Comment faire monter mon taux d’ocytocine ? C’est que, voyez-vous, j’ai l’impression que mon humeur pourrait bénéficier d’un petit coup de pouce, et, selon plusieurs études, augmenter la quantité d’ocytocine en circulation dans mon sang pourrait faire le travail… Intéressant ! En effet, l’ocytocine (ou oxytocine) est une hormone qui joue un rôle clé sur l’humeur, étant liée entre autres au sentiment d’attachement, mais aussi au bien-être en général. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe plusieurs petits trucs pour déclencher son relâchement dans le sang !
Les effets de l’ocytocine
L’ocytocine est une hormone qui joue de multiples rôles. Elle est sécrétée par l’hypothalamus, puis stockée dans l’hypophyse, qui peut la libérer dans la circulation sanguine en cas de besoin. Lors d’un accouchement, par exemple, de l’ocytocine est relâchée pour stimuler les contractions de l’utérus. La succion du bébé sur le sein de sa mère entraînera également une libération d’ocytocine, qui provoquera à son tour l’éjection du lait.
En plus de ses effets purement physiologiques, cette hormone puissante intervient aussi de façon importante dans le développement d’une relation d’attachement, d’abord entre une mère et son enfant, mais aussi entre individus en général, qu’on soit amoureux, amis, ou parents.
Exacerbant la générosité, l’empathie et la confiance, l’ocytocine rend plus facile la création de liens durables. En plus, elle a la faculté de faire baisser le taux de cortisol (une hormone associée au stress) dans l’organisme.
Un taux élevé d’ocytocine se traduit donc généralement par un sentiment de bien-être et d’apaisement. Qui dit mieux ? En tout cas moi, ça me convainc. Ne me reste plus qu’à trouver comment faire grimper ledit taux… Ça se mange, de l’ocytocine ?
Quelques façons de faire monter son taux d’ocytocine
Quand je parle de manger de l’ocytocine, je blague bien sûr. D’abord parce que l’hormone ne survivrait pas à un passage dans notre appareil digestif, mais surtout parce que ce n’est pas nécessaire ! En effet, il existe toute sorte de moyens de faire monter naturellement son taux d’ocytocine.
Interagir avec des personnes que l’on aime ou des animaux domestiques
Une des façons les plus simples d’influencer positivement son taux d’ocytocine est d’interagir de façon positive avec des gens que nous aimons. Le simple fait de vivre ces rapprochements, ces moments chaleureux, contribue au relâchement d’ocytocine dans le sang. Les animaux domestiques peuvent aussi jouer ce rôle en nous témoignant de l’affection à grand renfort de coups de museau et de ronrons, et en se roulant d’aise sous nos caresses.
Donner un câlin, ou y penser très fort
Les contacts physiques avec des proches est une manière sûre de faire monter en flèche son taux d’ocytocine. Il ne faut jamais sous-estimer la puissance des câlins : 20 secondes de ce traitement, et voilà que l’hypophyse nous envoie une bonne dose d’ocytocine !
Faute de pouvoir poser les yeux ou les mains sur un être aimé, on peut y penser très fort avec amour : il a été démontré que cette simple visualisation fait grimper la quantité d’ocytocine en circulation dans le corps.
L’amour, toujours l’amour
On sait aussi qu’une vague d’ocytocine est relâchée dans le corps au moment de l’orgasme, tant chez la femme que chez l’homme. En fait, c’est même vrai chez certaines espèces animales : on a notamment pu montrer que ce mécanisme favorise la fidélité chez les campagnols des prairies !
Écouter de la musique apaisante
Il semble que ça puisse aussi faire l’affaire ! Selon une étude américaine que j’ai consultée, les patients se remettant d’une chirurgie cardiaque et à qui on a fait écouter de la musique apaisante pendant leur convalescence ont présenté des taux d’ocytocine beaucoup plus élevés que les autres, en plus de présenter un stress beaucoup moins important. Ça n’est finalement pas tellement étonnant, considérant tous les bienfaits qu’on attribue déjà la musicothérapie.
Attirant comme médication, n’est-ce pas ? Comme l’ocytocine a une durée de vie d’environ 10 minutes dans le sang avant d’être éliminée par les reins je ne me gênerai pas pour répéter souvent ces traitements… plutôt plaisants !
http://www.ikonet.com/fr/blogue/biologie/ocytocine-pour-avoir-meilleure-mine/
Voici comment se faire obéir avec ta méthode en 6 étapes
Etape 1 :
Il faut arrêter ce que vous faites pour aller près de votre enfant. si vous avez l’habitude de crier depuis la cuisine ou d’une pièce à l’autre que c’est l’heure de venir dîner ou faire les devoirs, vous aurez constaté que c’est facile pour nos enfants de nous ignorer quand ils ne peuvent pas nous voir. Si vous ne prenez pas vous-même votre instruction suffisamment au sérieux pour arrêter ce que vous faites et aller vers l’enfant, vous ne devez pas être surpris que votre enfant ne vous prenne pas non plus au sérieux.
L’étape 1 aide l’enfant à se concentrer sur ce qu’il est sur le point d’entendre. Lorsque vous êtes près de votre enfant, il ne peut pas ignorer votre présence et il aura tendance à vous regarder plus rapidement que si vous restez loin de lui. ce n’est pas nécessaire de l’appeler par son prénom ou de lui taper sur l’épaule pour attirer son attention, votre simple présence proche de lui le fera vous regarder.
Étape 2 :
Attendez que l’enfant arrête ce qu’il fait et vous regarde. C’est ainsi que vous captez son attention. Souvent, le parent fait l’inverse. Il dit quelque chose à l’enfant en espérant avoir son attention ou il donne directement son instruction alors que l’enfant fait autre chose et n’est sans doute pas à l’écoute. Et même s’il entend, il oublie vite, car il n a pas l’habitude de le prendre au sérieux. Vous allez voir que l’attitude de votre enfant change lorsque vous êtes prêt à rester debout et à attendre qu’il vous regarde.
