referencement sur bing - référencement de site web gratuit -
Créer un site internet

Sciences et téchnologies

Pourquoi notre cerveau ressemble-t-il à une grosse noix ?

 

Dans une récente étude parue dans la revue Nature Physics et présentée sur le site de Harvard, les secrets de la formation des plis et replis du cerveau - ou circonvolutions cérébrales - nous sont révélés. Les chercheurs se sont penchés sur la manière dont notre cerveau prend cette forme si particulière. Comment se créent les multiples plis du cerveau humain ? Explication génétique ou mécanique ?

Les creux et les crêtes spécifiques du cerveau humain ne sont présents que chez une poignée d’espèces animales, comme les primates, les dauphins, les éléphants et les porcs. Le volume de notre crâne varie en moyenne de 1100 à 1700 cm3. Or si on défroissait notre cerveau, il s’étendrait sur une surface de 1 à 2 m2. La gyrification (le degré de plissement) est une caractéristique cérébrale importante, puisqu’elle permet ainsi de faire tenir un grand cortex dans un espace réduit.

Plusieurs hypothèses ont été émises jusqu’à présent pour expliquer l’apparition des plis et replis sur le cerveau. Les chercheurs de la John A. Paulson Ecole Harvard de génie et sciences appliquées, avec la collaboration de scientifiques finlandais et français, ont réussi à montrer que le pliage du cerveau résultait d’une compression mécanique de l’organe dans le crâne. Une compression utile dans la mesure où les plis permettent un rapprochement des neurones, favorisant des connexions plus courtes et plus rapides.

Pour valider leur hypothèse, l’équipe de recherche a collaboré avec des neuroanatomistes et des radiologues en France pour construire un modèle en 3D d’un cerveau de fœtus humain, à partir d’images IRM. Les observations ont montré que le cerveau du fœtus humain est lisse pendant les vingt premières semaines ; c’est à partir de la vingtième semaine de gestation du fœtus que le pliage commence. Elle se poursuit jusqu’à ce que l’enfant soit âgé d’environ 18 mois. Les scientifiques ont alors cherché à reproduire la croissance corticale pour comprendre ce phénomène. Ils ont appliqué sur la surface de leur modèle 3D une couche de gel en élastomère, puis ils l’ont immergé dans un solvant. En quelques minutes, les chercheurs observent que la couche de gel gonfle, ce qui crée des forces de compression mécaniques et provoque la formation de plis similaires en taille et en forme à ceux de vrais cerveaux.

Les auteurs de l’étude ont également construit des simulations numériques du cerveau modélisé comme un tissu doux et ont montré, à travers un parcours de développement réaliste, que là encore les circonvolutions apparaissaient. La géométrie du cerveau sert donc à orienter les plis dans certaines directions.

Cette découverte peut permettre de mieux comprendre la formation de certaines pathologies et avoir des répercussions sur les diagnostics et les traitements d’un certain nombre de troubles neurologiques. En effet, selon J.Y. Chung, co-auteur de l’étude : « Le cerveau n’est pas exactement le même d’un humain à l’autre, mais nous devrions tous avoir les mêmes grands plis afin d’être en bonne santé. Notre recherche montre que si une partie du cerveau ne se développe pas correctement, ou si la géométrie globale est perturbée, nous n’avons peut-être pas les grands plis au bon endroit, ce qui peut provoquer un dysfonctionnement dans le cerveau. »

 

Source : Tuomas Tallinen, Jun Young Chung, François Rousseau, Nadine Girard, Julien Lefèvre et Lakshminarayanan Mahadevan. On the growth and form of cortical convolutions. Nature physics, février 2016.

 

http://www.happyneuron.fr/actualite-scientifique/pourquoi-notre-cerveau-ressemble-t-il-a-une-grosse-noix

 

 

Technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement des langues étrangères (TICE)

 

 L’enseignement multiforme et l’école virtuelle

L’enseignement multiforme et l’école virtuelle sont la nouvelle forme de l’enseignement, qui exploitent la technologie de l’information et de la communication comme un moyen de transmission du savoir. Ils s’appuient sur le concept de tissu social virtuel, un réseau de communication global liant des millions d’ordinateurs, d’instances et des individus dans la même structure de communication.

Il s’agit d’une métaphore du réseau, du tissu du savoir. Cette métaphore est plus profonde que les liens entre des ordinateurs, elle s’appuie sur le concept d’un environnement de réseaux d’apprentissage et sur le concept du savoir délocalisé dans chaque nœud de réseau. Il y a la notion de connaissance qui est homologue de la notion de savoir dans la théorie constructiviste de l’apprentissage. Ce réseau de savoir est une forme de tissu flexible, sans début ni fin, où chaque apprenant peut commencer son propre réseau en avançant progressivement dans son chemin.

Pourtant, la richesse de ce réseau du savoir n’est pas seulement dans ses nœuds innombrables de l’information et du savoir, mais surtout dans le contenu que les utilisateurs du réseau peuvent offrir les uns aux autres. Un individu étant souvent l’utilisateur de plusieurs réseaux sociaux, il peut enrichir le tissu social virtuel et rajouter des valeurs importantes dans cet ensemble. Cela valorise l’importance des activités scolaires de correspondances des utilisateurs du réseau avec le monde extérieur. Un des bons exemples, mise en pratique, est Simulab, qui est présenté dans la partie 7.4.

Cette métaphore est en opposition avec celle du savoir comme arbre, avec un tronc épais et long, et des branches qui ont plusieurs ramifications. Le fait d’acquérir la connaissance est perçue de la même façon que le fait de grimper cet arbre. Le début est le même pour tous. Ensuite la spécialisation est comme une branche se développant à sa direction. Cette métaphore de savoir comme arbre correspond à l’enseignent traditionnel.

La critique contre le système éducatif, peut-être depuis toujours, a été liée au fait qu’il ne correspond pas à la réalité de la société. D’où l’émergence de l’enseignement multiforme et de l’école virtuelle. Par le biais de tissu virtuel social, un réseau culturel et global, le système scolaire peut commencer à mieux répondre à cette critique.

Dans ce mémoire, en parlant de l’enseignement multiforme, la notion d’école virtuelle est incluse dans le concept. En fait l’école virtuelle est une forme plus évolué et plus abstraite de l’enseignement multiforme. Selon Tella, l’école virtuelle peut être considérée comme une forme d’évolution au-delà des établissements scolaires traditionnels. L’école virtuelle s’appuie sur le concept d’un environnement de réseaux d’apprentissage et sur les nombreuses possibilités des TIC. C’est un système éducatif basé sur les TIC. La différence la plus notable entre les méthodes traditionnelles de travail et ces nouvelles méthodes est l’usage fondamental de la technologie de l’information et de la communication en communication humaine.

Selon Tella, l’école virtuelle est une évolution logique de l’usage des ordinateurs dans l’enseignement. Elle permet une indépendance du temps, du lieu physique et une neutralité historique. Mais elle n’exige pas forcément une distance géographique ou temporelle. L’école virtuelle est centrée sur l’apprenant, mettant poids à son initiative dans le processus d’apprentissage.

Le phénomène de l’école virtuelle expliqué ci-dessous montre les côtés intéressants dans le développement rapide que l’enseignement dans les établissements scolaires et dans les campus des universités traditionnels est en train de prendre. Cela est également visible dans les changements qui bouleversent le domaine de l’enseignement à distance, qui s’approchent et évoluent dans la direction de l’école virtuelle prenant les formes de la technologie comme contexte. Dans ces domaines les technologies de l’information et de la communication et le tissu virtuel social créé par l’usage d’Internet peuvent être appliquées comme :

 

    • un instrument de travail pour les enseignants et les apprenants
    • un outil de l’enseignement et de l’apprentissage
    • un média de communication personnelle, multiforme et internationale

 

 

2.3 La nouvelle approche de l’apprentissage

 

La théorie constructiviste considère l'apprenant comme un individu qui construit ses propres connaissances à partir des expériences précédentes. Donc, tout ce que l'apprenant possède préalablement comme connaissance détermine comment il va désormais apprendre. C’est aussi la base pour appréhender comment il comprendra ce qu'il est en train d'apprendre et comment il l’intégrera dans ses connaissances à une nouvelle façon sensée.

" Constructivist theory (…) beliefs that learning is enhanced by ability to use content and context experiences to link and structure prior knowledge and new information in meaningful ways [NEWMAN, 1989]. Effective learning, therefore, needs to occur in social and active settings that have some authenticity as setting of learning and as gauged by later potential applications [SALOMON, 1995]. "

Le milieu dans lequel l’apprenant se situe a un effet très  important dans le processus de l’apprentissage, parce que l’apprentissage se produit en interaction avec le milieu, et aussi avec les pairs. Avec l’arrivée du constructivisme, le concept d’apprentissage horizontal, qui est constitué par les interactions et relations entre les apprenants, a été pris en compte de façon systématique comme une composante culturelle et relationnelle de l’apprentissage.

