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Chine: premiers vols habités pour le drone-taxi

Dans la course aux taxis volants, la firme chinoise Ehang prend de l'avance. Elle vient de réaliser ses premiers essais avec passager à bord, le tout dans diverses conditions météo et avec plusieurs scénarios de vol.

Bientôt les taxis volants? Alors que la start-up A3, propriété d'Airbus Group, vient tout juste de réussir le baptême de l'air de son drone-taxi Vahana (sans passager à son bord pour le moment) avec un vol de 53 secondes, la firme chinoise Ehang semble tenir la corde. Elle vient de réaliser les premiers essais embarqués de son quadrirotor Ehang 184. Un petit bijou de technologie capable de transporter une personne et un bagage léger à près de 130 km/h et à une altitude maximum de 500 mètres, le tout pendant 25 minutes. Il y a quelques jours, l'entreprise a fait monter à bord des ingénieurs mais aussi des représentants du gouvernement chinois et le maire adjoint de la ville de Guangzhou. En tout, une quarantaine de personnes ont déjà volé dans ce drone-taxi.

Aucune connaissance de pilotage n'est nécessaire pour prendre place dans le cockpit. Ce drone-taxi est entièrement autonome et dépouillé de tout instrument de vol. Pour l'appeler, pas besoin de lever la main ni même de siffler, il suffit de commander sa course via un smartphone. Il faut ensuite rentrer sa destination à l'aide d'une tablette tactile placée à l'avant, et l'ordinateur de bord se charge du reste. Pour les moins confiants, pas de panique: le trajet est suivi en temps réel par un centre de contrôle au sol via une liaison 4G. «Si un quelconque composant se déconnecte ou connaît une défaillance, l'appareil se posera immédiatement dans la zone la plus proche possible», rassure Ehang. L'entreprise affirme avoir déjà effectué plus de mille vols à vide en toutes circonstances, de nuit, dans le brouillard ou par vent de force 7. Elle n'a toutefois pas précisé si l'appareil était contrôlé depuis le sol sur les images qu'elle a dévoilées.

Un secteur en ébullition

Il faudra cependant patienter un peu avant de voir les airs envahis par des taxis volants façon «Star Wars» ou «Cinquième élément». Ehang doit encore passer de nombreux tests avant de pouvoir homologuer ses appareils pour que ceux-ci puissent survoler des zones habitées. La ville de Dubaï, aux Émirats arabes unis, se montre très intéressée par ce type de transport. Elle avait annoncé vouloir lancer un premier service de drone-taxi en juillet 2017. Finalement, les premiers essais ont eu lieu en septembre dernier. Par ailleurs, l'entreprise chinoise n'est pas la seule à creuser le filon. Outre Airbus Group et son Vahana, Uber a récemment signé un partenariat avec la Nasa en vue de développer des drones-taxis. La firme allemande Volocopter et l'américain Boeing envisagent eux aussi de lancer leur propre service.

 

http://www.lefigaro.fr/societes/2018/02/08/20005-20180208ARTFIG00310-chine-premiers-vols-habites-pour-le-drone-taxi-ehang.php

Vouloir être premier de classe

Ecole

Aujourd'hui, dans le fonctionnement concret de l'école, les classements n'ont plus la même importance dramaturgique qu'autrefois, la sélection s'accommode d'une mise en scène plus sobre. Mais la figure du premier de classe ne peut laisser aucun ancien élève indifférent. Comment un adulte qui fut mauvais élève pourrait-il ne pas projeter son amertume ou sa rage sur les premiers de classe d'aujourd'hui ? Comment un excellent élève se défendrait-il d'avoir quelque sympathie pour ces élèves qui lui ressemblent ? Pourtant, rien n'est simple... Certains, qui n'étaient pas de bons élèves, regrettent de n'avoir pas été premiers et espèrent que leurs enfants le deviendront. D'autres, qui ont été parmi les meilleurs, rejettent violemment l'obsession du classement qui les a emprisonnés et empoisonnés durant leur jeunesse.

On pourrait s'en tenir, sociologiquement, à l'analyse des représentations de l'excellence scolaire (cf. Perrenoud, 1984, 1986, 1987) et donc des premiers de classe. J'adopterai ici une autre démarche, qui consiste à dresser l'inventaire de ce qu'on perd et de ce qu'on gagne lorsqu'en fonce tête baissée dans le piège scolaire (Berthelot, 1983).

Il y a premiers de classe et premiers de classe.

On peut être premier par accident, sans le vouloir, parce qu'il faut bien que quelqu'un se dévoue. Certains élèves se " promènent " dans le cursus avec une facilité qui laisse les adultes songeurs, et peut-être envieux. Là où d'autres doivent peiner, souffrir, se battre pour être et rester les meilleurs, d'autres sont premiers sans efforts. Comment leur reprocher de montrer qu'après tant de discours sur la différenciation, l'école demeure foncièrement incapable d'offrir aux enfants qui s'écartent trop de la moyenne des situations d'apprentissage à leur mesure ? Le premier malgré lui s'ennuie et ne tire guère de vanité de sa facilité, parce qu'il se découvre assez vite qu'à vaincre sans périls... Il arrive même qu'un élève très " doué " s'applique à paraître " normal ", pour éviter l'hostilité des uns ou la flatterie des autres. Les premiers de classes malgré eux sont en quelque sorte des déviants, qui ont intérêt à faire oublier et pardonner leur facilité aussi longtemps qu'ils sont astreints à la condition commune.

