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Dès ses premiers mois, le nourrisson imagine, anticipe, catégorise, calcule, connaît les lois de la physique et fait preuve d’un sens social. Cette découverte, qui doit beaucoup aux nouvelles techniques d’expérimentation, bouleverse notre compréhension de la cognition humaine.
Pour comprendre les bébés, on s’est longtemps contenté d’observer leurs actions. Jean Piaget (1896-1980) parlait d’ailleurs du stade « sensori-moteur » pour désigner les 0-2 ans. L’étude des concepts, des principes cognitifs, était quant à elle réservée aux enfants plus âgés. Or, les actions des bébés étant encore assez souvent maladroites, on admet aujourd’hui qu’on ne pouvait, par cette seule observation, mesurer leur réelle intelligence. Pour évaluer l’intelligence des bébés, les chercheurs ont compris qu’il fallait aussi s’intéresser à leur regard, c’est-à-dire à leurs réactions visuelles face à des stimulations que leur présente le psychologue.
Grâce à des moyens techniques, comme la vidéo et l’ordinateur, on peut enregistrer et mesurer très précisément ces réactions visuelles. C’est ainsi qu’on a découvert l’existence de la permanence de l’objet dès 4-5 mois – la capacité du bébé de concevoir qu’un objet continue d’exister lorsqu’il disparaît de sa vue – alors que la recherche par l’action d’un objet disparu, observée par Piaget, est plus tardive : 8 mois.
Au même âge (4-5 mois), le bébé montre aussi des capacités numériques qu’on ne lui soupçonnait pas jusque-là. Il est capable de faire des calculs tel 1 + 1 = 2 ou 2 - 1 = 1.
Les chercheurs ont aussi démontré, avec ces techniques, la capacité qu’ont les bébés dès 15 mois d’inférer des états mentaux chez autrui, c’est-à-dire leurs croyances vraies ou fausses. C’est ce qu’on appelle déjà une théorie de l’esprit et un sens social. Ces compétences apparaissent donc très précocement, bien avant l’émergence du langage articulé à 2 ans.
Des bébés physiciens
Les travaux les plus emblématiques de ce courant de recherche ont révélé l’existence d’un certain nombre de principes cognitifs fondamentaux à propos du monde des objets, principes considérés comme des « noyaux innés » du cerveau humain. En utilisant la méthode des réactions visuelles à des événements impossibles ou inattendus, il a été montré que, dès la première année de leur vie, les bébés sont surpris – ils regardent plus longtemps – quand l’unité d’un objet partiellement caché n’est pas respectée. Par exemple, un bâton dont le centre est caché par une boîte et qui, une fois ce cache ôté, apparaît en deux morceaux séparés par le vide du cache, plutôt qu’en un seul et unique objet.
Par ailleurs, nous savons aujourd’hui que les bébés maîtrisent très tôt un certain nombre de principes physiques :
le principe de contact : quand un cube de bois qui était immobile se déplace avant même d’avoir été touché par un autre cube qui se déplaçait dans sa direction ;
le principe de continuité : quand une balle roule derrière un écran et ressort d’un second écran sans avoir traversé l’espace qui sépare les deux écrans, c’est le principe de continuité ;
le principe de cohésion : quand une balle semble se déplacer selon deux itinéraires différents.
Les bébés savent aussi que certains de ces principes s’appliquent seulement aux objets inanimés. Ils ne sont pas surpris quand, par exemple, un être humain qui était immobile se déplace avant d’être entré en contact avec un autre qui se déplace dans sa direction. Ils savent que, dans ce cas, la causalité physique n’est pas requise. Les intentions mentales suffisent.
Programmés pour apprendre
L’ensemble de ces observations a conduit certains chercheurs à considérer que ces « connaissances noyaux » sont innées et qu’elles se manifestent dès la première année de la vie comme un cadre initial de compréhension du monde physique. D’autres psychologues pensent que c’est plutôt la faculté d’apprentissage par la perception, notamment par la perception visuelle, qui est innée : des bébés « programmés pour apprendre » ! Selon ce point de vue, les connaissances physiques du bébé ne seraient pas vraiment innées : elles se construiraient précocement par des mécanismes de catégorisation des situations perçues et de raisonnement sur les variables qui les caractérisent. La première position est innéiste et nativiste, la seconde est plus constructiviste.