Au début, votre enfant peut avoir l’air déterminé à ne pas vous regarder. Il peut faire comme s’il ne réalisait pas que vous étiez là. Si c’est le cas, pendant que vous êtes debout et attendez que votre enfant vous regarde, vous pouvez vous intéresser à ce qu’il fait. Vous pouvez faire un compliment descriptif. Cela le motivera à vous regarder à son tour et à vous écouter. Par exemple, vous pouvez dire : « Tu as I’air passionné par ton livre, tu en as déjà lu la moitié ! ». Prenez quelques instants pour trouver ce que votre enfant fait de bien ou du moins de pas trop mal.
Étape 3 :
C’est enfin l’étape 3 et le moment de donner votre instruction, clairement, simplement et une seule fois. C’est seulement à cette étape que le parent dit ce que l’enfant doit faire.
Pendant les étapes 1 et 2,le parent a le loisir de considérer s’il a le temps et l’énergie pour aller jusqu’au bout et si cela vaut la peine de donner cette instruction. Si vous vous sentez pressé ou stressé, vous pouvez toujours partir, vous n’avez, à. ce stade, encore rien demandé à votre enfant. Pendant les deux premières étapes, le parent peut aussi penser à être calme et réfléchir à la formulation de I’instruction de façon positive et polie. Vous voulez des enfants polis, vous devez montrer l’exemple.
Maintenant que vous avez donné votre instruction, ne vous répétez pas. Voici ce que les parents trouvent difficile à croire : avec ces 3 étapes, votre enfant sera coopératif 90 % du temps, même les enfants les plus rebelles ou résistants. Vous n’aurez peut-être pas besoin des étapes 4,5 et 6.
Il est possible que vous pensiez que votre enfant est différent et tellement dans l’opposition que cette technique ne marchera pas avec lui. C’est le souvenir de la réaction de votre enfant face à votre ancienne façon de faire qui vous donne cette impression.
Ce que vous allez mettre en place est radicalement différent. Et pour les rares occasions où l’enfant n’a pas obéi après l’étape3, il y a encore trois autres étapes pour éliminer toute opposition.
Étape 4 :
Demandez à l’enfant de vous dire précisément, er avec ses propres mots ce qu’il doit faire. Quand l’enfant reformule ce que vous avez demandé, vous avez la preuve indiscutable qu’il a entendu et qu’il comprend exactement ce que vous lui avez demandé. L’étape 4 est une mini-discussion préparatoire.
Quand l’enfant dit ce qu’il doit faire, il crée automatiquement une image mentale de lui en train de le faire.
Cela facilite la transition vers la nouvelle activité même s’il était résistant au départ. L’étape 4 permet d’éliminer presque toute l’opposition initiale. Quand vous utilisez cette technique, l’opposition est rare.
Étape. 5 :
Restez debout et attendez que l’enfant fasse ce que vous lui avez demandé de faire. Cela paraît impossible dans une maison où il y a toujours quelque chose à faire. Considérez le temps que vous passez à rester debout et à attendre comme un investissement. Vous imaginez que vous devrez attendre des heures jusqu’a à ce que l’enfant fasse ce que vous lui demandez parce que vous vous souvenez de toutes les fois dans le passé, où votre enfant ignorait vos instructions. Par frustration, vous avez eu recours à différentes façons de faire : répéter, insister, négocier, menacer ou même crier. C’est ce qu’on appelle la gifle verbale.
Il est peut-être difficile d’accepter que ce sont ces réactions naturelles de parents qui causent beaucoup de non-coopération chez l’enfant. Quand on reste agréable, respectueux, calme, clair et déterminé, les enfants vont naturellement chercher à nous faire plaisir la plupart du temps.
Cette cinquième étape aboutit presque toujours à la coopération de l’enfant. Et pour l’enfant qui n a toujours pas coopéré, il reste la dernière étape.
Étape 6 :
Alors que vous êtes debout et que vous attendez, faites des compliments descriptifs pour chaque petit pas dans la bonne direction et utilisez l’écoute empathique sur ce que votre enfant peut ressentir suite à ce que vous lui avez demandé de faire. Plus vous ferez de compliments descriptifs, plus il sera motivé pour faire ce que vous lui avez demandé.
Voici quelques exemples de compliments descriptifs pour des petits pas dans la bonne direction :
. « Merci de ne pas rouspéter. »
. « Tir as posé ton crayon et tu ne dessines plus. »
. « Tir t’es rapproché de la porte. »
. « Tir ne te plains pas. »
L’écoute empathique montre que l’on se soucie des sentiments de l’enfant et pas seulement de son comportement. On comprend qu’il n ait pas envie d’arrêter ce qu’il fait pour passer à autre chose.
On peut dire par exemple :
. « Tu t’amuses si bien avec ta nouvelle balançoire, tu rias pas envie d’arrêter. »
. « Je sais que ce n’est pas drôle d’avoir à tout ranger alors que tu as envie de continuer à jouer. »
Si vous associez le compliment descriptif à l’écoute empathique, ce que vous dites aura d’autant plus d’impact.
Par exemple, vous pourrez dire :
.Alors que probablement tu aimerais que je te laisse seul, tu ne rouspètes pas et tu ne rn as pas dit de sortir. »
. « Je sais que tu es très agacé que ce soit déjà l’heure d’aller au lit, mais tu ne te plains pas et tu n’es pas impoli. »
Voir la 1ère partie de l’article
Texte et dossier : Anne Peymirat
Anne Peymirat est auteur et coach parental. Elle a déjà accompagné plus de 1000 parents en 7 ans. Elle intervient aussi dans de nombreuses entreprises pour soutenir leur programme en faveur des parents salariés (BNPParibas, Cetelem, EDF, Total, Kurt Salmon,…). Elle est mère de 4 enfants âgés de 15 à 3 ans.
http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/parents-et-education-partie-2-les-cles-de-la-reussite/
Que se passe-t-il dans la tête d’un sourd-muet en train de se masturber ? Voilà la curieuse question que le vénérable George Steiner pose dans son essai Les Livres que je n’ai pas écrits (2008). Cette question semble revêtir pour lui une importance capitale. « Il serait extrêmement difficile d’obtenir sur ce point des informations fiables. Je n’ai connaissance d’aucune enquête systématique. Pourtant, la question est d’une importance cruciale. » Pourquoi s’intéresser à une question aussi saugrenue ? Parce que, selon l’auteur, la réponse pourrait éclairer la nature des liens entre émotions, langage et pensée. Si la pensée est le fruit du langage, qu’advient-il pour un sourd-muet qui ne possède pas de langage ?