Utilisant les technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement et l’apprentissage, il ne s’agit jamais uniquement des instruments. L’environnement physique et la présence des pairs influencent énormément le développement du processus d’apprentissage. J. Bruner, fondateur de la psychologie culturelle qui a beaucoup influencé les modèles de la médiation, fonde sa théorie d’apprentissage sur les dimensions sociales et émotives de l’apprentissage. A la suite des ses travaux le concept a évolué : l’essentiel de l’apprentissage réside dans les interactions qui se nouent au sein de la classe. La fonction de l’environnement est de placer l’apprenant en situation de confronter ses conceptions à celles des autres et de les transformer. L’avantage est que l’apprenant adopte un nouveau rôle, et ne prend plus celui de conventionnel.

L.S Vigotsky, un des fondateurs du constructivisme, a élaboré la théorie du niveau proximal de développement qui souligne la position d’un expert, d’un guide, dans les situations d’apprentissage. Selon cette théorie une tâche dans une situation d’apprentissage doit être ajustée légèrement au-dessous du niveau de l’apprenant pour qu’il puisse cibler ses objectifs, mais en même temps, constater ses possibilités de réussite. Si le devoir est trop facile ou trop difficile à poursuivre, il n’est plus motivant pour l’apprenant.

 

" La zone proximale de développement est donnée par l’écart entre d’une part le niveau de développement atteint par un individu donné agissant seul dans la réalisation d’une tâche et, d’autre part, le niveau de développement qu’il atteint lorsqu’il est guidé par un autre individu expert dans la réalisation de cette tâche. La collaboration est le guidage réalisé par l’expert. " [PORTINE, 1998]

 

Le rôle du guide est être un tuteur plus expérimenté. Grâce aux technologies d’aujourd’hui, ce rôle peut aussi être joué par un ordinateur, un tuteur intelligent, utilisant les applications de l’intelligent artificielle, qui adaptent au niveau de l’apprenant lui guidant à accomplir sa tâche pédagogique. Mais, bien entendu, que cette interaction avec une machine ne peut pas remplacer l’interaction humaine entre deux individus, même si dans certaines cas la collaboration avec une machine peut être plus favorisant pour l’apprenant.

Selon la théorie constructiviste, le rôle de l'enseignant se transforme. Il n'est plus considéré comme l’unique source de connaissance et comme l'autorité absolue du savoir dans la classe. Son rôle est plutôt un rôle d’accompagnateur qui observe, aide et soutient l'apprenant qui cherche de l’information que même l’enseignant ne connaît pas.

 

" La vision constructiviste de l’apprentissage, selon laquelle l’apprenant construit ses connaissances en interagissant avec un milieu (au sens didactique du terme), ou un environnement, donne à l’apprenant et à son apprentissage le premier rôle, aux dépens de la vision "transfert de connaissances" de l’enseignant à l’enseigné. Cette appellation permet ainsi d’évoquer un "environnement d’apprentissage" …" [BARON, 1994

 

Cet " environnement d’apprentissage " considère le processus de l'apprentissage comme plus important que l'acte d'enseignement lui-même. L’enseignant tend à être un guide de la construction du savoir de l’apprenant ; celui qui soutient la progression de l’auto-orientation et l’auto-apprentissage. L’auto-apprentissage - qui définit à la fois le sens et le désir de l’exploration et de la découverte par soi-même - est déterminant dans la procédure d’autonomisation de l’apprenant.

La réflexion sur soi-même ainsi que l’observation de son propre apprentissage sont importantes, car elles sont le fondement d’une auto-évaluation. Dans cette nouvelle approche, l’évaluation individualisée est faite en fonction des objectifs définis pour chaque tâche d’apprentissage. C’est à l’enseignant et à l’apprenant d’évaluer ensemble les progrès du processus dans le cadre des objectifs fixés. La différence entre cette optique et l’approche habituelle est énorme. Au lieu d’une évaluation effectuée sur la base d’objectifs communs pour tous les apprenants de la classe, l’apprentissage est évalué selon des critères individualisés.

La pierre angulaire du constructivisme est la définition d’objectifs clairs, c’est-à-dire bien définir la tâche d’apprentissage. L’apprenant doit d’abord savoir ce qu’il a besoin ou envie d’apprendre et ensuite seulement, il se donne les moyens d’atteindre cet objectif, et finalement de le réaliser. Cela semble une lapalissade, mais trop souvent, ce fait est négligé par les enseignants.

Si l’enseignement dans la classe est établi suivant un programme général applicable pour tous les élèves, la progression s’effectue en fonction du niveau moyen des élèves, ce qui induit une assimilation moyenne de connaissance pour chacun. Dans cette situation ce sont les élèves moyens qui en tirent le meilleur profit. Les médiocres et les talentueux ne sont pas pris en compte selon leurs besoins spécifiques. Par manque de temps, l’enseignant ne peut partager son attention entre tous les élèves. L’inconvénient qui en résulte est la négligence du niveau individuel des élèves et de leurs besoins personnels.

Selon l’approche nouvelle de l’apprentissage, les objectifs de l’enseignement et des cours enseignés doivent être élaborés personnellement pour chaque élève. Définir les objectifs individualisés de l’apprentissage est une tâche importante qui doit être faite conjointement par l’enseignant et l’apprenant. A l’aide de son enseignant, l’apprenant saura comment définir, développer et faire évoluer ses objectifs et les modalités appliquées à ses besoins. La difficulté de l’enseignement consiste aussi à harmoniser l’individualisation de l’apprenant au sein des activités de groupe et des activités individuelles.

L’enseignement déterminé en fonction des objectifs, des dispositions et du niveau individuel de l’apprenant, dont il recevait l’information, rend possible la personnalisation des leçons, et l’adaptation individualisée des modalités d’application du programme général de l’enseignement. Les élèves ne sont plus obligés de suivre la même leçon en même temps et en même lieu. Des possibilités techniques d’aujourd’hui mises à la disposition des enseignants, comme l’usage des ordinateurs, des réseaux locaux et d’Internet, aident l’organisation didactique aux manières différantes. L’enseignant doit formuler les cours et poser les problèmes de façon innovante et individualisé pour chacun des apprenants.

Selon le constructivisme, un apprentissage approfondi ne peut pas se produire sans une bonne motivation de la part de l’apprenant. Dans cette optique, apprendre quelque chose par cœur n’est pas l’objectif principal, même si cela demeure parfois indispensable, comme dans l’apprentissage des langues étrangères. L’usage d’Internet peut conduire à augmenter la motivation, extrêmement importante dans l’acquisition des langues étrangères, car la lisibilité des sites explorés est fonction de la compréhension de la langue. Plus le sujet et le contenu sont priori intéressants, moins la langue demeure une barrière insurmontable.

La motivation implicite évoque par la résolution des problèmes, ainsi que la curiosité naturelle doivent être utilisées à des fins éducatives. L’usage fréquent de cycle de l’apprentissage, qui contient la découverte du sujet, l’introduction du concept, et l’application du concept à quelque chose de nouveau, peut aider développer l’enseignement.

2.3.1 Apprendre à apprendre

Selon la nouvelle approche de l’apprentissage, le concept le plus important est celui de compétence d’apprendre à apprendre. C’est la compétence de mise en œuvre adéquate de savoir-faire à haut niveau d’efficacité dans une situation donnée. Il s’agit des activités métacognitives réflexives, qui sont cruciales pour auto-piloter, c’est-à-dire pour adapter les savoir-faire de base de façon optimale aux circonstances complexes.

Dans le processus d'assimilation des connaissances, il est essentiel que l'apprenant soit conscient de cet aspect essentiel dans ce qu’on attend de lui. Ce n’est qu’une fois cette capacité établie, qu’il est possible de parler de transfert du processus d'apprentissage. L'apprenant est alors capable d'utiliser la connaissance issue de son apprentissage dans des situations nouvelles ; il se trouve du même coup légitimé pour se lancer de nouveaux défis sachant qu'il peut les atteindre concrètement.

La recherche de l’information, sa manipulation et sa reconstruction sont à la base d’une façon d’apprendre et de travailler qui s’est considérablement transformée avec l’arrivée des technologies de l’information et de la communication, notamment les hyperliens. La compétence d'apprendre à apprendre est exigée dans la vie quotidienne. Il est important de maîtriser des stratégies d’apprentissage, qui sont plus en plus demandées dans le domaine des nouvelles technologies.

Par l’utilisation active du Web à des fins pédagogiques, un utilisateur est en mesure de faire un auto-apprentissage qui lui ouvre toutes les possibilités de l’usage d’Internet. Le point essentiels est que pour chercher de l'information sur Internet, il est indispensable de savoir comment faire, quoi chercher et où chercher. Chaque apprenant peut constituer et reconstituer son information en fonction de ses besoins, afin de la mémoriser de la façon plus efficace possible. En travaillant de façon constructive, l’apprenant

    • classifie
    • analyse
    • prévoit
    • crée du savoir personellemt sensé

Ces quatre fonctions de construction du savoir ainsi développent les capacités métacognitives de l’apprenant. Se lancer à l’aventure, en disposant seulement de faibles capacités pour la maîtrise des procédures informatiques devient vite frustrant pour l’utilisateur. Le monde informatique est trop vaste, et le flou général devient vite un défaut qui freine l’apprentissage. Dans ces conditions se démotiver peut rapidement devenir un obstacle insurmontable pour l’apprenant.