Que dire des autres, de ceux qui ne peuvent être premiers qu'à force de volonté et de travail ? Tordons d'abord le cou à certains clichés : tout premier de classe n'est pas forcément " lèche bottes " ou hyperconformiste ; on peut être premier sans être sérieux à en devenir sinistre, sans mener une vie monastique, sans prendre les allures du fort en thème rivé à sa table de travail et infirme sur le plan relationnel. On peut imaginer des premiers de classe heureux, non dénués d'humour, ouverts, sportifs ou attirés par le sexe opposé. Ne nous laissons pas piéger par les stéréotypes : leur fonction n'est-elle pas de protéger le plus grand nombre contre l'excellence de quelques uns ?

Des élèves " presque comme les autres "

Certains sont premiers de classe parce qu'ils ont simplement de meilleures notes, parce qu'ils travaillent mieux, sont un peu plus intelligents ou tiennent de leur famille un " capital culturel scolairement rentable ". Sans doute tirent-ils quelques bénéfices de leur première place : les louanges de leurs famille, peut-être quelque argent de poche supplémentaire, le sentiment de plaire au maître, l'admiration de quelques camarades. Rien qui autorise à parler sans nuances d'aliénation, d'obsession de la compétition ou de volonté de paraître. On peut être premier en travaillant raisonnablement, sans " sacrifier sa jeunesse " sur l'autel de la réussite scolaire ; on peut être le meilleur et fier de l'être sans écraser les autres ni devenir complètement dépendant des compliments et des classements. Je ne sais si la volonté d'être premier est une " bonne préparation à la vie ". Du moins est-ce une faiblesse fort répandue chez les adultes. On peut comprendre que certains enfants ou adolescents ne dédaignent pas ces instants de gloire : le spectacle de notre société suggère qu'ils ne sont pas les seuls à aimer les hochets, les médailles et les prix d'excellence. Certains adultes se vantent de savoir fabriquer la plus longue saucisse du monde ou de connaître par coeur le nom de tous les vainqueurs du tour de France, d'autres brillent parce qu'ils peuvent citer le nom du chef opérateur de Metropolis ou le cours en bourse des cent sociétés les mieux cotées. Notre siècle médiatique nous a habitué à admirer des performances de tous genres sans trop s'interroger sur leur sens. La course aux bonnes notes n'est certainement pas la plus absurde des formes d'excellence et il n'y a nulle raison de jeter la pierre aux élèves qui cèdent à la tentation de briller. Il y a beau temps que le moi n'est plus haïssable.

Je ne vise pas ici à réhabiliter des pratiques détestables. L'école a presque partout renoncé aux prix, aux tableaux d'honneurs, et même aux classements formels plus discrets. Dans beaucoup de système, le premier, au sens strict, n'est identifié qu'informellement, parce qu'on sait autour de lui qu'il est presque toujours le meilleur. Tant mieux ! On a mesuré que pour donner des prix, il fallait en refuser, qu'il n'y avait pas de premiers sans derniers, qu'on ne pouvait féliciter les uns publiquement sans humilier les autres. Les hiérarchies se font moins visibles, sous l'influence de divers discours critiques. Beaucoup d'enseignants primaires se sentent aujourd'hui volontiers coupables, sinon de distinguer les bons élèves, du moins de dévaloriser les autres. Les parents des bons élèves n'ont pas tous les mêmes hésitations : certains ne cachent pas qu'il regrettent le bon temps où les mérites de leurs rejetons auraient été publiquement affirmés. D'autres pensent cependant, comme beaucoup de maîtres, qu'un enfant peut investir raisonnablement dans le travail scolaire sans carotte ni bâton. Les images du travail et de la réussite ont changé. S'il faut prévenir le retour à une compétition omniprésente, il n'apparaît pas indispensable de traquer toute tentation de se prendre au jeu de l'excellence.

Ce qui devrait inquiéter en revanche, c'est qu'un adulte - maître ou parent - puisse, aujourd'hui encore, accorder quelque importance au classement en tant que garantie d'un niveau intellectuel, qu'on ose croire plus significatif d'être le premier de sa classe que le plus instruit des passagers de l'autobus.

Le premier au village...

Si l'on jette aujourd'hui un voile pudique sur les classements, est-ce parce que a saisi leur absurdité ? Pas sûr. Beaucoup d'enseignants et la majorité des parents croient encore que les bons élèves sont réellement plus instruits que les autres et qu'ils maîtrisent mieux les savoirs essentiels. Or rien n'est plus faux !