Ici, G. Steiner commet une double erreur. La première est de considérer qu’un sourd-muet est privé de langage. Or, chacun sait que les sourds-muets utilisent un langage de signes qui n’a rien à envier en finesse, en rigueur et en richesse au langage parlé. De plus, les sourds-muets peuvent parfaitement lire, écrire ou raconter leurs expériences comme vous et moi. Ce que fit par exemple Pierre Desloges, un artisan relieur qui publia en 1779 ses Observations d’un sourd-muet. D’autres le feront après lui (A. Peletier et Y. Delaporte, Moi, Armand, né sourd et muet, 2002).
La seconde erreur est plus fondamentale. Elle porte sur les liens entre langage et pensée. G. Steiner reprend cette idée largement répandue selon laquelle la pensée et le langage sont une seule et même chose. « On s’accorde à reconnaître que les capacités du langage à faire de la réalité un objet de classification, d’abstraction, de métaphore – si tant est qu’il existe un langage “extérieur” – constituent non seulement l’essence de l’homme mais sa séparation primordiale d’avec l’animalité (à nouveau, le cas du sourd-muet incarne ce qui est peut-être une énigme essentielle). Nous parlons donc nous pensons, nous pensons donc nous parlons (…). Le “verbe” qui était au commencement (…) fut le début de l’humanité. » (ibid.)
Les premiers arguments nous viennent de l’expérience ordinaire. La thèse selon laquelle le langage produit la pensée est communément admise en philosophie et en sciences humaines. Mais c’est une idée reçue qui n’a jamais fait l’objet d’une démonstration solide, ni même d’un véritable livre ou d’une théorie de référence. On la retrouve affirmée un peu partout comme une sorte d’évidence sur laquelle il n’y a pas lieu de se pencher tant elle semble aller de soi. On la trouve répandue chez des philosophes comme Platon, Rousseau, Hegel… Or, rien n’est moins évident. On dispose même aujourd’hui de nombreux arguments pour soutenir qu’il existe une pensée sans langage. Et que le langage n’est que la traduction – souvent imparfaite – d’idées et de représentations mentales sous-jacentes qui le précèdent. Il nous arrive souvent de chercher nos mots, de vouloir exprimer une idée sans parvenir à trouver le mot juste, l’expression exacte. D’où le besoin de reformuler ses idées, et parfois, de guerre lasse, quand on sent que l’on n’a pas pu exprimer correctement sa pensée, d’avoir recours à son joker : « Tu vois ce que je veux dire ?
L’expérience du « mot sur la langue » est encore plus probante. Vous pensez à un acteur connu, vous voyez son visage, vous connaissez le titre de ses films, mais vous ne vous souvenez plus de son nom. L’idée est là. Pas le mot. La pensée est présente, le langage fait défaut. Des exemples de pensée sans langage nous sont fournis aussi par le témoignage des aphasiques. L’aphasique est un patient atteint d’une lésion cérébrale, et qui a perdu momentanément ou durablement l’usage du langage. Il existe différentes formes d’aphasie (les plus connues sont les aphasies de Broca et de Wernicke). Ce sont des détériorations profondes qui affectent la sémantique ou la grammaire, parfois les deux. Le cas des aphasiques est donc bien plus probant que celui des sourds-muets.
Or, certains aphasiques temporaires ont réussi à raconter comment ils pensaient sans langage. Comme ce médecin qui, suite à un accident cérébral, a perdu pendant plusieurs semaines l’usage des mots. Cela ne l’empêchait pas de continuer à penser, de s’interroger sur sa maladie, de faire des diagnostics, de penser à son avenir, de chercher des solutions (D. Laplane, La Pensée d’outre-mots, 1997). Les aphasiques peuvent faire des projets, construire des hypothèses, calculer, anticiper et résoudre des problèmes techniques de toutes sortes.
Si l’on y songe, une grande partie de notre vie mentale, que l’on appelle la « pensée », passe par des images mentales, pas seulement par des mots. Quand je réfléchis à quels vêtements je vais porter aujourd’hui, quand l’architecte imagine un plan de maison, quand on joue aux échecs, quand on imagine le trajet pour se rendre chez des amis…, ce sont des images et des scènes qui défilent dans la tête plutôt que des mots et des phrases, même s’il existe un « langage privé », un monologue intérieur comme dans la lecture. De même, le souvenir du passé nous revient sous forme de scènes visuelles. Lorsque le narrateur de la Recherche de Marcel Proust trempe sa madeleine dans le thé, c’est un torrent d’images et d’émotions qui le submerge tout à coup, sous l’aspect d’images mentales, de sons, d’odeurs, d’émotions positives et négatives. Les mots ne sont là que pour tenter de communiquer cette vie intérieure, ce « flot de conscience » dont parlait William James.
De nombreuses expériences psychologiques apportent du crédit à la thèse d’une « pensée en images ». Dans les années 1970-1980 eut lieu un grand débat en psychologie sur la nature des représentations mentales. Pour certains théoriciens, élèves de Noam Chomsky, le langage utilisé dans les différents pays (anglais, chinois ou finnois) repose sur un langage interne, le « mentalais », fait de représentations symboliques – abstraites et logiques – et comparable à un programme informatique. À l’aide de nombreuses expériences, le psychologue Stephen Kosslyn, tenant d’une pensée visuelle, réussit à montrer que nombre d’expériences de pensée courante reposent sur des images mentales, composées de scènes visuelles. Le débat – « The imagery debate » – tourna nettement à l’avantage de ces derniers (M. Tye, The Imagery Debate, 1991).