Dans cette dernière perspective, les chercheurs ont tenté de comprendre comment se développent les connaissances des bébés en physique : quelles attentes acquièrent-ils, à quel âge et par quels processus d’apprentissage ? Ils ont ainsi montré que les bébés commencent à se forger un « concept initial » en observant des objets, leur support, leur occultation, leur collision et d’autres situations physiques. Puis progressivement, avec l’expérience, ils identifient une série de variables qui affinent ce concept initial, donnant lieu à des prédictions et des interprétations plus exactes.
En voici un exemple. On présente à des bébés de 3 à 12 mois des situations mettant en scène une boîte et un support. La boîte est placée dans plusieurs positions par rapport au support et le bébé estime (toujours par ses réactions visuelles) si elle doit rester stable. À 3 mois, le bébé a déjà un concept initial de support centré sur une simple distinction « contact/pas de contact » (distinction binaire) : quand la boîte est en contact avec le support, il s’attend à ce qu’elle reste stable, sinon à ce qu’elle tombe. Tout contact avec le support est jugé suffisant pour assurer la stabilité de la boîte. Dans les mois qui suivent, le bébé identifie progressivement une série de variables qui affinent ce concept initial. Autour de 5 mois, il commence à prendre en compte le type de contact entre la boîte et le support. Il s’attend maintenant à ce que la boîte reste stable quand elle est posée sur le support, mais pas quand elle touche le support latéralement. Après 6 mois, il commence à prendre en compte la quantité de contact entre la boîte et le support. Il s’attend dès lors à ce que la boîte ne reste stable que si plus de la moitié de la surface de son fond repose sur le support. D’autres affinements surviennent encore jusqu’à 12 mois.
Selon les chercheurs, c’est en étant confronté à des résultats inattendus que le bébé identifie des variables à des situations physiques et donc affine sa compréhension du monde. C’est ce qu’on appelle le démenti des prévisions. Pour reprendre l’exemple des boîtes, ce n’est que lorsque le bébé lui-même pose des objets sur des supports (après 6 mois) qu’il constate avec acuité que parfois les objets restent stables, parfois non. Ainsi, ce constat, s’il est perceptif, implique également l’action du bébé. Dans ce domaine, les psychologues ont avancé l’idée originale de faire avec les bébés de petites « expériences d’enseignement » pratiques ou d’amorçage (les induire à intégrer des informations clés), c’est-à-dire une pédagogie ou une didactique de la physique dès la première année de la vie.
En conclusion, même s’il existe chez le bébé une cognition physique précoce, voire innée, son affinement n’en exige pas moins un apprentissage par la perception et l’action. On sait en outre aujourd’hui que cet apprentissage est renforcé par d’étonnantes capacités d’inférence statistique qui permettent au bébé de comprendre et d’anticiper les événements qu’il perçoit. Un peu comme un scientifique !
https://www.scienceshumaines.com/dans-la-tete-des-nourrissons_fr_39541.html
Ce concept connait un succès grandissant : de plus en plus de professeurs à travers le monde modifient leur façon de “faire la classe” pour passer à un modèle plus pratique et plus humain. Ce modèle part d’une idée très simple : le précieux temps de classe serait mieux utilisé si on s’en servait pour interagir et travailler ensemble plutôt que de laisser une seule personne parler.
Le fonctionnement est le suivant : les élèves reçoivent des cours sous forme de ressources en ligne (en général des vidéos) qu’ils vont pouvoir regarder chez eux à la place des devoirs, et ce qui était auparavant fait à la maison est désormais fait en classe, d’où l’idée de classe “inversée”. En réalité, on va surtout profiter du temps libéré en classe pour organiser des activités, des projets de groupe et des échanges qui vont donner un vrai sens au contenu scolaire. Beaucoup de variantes sont possibles, mais la finalité est de passer d’un modèle centré sur le professeur à un modèle centré sur l’élève afin de répondre aux besoins individuels de chacun.