La plupart des moyennes et des classements s'établissent à l'intérieur d'une seule classe. À cette échelle, un bon classement n'est aucunement le gage de niveau élevé de formation. " J'aime mieux comme César être le premier au village que le second dans Rome ", écrivait Musset. La formule indique à merveille que, si le seul enjeu est d'être classé premier, mieux vaut se comparer à une population limitée et de niveau médiocre. On pourrait ajouter : mieux vaut rester dans son village et oublier qu'une autre compétition se déroule à Rome, sans quoi on pourrait déchanter...

Certes, selon les systèmes scolaires, il arrive qu'un bon classement vaille hic et nunc mieux qu'une bonne formation. Si c'est le classement local qui donne accès aux filières enviables du secondaire, on peut être tenté d'ignorer qu'un élève premier dans une classe faible serait parmi les derniers dans une classe forte. Mais le raisonnement est à courte vue : ce n'est pas son rang que l'élève investira dans sa scolarité secondaire, mais ses ressources réelles, scolaires et extrascolaires. Un brillant classement, s'il masque un faible niveau réel, ne fera illusion que le temps d'une admission. À l'inverse, un élève médiocrement classé dans un groupe fort aura beaucoup d'atouts, quand bien même son rang et ses notes laissaient présager des difficultés.

Plusieurs études (notamment celles d'A. Grisay) montrent que les notes et les classements des maîtres ont une forte corrélation avec le niveau relatif des élèves à l'échelle d'une volée, mais une corrélation très faible avec leur niveau absolu de compétence. Au-delà des bénéfices symboliques qu'il assure dans l'immédiat, le classement n'est pas un bon placement. Tout dépend du niveau réel de la classe et de l'établissement.

On peut imaginer des classements plus fiables, tels ceux que permettent des épreuves standardisées ou des procédures de modération (correction de l'évaluation locale en fonction du niveau moyen de la classe ou du district). Le classement devient alors un meilleur indice du niveau réel d'excellence scolaire à l'échelle d'une génération. Compte tenu du fonctionnement de la sélection et des conditions de survie dans le secondaire, il y a alors d'indéniables avantages à être parmi les meilleurs, ceux qui ont le choix et peuvent prétendre aux orientations les plus enviées.

Est-il payant de tendre toute son énergie pour être le meilleur des meilleurs ? La question n'est pas d'ordre moral. Dans un système où 95 % des élèves passent au degré suivant, que gagne-t-on à être premier ? Même question, par exemple, lorsque 70 % des élèves sortant de 6ème primaire à Genève accèdent aux sections prégymnasiales du Cycle d'Orientation.

On s'en doute, pour franchir le cap suivant, mieux vaut être dans la moitié la plus favorable du classement. Mais est-il intéressant d'être dans les 5 % les mieux classés, même à l'échelle d'un canton, plutôt que dans le quart le mieux situé ?

Ce qu'il en coûte d'être premier

Pour qu'un bon élève devienne ou reste un excellent élève, il lui en coûte (sauf s'il a une facilité peu commune) :

du travail, donc du temps et de l'énergie soustraits à d'autres activités ;du stress, de l'angoisse ;des exigences nouvelles (" Peut mieux faire ! ") ;un contrat implicite (ne pas déchoir, ne pas décevoir maîtres et parents) ;des tensions possibles avec une partie de ses camarades de classe ;une allégeance inconditionnelle aux exigences de l'école ;une accoutumance à la première place, avec la peur de la perdre.

Parfois le coût est plus dramatique : conduites obsessionnelles, angoisses aiguës, tensions psychologiques destructives, enfermement dans le rôle de bon élève, risques de dépression. La volonté d'être le premier peut conduire à ce qu'on peut appeler le " syndrome japonais ", à une forme de pathologie ou d'aliénation mentale relevant de la psychologie clinique. Il est alors évident que le coût est disproportionné. Mais on ne peut généraliser : on peut être premier sans vendre son âme au diable ni ruiner sa santé. Ce qui ne signifie pas que le jeu en vaut la chandelle !

Dans un concours ou un examen très sélectif, on ne prend que les meilleurs. Mais très souvent, dans les écoles d'aujourd'hui, on admet au degré suivant ou dans des filières difficiles des élèves assez médiocres. À quoi bon être premier ?