Dans l’acquisition des connaissances, la nouvelle approche s’appuie sur la résolution de problèmes. L’innovation dans le processus de l’apprentissage est un point essentiel, souvent exploité dans les programmes de l’enseignement utilisant les technologies nouvelles. Le processus de l’apprentissage innovant commence par évoquer la motivation de l’apprenant en donnant les objectifs de l’apprentissage, c’est-à-dire en formulant le problème de l’apprenant de telle sorte qu’il suscite en lui son envie naturelle de le résoudre, et qu’il le motive.

Pour résoudre les problèmes posés, les apprenants ont besoin de méthodes et de moyens qui doivent leurs être enseignés de façon à apprendre à apprendre les méthodes

" Pour les systèmes d’éducation et de formation, l’enjeu est de développer la capacité des individus à résoudre des problèmes, ce qui est une capacité très différente de celle que l'on manifeste en appliquant des algorithmes ou toute autre forme de pensée préconstruite. La capacité à résoudre des problèmes est aujourd'hui la capacité déterminante d’un individu pour s'adapter au monde mouvant actuel, de même qu’elle est essentielle pour favoriser son développement au sein des entreprises. Elle favorise son apprentissage de l’organisation, l'enrichit de nouvelles compétences et permet la constitution d'une base spécifique de connaissances qui devient un facteur décisif de compétitivité et de renouvellement. " [ACCOMPLIR L'EUROPE...]

2.3.2 Bilan

L’objectif du constructivisme est de promouvoir le besoin d’expérimentation et de développer une autre organisation des classes, un autre type de cours que les cours standardisés. Les nouvelles technologies aident l’enseignant considérablement dans l’organisation d’une nouvelle forme du programme de travail. Le travail d’un élève sur une tâche pédagogiquement bien défini, sur un sujet choisi par lui-même à niveau parfaitement adapté à ses dispositions devient intéressant, et même fascinant. Cette organisation du travail lui permet d’avancer à son propre rythme.

Les notions importantes sont :

    • apprendre à apprendre
    • la tâche d’apprentissage
    • la résolution de problèmes
    • les composants culturels et relationnelles dans l’apprentissage
    • le rôle d’enseignant qui change

    • 2.4 Les types d’apprenants

Dans une situation d’apprentissage chaque apprenant a des besoins et des fonctions spécialisées et individualisées ; il participe au groupe en tant qu’individualité ayant des caractéristiques personnelles et son propre projet d’apprentissage. La difficulté dans une situation d’enseignement est de créer les conditions pour que chaque apprenant puisse tirer le maximum de ses modes cognitifs.

L’organisation d’une leçon peut être simplifiée par la prise en compte des différents types d’apprenants. La classification peut être faite en fonction des capacités dominantes de l’apprenant. En gros il y a le type auditif et le type visuel. Ce qui convient au type auditif ne conviendra pas forcément aux apprenants de type visuel. Dans une situation d’apprentissage où les exercices utilisant les TICE sont basés sur le texte, les apprenants visuels en profitent, et il faudra penser à multiplier les messages auditifs pour satisfaire les auditifs. Egalement l’exercice basé sur le texte peut être utile pour les apprenants qui ne sont pas très spontanés et prêts à communiquer face-à-face au professeur ou aux autres apprenants. Pourtant pour les auditifs cela peut poser les problèmes, car pour eux une situation favorable stimule plutôt le sens auditif. Pour ces apprenants par exemple les vidéoconférences et les situations d’interaction avec les dessins, les images et le son conviennent mieux. La construction d’une représentation basée sur les tâches pour une grande diversité d’apprenants devra contenir une grande diversité de matériaux pour les différents types.

Il y également une façon plus fine de classer les apprenants. Pour T. Toma, il y a quatre grandes catégories :

    • les conceptuels
    • les kinésiques
    • les analytiques/systématique
    • les synthétiques

" Le conceptuel intériorisera et modélisera beaucoup plus que le kinésique qui aura besoin de faire pour "réaliser", le systématique procédera méthodiquement étape par étape, alors que le synthétique, après un parcours analytique très rapide, ira directement à l’essentiel, et s’en contentera. La difficulté consiste alors à mettre en œuvre des activités méta-cognitives correspondant à ces différents types, tout en sachant que chaque apprenant appartient dans des proportions variables à chacun des quatre types. C’est à ce point qu’il faut, en plus des modes cognitifs, prendre en compte les attitudes cognitives des apprenants, qui sont, elles, liées à leur personnalité. Certains ont peur "d’imaginer ou de déduire par eux-mêmes". Le didacticiel devra donc les rassurer en leur montrant souvent qu’ils ne se sont pas trompés. Certains au contraire sont du type "sûr de soi". Il ne faudra pas hésiter à parsemer leur parcours didactique d’interrogations au cas où ils ne se poseraient pas eux-mêmes les questions nécessaires sur leur degré de compréhension. D’autres sont plutôt du type "passif", et ont l’habitude de tout recevoir du "maître" sans faire d’effort pour trouver par eux-mêmes. Les activités de déduction des processus heuristiques seront alors susceptibles de les "réactiver". " [TOMA, 1996, p.164-166]

2.5 Acteurs en situation d’apprentissage

La compréhension des situations de l’apprentissage et de l’enseignement a été élargie et approfondie grâce à la recherche récente. Les résultats fournissent des apports importants au développement de l’enseignement multiforme utilisant la technologie de l’information et de la communication. Il y a quatre notions importantes dans la situation d’apprentissage qui ont été classifié. Ces notions sont :

 

    • la distance transactionnelle
    • l’interaction
    • le contrôle de l’apprenant
    • le contexte social.

1. La distance transactionnelle existe dans toutes les situations de l’enseignement ; c’est la quantité de dialogue et la structure du cursus entre l’enseignant et l’apprenant. C’est-à-dire qu’il y a plus de distance transactionnelle quand le cursus est fermement structuré et que le dialogue entre l’enseignant et l’apprenant est réduit. C’est particulièrement le cas dans l’enseignement traditionnel. Saba et Shearer [1994] ont constaté que la distance transactionnelle diminue quand le dialogue augmente. Donc, ce n’est pas l’emplacement physique qui détermine l’effet de l’enseignement, mais c’est la quantité de distance transactionnelle entre l’enseignant et l’apprenant. Il est constaté que l’usage des médias multiformes peut permettre une variété plus vaste de transaction pour améliorer le dialogue et diminuer la distance transactionnelle.

2. L’interaction dans les situations de l’enseignement existe en trois formes ; entre enseignant - apprenant, entre apprenant - contenu et entre les apprenants. L’interaction enseignant - apprenant a pour composant le modèle d’information qui existe en retour entre les deux. L’interaction apprenant – contenu correspond à la méthode d’obtention des informations intellectuelles concernant les matériaux éducatifs. Le dernier type, l’interaction entre les apprenants, concerne l’échange d’information entre les apprenants, le dialogue qui se produit soit sous forme structurée soit sous forme non structurée. C’est-à-dire l’apprentissage horizontal parmi les apprenants.

Ces concepts sont importants pour l’efficacité dans tous les types d’enseignement, mais spécialement pour l’enseignement utilisant les technologies de l’information et de la communication, il existe un quatrième type, qui est l’interaction apprenant – interface [HILLMAN 1994]. Ce constat détermine une composante critique qui se dégage l’interaction entre l’apprenant et la technologie qui transmet l’information. Le concept inclus la compréhension de l’utilisation de l’informatique et de l’usage d’une interface. L’apprenant qui ne dispose pas de la compétence nécessaire en informatique dépense énormément de temps et d’effort à apprendre à manipuler l’interface, et cela aux dépens de l’apprentissage du contenu. C’est un point essentiel qui doit être pris en compte dans la conception des matériaux pédagogiques pour l’enseignement à distance qui utilise les technologies de l’information et de la communication.

3. Le contrôle de l’apprenant est liée à l’indépendance de l’apprenant. Le lieu du contrôle du processus de l’apprentissage peut être fortement interne ou externe. Le concept du contrôle du processus de l’apprentissage est défini par l’indépendance (possibilité de choix) et par la compétence (des habilités et des capacités) de l’apprenant ainsi que par le soutien (humain et matériel) obtenu. Utilisant les technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement, et surtout dans la formation à distance, les apprenants du contrôle externe prennent le risque d’abandonner leurs études. Les apprenants avec un contrôle plutôt interne persistent d’avantage dans leurs études. Pour une conception réussie des matériaux pédagogiques utilisant des TIC, ces deux aspects opposés doivent être sérieusement pris en compte.

4. Le contexte social de l’apprentissage quand les technologies de l’information et de la communication sont utilisées, est un domaine assez nouveau pour la recherche. Ce contexte social est important en notion de tissu social virtuel. Des étudies sont menées sur quelle façon le contexte social et la présence des nouvelles technologies influencent la motivation et le comportement de l’apprenant dans le processus de l’apprentissage et de l’enseignement. Il s’agit d’apports capitaux, puisque l’ambiance en utilisant les TICE est très différente des situations traditionnelles de l’enseignement, qui s’appuient surtout sur une présence physique de l’apprenant dans un cours.