Professeur guidant un groupe de travail
Il s’agit donc davantage d’une philosophie que d’une méthode à proprement parler. C’est une façon d’aborder l’enseignement, de repenser ce qui est fait en classe pour améliorer l’expérience d’apprentissage. C’est un outil au service du professeur que celui-ci peut adapter selon ses élèves et ses objectifs. Voilà pourquoi il existe autant de façons d’inverser sa classe que l’on peut en imaginer.
Les cours mis à disposition des élèves peuvent provenir de sources diverses, y compris du professeur lui-même s’il souhaite créer son propre contenu (si c’est votre cas, vous trouverez des outils et des conseils dans les autres parties de ce site). On observe même des élèves proposer leurs propres vidéos. En clair, tout ce qui fonctionne bien peut être utilisé.
Les avantages de ce modèle sont multiples, mais le principal est la liberté qu’il procure. Il est libérateur pour les élèves car ils ne sont plus contraints à rester assis en silence durant des heures, ils peuvent désormais “vivre” en classe et avoir des échanges riches avec le professeur et les autres élèves. Ce modèle est aussi libérateur pour le professeur, qui n’est plus obligé de répéter encore et encore les mêmes leçons à des classes endormies ou agitées, et qui a enfin du temps pour discuter directement en tête-à-tête ou en petits groupes avec ses élèves. Il prend alors un rôle de tuteur, à leur coté et toujours disponible, ce qui lui permet de mieux les découvrir et de les comprendre. Il peut adapter son aide en fonction de chacun et son travail en devient plus efficace. C’est aussi plus gratifiant car les élèves le considèrent maintenant comme un pair toujours prêt à les aider plutôt que comme une figure autoritaire. Les relations sont donc plus détendues et les résultats scolaires s’en trouvent améliorés.
D’un point de vue pratique, ce fonctionnement est encore une fois plus logique : un élève qui bloque sur un problème n’est plus contraint à baisser les bras tout seul chez lui. Ce travail sera dorénavant effectué en classe, laquelle pourra prendre des allures d’atelier géant où l’entraide et la collaboration prennent le pas sur la compétition.
D’autre part, lorsqu’un élève regarde ses cours en vidéos, il peut mettre en pause à tout moment et revoir un passage autant de fois qu’il le souhaite pour être certain de l’avoir bien compris. Il peut aussi en profiter pour noter des questions qu’il posera ensuite au professeur en classe. A l’inverse, dans le modèle classique, peu d’élèves osent interrompre un cours et avouer qu’ils n’ont pas compris quelque chose, ils passent alors le reste de l’heure perdus car il leur manque un élément, et quand vient la fin du cours, le professeur n’a bien souvent plus de temps pour répondre aux questions
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le concept de classe inversée mérite qu’on s’y intéresse. Notre ancien modèle était justifié quand nous n’avions pas d’autre moyen pour transmettre les connaissances, mais maintenant que les technologies nous le permettent, il n’a plus de raison d’être. Il est temps de prendre du recul et de repenser l’éducation. Les technologies sont devenues omniprésentes, alors soyons pragmatiques : plutôt que de chercher à les interdire en classe, utilisons leur potentiel et redonnons à nos élèves l’envie d’apprendre.

Le cerveau humain contient 200 milliards de neurones (cent pour le cerveau proprement dit et cent pour le cervelet). Et bien vous imaginez facilement que cet immense cerveau ne peut produire une seule et unique mémoire. Et puisqu’il existe de multiples mémoires et mécanismes, il n’y a pas UNE méthode (ou recette), mais plusieurs. En voici les principales (car il existe une mémoire des visages, une mémoire musicale, etc) pour bien réviser avant un examen.
La mémoire biologique: la loi des neurones, c’est la répétition !