À chacun d'apprécier si la gloire et les récompenses équilibrent le coût de l'opération. Souhaitons seulement qu'aucun élève ne soit dans cette affaire prisonnier des ambitions et des fantasmes de ses parents et qu'on lui laisse la liberté de peser le pour et le contre. Il y a certainement des enfants et des adolescents pour lesquels l'admiration des autres justifie d'importants sacrifices. Pourquoi, au nom de quelle norme, refuser à quiconque le droit de renoncer à des loisirs et des libertés pour se sentir le meilleur ? Selon sa propre philosophie de la réussite et de l'existence, chacun appréciera diversement le sens d'une course aux trophées. Pour le sage vivant dans le dépouillement, la réussite sociale est un miroir aux alouettes, qui détourne de l'essentiel. À l'inverse, le manager ou le sportif de haut niveau ne conçoivent pas qu'on puisse vivre sans compétition ou en limitant ses ambitions. Les enfants et les adolescents héritent dans un premier temps de ces valeurs. L'important est qu'ils puissent s'en détacher si elles ne leur conviennent pas,

Encore faut-il ne pas assimiler recherche des honneurs et efficacité pédagogique. Rien ne permet d'affirmer que les premiers de classe sont sensiblement plus intelligents ou plus instruits que les bons élèves. Certains le sont et deviennent premiers sans effort, " par dessus le marché ". Ceux qui veulent être premiers ne s'assurent pas en revanche qu'ils atteindront un niveau plus élevé de développement ou de connaissance. Pour deux raisons qui tiennent à la fabrication des notes et à la nature de l'excellence scolaire.

Pour quelques dixièmes de plus !

Dans l'école actuelle, on attribue des notes, massivement. Il suffit de construire un barème qui fasse correspondre des notes à un certains nombre de points ou d'erreurs, ou à une évaluation synthétique d'un niveau. Or la logique des notes est d'utiliser toute l'échelle, à l'exclusion peut-être du zéro ou du un, qui n'ont plus la cote. Un maître qui ne mettrait jamais de " mauvaises notes " passe pour laxiste, un maître qui m'attribue pas la note maximale pour exagérément sévère, voire sadique. La plupart des enseignants sont donc conduits, dans la plupart de leurs épreuves, à fabriquer une hiérarchie utilisant les 3/4 de l'échelle. Techniquement, ce c'est pas très difficile : il suffit que l'épreuve soit assez sélective pour que seule une minorité d'élèves aient quelque chance de la réussir complètement. Les résultats s'étalent donc en une pseudo " courbe de Gauss ", qu'il suffit de découper artistement pour obtenir deux ou trois notes excellentes, un peu plus de très bonnes notes, davantage de bonnes et de moyennes, etc. Le premier est celui qui obtient les deux points qui le séparent du peloton des " viennent ensuite ", rien de plus. C'est celui qui a évité un piège, répondu à une question subsidiaire ou résolu un problème plus trapu, précisément glissé dans l'épreuve " pour faire la différence ". L'écart peut-être infime, de l'ordre de celui qui sépare ceux qui font deux erreurs et ceux qui n'en font aucune à la dictée de Pivot. Comme aux Jeux Olympiques, l'un monte sur le podium et l'autre pas, pour un centième de seconde, alors même que les performances sont extraordinairement proches et témoignent d'un niveau de maîtrise pratiquement équivalent.

Un surcroît de conformisme

On dira sans doute : prendre régulièrement un centième à ses concurrents, n'est-ce pas justement manifester une surcroît d'intelligence ou de savoir ? Pour l'affirmer, il faudrait être sûr que ces écarts reflètent des acquis durables et transposables. Or tout suggère au contraire que la différence se creuse souvent grâce au perfectionnisme, à l'obsession de ne faire aucune faute, à l'imitation servile des tics du maître. Les épreuves scolaires ne testent pas que des savoirs et savoir-faire fondamentaux. Elles vérifient pour une part le conformisme, le sérieux, la discipline, l'application de l'élève. On sait aussi que, très souvent, on demande aux élèves de refaire, en situation d'évaluation, des exercices du type de ceux qui meublent les manuels et le travail scolaire quotidien. La réussite scolaire est alors fonction non pas tellement de compétences de haut niveau que d'une capacité de reconnaître des indices, des consignes, des problèmes comme " déjà vus " et de mobiliser des procédures de résolution qui ont fait leur preuve dans un contexte voisin. Être premier plutôt que septième de la classe, c'est donc souvent être plus attentif, plus sensible aux formes, plus soigneux, plus ordonné. Et pas nécessairement plus capable de résoudre un problème nouveau dans un contexte nouveau. Il y a donc des raisons de penser que l'obsession du classement est un mauvais calcul si on la considère essentiellement comme garante d'une meilleure formation.

La maîtrise plutôt que le classement

Dans l'école telle qu'elle est, comment s'étonner que les " consommateurs d'école " jouent le classement plutôt que la maîtrise ? C'est justement la logique diabolique du piège scolaire : qu'on adhère ou non à la compétition comme valeur humaine, on peut difficilement s'en détourner sans conséquences graves. On connaît ce fil de Sydney Pollack, " On achève bien les chevaux ! ", qui met en scène, dans les années de dépression, des pauvres engagés dans un concours de danse que gagnera le dernier encore vaillant 24 ou 48 heures plus tard ! Chacun est, en principe, libre d'arrêter quand il veut. Mais il perd tout Et son partenaire avec lui... L'école précipite chacun dans une situation analogue. L'existence de premiers de classe n'est que la partie visible de l'iceberg, le témoignage de notre obsession de hiérarchiser. Pour rompre avec cette logique, il ne faut pas demander aux élèves et aux familles davantage de vertu. Il faut reconstruire le système scolaire et ses procédures d'évaluation dans le sens de la pédagogie de maîtrise, d'une pédagogie de maîtrise élargie, adaptée, mais conservant ce qui en fait l'essentiel : viser des compétences, des seuils vérifiables d'acquisition pour chaque élève, sans se soucier de les classer Lorsqu'on aura enfin accepté de définir des objectifs et de favoriser une évaluation formative, les premiers de classes deviendront une image nostalgique de l'ancien temps, de ce temps où on mettait des notes, au XXe siècle...