Ce nouveau contexte créé par la technologie présente des effets sur l’ambiance sociale entre les apprenants. On est tenté de constater que l’éducation intégrant les ordinateurs dans l’enseignement diminue le mode de comportement discriminant par rapport à l’égalité sociale parmi les apprenants. Ceci par le biais de l’anonymat du sexe, de la race et de l’apparence physique. Pourtant les apprenants qui rencontrent des difficultés pour s’exprimer par l’écriture ne sont pas favorisés par ce média, qui est encore trop souvent basé sur le format texte.

La notion de la présence sociale contient l’évaluation du degré de l’apprenant quant à son sentiment d’être socialement présent dans une situation d’apprentissage via les technologies de l’information et de la communication. La présence sociale est inhérente au média de communication ; par le biais de tissu social virtuel l’apprenant rencontre une quantité variable de présence sociale. Cela peut s’appeler également la téléprésence. Les facteurs sociaux dans une situation d’enseignement utilisant le réseau sont l’information et l’encouragement en retour, le caractère immédiat des réactions et l’intimité

2.6 Bilan

Des changements profonds qui transforment la société et le système éducatif d’aujourd’hui ont provoqué l’émergence de l’école virtuelle en sa dimension organisationnelle et la théorie constructiviste à son savoir humaine sur l’apprenant. Elles sont les réponses aux échecs confrontés par le vieux système. La théorie constructiviste, le développement de l’école virtuelle, les études sur les types d’apprenants et sur la situation d’apprentissage sont des domaines importants de la recherche éducative. Pour éteindre les plusieurs défis de la société à venir, ces pistes de recherche ont beaucoup consacré à la conception pédagogique et à la structure didactique des nouvelles manières d’enseigner et d’apprendre utilisant les technologies de l’information et de la communication.

Alors que le système éducatif est en pleines mutations il est nécessaire de prendre conscient des nouveaux courants d’enseignement et d’apprentissage. Les experts de la science de l’éducation et de la didactique ont une position stratégique dans la conception et la réalisation des systèmes, des modèles et des réseaux éducatifs et pédagogiques de demain. Leur savoir sur la nouvelle théorie d’apprentissage est prépondérante dans la mise en œuvre des nouvelles formes d’apprentissage et d’enseignement dans l’environnement numerique.

Le développement de l’usage des ordinateurs et de la technologie dans l’enseignement a progressé en parallèle avec les sciences humaines, spécialement avec celles de la théorie d’apprentissage. Dans les années 60 il y a eu la psychologie comportementale avec l’idée de l’efficacité basée sur rétroaction, qui a influencé la naissance de l’enseignement programmé et l’enseignement assisté par ordinateur (EAO). Ensuite la psychologie cognitive a beaucoup apporté à l’enseignement intelligent assisté par ordinateur (EIAO). Les connaissances accumulent sur la compréhension du processus d’apprentissage, et le développement de l’intelligence artificielle donne la possibilité de créer des agences pédagogiques virtuelles et des applications adaptables sur le niveau de l’apprenant.

Actuellement, la création d’un tissu social virtuel va déparie avec la notion du réseau de communication. C’est par le développement de Hyper Text Transfer Protocol (HTTP), qui a établi son domaine dès les années 80, et par le développement des browsers, des applets Java et de Java Script, que le World Wide Web, partie spécifique d’Internet, a pu prendre les dimensions actuelles.

L'usage des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) est en train d’établir définitivement le bien-fondé de la théorie constructiviste - introduite pour la première fois dans les années soixante. Le développement des nouvelles technologies pour l’enseignement s’est accompagné de l'entrée des ordinateurs dans les établissements scolaires et universitaires. Même si aujourd'hui nous ne pouvons pas affirmer qu’un ordinateur individuel est à la disposition de chaque élève, il est constaté qu'en général, chaque école dispose au minimum d’un ordinateur connecté à Internet.

Les perspectives de la pédagogie utilisant les TICE sont axées :

    • sur l’utilisation des ordinateurs et des connexions Internet
    • sur la compétence des professeurs
    • sur le contenu et la qualité des logiciels, des programmes et des sites Web

Les notions de l’école virtuelle et de l’enseignement multiforme sont pertinentes dans l’évolution du système éducatif. Elles mettent en valeur l’importance du tissu social virtuel, c’est-à-dire l’usage fondamental des technologies de l’information et de la communication. Ce tissu social virtuel se fonde sur la communication et sur la co llaboration entre les diverses organisations. Ces organisations sont les acteurs clés de la société ; ces sont les pouvoirs publics, les bailleurs de fonds en matière d’éducation, le secteur privé et les propriétaires et les exploitants de réseaux de communication.

L’école virtuelle et l’enseignement multiforme se concentrent sur l’apprenant actif. Leur approche considère l’apprentissage une activité dynamique, complexe et intentionnelle avec des composants biologiques, psychologiques et sociaux, l’approche théorique se fonde sur les " nouveaux " courants (dont certaines datent déjà du début du siècle) de l’éducation et de la pédagogie. Ceci peut être regroupe au sein la théorie constructiviste.

Cette approche valorise le parcours individualisé de l’apprentissage, donc la connaissance de l’apprenant et de ses besoins personnels. La classification des types d’apprenant facilite l’enseignant dans cette tâche, même s’il faut se rendre compte que la classification des individus est toujours grossière, car chaque apprenant est différent. En gros, il est possible de parles des types auditifs et visuels, et les types conceptuels, kinésiques, analytiques et synthétiques. Chaque apprenant se comporte différemment dans les situations d’apprentissage telles que la distance transactionnelle, l’interaction, le contrôle de l’apprenant, le contexte et la présence sociale.

3. Le concept d’apprentissage des langues

Dans cette partie seront présentés le nouveau concept d’apprentissage des langues étrangères et la technologie de l’information et de la communication dans l’enseignement (TICE) des langues étrangères. Il y a un effort pour analyser et classifier les ressources pédagogiques sur Internet. Egalement une classification des types d’apprentissage est présentée.

Cette étude porte essentiellement sur les pays de l'Union Européenne, bien que quelques exemples viennent des Etats-Unis et du Canada. L'usage d'Internet étant un phénomène assez nouveau dans le milieu éducatif – à partir des années quatre-vingt-dix - les expériences s’accumulent dans les pays qui utilisent beaucoup Internet. Depuis quelques temps dans ces pays, l’usage d’Internet a été normalisé dans le cadre scolaire. Ce fait permet naturellement le développement de son usage dans l’apprentissage des langues étrangères.

L'anglais étant utilisé sur les sites Internet dans plus de 80% des cas, une bonne maîtrise de cette langue est un avantage pour explorer le réseau. C’est une des raisons pour laquelle l’apprentissage de l’anglais a été choisi comme exemple dans cette étude. L'autre langue choisie pour illustrer ce mémoire est le français, aussi bien pour des raisons culturelles que pour illustrer le dynamisme de la francophonie sur Internet.

Les langues constitutives de la zone Europe ont également joué un rôle déterminant sur le choix des langues de cette étude. Dans chaque pays d’Europe, l'apprentissage des langues constitue un élément crucial pour la construction d'une Europe unie et pour la promotion du sens d'appartenance à l'Union Européenne.

Dans le Livre Blanc de la Commission Européenne sur l'Education et la Formation [1995/1997], un des cinq objectifs généraux est que chaque citoyen maîtrise trois langues communautaires.

 

" Le plurilinguisme étant un élément fondateur de la société cognitive est devenu une condition indispensable pour pouvoir bénéficier de ses possibilités. "

 

L’apprentissage des langues est un capital primordial pour la mobilité des communautés, des étudiants et des travailleurs. Les compétences linguistiques facilitent l’accès aux pays en améliorant la connaissance des différentes cultures.

L'apprentissage des langues est un des objectifs principaux de l'éducation dans tous les pays concernés par cette étude, notamment dans les pays officiellement multilingues comme la Belgique, le Canada, la Finlande et la Suisse. L’enseignement des langues étrangères progresse dans les écoles primaires. Selon une enquête sur les jeunes européens, les trois langues les mieux parlées (en dehors de la langue maternelle) sont l’anglais (53,7%), le français (19,9%) et l’allemand (11%). 71,3% des sondés affirment être capables " de parler suffisamment bien pour participer à une conversation ".

Quant aux pays anglophones, comme l’Angleterre et les Etats-Unis, l'apprentissage des langues étrangères n’a pas exactement la même valeur que pour les pays non-anglophones. L’anglais étant la langue dominante dans le monde, les anglophones ont une position privilégiée dans la communication.

Cependant dans ces pays, la motivation vis à vis de l’apprentissage du français reste assez importante pour raisons culturelles. Selon une étude du Haut Conseil de la Francophonie, en dehors de la France, il y avait en 1994 plus de 50 millions de personnes qui apprenaient le français ou étudiaient en français.