En dernière analyse, tout apprentissage ou souvenir correspond sur le plan du cerveau à des connexions entre neurones, un peu comme les connexions électriques dans votre maison. Or ces connexions ne s’établissent pas par magie, mais se construisent biologiquement par la poussée (comme des racines de plantes) de milliers de ramifications, les dendrites. La loi des Neurones, c’est donc la répétition.
Comme les neurones sont de vrais « usines », ils leur faut de l’énergie, des éléments de constructions et ils se fatiguent. Ainsi les recherches ont montré, qu’il était plus efficace d’apprendre dans la durée, avec des pauses pour ne pas épuiser les neurones, c’est l’apprentissage distribué. Il faut également privilégier le sommeil et donc supprimer les excitants ; Il faut aussi bien s’alimenter, protéines, viande, poisson, œuf, mais aussi de tous les nutriments essentiels, lipides, sucres (lents ; pâtes, frites, banane…), et de vitamines (nourriture variée ou compléments) et minéraux (chocolat, etc).
A l’inverse, il faut supprimer toutes ce qui est nocif au cerveau, l’alcool (qui détruit les neurones et une structure qui enregistre les souvenirs), le tabac (qui réduit la fluidité sanguine cérébrale), les drogues (y compris le cannabis) qui déséquilibrent les échanges chimiques entre les neurones.
En résumé, FINI le bachotage, il faut apprendre toute l’année et réviser et au contraire se détendre et bien se nourrir les jours avant les épreuves
La mémoire à court terme : danger… surcharge !
C’est une découverte aussi révolutionnaire que celle des protons et électrons à l’intérieur de l’atome que d’avoir montré pour la mémoire qu’il existe deux principaux systèmes, la mémoire à court terme (ou de Travail) et la mémoire à long terme. Pour prendre l'analogie de l'ordinateur, la mémoire à long terme, c'est le disque dur avec toutes les logiciels et les informations (texte, images, calculs…) tandis que la mémoire à court terme, c'est la mémoire vive et l’écran.
Une méthode très efficace est donc d’apprendre par petits groupes d’informations. Par exemple (schéma ci contre) trois catégories de chacune quatre mots, 4 animaux, 4 musiciens, 4 fleurs. Ainsi, grâce aux connaissances de la mémoire à long terme (ici la mémoire sémantique), il suffit de retenir en mémoire à court terme « Animal » pour récupérer ensuite les quatre noms d’animaux.
Concrètement, face à une leçon (cours ou manuels), il faut tout d’abord simplifier pour éviter la surcharge ; un plan idéal est de 3 titres et 4 sous-titres. Il faut que l’élève ou l’étudiant se refasse un cours (ou un petit manuel) résumé ainsi ; c’est le système des fiches. Attention, il faut le faire soi-même, et ne pas réviser sur les fiches d’un copain ou d’une copine ; car c’est le travail de va et vient entre mémoire à long terme et mémoire à court terme, qui va permettre l’enregistrement structuré des connaissances. Prendre les fiches du copain, c’est comme si vous adaptiez le plan électrique de la maison de votre voisin sur la votre !
La deuxième caractéristique de la mémoire à court terme, c’est qu’elle dure 20 secondes. Elle est comme une ardoise magique qui s’efface pour s’occuper d’autres informations. Mais pas d’inquiétude, si les fiches ont été bien apprises, structurées et répétées, elles sont en mémoire à long terme et pourront revenir facilement en mémoire à court terme, pour rédiger lors de l’examen.
;;;;;• La mémoire lexicale : la bonne recette, c’est le bon vieil « apprentissage par cœur'
La mémoire à long terme correspond pour l’ordinateur au disque dur qui contient les logiciels et les connaissances spécialisés, texte, calculs, images. La grande différence avec l’ordinateur est que la mémoire contient deux « bibliothèques » spécialisées pour les mots (et les textes), la mémoire lexicale pour la carrosserie des mots et la mémoire sémantique pour leur sens. Pour ces deux mémoires, les méthodes sont bien différentes. La mémoire lexicale est la bibliothèque de la carrosserie des mots ; c’est l’usine de fabrication de la carrosserie mais pas du moteur.