La linguistique dite « cognitive » va également dans ce sens. Selon ce courant de recherche, qui a pris un grand essor depuis les années 1980, le langage ordinaire repose sur des schémas cognitifs qui précèdent les mots, les règles de grammaire et lui donnent sens. Soit la phrase « Demain, je pars à Rome » plutôt que conjuguée au futur, « je partirai à Rome ». Le futur ne dépend pas ici d’une forme grammaticale puisque l’on a utilisé le présent. La représentation du futur repose avant tout sur la possibilité de s’y projeter mentalement. L’idée précède le sens. « L’idéogenèse précède la morphogenèse », disait à sa manière Gustave Guillaume, l’un des pionniers de la linguistique cognitive. Un individu qui ne pourrait pas mentalement se projeter dans l’avenir, imaginer le futur, n’aurait pas la possibilité de comprendre les règles de grammaire. Inversement, l’absence de règle de grammaire pour exprimer le futur n’empêche pas de le penser. Les aphasiques en témoignent.
Les pensées les plus abstraites elles-mêmes ne sont pas forcément tributaires du langage. Les témoignages de nombreux mathématiciens et physiciens sur l’imagination scientifique vont dans ce sens. Einstein a rapporté qu’il pensait à l’aide d’images mentales, les mathématiciens de la géométrie pensent aussi à l’aide de représentations visuelles.
Beaucoup d’indices et d’arguments nous invitent donc à reconsidérer l’idée courante selon laquelle la pensée repose sur le langage et qu’ils sont une seule et même chose. La pensée prend des formes multiples, des idées courantes (souvenirs, anticipations, imagination) aux abstractions (mathématiques, géométrie) qui n’ont pas besoin du langage pour exister. Du coup, le langage apparaît sous un nouveau jour. Il ne serait qu’un instrument plus ou moins adéquat destiné à communiquer nos pensées. Cet outil se révèle imparfait, parce que soumis à des contrainte : celles de symboles collectifs codifiés permettant de partager des mondes mentaux communs mais ne reflétant pas forcément la singularité des pensées individuelles.
La maison de mes rêves ne pourra jamais coller exactement à la maison réelle, car celle-ci doit aussi obéir aux contraintes du monde physique. De même, le langage obéit à des règles de structuration interne qui n’épousent pas entièrement les plis de ma pensée. Le langage ne servirait donc qu’à jeter des ponts entre les univers mentaux. Mais il ne permettra jamais de les rendre totalement transparents les uns aux autres. « J’éteignis la lumière, mais en moi-même les images continuèrent de briller et de fulgurer », écrit Stefan Zweig dans La Confusion des sentiments.
Selon ce philosophe américain, il est impossible de circonscrire strictement ce que désigne un mot. Quine est, du point de vue linguistique, behavioriste au sens où la signification ne se donne pour lui qu’à travers les comportements. Dans Le Mot et la Chose, il imagine une situation de « traduction radicale » où un linguiste part sur le terrain pour traduire une langue complètement inconnue. Il n’a pas de guide, pas d’interprète. Pour élaborer son manuel de traduction, il ne peut que s’appuyer sur les émissions verbales des indigènes et les circonstances observables. Imaginons que le linguiste voit un indigène s’exclamer « gavagai », au moment où un lapin détale dans la garenne à côté d’eux. D’autres situations similaires l’amèneront à traduire « gavagai » par « lapin ». Mais qui dit que l’indigène désigne par ce terme un lapin et pas par exemple une partie non détachée de lapin ou la manifestation de la « lapinité » ? Rien dans l’observation ne lui permettra de trancher. Le traducteur projette ses propres catégories, notamment celle d’objet. Il n’y a pas de fait brut permettant de lever l’incertitude. L’observation est configurée par la langue de l’observateur : elle n’est jamais pure ou brute. Mettons qu’il y ait deux « traducteurs radicaux » qui étudient indépendamment l’un de l’autre cette langue inconnue et qui aboutissent à deux manuels différents mais interchangeables. Selon Quine, ils peuvent donner tous deux de bonnes prédictions des comportements que l’on peut attendre des indigènes, tout en étant incompatibles. Il n’y a pas de fait susceptible de les départager. Il y a pour reprendre ses termes « indétermination de la traduction ».
Extrait de C. Halpern, « Quine, repenser l’empirisme », Sciences Humaines, H.S. n° 9, mai-juin 2009.
Berkeley
« Je ne sais si d’autres personnes ont cette admirable faculté d’abstraire leurs idées ; pour moi, je trouve que j’ai la faculté d’imaginer ou de me représenter les idées des choses particulières que j’ai perçues, de les séparer et de les combiner de diverses manières. » « L’origine de cette erreur… (i.e. cette conception de l’abstraction) me paraît être le langage (…) Aucun sens précis ni défini n’est attaché à un nom général qui signifie toujours indifféremment un grand nombre d’idées particulières. » (Principes de la connaissance humaine).
Condillac
« Qu’est-ce au fond que la réalité qu’une idée générale et abstraite a dans notre esprit ? Ce n’est qu’un nom ; ou si elle est quelque autre chose, elle cesse nécessairement d’être abstraite et générale. »
« Les idées abstraites ne sont donc que des dénominations. (…) et tout l’art de raisonner se réduit à l’art de bien parler. » (Logique)
Hegel
« Nous n’avons conscience de nos pensées, nous n’avons des pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective (…) C’est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence où l’externe et l’interne sont si intimement unis. Par conséquent, vouloir penser sans les mots, c’est une tentative insensée. (…) Ainsi, le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. » (Philosophie de l’esprit)
Cassirer
Pour le philosophe allemand, l’homme se définit comme un esprit créateur de symboles. Le langage, explique Cassirer, dans La Philosophie des formes symboliques, t. I, La Langue (1923), donne accès au monde à travers des symboles. À la différence du cri de l’animal qui n’a qu’une signification unique, les symboles du langage sont porteurs de multiples significations.
