais une mise en musique. Faire cours, c’est un peu du jazz."

12/ "Ne faites pas votre show, faites travailler les élèves ! Comme disait Philippe Meirieu, on est plus efficace dans une pédagogie du côte à côte que du face à face. Pendant le cours, vous n’êtes pas au centre pour faire le show. Vous lancez l’énigme et les élèves se mettent au travail. Il peut même arriver qu’ils travaillent sans que vous ne disiez rien. C’est quelque chose qui inquiète un peu les jeunes profs, qui peuvent avoir l’impression que c’est mal vu pendant une inspection, par exemple. L’enseignant, lui, a travaillé en amont pour rendre cela possible en définissant les consignes, en prévoyant les outils... Or, l’idée, c’est bien que les élèves travaillent et soient actifs."

13/ "Prenez de la distance par rapport à votre travail. C’est très difficile ! Et les enseignants travaillent souvent seuls avec le sentiment d’un rapport intime à leur classe et non d’un rapport professionnel. C’est aussi ce qui fait qu’on n’apprend pas assez en équipe. Alors qu’on apprend collectivement. Encore faut-il être capable d’accepter d’échanger et de reconnaître ses difficultés."

14/ "Portez un regard critique sur votre travail. Mais attention, "sur votre travail", cela ne veut pas dire "sur vous-même". Acceptez aussi que ce qui marche avec une classe, ne fonctionne pas forcément avec l’autre. Et restez dans la recherche. Essayez de vous entourer des collègues qui sont dans cette démarche. Si vous confiez vos difficultés à un collègue et qu’il vous répond que lui n’a aucun problème avec cette classe, allez chercher de l’aide ailleurs !"

15/ "Sachez que l’ennui naît de l’uniformité. Et que les élèves sont prompts à réagir à l’ennui. On ne peut pas faire cours en ayant un long tunnel de cours magistral. Dans une heure de cours, il faut plusieurs types d’activité et de dispositifs, petits groupes, TD... Tenir compte de la diversité des profils d’apprentissages : les visuels, les auditifs... En tant qu’adulte, on a tous ressenti l’ennui en réunion, en formation... Il faut pouvoir s’en souvenir."
 

http://www.letudiant.fr/metiers/15-conseils-de-formateur-aux-jeunes-professeurs-faire-cours-c-est-un-peu-du-jazz-17067.html

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