Pourtant aujourd’hui, aux Etats-Unis, l'espagnol est devenu une langue importante en raison de l’importance de la culture hispano-américaine. Cela se passe surtout dans les états de haute densité de population d’origine immigrante, comme l’Arizona, la Californie, le Massachusetts, et l’état de New York. La question de l’enseignement bilingue (anglais-espagnole) est devenue politique et délicate, et elle divise les gens dans deux champs. Il y en a pour l’enseignement bilingue qui promouvaient l’enseignement dans la langue maternelle, et pour " English Only ", qui exige tout l’enseignement en anglais. Aux Etats Unis actuellement il y a 3.2 millions pupilles qui attendent l’école primaire possédant seulement les capacités limites en anglais.

La nature de l’apprentissage des langues étrangères a changé récemment. Il est important de comprendre que l’apprentissage dépend de la motivation à apprendre de nouvelles langues en général. Egalement aujourd’hui, apprendre une langue est devenue important du point de vue de son usage courant : la langue est avant tout un instrument, un média de communication. Auparavant, l’enseignement des langues était plutôt axé sur la construction grammaticale.

La compétence dans les langues étrangères se compose de deux aspects : les fonctions linguistiques et la compétence communicative. Actuellement l’aspect mis en valeur dans l’apprentissage et l’usage des langues étrangères est la valorisation de la communication : il est important de transmettre le message et d’être compris. Maîtriser la production et la transmission d’un message en langue étrangère est crucial.

L’acteur clé dans une situation de communication est l’interaction qui se fonde sur les fonctions linguistiques. Un message, soit verbal ou écrit, doit être :

    • produis
    • transmis
    • reçu par quelqu'un d’autre

Les autres acteurs dans une situation de communication se fonde sur la compétence communicative qui a trois composants :

    • sociolinguistique
    • linguistique
    • pragmatique

1. Le composant sociolinguistique est le lien entre la compétence communicative et les autres compétences d’apprendre à apprendre, il met en valeur les acteurs culturels qui sont essentiels en apprentissage des langues étrangères. Par l’intermédiaire d’une langue, les messages, les opinions, et même l’identité culturelle sont véhiculés. La langue permet d’amorcer un dialogue qui peut mener à la connaissance de cultures différentes. D’où émerge le fait qu’aujourd’hui l’apprentissage culturel est important dans l’enseignement des langues étrangères, car une culture s’expose dans sa langue, même si c’est souvent par le biais des médias.

2. Le composant linguistique contient les domaines comme la connaissance lexicale, phonologique et syntaxique. C’est la connaissance de vocabulaire et de terminologie spécifique liée aux secteurs différents, par exemple aux structures fixes utilisées dans une langue, comme aussi à la connaissance de prononciation et d’intonation.

3. Le composant pragmatique valorise l’usage de la langue dans son propre contexte, par exemple la différence entre la langue familiale et officielle. Il n’y a plus seulement une langue de norme enseignée dans les cours, mais il a y ses plusieurs applications selon le but d’usage. Les expressions quotidiennes, les proverbes et les idiomes deviennent importants, ils sont un genre d’échange culturel ; dans la plupart des cas, ils ne peuvent pas être compris mot à mot, sans faire appel à la connaissance culturelle à laquelle ils sont souvent intimement liés.

L’enseignement privilégiant la communication accepte les fautes dans la langue pratiquée, car elles forment une composante naturelle du processus de l’apprentissage. De ce point de vue, c’est l’usage de la langue qui est encouragé, parce que, parfois, il est important d’oser prendre des risques de commettre une faute pour "passer" un message.

Cette tendance dans l’enseignement correspond au CLIL (Content and Language Integrated Learning), l’apprentissage intégrant un cursus et une langue étrangère. Le CLIL est un objectif encouragé par l’Union Européenne. Il s’agit d’une formation intégrée, où des cours portant sur une ou plusieurs matières sont données dans une langue étrangère. Selon cette approche, l’apprentissage d’une langue étrangère n’est plus la fin en soi : elle sert pour d’autres finalités.

Une autre orientation nouvelle systématiquement recherchée est l’enseignement précoce des langues étrangères. L’enseignement commence de plus en plus tôt à l’école, ce qui permet de développer des approches méthodologiques nouvelles correspondant mieux aux besoins des enfants. Dans l’enseignement précoce, il est noté qu’il faut choisir de privilégier plutôt l’initiation à une langue, et qu’il faut optimiser les conditions et les facteurs qui déterminent la continuité de l’apprentissage et l’efficacité du résultat.

La recherche menée dans le domaine de l’enseignement bilingue a également des apports à l’enseignement des langues étrangères. Il y a deux méthodes principales de l’enseignement bilingue : la méthode de l’immersion totale et l’approche d’intervalle. La méthode de l’immersion dans une langue s’appelle sink or swim, se noyer ou nager, est une situation de deux options. Cette approche est très efficace, mais peut facilement devenir violante et traumatisante pour l’apprenant. Pour cela la création de l’environnement positif d’apprentissage et l’accompagnement de l’enseignant sont essentielles. L’autre approche commence plus doucement, par les intervalles ; l’enseignement en une autre langue commence d’abord partiellement seulement dans quelques disciplines

  Technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement des langues étrangères (TICE)

L'usage des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement (TICE) des langues étrangères et la théorie constructiviste de l'apprentissage ont beaucoup en commun. Il y a des idées, des concepts et des objectifs qui sont partagés et soutenus par les deux approches, comme par exemple la notion de la tâche. Pour qu’une tâche linguistique puisse être profitable pour l’apprenant :

    • elle doit partir dès objectifs pédagogiques bien définis
    • elle utilise des données riches et authentiques
    • elle propose des activités d’un bon niveau cognitif
    • elle doit prévoir des interactions variées pendant et après l’exécution de la tâche.

Lorsque la façon d’apprendre les langues étrangères change, il faut aussi changer la façon d’enseigner. Le vieux modèle ne fonctionne plus. Aujourd’hui il est essentiel d’apprendre à profiter des technologies de l’information et de la communication dans l’apprentissage et l’enseignement des langues étrangères, car cette compétence a des effets longues portées. Ce nouveau domaine d’apprentissage ne rejette pas forcément toutes les méthodes existantes, mais les met sous une considération critique. La différence caractéristique entre les méthodes traditionnelles des nouvelles est la transition du média de masse à l’usage fondamental et individualisé de la technologie de l’information et la communication dans l’enseignement.

Selon S. Tella, le développement de l’enseignement des langues étrangères et les TICE ont progressé en parallèle au cours des vingt dernières années. Par exemple, dans l’apprentissage des langues étrangères, la méthode de la rédaction, qui est un processus de la rédaction - révision - réécriture – édition, n’est devenue appropriée qu’avec l’usage des traitements de texte qui a des outils comme le correcteur de grammaire et d’orthographe. Cela présent la technologie comme instrument. Actuellement les avantages sont plus nombreux avec des logiciels développés à des fins pédagogiques, comme par exemple avec le traitement de texte et du discours, et avec des moteurs d’idées pour l’écriture (Cf. FIG. 4).

Le premier cycle du développement de la didactique des langues a abandonné progressivement le structuralisme et s’est tourné vers le fonctionnalisme, en favorisant une interaction qui s’appuie sur l’expérimentation. A cette époque, des années 70, l’enseignement assisté par ordinateur était déjà à la mode.

L’étape suivante dans le développement du TICE a constitué en une ouverture vers des réseaux favorisant l’apprentissage par équipe dont chaque membre est spécialisé dans un domaine. L’orientation générale est celle d’une compétence communicative, et dans le TICE une compétence en multimédia est de surcroît nécessaire. La didactique des langues tend à accepter les fautes de langue comme un facteur normal du processus de l’apprentissage. En même temps, la communication établie par les gens entre eux – ainsi qu’avec les machines - renforce le processus de dialogue aux dépends du monologue, dont les exemples classiques sont les émissions de télé ou de radio.

Actuellement le monde informatique ouvre ses standards et il devient de plus en plus convivial. Dans le même temps, la didactique des langues étrangères est sortie des systèmes fermés en évoluant vers une construction ouverte du savoir. Les relations internationales sont revalorisées dans le contexte de tissu social virtuel. La didactique s’appuie à la fois sur le contenu d’un cursus qui valorise l’innovation dans l’apprentissage des langues, ainsi que sur des situations significatives et pertinentes dans ce processus. Il est essentiel d’apprendre des façons et des moyens différents de communiquer dans des situations variées.

La communication basée sur une télécommunication interactive multiforme s’inscrit dans la communication via le réseau des ordinateurs grâce à la télécommunication vidéo et au courrier électronique. Cette communication est indépendante du temps et de l’emplacement des personnes, ce qui selon Balle [1991, 95] a créé une utopie des connaissances universelles dans laquelle la possibilité de communication avec le monde est présente. Les trois formes de communication (le monologue, le dialogue et la communication multiforme) devront être impérativement incluses dans une didactique des langues étrangères de la société d’aujourd’hui.