« La “construction du concept” dans le langage, en grande partie, est moins l’œuvre de la comparaison et de l’association logique des contenus de perception que celle de l’imagination linguistique. (…) On vérifie encore une fois ici que le langage, en tant que forme d’ensemble de l’esprit, se trouve à la frontière entre mythos et logos. » (Philosophie des formes symboliques)
Bergson
« Enfin, pour tout dire, nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire les étiquettes collées sur elles. Cette tendance s’est encore accentuée sous l’effet du langage. Car les mots désignent des genres. Le mot qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s’insinue entre elle et nous. » (Le Rire)
Wittgenstein
« La langue déguise la pensée. Et de telle manière que l’on ne peut, d’après la forme extérieure du vêtement, découvrir la forme de la pensée qu’il habille ; car la forme extérieure du vêtement est modelée à de tout autres fins qu’à celle de faire connaître la forme du corps. » (Tractatus)
Benveniste
« Dans le langage humain, le symbole en général ne configure pas les données de l’expérience, en ce sens qu’il n’y a pas de rapport nécessaire entre la référence objective et la forme linguistique. » (Problèmes de linguistique générale)
Chomsky
« Nous parlons comme nous voyons ; nous n’apprenons pas notre langue, elle est innée, inscrite dans notre biologie. »
« Ce qui retient davantage mon intérêt, c’est de pouvoir découvrir, à travers l’étude du langage, des principes abstraits qui gouvernent sa structure et son emploi. Ces structures sont universelles selon une necéssité biologique et pas simplement par accident historique. Elles découlent des caractéristiques fondamentales de l’espèce. » (Structures syntaxiques)
http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_dossier_web=67&id_article=25273
Dans notre société en perte de repères, l’optimisme semble être une quête répandue, à en croire l’abondante littérature consacrée à ce thème. L’optimisme évoque une tournure d’esprit qui consiste à prendre les choses du bon côté, une habitude mentale qui permet d’envisager une issue favorable aux événements. Être optimiste, c’est se montrer résolument positif, enthousiaste, c’est faire confiance à la vie.
Pourtant, près de trois Français sur quatre se déclarent pessimistes . L’habitude de se lamenter est, semble-t-il, plus répandue que celle de se réjouir de la vie. Pourquoi certains sont-ils d’éternels optimistes alors que d’autres ne cessent de broyer du noir en excellant dans l’art des prédictions malheureuses ou en ressassant les rancœurs du passé ?
Humeur, tempérament ou neurones ?
Bon nombre de facteurs tels que l’humeur, le tempérament et les neurones influencent profondément nos états d’âme. L’humeur est un état émotionnel qui colore notre paysage intérieur et notre perception du monde. Changeante, instable, elle est conditionnée par une foule d’événements de nature à influer sur nos comportements et notre bien-être. Le tempérament désigne une prédisposition face aux événements de la vie. C’est lui qui donne à nos émotions et sentiments une tonalité positive ou négative. C’est cette « affectivité de base » qui, selon les psychologues, semble nous prédisposer à percevoir la vie en rose ou en noir.
Longtemps, les scientifiques ont cru que le cerveau arrivé à sa maturité se caractérisait par la stabilité de ses connexions. On sait aujourd’hui, grâce à l’imagerie cérébrale et aux progrès de la biologie moléculaire, que le cerveau modifie l’organisation de ses réseaux de neurones, en fonction des expériences vécues ;et que de nouvelles connexions peuvent se créer. Nos idées noires proviendraient non seulement d’anomalies du cerveau limbique (qui génère les émotions et les mémorise sous forme de connexions entre les neurones), mais aussi du néo-cortex, la partie du « cerveau pensant » qui traite les émotions et les sentiments.
Les effets des évènements de vie positifs sur le cerveau
De récents travaux de neuropsychologie ont en effet démontré que les événements de vie positifs ou négatifs s’inscrivaient dans le cortex préfrontal, siège du raisonnement volontaire et de l’intégration des expériences ; que son côté gauche est plus activé par la joie, et le côté droit, par la tristesse et la peur. Ce dernier aurait un rôle essentiel dans les ruminations, les pensées irrationnelles, la perte d’estime de soi. La dépression diminuerait la taille de ses neurones et le spécialiserait plutôt dans le traitement des émotions négatives. Nos hémisphères cérébraux jouent donc un rôle différent dans la survenue de sentiments liés au bonheur : des lésions de l’hémisphère cérébral droit entraînent une humeur neutre ou positive, à l’inverse, des lésions situées à gauche provoquent des pensées sombres.
Les dernières recherches en psycho immunologie effectuées par le Pr Richard Davidson, au laboratoire d’imagerie cérébrale de l’université du Wisconsin, ont révélé notamment qu’un programme d’entraînement, même court, à la méditation, avec des groupes d’étudiants, influençait favorablement le système immunitaire puisqu’il régulait le centre cérébral des émotions. Un programme de recherche a mis l’accent, toujours grâce à l’imagerie cérébrale, sur la capacité des moines tibétains à se remplir d’émotions positives. Il a notamment démontré que l’on pouvait entraîner le cerveau à la sérénité et au bien-être.
Une autre étude conduite auprès de plusieurs centaines d’étudiants américains a prouvé que ceux qui entretenaient des pensées optimistes réussissaient davantage que ceux dont l’humeur était pessimiste. Pour ces derniers, le taux d’échec était significativement plus important. Ces découvertes ont établi de manière unanime que pensées et émotions agissent sur la biologie du cerveau. Les effets bénéfiques de la pensée positive sur la santé, dans des domaines très variés comme les suites opératoires ou l’implication dans des traitements lors de maladies graves étaient déjà connus.
Nombre de personnes n’ont pas été programmées au bonheur et n’ont pas appris à y accéder, (carences dues au manque ou à l’absence de preuves d’amour durant l’enfance par exemple). Néanmoins, elles sont parvenues, grâce à leurs efforts personnels (thérapie, lectures, entraînements et travail sur soi) à développer une attitude plus positive face à la vie. Il est important de comprendre que l’on peut modifier son comportement, grâce à un patient travail de reconstruction de sa vision du monde et surtout de prendre conscience que le bonheur est un édifice qui sans cesse se construit et s’entretient.