Cette carrosserie est composée de l’orthographe (qui vient des mémoires visuelles), de la phonologie (qui vient de la mémoire auditive), de la prononciation (mémoire vocale) et de l’écriture (mémoire motrice graphique). La principale méthode est la REPETITION, le fameux apprentissage par cœur, qu’il faut réhabiliter. Il faut en général (tout dépend de la difficulté phonétique et orthographique) un nombre de répétitions moitié moindre que le nombre de mots à apprendre : dix répétitions pour vingt mots. Si les mots sont difficiles phonétiquement, il faut les subdiviser en syllabes pour mieux les apprendre, Xénophon, mycellium. C’est particulièrement le cas en chimie pour les molécules complexes, comme le fameux Acide desoxyribonucléique en acide-desoxy-ribo-nucléique (ribo étant la contraction d’un sucre, le ribose)…
La mémoire sémantique : une nouvelle méthode, l’apprentissage « multi-épisodique ».
La mémoire sémantique tout au contraire enregistre des abstractions, des idées, des concepts. Sa structure est hiérarchique comme dans une arborescence ; par exemple, un aigle est classé dans la catégorie des oiseaux, elle-même classée dans la catégorie des « vertébrés », puis des animaux ; Il faut donc pour apprendre sémantiquement, faire des fiches bien structurées, des plans, des schémas, des arborescences.
Pour comprendre il faut également répéter mais la répétition sémantique est plus subtile et se fait par la multiplication des épisodes, méthode que j’ai appelée « apprentissage multi-épisodique. La lecture du cours, celle du manuel, les documentaires télévisés, la recherche sur internet sont autant d’épisodes pour enrichir la mémoire sémantique.
La mémoire imagée : de belles images… virtuelles !
Si l'on se fie à l'idée populaire, nous aurions une 'mémoire photographique'. Tel élève pense 'voir' dans sa tête la page de sa leçon, etc. Cette croyance est fausse. Les mémoires sensorielles existent bien mais elles sont éphémères. La mémoire sensorielle visuelle (appelée « iconique ») ne dure qu’un ¼ de seconde, la mémoire auditive 2,5 seconde. L’impression de « voir » la page d’un livre vient d’une autre mémoire, la mémoire imagée.
Cette mémoire fabrique des images mentales durables mais reconstruites, virtuelles d’où les erreurs dans les témoignages oculaires. Donc fixer un schéma ou une carte de géographie pour les photographier est une illusion totale. La meilleure méthode est l’apprentissage multi-essais; par exemple, vous faites découper deux feuilles pour faire huit petites pages que vous numérotez de 1 à 8. Vous apprenez en répétant les mots de la carte pendant une minute, puis vous reproduisez sur la feuille de réponse n°1 sans regarder le modèle ; puis vous réapprenez pour un essai n°2 pendant une minute la carte, et ainsi de suite jusqu’à reproduction parfaite. On parle de surapprentissage lorsque le critère de reproduction est plus difficile, par exemple trois essais consécutifs sans erreur. Le surapprentissage est plus sûr pour réussir, évidemment.
http://apprendreaapprendre.com/
[Mémoire] Comment apprendre 10 fois plus vite... par taisabaki

Différentes options sont envisageables – et parfois mises en œuvre localement – pour réformer un système de notation qui détourne certains élèves des apprentissages.
« Une évaluation exigeante, une évaluation qui stimule, une évaluation qui encourage, plutôt que de décourager ou de reléguer les élèves. » Tel est le cap fixé par la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem aux acteurs de la Conférence nationale chargée de lui remettre des propositions d’ici à la fin de l’année.
Cette démarche a pour point de départ un constat peu flatteur pour notre système éducatif : l’étude Pisa, réalisée dans l’OCDE auprès de jeunes âgés de 15 ans, montre que la France possède une école assez peu performante et qu’elle fait même figure de championne des inégalités sociales et culturelles.