Les correspondances par le courrier électronique avec les établissements internationaux sont devenues populaires. La communication entre des établissements scolaires jumeaux, quelque soit leur éloignement réel, est utilisée à des fins éducatives. Cela constitue les meilleures manières d’apprendre les langues étrangères qui facilitent la communication quotidienne entre les gens et les cultures différentes. Cette interaction provoque la maîtrise des fonctions linguistiques, qui sont liées à la compétence communicative. Un exemple de cela est le dispositif de l’Université de Montpellier 3, qui est présenté dans la partie 7.1.

La variété des langues vivantes utilisées sur les sites Web, dans les chats et les forums de discussions constitue un bon exemple des compétences sociolinguistique, linguistique et pragmatique, et de leur usage éducatif. Sur les chats et forums de discussion l’apprenant peut trouver des variantes différentes dans chaque langue, par exemple de l’anglais américain, de l’australien, du britannique et aussi du " bad english ", souvent utilisé par des interlocuteurs de langue non maternelle. Simultanément, l’apprenant peut identifier les différences entre l’origine des participants via leur langue exploitée. Cet avantage de l’usage d’Internet est lié au fait de délocalisation. L’apprenant peut bénéficier de plusieurs langages différents par la téléprésence, auparavant ces bénéfices ont été accessibles seulement en format textuel dans les livres scolaires et dans le littérateur ou l’apprenant a du voyager aux ces endroits.

Les forums de discussions sont utiles pour l’apprentissage de la langue parlée et des expressions usuelles, l’apprenant est à même d’y trouver du vocabulaire qui convient ses centres d’intérêt. Souvent cette langue ne satisfait pas les standards d’une langue officielle, dans ce cas c’est à l’enseignant de signaler à l’apprenant la différence entre la langue officielle et la langue informelle dans un discours.

La barrière de participer à la discussion n’est pas si élevée qu’elle empêche l’usage de la langue étrangère. L’utilisateur peut plus facilement prendre des initiatives et s’exprimer dans une langue étrangère quand il discute d’un sujet à la fois intéressantes et pertinentes pour lui, ce qui lui donne envie de communiquer et comprendre le contenu des propos échangés. Ces forums de discussions constituent également un b

Face aux difficultés des études comment réagir?

chec examen

Cris, pleurs, découragement, questionnement sur sa motivation de continuer, envie d’abandonner, ras-le-bol, dégoût…voilà le petit lot quotidien de nombreux étudiants, en cette période de résultats de fin d’année. Eh oui, ça doit avoir été énorme par exemple à l’annonce des résultats du BAC.

;;;;;• Découragement

À tous ces étudiants au bord de l’abandon, tous ces parents, ces étudiants pour qui l’été a été « pourri » dès l’annonce des résultats de fin d’année, nous avons un message, un conseil pour vous. Nous adressons plus spécialement à ceux qui n’échouent pas pour la première fois, et qui en ont presque marre déjà, marre d’échouer et marre d’essayer. Alors, vous vous sentez fatigué, vous vous dites dépassé, découragé, lassé d'essayer? Vous avez échoué une fois, deux fois, trois fois,…et vous en avez vraiment marre? Vous en avez marre de toujours avoir cette mauvaise note en maths, en physique, en littérature? On a rendu les résultats de fin d’année et voilà, vous es encore à côté de la plaque? Vous pensez avoir déjà tout tenté, tout fait, et vous êtes sur le point d'abandonner?

;;;;;• Thomas Edison

Ok. Alors, pensez-vous avoir tout donné ? Combien de fois pensez-vous l'avoir déjà fait? Combien de fois à peu près avez-vous essayé? Maintenant, comparez ce chiffre au nombre de fois où le très connu Thomas Edison a dû répéter ses expériences toutes ratées, pour pouvoir aboutir à sa grande invention: la première ampoule électrique.

Savez-vous combien de fois il l'a fait? C'était dix mille fois. DIX MILLE. 10 000 expériences réalisées nuits comme jours, 10 000 tentatives toutes vouées à l'échec, et sans jamais se décourager, pourtant rien n'aboutissait. Dix mille essais, dix mille recommencements, dix mille répétitions, 10 000 fois l'échec. Réalisez-vous combien de fois valent DIX MILLE? Dix mille c’est 1000 fois, 10 fois ! Dix milles c’est cent fois, cent fois ! C'est énorme non ?! Et pourtant IL A CONTINUÉ, IL A ESSAYÉ, RESSAYÉ, encore, encore et encore, sans se décourager, sans JAMAIS ABANDONNER.

Résultat: malgré la souffrance, l'épuisement, l'impatience, l'envie de tout laisser tomber, et tout ce qu'il a enduré, il a fini par inventer l'ampoule électrique qui se retrouve aujourd'hui dans l'éclairage de tous les grands stades et grandes métropoles du monde, tous les hôtels, palais, immeubles et gratte-ciels, toutes les rues, toutes les avenues, et se retrouve jusque dans l'éclairage votre maison, votre lieu de travail, votre laboratoire, même ce lieu duquel vous êtes en ce moment en train de lire cet article, tous vos lieux d'étude, tous vos lieux de travail...disons, partout. Thomas Edison est à jamais rentré dans l’histoire de la science, il a marqué son temps, il a marqué l’histoire, et il est inoubliable !

;;;;;• Rien n'est joué

Vous aussi, même si vous vous dites que vous n'êtes pas un futur Thomas Edison, même si vous vous croyez tout petit et même « incapable », même si vos échecs dans vos études vous font vous sentir « nul », rien n’est encore joué, rien n’est fini. Même si vos mauvaises notes vous découragent et vous donnent l’envie d’abandonner, n’abandonnez pas, recommencez. Sachez que vous aussi vous avez un bel avenir qui vous attend, même si vous n’y croyez pas, pourvu que vous fassiez ce qu’il faut pour y arriver. Vous avez le pouvoir de faire que cet avenir soit le plus beau de tous, rien qu’en continuant de travailler.

« Il n'y a qu'une façon d'échouer, c'est d'abandonner avant d'avoir réussi. ». Olivier Lockert

;;;;;• Le sentiment de découragement est normal

Beaucoup d’étudiants rencontrent de grosses difficultés dans leur parcours, et il est tout à fait normal que vous vous sentiez découragé du fait que vous n’obtenez pas les notes que vous désirez. Cela veut simplement dire que vous avez encore des choses à améliorer dans votre manière de travailler, et puis si vous parvenez à améliorer ces choses, vous verrez le grand changement positif dans vos résultats. Peu importe ce que vous faites comme études, peu importe leur importance et leur portée, peu importe ce que vous attendez, peu importe les difficultés que vous rencontrez, peu importe les mauvaises notes que vous obtenez, peu importe les moqueries des autres personnes, peu importe la fatigue que vous ressentez en ce moment, peu importe le découragement qui essaye de vous envahir, peu importe, peu importe…, faites comme Thomas Edison…n’abandonnez pas.

;;;;;• Faites comme Thomas Edison !

On ne sait jamais à quelle étape se trouve notre succès, et on ne sait jamais à quel tournant il nous attend. Peut-être qu’il nous attend dans deux jours, peut-être ce soir même, peut-être dans une semaine, peut-être dans un mois, dans un an,…personne ne sait. Alors, si vous abandonnez aujourd’hui alors que votre succès vous attendait demain matin, voyez-vous combien vous aurez perdu? Vous aurez passé tout ce temps à le chercher, à le chercher, à le fouiller, à vous battre, pour ensuite abandonner, si proche du but. Personne ne sait quand arrivera le succès, et, comme l’a dit Olivier Lockert « Il n'y a qu'une façon d'échouer, c'est d'abandonner avant d'avoir réussi ». Faites comme Thomas Edison. Essayez, réessayez, réessayez encore, encore et encore, faites-le dix fois, cent fois, mille fois, dix mille fois, faites-le, encore, encore et encore, comme Thomas Edison. Il n'y a qu'une seule possibilité et un seul résultat pour vous à la fin: LE SUCCÈS. Il y a rien à faire: tôt ou tard, vous réussirez. Souvenez-vous que seuls les faibles abandonnent, et vous n’êtes pas faible ! Vous, vous n'es pas un faible, même si vous le croyez, ou même si on vous le fait croire. Alors, NEVER GIVE UP !

Pour finir: Relisez ce texte autant de fois que nécessaire. Relisez-le jusqu'à ce que ses lignes s'impriment dans votre cerveau, et rappelez-vous de lui dans toutes vos difficultés et toutes vos épreuves. Vos résultats de fin d’année ne sont pas bons, mais cela ne veut en rien dire que tout est fini pour vous. Au contraire, c’est l’occasion de vous asseoir, faire le bilan, vous réarmer d’énergie et d’envie, et avancer encore…vers le sommet où votre succès vous attend ! Ne vous préoccupez pas des autres, ne regardez pas ce qu’ils font ou ce qu’ils ont, mais focalisez-vous sur vos forces, vos points faibles (à améliorer), vos points forts (à utiliser), et foncez tout droit vers votre succès…qui vous attend !

Texte: Gervais Kamga (ABC champions.com)

 

http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/face-aux-difficultes-des-etudes-comment-reagir-1753-8-2.html

Apprendre à être optimiste

Ecole

 

Dans notre société en perte de repères, l’optimisme semble être une quête répandue, à en croire l’abondante littérature consacrée à ce thème. L’optimisme évoque une tournure d’esprit qui consiste à prendre les choses du bon côté, une habitude mentale qui permet d’envisager une issue favorable aux événements. Être optimiste, c’est se montrer résolument positif, enthousiaste, c’est faire confiance à la vie.