Références

Berthelot, J.-M. (1983) Le piège scolaire, Paris, PUF.

Bourdieu, P. (1979) La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Ed. de Minuit.

CRESAS (1981) L'échec scolaire n'est pas une fatalité, Paris, Ed. ESF.

Grisay, A. (1988) La pédagogie de maîtrise face aux rationalités inégalitaires des systèmes d'enseignement, in Huberman, M. (dir.), Maîtriser les processus d'apprentissage. Fondements et perspectives de la pédagogie de maîtrise, Paris, Delachaux & Niestlé, pp. 235-265.

Huberman, M. (dir.) (1988), Maîtriser les processus d'apprentissage. Fondements et perspectives de la pédagogie de maîtrise, Paris, Delachaux & Niestlé.

Perrenoud, Ph. (1984) La fabrication de l'excellence scolaire : du curriculum aux pratiques d'évaluation, Genève, Droz.

Perrenoud, Ph. (1986) De quoi la réussite scolaire est-elle faite ?, Education et recherche, n° 1, pp. 133-160.

Perrenoud, Ph. (1987) Anatomie de l'excellence scolaire, Autrement, pp. 95-100

Perrenoud, Ph. (1989) La triple fabrication de l'échec scolaire, in Psychologie française, n° 34-4, pp. 237-245.

Plaisance, E. (dir.) (1985) L'" échec scolaire " : Nouveaux débats, nouvelles approches sociologiques, Paris, Ed. du CNRS.

Repusseau, J. (1978) Bons et mauvais élèves, Paris, Casterman, 1978.

Vial, M., Plaisance, E. & Beauvais, J. (1970) Les mauvais élèves, Paris, PUF.

Début

Source originale :

http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1990/1990_02.html

L'adolescent, les risques de troubles du comportement, la dépression.

L'adolescence est une période particulière de la vie, souvent mouvementée et pas simple à aborder pour beaucoup de parents.
Les troubles qui caractérisent l'adolescence sont des alternances d'épisodes d'agitation, de calme, d'euphorie, de déprime. Il est difficile pour les parents de faire la part des choses, d'évaluer l'aspect anormal d'un de ces cycles et d'envisager une aide psychologique.

Souvent, au cabinet médical, on voit ou trop tard, ou trop tôt.

Alors qu'est-ce que la normalité ?

La particularité de l'humeur de l'adolescent est sa variabilité. Les épisodes durent de quelques jours à 1 ou 2 mois. Ces épisodes sont comportementaux, l'adolescent affronte ses parents le plus souvent, mais a de bonnes relations avec les adolescents de son âge et leurs parents. Il crée des liens.
Les troubles du comportement alimentaire (régime-boulimie) et les préoccupations organiques avec demande de soins chez le médecin sont plus fréquentes chez la femme que l'homme, ce qui n'empêche pas le garçon de se préoccuper de son aspect et de sa petite personne.



Devant quels signes s'inquiéter ?.

Les parents doivent donc veiller à ce que les troubles de l'humeur gardent leur variabilité et durent peu. D'autres éléments doivent alerter les parents. Ces éléments peuvent isolés ou présents à plusieurs.
Ce sont
-un repli anormal : l'enfant reste dans sa chambre, ne sort plus ou peu, communique très peu.
-des passions un peu obscures, envahissantes : Il passe des heures ou des journées à lire des livres ésotériques ou à avoir des activités stériles ayant plutôt pour caractéristique de l'isoler du reste du monde.
-une chute durable des performances scolaires.
-la dépression caractérisée par une dévalorisation, un repli, une tristesse, une absence de projection dans l'avenir, l'adolescent ne sait plus ce qu'il veut faire, il n'a pas de projet.
-des accès violents, des fugues. 1/3 des adolescents violents ont subi ou subissent des violences. Cela concerne surtout les garçons, mais pas exclusivement.
-la perte de poids et les vomissements pas toujours visibles, qui doivent faire redouter une anorexie mentale chez la jeune fille.
-les préoccupations somatiques excessives avec des consultations médicales augmentées sont un bon critère de mal être en particulier chez la jeune fille.



Quelles circonstances sont à risque ?