Une forme d’inhibition
Or, de l’avis de nombreux spécialistes, la façon dont on évalue les élèves n’est pas étrangère aux mauvais résultats enregistrés. À preuve, cette même enquête internationale fait apparaître une forme d’inhibition chez les jeunes Français.
Ainsi, lorsqu’ils ne sont pas totalement sûrs de leur réponse, ils préfèrent, bien plus que les autres élèves, ne pas réaliser un exercice plutôt que de courir le risque de se tromper… Comment corriger ces défauts ? Des pistes existent, souvent inspirées d’exemples étrangers, parfois déjà appliquées, ici ou là, à titre plus ou moins expérimental.
LES DIFFÉRENTES PISTES D’ÉVALUATION
► Évaluer par compétences
Plutôt que d’accorder une note globale, sur 10 ou sur 20, pour tel exercice, il s’agit d’employer trois à quatre couleurs (vert, bleu, orange, rouge) ou lettres (A, B, C, D) pour déterminer le degré d’acquisition des compétences nécessaires à sa réalisation.
« Je ne note pas l’ensemble du travail mais m’intéresse aux différentes tâches, prises séparément : comprendre la consigne, trouver la réponse, la formuler », explique le professeur d’histoire-géographie du collège-lycée Sainte-Thérèse, à Rennes.
« Ce système d’évaluation permet de mieux se situer, d’identifier les points sur lesquels on doit faire porter nos efforts », approuve Aymeric, 14 ans, élève de cet établissement qui, il y a huit ans, a banni les notes jusqu’à la classe de 4e.
À dire vrai, cette méthode est largement appliquée en maternelle et, dans une moindre mesure, en élémentaire, où les notes sur 10 ou sur 20 font une apparition progressive. Dans la plupart des cas, le livret présenté aux familles à la fin de chaque trimestre procède de cette logique.
Chaque domaine y apparaît décomposé en une série de compétences à acquérir. En géométrie par exemple, il s’agira entre autres de s’assurer que l’élève de CE2 « construit un cercle avec un compas », « reproduit des figures sur papier quadrillé, pointé ou uni, à partir d’un modèle ou à l’aide du papier-calque », « calcule le périmètre d’un polygone », etc.
Cette forme d’évaluation va dans le sens du « socle commun » voulu par la loi Fillon de 2005 et aujourd’hui en cours de réécriture. Ce bagage minimum censé être partagé par tous les élèves à l’issue de la scolarité obligatoire inclut à la fois des connaissances académiques et des compétences plus larges, comme le respect des règles collectives, l’utilisation de matériels numériques, l’autonomie dans son travail ou encore la capacité à s’engager dans un projet personnel.
Ces items figurent, au milieu de bien d’autres, dans le livret personnel de compétences. Mais les enseignants du primaire et du collège, tenus de le remplir pour chaque élève, ne se sont guère emparés de cet outil, vu plutôt comme une source supplémentaire de paperasse.
Il faut dire que, sans même parler des attentes des parents, le maintien de notes au brevet national des collèges, en contrôle continu et final, les incite – au moins en classe de 3e – à accorder un poids prépondérant aux méthodes « classiques » de notation.
► Amener l’élève à s’auto-évaluer
Très prisée par certaines écoles « alternatives », comme celles estampillées « Montessori », parfois adoptée par des classes d’autres établissements, publics comme privés, l’auto-évaluation permet, soutiennent ses défenseurs, de responsabiliser l’élève et de l’amener à une plus grande autonomie.
La cité scolaire Les Lazaristes – sous tutelle des Frères des écoles chrétiennes – à Lyon, explorent cette piste dans certaines matières, sans pour autant avoir abandonné le système de notation traditionnelle.
Dès la 6e, les élèves sont ainsi invités à remplir eux-mêmes un petit livret pour faire le point à l’approche de chaque conseil de classe. « Cela permet ensuite de comparer ce qu’on pense savoir avec les résultats sur notre bulletin », confie Octave, aujourd’hui en 5e.