Pourtant, près de trois Français sur quatre se déclarent pessimistes . L’habitude de se lamenter est, semble-t-il, plus répandue que celle de se réjouir de la vie. Pourquoi certains sont-ils d’éternels optimistes alors que d’autres ne cessent de broyer du noir en excellant dans l’art des prédictions malheureuses ou en ressassant les rancœurs du passé ?

Humeur, tempérament ou neurones ?
Bon nombre de facteurs tels que l’humeur, le tempérament et les neurones influencent profondément nos états d’âme. L’humeur est un état émotionnel qui colore notre paysage intérieur et notre perception du monde. Changeante, instable, elle est conditionnée par une foule d’événements de nature à influer sur nos comportements et notre bien-être. Le tempérament désigne une prédisposition face aux événements de la vie. C’est lui qui donne à nos émotions et sentiments une tonalité positive ou négative. C’est cette « affectivité de base » qui, selon les psychologues, semble nous prédisposer à percevoir la vie en rose ou en noir.
Longtemps, les scientifiques ont cru que le cerveau arrivé à sa maturité se caractérisait par la stabilité de ses connexions. On sait aujourd’hui, grâce à l’imagerie cérébrale et aux progrès de la biologie moléculaire, que le cerveau modifie l’organisation de ses réseaux de neurones, en fonction des expériences vécues ;et que de nouvelles connexions peuvent se créer. Nos idées noires proviendraient non seulement d’anomalies du cerveau limbique (qui génère les émotions et les mémorise sous forme de connexions entre les neurones), mais aussi du néo-cortex, la partie du « cerveau pensant » qui traite les émotions et les sentiments.

Les effets des évènements de vie positifs sur le cerveau

De récents travaux de neuropsychologie ont en effet démontré que les événements de vie positifs ou négatifs s’inscrivaient dans le cortex préfrontal, siège du raisonnement volontaire et de l’intégration des expériences ; que son côté gauche est plus activé par la joie, et le côté droit, par la tristesse et la peur. Ce dernier aurait un rôle essentiel dans les ruminations, les pensées irrationnelles, la perte d’estime de soi. La dépression diminuerait la taille de ses neurones et le spécialiserait plutôt dans le traitement des émotions négatives. Nos hémisphères cérébraux jouent donc un rôle différent dans la survenue de sentiments liés au bonheur : des lésions de l’hémisphère cérébral droit entraînent une humeur neutre ou positive, à l’inverse, des lésions situées à gauche provoquent des pensées sombres.
Les dernières recherches en psycho immunologie effectuées par le Pr Richard Davidson, au laboratoire d’imagerie cérébrale de l’université du Wisconsin, ont révélé notamment qu’un programme d’entraînement, même court, à la méditation, avec des groupes d’étudiants, influençait favorablement le système immunitaire puisqu’il régulait le centre cérébral des émotions. Un programme de recherche a mis l’accent, toujours grâce à l’imagerie cérébrale, sur la capacité des moines tibétains à se remplir d’émotions positives. Il a notamment démontré que l’on pouvait entraîner le cerveau à la sérénité et au bien-être.
Une autre étude conduite auprès de plusieurs centaines d’étudiants américains a prouvé que ceux qui entretenaient des pensées optimistes réussissaient davantage que ceux dont l’humeur était pessimiste. Pour ces derniers, le taux d’échec était significativement plus important. Ces découvertes ont établi de manière unanime que pensées et émotions agissent sur la biologie du cerveau. Les effets bénéfiques de la pensée positive sur la santé, dans des domaines très variés comme les suites opératoires ou l’implication dans des traitements lors de maladies graves étaient déjà connus.

Nombre de personnes n’ont pas été programmées au bonheur et n’ont pas appris à y accéder, (carences dues au manque ou à l’absence de preuves d’amour durant l’enfance par exemple). Néanmoins, elles sont parvenues, grâce à leurs efforts personnels (thérapie, lectures, entraînements et travail sur soi) à développer une attitude plus positive face à la vie. Il est important de comprendre que l’on peut modifier son comportement, grâce à un patient travail de reconstruction de sa vision du monde et surtout de prendre conscience que le bonheur est un édifice qui sans cesse se construit et s’entretient.

Qui sont les optimistes ?

Les spécialistes comportementaux affirment que l’on peut changer notre attitude mentale et contempler la vie à travers un filtre rose plutôt qu’à travers des lunettes noires. Selon eux, l’optimisme est lié au sentiment de contrôle de sa propre existence. Il suffirait d’apprendre à développer cette aptitude en observant, en analysant et en modélisant la personnalité des gens optimistes. Voici quelques traits dominants des optimistes.

Les optimistes ont une bonne estime de soi. Ils vivent en bonne intelligence avec eux-mêmes, ils profitent pleinement de la vie et font confiance à leurs jugements.
Ils ont conscience de gouverner leur vie. Bien faire les choses, mener à terme ce qu’ils ont entrepris, telle est leur devise. Ils ont foi en leurs compétences, ils savent se fixer des objectifs et tout mettre en œuvre pour les atteindre.

Ils sont remplis d’espoir. Des épreuves, des soucis, notre vie en est envahie. Les optimistes apprennent à en tirer partie et utilisent toutes les circonstances de la vie même les plus défavorables comme catalyseurs d’une transformation personnelle. Leur optimisme n’exclut pas une approche réaliste car ils sont conscients de leurs erreurs mais ils évitent de les ressasser et persévèrent pour atteindre leurs objectifs. « Tant que je n’ai pas de preuve du pire, je m’efforce de ne pas l’envisager à l’avance » décrète Pierre, résolument optimiste !

Mihaly Csirkszentmihalyi, dans son ouvrage « Vivre », affirme que l’optimisme dépendrait de notre habilité à traiter et à interpréter l’information et qu’il est nécessaire d’exercer un contrôle sur le contenu de notre conscience afin de la protéger des pensées défaitistes. On a beau le savoir, on ne fait pas toujours l’effort nécessaire pour les combattre.

L’optimisme est un art

L’optimisme est un art et comme tout art, il se cultive, s’entretient et se nourrit. Chacun peut apprendre à illuminer ses journées par un peu plus d’optimisme et dire « stop » aux pensées, images ou phrases assassines qui plombent notre moral. Rien d’harmonieux ne peut être entrepris sans une dose d’optimisme. Une attitude mentale positive aide à résoudre les problèmes du quotidien. Lorsque nous déballons nos déboires et nos griefs, nous continuons à entretenir une vision amère de la vie et cela nous fige dans l’immobilisme et le découragement.

Prenez avec détermination les mesures qui s’imposent pour agir ! C’est le meilleur moyen pour couper court aux doutes qui nous assaillent. Si vous poursuivez votre but, ayez confiance, soyez sûr que vous l’atteindrez. Le doute est un véritable poison qui anéantit toute force, le doute naît de la peur et la peur déclenche exactement le contraire de ce que nous souhaitons. Attention, un minimum de doute est cependant nécessaire, pour rester réaliste. Il ne s’agit pas non plus de fuir la réalité en permanence.

Une pratique régulière de la pensée positive nous libère l’esprit.

Qu’est ce que la pensée positive ?

Le principe de la pensée positive repose sur une vision de soi constructive, une vision du monde réaliste et une vision objective de son avenir. Elle consiste à utiliser langage, pensées et façon de communiquer pour développer une attitude mentale positive. Si nous portons un regard plus positif sur les événements, même les plus difficiles, nous saurons y faire face et agir pour trouver une issue favorable.La pensée positive s’appuie sur la relaxation, la visualisation et l’affirmation. 
Outre la détente mentale et corporelle qu’elle procure, la relaxation équilibre les deux hémisphères du cerveau. Ce qui signifie que ni le cerveau limbique ni le cerveau de la raison n’a d’ascendant sur l’autre.La visualisation est un mode spécifique de représentation mentale. Visualiser, c’est se représenter mentalement un événement futur, désirer un état positif qui conduit à un changement d’état intérieur C’est la technique que nous utilisons le plus souvent en sophrologie pour installer un état de bien-être. Elle consiste à créer dans son esprit une représentation précise de ce que l’on désire voir se réaliser. L’affirmation quant à elle est une déclaration positive que l’on se fait à soi-même. Elle peut être faite juste après la visualisation, à haute voix ou en silence.
Les formulations doivent être énoncées sur le mode affirmatif pour programmer l’inconscient à un langage positif. Bien sûr, il ne s’agit pas de se dire « je me vois confiant » et de rester figé dans l’immobilisme en pensant que cela fonctionnera de façon magique et instantanée ! Pensées positives et visualisation auront des effets durables à condition qu’il y ait une implication profonde, une communication entre l’esprit et le corps.Les travaux du Dr Simonton , et d’Anne Ancelin Schutzenberger reposent sur l’utilisation de la pensée et de la visualisation créatrice dans le processus de guérison. Aussi, est-elle la raison pour laquelle elle est utilisée comme procédé thérapeutique dans de nombreux troubles et maladies, dont le cancer.