Qui sont les optimistes ?
Les spécialistes comportementaux affirment que l’on peut changer notre attitude mentale et contempler la vie à travers un filtre rose plutôt qu’à travers des lunettes noires. Selon eux, l’optimisme est lié au sentiment de contrôle de sa propre existence. Il suffirait d’apprendre à développer cette aptitude en observant, en analysant et en modélisant la personnalité des gens optimistes. Voici quelques traits dominants des optimistes.
Les optimistes ont une bonne estime de soi. Ils vivent en bonne intelligence avec eux-mêmes, ils profitent pleinement de la vie et font confiance à leurs jugements.
Ils ont conscience de gouverner leur vie. Bien faire les choses, mener à terme ce qu’ils ont entrepris, telle est leur devise. Ils ont foi en leurs compétences, ils savent se fixer des objectifs et tout mettre en œuvre pour les atteindre.
Ils sont remplis d’espoir. Des épreuves, des soucis, notre vie en est envahie. Les optimistes apprennent à en tirer partie et utilisent toutes les circonstances de la vie même les plus défavorables comme catalyseurs d’une transformation personnelle. Leur optimisme n’exclut pas une approche réaliste car ils sont conscients de leurs erreurs mais ils évitent de les ressasser et persévèrent pour atteindre leurs objectifs. « Tant que je n’ai pas de preuve du pire, je m’efforce de ne pas l’envisager à l’avance » décrète Pierre, résolument optimiste !
Mihaly Csirkszentmihalyi, dans son ouvrage « Vivre », affirme que l’optimisme dépendrait de notre habilité à traiter et à interpréter l’information et qu’il est nécessaire d’exercer un contrôle sur le contenu de notre conscience afin de la protéger des pensées défaitistes. On a beau le savoir, on ne fait pas toujours l’effort nécessaire pour les combattre.
L’optimisme est un art
L’optimisme est un art et comme tout art, il se cultive, s’entretient et se nourrit. Chacun peut apprendre à illuminer ses journées par un peu plus d’optimisme et dire « stop » aux pensées, images ou phrases assassines qui plombent notre moral. Rien d’harmonieux ne peut être entrepris sans une dose d’optimisme. Une attitude mentale positive aide à résoudre les problèmes du quotidien. Lorsque nous déballons nos déboires et nos griefs, nous continuons à entretenir une vision amère de la vie et cela nous fige dans l’immobilisme et le découragement.
Prenez avec détermination les mesures qui s’imposent pour agir ! C’est le meilleur moyen pour couper court aux doutes qui nous assaillent. Si vous poursuivez votre but, ayez confiance, soyez sûr que vous l’atteindrez. Le doute est un véritable poison qui anéantit toute force, le doute naît de la peur et la peur déclenche exactement le contraire de ce que nous souhaitons. Attention, un minimum de doute est cependant nécessaire, pour rester réaliste. Il ne s’agit pas non plus de fuir la réalité en permanence.
Une pratique régulière de la pensée positive nous libère l’esprit.
Qu’est ce que la pensée positive ?
Le principe de la pensée positive repose sur une vision de soi constructive, une vision du monde réaliste et une vision objective de son avenir. Elle consiste à utiliser langage, pensées et façon de communiquer pour développer une attitude mentale positive. Si nous portons un regard plus positif sur les événements, même les plus difficiles, nous saurons y faire face et agir pour trouver une issue favorable.La pensée positive s’appuie sur la relaxation, la visualisation et l’affirmation.
Outre la détente mentale et corporelle qu’elle procure, la relaxation équilibre les deux hémisphères du cerveau. Ce qui signifie que ni le cerveau limbique ni le cerveau de la raison n’a d’ascendant sur l’autre.La visualisation est un mode spécifique de représentation mentale. Visualiser, c’est se représenter mentalement un événement futur, désirer un état positif qui conduit à un changement d’état intérieur C’est la technique que nous utilisons le plus souvent en sophrologie pour installer un état de bien-être. Elle consiste à créer dans son esprit une représentation précise de ce que l’on désire voir se réaliser. L’affirmation quant à elle est une déclaration positive que l’on se fait à soi-même. Elle peut être faite juste après la visualisation, à haute voix ou en silence.
Les formulations doivent être énoncées sur le mode affirmatif pour programmer l’inconscient à un langage positif. Bien sûr, il ne s’agit pas de se dire « je me vois confiant » et de rester figé dans l’immobilisme en pensant que cela fonctionnera de façon magique et instantanée ! Pensées positives et visualisation auront des effets durables à condition qu’il y ait une implication profonde, une communication entre l’esprit et le corps.Les travaux du Dr Simonton , et d’Anne Ancelin Schutzenberger reposent sur l’utilisation de la pensée et de la visualisation créatrice dans le processus de guérison. Aussi, est-elle la raison pour laquelle elle est utilisée comme procédé thérapeutique dans de nombreux troubles et maladies, dont le cancer.
C’est souvent compliqué d’abandonner d’anciens schémas
Certaines personnes n’acceptent pas la possibilité de réussir, probablement du fait de fausses croyances comme par exemple «Je ne le mérite pas ». Si vous vous surprenez à entretenir ce style de pensées, il serait bon de réfléchir à l’image que vous avez de vous-même et à ce que cette phrase vous renvoie. La personne qui visualise doit être prête à accepter le changement qui va s’opérer en elle. C’est parfois délicat, on croit vouloir changer mais c’est souvent compliqué d’abandonner d’anciens schémas. Or il y a des années de comportements, de réflexes, de sentiments à abandonner. Le passé négatif n’est pas un boulet que l’on traîne.
Redémarrer sur des bases différentes avec des ressources différentes est possible !
Si vous êtes prêt à accepter ce que la vie vous offre, il n’y aura plus de place pour ces émotions destructrices qui gaspillent votre temps et votre énergie. Votre façon positive et confiante de penser attirera des événements positifs. Votre inconscient a besoin d’informations claires, puissantes ne laissant pas de place au doute. C’est lui qui dirige vos actions en conséquence.