Cette démarche, souligne Frédéric Bodin, le directeur de l’établissement, présente notamment un grand intérêt dans les classes supérieures, en particulier dans sa « prépa » pour les écoles d’ingénieurs, lorsqu’il s’agit de déterminer son propre profil (leader, technicien, créatif, etc.) pour mieux s’entourer de camarades aux compétences complémentaires. « Cela distille l’idée qu’on est plus forts et plus intelligents à plusieurs », vante-t-il.
L’auto-évaluation doit néanmoins être abordée avec prudence, en particulier avec des enfants jeunes, qui ne disposent pas encore d’une autonomie de jugement, estime le sociologue de l’éducation Pierre Merle.
« En primaire et au collège, les élèves ont tendance à reproduire et à intérioriser le point de vue du professeur. De plus, beaucoup s’attribuent des compétences moindres, de peur de paraître présomptueux », met en garde ce spécialiste de la notation.
Pierre Merle prône aussi la circonspection à l’égard de l’évaluation par les pairs, susceptible d’être affectée, en bien ou en mal, par un biais personnel. Cette pratique, qui reste très marginale dans les établissements scolaires, commence à se développer dans le supérieur, à la faveur des « moocs ». Ces cours en ligne fonctionnent souvent sur le mode de la communauté, avec un premier niveau de correction des exercices par d’autres étudiants, avant une éventuelle intervention du professeur.
► Utiliser autrement les notes
Sans forcément les abandonner, il serait sans doute possible de faire un meilleur usage des notes, trop souvent vécues comme des sanctions. Donner un 0 sur 20 à un enfant, c’est d’une certaine manière lui signifier qu’il n’a pas sa place dans la classe.
Et ce sentiment est d’autant plus cuisant qu’un zéro pointé cache peut-être une progression : l’élève n’a pas fait 50 fautes à la dictée, comme la dernière fois, mais 30, au prix d’un réel effort, qui passe inaperçu…
L’un des défis que doivent donc relever les professeurs – cela passe par leur formation, en la matière insuffisante – consiste à tenir davantage compte des progrès de l’élève plutôt que de faire de la note un outil de comparaison permanente avec le reste de la classe, dans une logique parfois proche du concours, qui a tendance à détourner des apprentissages les élèves les plus faibles.
Pour motiver l’élève, certains, comme le chercheur en didactique André Antibi, partisan d’une « évaluation par contrat de confiance », suggèrent de lui indiquer systématiquement et précisément à l’avance sur quoi portera le contrôle, en ne réservant que 4 points sur 20 à un exercice « surprise ».
Sans doute faudrait-il aussi, soutient Pierre Merle, « s’éloigner parfois de la notation écrite, individualisée, portant sur des savoirs disciplinaires, pour noter d’autres compétences, comme la capacité à écouter et à travailler avec les autres ».
Reste que la structure même des notes « à la française », sur 10 ou sur 20, pose problème. L’Allemagne, elle, utilise une échelle de 1 à 6, avec une seule note signifiant que les acquis sont insuffisants. Et en Finlande, pays souvent cité en exemple, le 4/10 a remplacé le 0/10.
Dans ces pays, il suffit à l’élève en difficulté de passer un seul pallier pour être évalué positivement, là où un petit Français peut avoir jusqu’à dix marches à gravir avant d’obtenir la « moyenne ». De quoi parfois entamer sa détermination.
http://www.la-croix.com/Actualite/France/Comment-noter-les-eleves-sans-les-decourager-2014-11-19-1266437



1. Par Mehdi El le 2025-04-10
Bon travail Merci
2. Par wassim le 2024-02-26
tres bien
3. Par fistone le 2023-07-09
Bon courage
4. Par mouna el achgar le 2023-07-09
je suis une enseignante de la langue française et cette année je vais enseigner pour la première fois ...
5. Par Salwa le 2023-03-18
Merci
6. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
7. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
8. Par El otmani le 2022-11-01
Bonjour Merci pour votre exemple je le trouve vraiment intéressant Auriez-vous un exemple pour une ...