Il n'y a pas besoin de circonstances particulières pour qu'un enfant devienne un adolescent dépressif. Un enfant replié, anxieux, évoluera plus vers une adolescence à problème qu'un enfant extraverti, turbulent, même si le second est souvent moins bon élève.
Toutefois un certain nombre d'événements et de traumatismes peuvent amener un enfant bien dans sa tête à la dépression ou aux troubles du comportement.
Ce sont : les deuils (mal acceptés ou brutaux), les divorces (quand ils se passent mal mais aussi quand l'enfant ne l'accepte pas), les agressions physiques (coups, viols, racket), les climats de mal être familial (le chômage, la violence conjugale, la dépression parentale, l'alcool, les drogues).



Que craindre ?.

La dépression bien sûr. Une remarque toute simple, les enfants et adolescents ont une idée assez restrictive de la dépression. Ils en parlent mais en ont une représentation insuffisante voire pas de représentation (enfant). Dans ces conditions, un enfant ou un adolescent ne dira pas "je suis dépressif", sauf s'il en a un exemple proche. L'évocation de la dépression est donc avant tout une évocation parentale et du médecin. Le fait qu'un jeune patient dise "je ne suis pas dépressif" a une valeur très relative. Par contre, quand un jeune parle de suicide, il faut lui attribuer au moins la même valeur, sinon plus, que pour un adulte.

Les troubles du comportement, de type violent. Cela touche surtout les garçons.

Les troubles anorexiques. Cela touche surtout les filles.

Les usages de drogues. Les garçons consommeront surtout de l'alcool et des drogues interdites. Les filles consommeront surtout des médicaments. Mais ce n'est pas une règle absolue et les grandes dérives aboutissent à des consommations de tout par les uns et les autres.



Quelques conseils.

On trouve beaucoup de problèmes dans les familles où le dialogue manque. Ce n'est pas toujours spontané ni naturel. Il faut alors avoir recours aux centres psycho-pédagogiques dont on trouve l'adresse dans n'importe quel mairie. Ces prises en charge sont gratuites.
On trouve aussi beaucoup de problèmes dans les familles où le comportement parental ne permet pas à l'enfant d'anticiper sur les demandes et réactions des parents. Quand un parent punit un jour un enfant pour un acte donné, et rit le lendemain pour le même acte, ce n'est pas structurant pour l'enfant. Quand un parent refuse une aide à un enfant parce qu'il regarde la télévision, et lui reproche le lendemain une mauvaise note liée à ce refus d'aide, ce n'est pas structurant pour l'enfant. Ces attitudes aboutissent au fait que l'enfant ne peut prévoir ni s'expliquer les réactions parentales, ce qui est particulièrement anxiogène et aboutit à des adolescents mal structurés et fragilisés.

 

http://www.medecine-et-sante.com/maladiesexplications/adotroublesdepression.html

Qu'est-ce que l'esprit créatif ?

Cerveau

Des tests de créativité à la psychologie du génie, les psychologues ont tenté de percer le mystère de la création. Et ils sont parvenus à des conclusions allant à l’inverse de leurs hypothèses initiales…

« Trouvez en une minute le maximum de prénoms qui commencent par M ! » « Cherchez le maximum d’utilisations possibles d’un trombone ! » Voilà le genre de questions formant la trame des questionnaires de créativité. Les techniques de création littéraire, du type OuLiPo, reposent sur le même principe : il s’agit de construire une petite histoire à partir de quelques mots (éléphant, New York, camembert, inflation, jalousie…).

Il est à noter que dans ces exercices, la créativité est toujours stimulée par une règle. La contrainte ne limite pas la création, elle l’aiguillonne. Sur ce principe, Georges Perec a écrit un roman de plus de 300 pages – La Disparition (1969) – sans utiliser une seule fois la lettre « e », la plus courante de la langue française.

 

Comment devient-on un génie ?

Les premiers tests de créativité ont été inventés dans les années 1950. À l’époque, le QI régnait en maître dans l’étude des aptitudes intellectuelles. Le psychologue américain Joy P. Guilford, alors l’une des figures dominantes de la psychométrie, a eu l’idée de construire un test pour mesurer les capacités créatives. En comparant avec les performances au QI, il a découvert que les performances de créativité ne recouvraient pas celles de l’intelligence : preuve que l’on pouvait être très créatif sans être forcément très intelligent (et inversement, être intelligent sans être créatif).

J.P. Guilford a alors essayé de comprendre sur quelles aptitudes reposait cette créativité. Et il en est venu à conclure à l’existence d’une « pensée divergente ». Alors que le QI est la capacité de trouver « la » bonne réponse à un problème, la créativité serait la capacité à imaginer une palette variée de solutions : d’où le terme de « pensée divergente » (notons que l’idée de « pensée divergente » était largement commandée par la nature des tests eux-mêmes, tout comme les tests de QI proposent implicitement une définition de l’intelligence de type verbal et logico-mathématique).

L’approche expérimentale initiée par J.P. Guilford et par Ellis Paul Torrance (auteur du Torrance tests of creative thinking, TTCT) va par la suite imprégner toutes les recherches en laboratoire sur la créativité. C’est ainsi que vont se développer des études fructueuses sur les styles cognitifs ou sur l’évolution de la créativité en fonction de l’âge (1).