Quelques recettes d’optimistes
Imprégnez-vous totalement d’optimisme
Lisez des ouvrages, des textes empreints d’optimisme. Vous en trouverez une liste non exhaustive dans la bibliographie en fin d’ouvrage. Soulignez ou recopiez des phrases, apprenez-les, notez-les dans un cahier à portée de main, afin de les relire à tout moment, enregistrez des phrases positives sur un cd audio par exemple, ou notez-les sur de petits cartons (une pensée positive par carton), répétez-les à haute voix, ou encore faites comme cette personne qui inscrit quotidiennement une citation ou une affirmation positive sur une ardoise dans sa cuisine. « C’est ainsi que je programme ma journée » assure-t-elle.
Alors faites comme elle, procurez-vous un « tableau pense-bête » et décorez-le d’une ou plusieurs pensées ou citations , relisez-les régulièrement. Je demande à certains patients de noter dans un journal les événements les plus positifs qu’ils ont vécus durant la semaine et comment ils y ont contribué. Cet exercice a permis d’améliorer considérablement le quotidien de certains qui ne voyaient leur vie qu’à travers des lunettes sombres.
Rayez la plainte de votre vocabulaire
La plainte peut devenir habituelle et traduire un mode de relation au monde pour obtenir écoute, attention, aide. Elle incite à se comporter en victime et induit un état de passivité et d’inaction face aux problèmes. Un monologue intérieur nourri de plaintes laisse peu de place à l’optimisme ! Aussi, abandonnez votre statut de victime, et considérez vos difficultés comme des problèmes à résoudre et non comme une injustice. Rappelez-vous que nos épreuves nous offrent l’occasion d’une remise en question souvent bénéfique. Évitez de passer d’un excès à un autre : parler de ses problèmes et se plaindre sont deux choses différentes.
Concentrez-vous sur les solutions à apporter à votre problème plutôt que sur le problème en lui-même. S’il vous perturbe réellement, posez-vous la question : « Est-ce que dans quelques années je le considèrerai toujours avec autant d’intensité ? » En thérapie, j’ai proposé à Claire, de noter sur une feuille les idées qu’elle ressasse en permanence face à sa difficulté de communication avec son patron, de placer cette feuille dans un tiroir et de la relire trois mois plus tard. Elle a ainsi pris conscience qu’elle avait trop souvent tendance à dramatiser les événements.
Supprimez la médisance et l’esprit critique
La médisance nous fait gaspiller notre énergie, elle génère irritation et humiliation et ne nous renvoie en aucun cas une bonne image de nous. Évitez de juger : remplacez vos jugements par des questions, intéressez-vous aux autres, à leur vie. Habituez-vous à vous écouter penser positivement ou parler avec plus de bienveillance.
Pratiquez le contentement intérieur
Certains, obsédés par leur désir de possession, sont condamnés à l’insatisfaction à force de trop de convoitise. Compétitions, courses et frustrations coupent l’individu de sa spontanéité, de son optimisme et de sa confiance en lui. « Ayez la sagesse d’apprécier ce que vous possédez. Faites-en l’inventaire » écrit Alan Loy McGinnis . Voici, pour ce faire, un petit exercice à effectuer de temps en temps : retournez-vous sur votre passé quelques instants, non pour vous lamenter mais pour songer à tout ce que vous avez accompli jusqu’à ce jour. Considérez et évaluez tout ce chemin parcouru. En étiez-vous conscient ? Refaites cet exercice régulièrement pour doper votre moral.
Dossier: Michèle FREUD
Michèle FREUD est psychothérapeute, diplômée en psychologie, en psychopathologie clinique, en hypnose et en sophrologie, membre de la société française de sophrologie (S.F.S.), de la fédération française de psychothérapie et de psychanalyse (FF2P) et de l’association française de Nouvelle Hypnose (AFNH). «Réconcilier l’âme et le corps, 40 exercices faciles de sophrologie» Edition Albin Michel 2007
http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/michele-freud-apprendre-optimiste-2/
Comment obtenir qu’un adolescent ne laisse pas traîner ses affaires partout, ne passe pas des heures sur son ordinateur, prévienne quand il rentre du lycée ou ne se couche pas régulièrement à trois heures du matin, sans être en permanence sur son dos ?
« Ils sont à un âge où ils ne supportent pas qu’on leur dise quoi que ce soit », résume Sylvie, mère de deux enfants (18 et 15 ans). Ils nous font comprendre qu’on est des vieux, des nuls et qu’on n’y comprend rien. Il ne faut pas lâcher prise ».
« Leur ordonner quelque chose est improductif. Il faut employer les formes, sans être trop brutal et on n’a pas le droit d’être impatient !, observe Anne, mère de deux filles (13 et 16 ans). ‘‘Elles nous poussent à bout’’, je n’ai jamais eu à utiliser cette expression quand elles étaient enfants, alors que les ados ne nous lâchent pas, comme si elles cherchaient la sanction. Avec mon mari, ça tourne vite au clash, il peut être très blessant, ce qui ne fait qu’enkyster le problème… Moi, j’essaie de négocier. c’est très fatiguant. »
Exercer son autorité sur un adolescent n’est pas facile. « C’est le motif le plus fréquent des plaintes et des questions des parents, observe le pédopsychiatre Stéphane Clerget, auteur d’un Guide de l’ado à l’usage des parents : comment s’en faire obéir ? Qu’est-on en droit d’exiger d’eux ? Et surtout, est-on légitime, quand on pose ces limites ou ces exigences-là ? »
Des parents souvent déstabilisés
L’autorité ne va plus de soi, se partage désormais entre le père et la mère, se nourrit de négociations permanentes. Les parents ne savent plus comment poser des limites ou n’osent pas le faire. Ils se sentent encore plus démunis face à des adolescents qui font vaciller leurs certitudes. Il est néanmoins « normal » qu’ils bousculent un peu leurs parents.
« Les comportements d’opposition qu’ils avaient à 3-4 ans ressurgissent à la puberté, rappelle Stéphane Clerget. Ils remettent en question le sens des règles, des lois, et la légitimité des parents face aux demandes de liberté qu’ils expriment. Ou font preuve d’une certaine indolence, d’une résistance passive, qui correspond à ce même désir d’émancipation, à cette volonté d’être regardé autrement que comme un enfant. »
Les parents sont souvent déstabilisés face à leur enfant qui se transforme physiquement et moralement. « Il n’est pas rare qu’il leur paraisse étranger », souligne Stéphane Clerget. Il réveille à leur insu leur propre adolescence, ce qui les fragilise.
« Il ne faut pas faire comme si rien ne s’était passé ; il faut marquer le coup, lui reconnaître de nouveaux droits et de nouveaux devoirs, lui laisser plus de liberté, mais aussi lui confier plus de responsabilités (baby-sitting, courses pour toute la famille...). L’autorité, c’est d’abord autoriser, rappelle-t-il. Or les parents ont tendance à la fois à autonomiser précocement les enfants et à surprotéger leurs adolescents. On vit dans une société où ne veut plus prendre de risque. Les parents doivent faire la part entre leurs angoisses et les risques réels. »
Les laisser aussi respirer un peu
Il est nécessaire aussi de les laisser respirer un peu. « Les parents sont paradoxalement à la fois absents et trop sur leur dos le reste du temps, poursuit le pédopsychiatre. Les relations ont tendance à devenir trop fusionnelles. Ce qui peut susciter des conflits, car les ados ont besoin de se décoller de leurs parents », rappelle-t-il.
Mais trouver la bonne distance n’est pas toujours facile. Comme il n’est pas facile de trouver la juste autorité : être souple sans être laxiste, éviter les pièges de l’autoritarisme, qui repose sur la force et l’humiliation ; mais aussi ceux de la « séduction », contraire de l’« éducation », selon Daniel Marcelli. « Plus les parents confondent autorité et pouvoir, plus l’adolescent va chercher à les pousser à bout et les provoquer. L’adolescent a le génie d’imposer ses positions à ses parents, quand il est mené par le bout du nez ou au contraire trop gâté. »
La plupart des parents ont du mal à user de leur autorité sur leurs enfants, car ils ont peur de ne pas être aimés, observe Stéphane Clerget. « C’est la génération de parents la plus dépendante de l’amour de ses enfants, dit-il. Ils misent tellement sur l’affection des ados, qu’ils les mettent en position de pouvoir, par le chantage affectif par exemple. »
La « bonne » autorité est celle qui contient l’adolescent, le protège, le rassure. Cette gangue protectrice se construit tout au long de l’enfance, comme le souligne le professeur Marcelli. « Pour qu’un adolescent puisse accéder à une certaine autonomie, il est indispensable qu’il soit capable de se fixer lui-même des limites, parce qu’il a intériorisé certains interdits. Cette capacité à se donner des limites se révèle à l’adolescence, mais est le résultat de la manière dont il a été élevé enfant. Pour pouvoir contrôler ses pulsions pubertaires, il faut avoir été confronté à la frustration, mais aussi à des adultes capables de se frustrer eux-mêmes. »
Définir certaines règles de vie
Pour autant, un enfant bien éduqué ne fait pas nécessairement un adolescent facile. « L’éducation contemporaine a pour objectif de former des individus épanouis, capables de négocier, d’exprimer leurs positions, souligne-t-il. On l’a habitué à revendiquer, à discuter, il s’en sert. Un enfant bien éduqué devient donc un adolescent difficile à piloter ! »
Mais négocier en permanence demande de l’énergie et du temps. Et quand les parents rentrent fatigués le soir, ils ont tendance à baisser les bras. Daniel Marcelli conseille donc de définir certaines règles de vie pour que tout ne soit pas en permanence sujet à discussion et de les réajuster régulièrement en fonction de l’âge et des besoins de l’adolescent : l’argent de poche, les tâches à accomplir, le rythme des sorties, les heures de coucher…
Et si l’adolescent continue à provoquer ses parents, ils sont en droit de prendre des « sanctions », estime-t-il. « À condition qu’elles ne soient pas prises sous l’impulsion de la colère. Car quand on est en colère, on a envie de faire mal à l’autre. Elles doivent être par ailleurs limitées dans l’espace et le temps : supprimer une sortie ou l’utilisation de l’ordinateur pendant 48 heures par exemple. Mais priver de foot un jeune qui est passionné, c’est du sadisme ».
Stéphane Clerget insiste également sur la nécessité d’être convaincu soi-même du bien-fondé et du sens des limites qu’on impose. Et de relativiser les sources de conflits qui se cristallisent trop souvent autour du travail scolaire. « Car le désinvestissement scolaire de certains ados s’inscrit dans leur volonté de s’émanciper de leurs parents. On juge trop le bien-être des adolescents sur leurs qualités scolaires et, a contrario, quand ils sont en échec, les parents sont capables de leur dire des choses terribles ».
Certes, éduquer un adolescent est un art d’équilibriste. « C’est à la fois une question de savoir-faire, mais aussi de volonté de bien faire, nuance-t-il. Autant que les comportements, c’est l’intention qui compte. Le rigide bienveillant n’a pas le même impact que le rigide sadique ; et le laxiste réfléchi que celui qui déprime ou s’en fiche. » Et les enfants, comme les adolescents, rassure-t-il, sentent très bien quand leurs parents agissent pour leur bien.
http://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Dossiers/Enfants-et-Adolescents/13-a-18-ans/Elever-un-adolescent-entre-autorite-et-liberte-2012-01-03-753485
1. Par Mehdi El le 2025-04-10
Bon travail Merci
2. Par wassim le 2024-02-26
tres bien
3. Par fistone le 2023-07-09
Bon courage
4. Par mouna el achgar le 2023-07-09
je suis une enseignante de la langue française et cette année je vais enseigner pour la première fois ...
5. Par Salwa le 2023-03-18
Merci
6. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
7. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
8. Par El otmani le 2022-11-01
Bonjour Merci pour votre exemple je le trouve vraiment intéressant Auriez-vous un exemple pour une ...