Une autre piste d’étude de la créativité porte sur la psychologie du « génie ». Comment pensent les Léonard de Vinci, Mozart, Picasso, Einstein, etc. et tous ceux qui ont révolutionné leur domaine, dans les arts, les sciences, les techniques ? Le concept qui a guidé la masse de travaux consacrés aux « génies » a longtemps reposé sur deux idées implicites. D’abord que la créativité relève d’une personnalité d’exception ; ensuite que les génies sont des originaux, en rupture avec l’esprit de leur époque. Albert Einstein est ce savant échevelé, qui s’est formé en marge de l’institution scientifique, et qui tire la langue aux autorités. Mozart aussi était un insupportable garnement, anticonformiste, facétieux. Et comme les déviants, marginaux ou même fous ne manquent pas parmi les artistes (Vincent Van Gogh en est le symbole), il était aisé de conclure que génie et folie rimaient bien ensemble (2).

Une autre idée souvent avancée relève de « l’effet eurêka  ». Nombre d’inventeurs, de mathématiciens, de créateurs ont décrit certaines de leurs découvertes sous la forme d’une intuition soudaine – le fameux « eurêka » d’Archimède. Les psychologues ont décrit ce phénomène sous le nom d’« insight », une brusque réorganisation d’éléments disparates qui apparaît sous la forme d’une illumination (3).

Le psychologue américain Milahy Csikszentmihaly soutient, quant à lui, que ces moments privilégiés de découverte surviennent dans un état de conscience particulier, le « flow », qui correspond à un moment d’attention flottante où l’esprit vagabonde.

 

Le mythe du créateur solitaire

Mais à force de fouiller dans les secrets intimes du génie, de scruter leur vie privée et leur histoire, les spécialistes en sont peu à peu arrivés à des conclusions moins héroïques et singulières qu’on l’avait imaginé.

L’un des premiers à avoir remis en cause le modèle du « génie créateur » est Robert Weisberg, auteur de Creativity, Genius and Others Myths (1986). Selon lui, la biographie des grands créateurs révèle souvent des gens obstinés (ayant quelques idées fixes et non une pensée divergente) et très gros travailleurs, contrairement à l’image du dilettante qui découvre le secret de la gravitation en voyant tomber une pomme d’un arbre. Les scientifiques ou les artistes d’exception sont en général des experts qui sont à la pointe de la science ou de l’art de leur époque : ce ne sont nullement d’aimables amateurs qui furètent à l’écart des sentiers battus. Ce fut le cas pour Einstein comme pour Picasso. Les découvertes simultanées démontrent au passage que l’innovation plane dans l’air du temps, et que les spécialistes d’un domaine chassent sur les mêmes terres, au même moment et avec des stratégies semblables.

Enfin, il est très difficile de trouver un trait commun aux formes de créativité qui s’expriment dans les arts, les sciences, les techniques… Après avoir exploré la biographie de grands hommes (Einstein, Igor Stravinsky), Howard Gardner, théoricien des « intelligences multiples », en conclut qu’il existe aussi des créativités multiples (4).

Le psychologue Dean Keith Simonton, lui, a passé en revue la biographie de centaines de poètes, d’inventeurs, de mathématiciens réputés créatifs dans leur domaine. Au terme de ses recherches « d’historiométrie », il est parvenu à ce résultat : il y a certes un âge moyen de plus grande créativité, se situant à l’âge de jeune adulte (avec un pic entre 35 et 40 ans), mais ce n’est pas vrai pour toutes les disciplines : en musique, en philosophie, on peut être créatif jusqu’à un âge avancé. D.K. Simonton insiste également sur le fait que bien d’autres facteurs, autres que la personnalité ou l’âge, influent sur la créativité. Il est très difficile d’être créatif dans une période qui ne l’est pas. Inversement, il est des périodes et des contextes qui poussent à l’innovation. À la dynamique individuelle d’invention doit s’ajouter un milieu favorable où puissent s’épanouir certaines innovations.

Les psychologues sont donc parvenus à la conclusion qu’il n’existe pas une mais plusieurs formes de créativité (5), que les personnes les plus créatives sont celles qui combinent motivation, persévérance, originalité plutôt qu’un seul trait, que le poids stimulant du milieu est essentiel et, enfin, que le génie est moins extraordinaire qu’on le croit (6). Ce qui veut dire aussi qu’il y a un peu de génie en chacun de nous.

 

NOTES

(1) Voir Todd Lubart, Psychologie de la créativité, Armand Colin, 2003, et Todd Lubart et Chantal Pacteau, « Le développement de la créativité », Sciences Humaines, n° 164, octobre 2005.
(2) Sebastian Dieguez, Maux d’artistes. Ce que cachent les œuvres, Belin, 2010.
(3) Ronald A. Finke, Thomas B. Ward et Steven M. Smith, Creative Cognition: Theory, research, and applications, MIT Press, 1992.
(4) Howard Gardner, Les Formes de la créativité, Odile Jacob, 2001.
(5) Voir Jacques Cottraux, À chacun sa créativité. Einstein, Mozart, Picasso… et nous, Odile Jacob, 2010.
(6) Mark A. Runco, Creativity: Theories and themes: Research, development, and practice, Elsevier, Academic Press, 2007.

L'imagination, un talent ordinaire

Et si la créativité n’était pas un signe d’originalité mais, au contraire, un acte mental très banal ? Telle est l’idée défendue aujourd’hui par des chercheurs psychologues, philosophes, spécialistes de sciences cognitives qui s’intéressent à l’esprit imaginant (1).

Au-delà de leurs différences, tous partagent une approche nouvelle de l’imagination qui repose sur quelques idées clés.

L’imagination est une caractéristique fondamentale de la cognition humaine. Elle est entendue dans un sens très large de capacité à produire des images mentales et à les associer pour former des « mondes possibles » : anticipations, fictions, mais aussi hypothèses ordinaires (ou « abductions »).

Cette imagination prend la forme d’images mentales, de nature essentiellement perceptive (visuelle, sonore, émotionnelle), organisées en schémas simplifiés (ou prototypes) et contraignants : quand on imagine des extraterrestres, ils prennent la forme de petits bonshommes verts, ou avec trois yeux et cinq bras : l’imagination ne fait qu’assembler sous une forme nouvelle des éléments connus. Au fond, l’imagination est pauvre.

La capacité créative repose, selon Max Turner, sur l’analogie qui consiste à trouver des ressemblances cachées entre des éléments apparemment disparates. La pensée analogique serait l’un des piliers de la créativité (en art et en science).

NOTE

(1) Ilona Roth, Imaginative Minds, Oxford University Press, 2007.

 
http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_dossier_web=67&id_article=26404
 

Comment apprendre aux ados à protéger leur image sur le Web ?

En photo ou en vidéo, les ados se montrent beaucoup sur le Web… et pas toujours sous leurs meilleurs jours ! Pour les protéger, mieux vaut très vite leur apprendre qu’ils s’exposent à certains risques et que le “droit à l’oubli” n’existe pas avec Internet. Nos conseils.

 

Fiction “trash” ou réalité ?

C'est une horreur : un psychopathe pénètre sur votre compte Facebook, consulte vos photos de famille, trouve votre adresse et se prépare àdébarquer chez vous… 

Ce cauchemar très réaliste, à vivre sur la page Facebook de Take this Lollipoppourrait nous inciter à interdire à nos adolescents toute publication de photo, vidéo ou information personnelle. Heureusement, les cas dramatiques de détournement d'images postées sur le Web par des ados restent rares !

Une éducation des adolescents à la diffusion de leurs images sur le Web, indispensable, doit donc cibler avant tout les risques les plus fréquents que sont les moqueries entre adolescents et l'humiliation publique.

Pourquoi les ados publient-ils leurs photos et leurs vidéos sur le Web ?

Selon un sondage*, un adolescent sur quatrepense qu'il aura honte de ce qu'il publie aujourd'hui sur le Web. Alors pourquoi y publient-ils leurs photos et leurs vidéos ?
Etude E-réputation : sondage de la communauté en ligne Habbo, avec l'éditeur Norton sur 61 000 adolescents de 13 à 18 ans.

La psychologue Beatrice Copper-Royerl'explique ainsi : “Les adolescents, très enclins aunarcissisme, prennent plaisir à être regardés. Beaucoup mettent en scène leur image sur Internet pour se donner l'impression qu'ils sont à l'aise.

Ce besoin d'être regardé peut devenir exhibitionsans que les adolescents s'en rendent compte. Or, l'exhibition de soi n'est pas anodine : c'est une mise à disposition de l'autre qui dégrade l'image de soi.”

Pour le psychiatre Serge Tisseron, “Internet permet aux adolescents de tester plusieurs identités, ce qui est un processus de maturation normal et formateur.” 

Il rappelle aux adolescents ces règles de prudence : “Leur image leur appartient. Personne n'a le droit de l'utiliser sans leur autorisation. Tout ce qu'ils publient sur le Web peut tomber dans ledomaine public et y rester éternellement.”

Comment aider vos ados à gérer leur “image numérique” ?

Le “droit à l'oubli numérique” n'existe pas : montrez-leur comme il est facile de récupérer la photo de quelqu'un sur Facebook et de la diffuser. Consultez aussi la page, claire et accessible, “Créez un environnement sécurisé pour vos ados” sur Facebook
Une rubrique est spécialement réservée aux adolescents !

• Posez-leur cette question : “La photo que tu mets sur le Web, tu la montrerais à tout le mondedans la rue ou dans le bus ?” Et faites-leur remarquer que la poster sur le Web, ça revient au même !
• S'ils ont un compte Facebook, montrez-leur comment protéger leur vie privée.
• Jouez ensemble au jeu Fred & le chat démoniaque et apprenez-leur à contrôler leurs images numériques.
• Téléchargez le guide netcode d'Action innocence.

 

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