C’est souvent compliqué d’abandonner d’anciens schémas

Certaines personnes n’acceptent pas la possibilité de réussir, probablement du fait de fausses croyances comme par exemple «Je ne le mérite pas ». Si vous vous surprenez à entretenir ce style de pensées, il serait bon de réfléchir à l’image que vous avez de vous-même et à ce que cette phrase vous renvoie. La personne qui visualise doit être prête à accepter le changement qui va s’opérer en elle. C’est parfois délicat, on croit vouloir changer mais c’est souvent compliqué d’abandonner d’anciens schémas. Or il y a des années de comportements, de réflexes, de sentiments à abandonner. Le passé négatif n’est pas un boulet que l’on traîne.
Redémarrer sur des bases différentes avec des ressources différentes est possible !
Si vous êtes prêt à accepter ce que la vie vous offre, il n’y aura plus de place pour ces émotions destructrices qui gaspillent votre temps et votre énergie. Votre façon positive et confiante de penser attirera des événements positifs. Votre inconscient a besoin d’informations claires, puissantes ne laissant pas de place au doute. C’est lui qui dirige vos actions en conséquence.

 Quelques recettes d’optimistes

Imprégnez-vous totalement d’optimisme
Lisez des ouvrages, des textes empreints d’optimisme. Vous en trouverez une liste non exhaustive dans la bibliographie en fin d’ouvrage. Soulignez ou recopiez des phrases, apprenez-les, notez-les dans un cahier à portée de main, afin de les relire à tout moment, enregistrez des phrases positives sur un cd audio par exemple, ou notez-les sur de petits cartons (une pensée positive par carton), répétez-les à haute voix, ou encore faites comme cette personne qui inscrit quotidiennement une citation ou une affirmation positive sur une ardoise dans sa cuisine. « C’est ainsi que je programme ma journée » assure-t-elle.
Alors faites comme elle, procurez-vous un « tableau pense-bête » et décorez-le d’une ou plusieurs pensées ou citations , relisez-les régulièrement. Je demande à certains patients de noter dans un journal les événements les plus positifs qu’ils ont vécus durant la semaine et comment ils y ont contribué. Cet exercice a permis d’améliorer considérablement le quotidien de certains qui ne voyaient leur vie qu’à travers des lunettes sombres.

Rayez la plainte de votre vocabulaire
La plainte peut devenir habituelle et traduire un mode de relation au monde pour obtenir écoute, attention, aide. Elle incite à se comporter en victime et induit un état de passivité et d’inaction face aux problèmes. Un monologue intérieur nourri de plaintes laisse peu de place à l’optimisme ! Aussi, abandonnez votre statut de victime, et considérez vos difficultés comme des problèmes à résoudre et non comme une injustice. Rappelez-vous que nos épreuves nous offrent l’occasion d’une remise en question souvent bénéfique. Évitez de passer d’un excès à un autre : parler de ses problèmes et se plaindre sont deux choses différentes.
Concentrez-vous sur les solutions à apporter à votre problème plutôt que sur le problème en lui-même. S’il vous perturbe réellement, posez-vous la question : « Est-ce que dans quelques années je le considèrerai toujours avec autant d’intensité ? » En thérapie, j’ai proposé à Claire, de noter sur une feuille les idées qu’elle ressasse en permanence face à sa difficulté de communication avec son patron, de placer cette feuille dans un tiroir et de la relire trois mois plus tard. Elle a ainsi pris conscience qu’elle avait trop souvent tendance à dramatiser les événements.

Supprimez la médisance et l’esprit critique
La médisance nous fait gaspiller notre énergie, elle génère irritation et humiliation et ne nous renvoie en aucun cas une bonne image de nous. Évitez de juger : remplacez vos jugements par des questions, intéressez-vous aux autres, à leur vie. Habituez-vous à vous écouter penser positivement ou parler avec plus de bienveillance.

Pratiquez le contentement intérieur

Certains, obsédés par leur désir de possession, sont condamnés à l’insatisfaction à force de trop de convoitise. Compétitions, courses et frustrations coupent l’individu de sa spontanéité, de son optimisme et de sa confiance en lui. « Ayez la sagesse d’apprécier ce que vous possédez. Faites-en l’inventaire » écrit Alan Loy McGinnis . Voici, pour ce faire, un petit exercice à effectuer de temps en temps : retournez-vous sur votre passé quelques instants, non pour vous lamenter mais pour songer à tout ce que vous avez accompli jusqu’à ce jour. Considérez et évaluez tout ce chemin parcouru. En étiez-vous conscient ? Refaites cet exercice régulièrement pour doper votre moral.

 

Dossier: Michèle FREUD

Michèle FREUD est psychothérapeute, diplômée en psychologie, en psychopathologie clinique, en hypnose et en sophrologie, membre de la société française de sophrologie (S.F.S.), de la fédération française de psychothérapie et de psychanalyse (FF2P) et de l’association française de Nouvelle Hypnose (AFNH). «Réconcilier l’âme et le corps, 40 exercices faciles de sophrologie» Edition Albin Michel 2007

http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/michele-freud-apprendre-optimiste-2/

 

 

Comment se debarrasser des "idées noires" et tourments intérieurs

 

Yeux

On les appelle « idées noires », « obsessions » ou encore « ruminations ». Elles surviennent souvent après un choc émotionnel. Elles hantent l'esprit pendant des jours ou des mois. Comment s'expliquent l'irruption de ces idées fixes dans notre vie quotidienne ? Comment y faire face ? De nombreuses recherches et théories psychologiques tentent de répondre à ces questions.

Chacun a fait cette expérience. Cela survient après une grave dispute avec un collègue de travail ou un membre de sa famille. Le conflit est violent et la rupture brutale. Durant les jours et les nuits qui suivent, notre esprit est envahi par cette histoire. On a du mal à se concentrer sur son travail, à trouver le sommeil. Les mêmes idées reviennent en boucle à l'esprit : la scène de la dispute, le visage de notre interlocuteur, les réponses que l'on aurait aimé faire, les conséquences de cette rupture, etc.

Voilà un exemple de ce que l'on appelle couramment les « idées noires ». Les psychologues parlent quant à eux de « rumination mentale ». Celle-ci survient dans la vie quotidienne de chacun d'entre nous, avant de s'estomper rapidement. Elle prend une tournure dramatique, envahissante chez les personnes qui ont subi un choc traumatique, chez les dépressifs ou encore chez les personnes atteintes troubles obsessionnels compulsifs (Toc).

La rumination mentale a suscité toute une série de questions chez les psychologues. Comment se développe-t-elle ? Un événement traumatisant est-il nécessaire ou peut-elle surgir de façon endogène, sans raison apparente ? Peut-on contrôler son apparition ou survient-elle toujours à des moments impromptus ? Est-elle liée à certains troubles cliniques (troubles obsessionnels, dépression, stress posttraumatique) ou concerne-t-elle l'ensemble de la population ?

L'individu face aux émotions extrêmes

Dans les jours qui suivent un événement traumatique ? une agression pour vol par exemple ?, la personne est souvent en proie à des pensées obsédantes qui viennent la tourmenter. Elle se repasse indéfiniment la scène, imagine ce qu'il aurait pu ou dû faire, se reproche de ne pas avoir réagi autrement, etc.

Le psychologue Mardi J. Horowitz (1), spécialiste des états de stress posttraumatique, a été l'un des premiers à s'intéresser à ces ruminations mentales. Des pensées « intrusives » se manifestent d'abord par le retour involontaire de souvenirs liés l'événement : la victime d'un accident ne cesse de revivre les mêmes scènes ? choc, blessés, vision du sang. Un autre signe marquant de cette rumination est justement la tentative de la personne pour repousser ces pensées.

Pour M.J. Horowitz, ces pensées intrusives ne relèvent pas forcément de la pathologie, mais seraient plutôt nécessaires à l'équilibre psychologique de l'individu. Suite à un choc émotionnel intense, notre appareil mental met en place des réponses visant à une réadaptation à la vie normale. De ce point de vue, la répétition des ruminations s'expliquerait par un besoin de complétude de l'organisme. L'événement traumatisant (l'agression par exemple) se heurte à nos schémas mentaux courants, à nos routines de pensée et à nos habitudes de vie. Or, l'accident ou l'agression constitue une rupture brutale dans le cours normal des choses. Le besoin de complétude se manifeste par des tentatives répétées de mettre toute information nouvelle en adéquation avec les schémas mentaux préexistants. Tant que l'incomplétude demeure, les ruminations intrusives persistent. La tentative de rétablir une sorte d'harmonie mentale sera progressivement réalisée par un double processus. Dans les situations les moins graves, cette tentative s'effectuera par assimilation, c'est-à-dire par l'intégration des informations nouvelles dans un schéma mental préalable. Si la rupture est plus profonde, un processus d'accommodation sera nécessaire : cette fois, il s'agira de l'adaptation des schémas mentaux anciens aux informations nouvelles. Dans un cas d'agression, la victime peut tenter d'insérer progressivement le souvenir violent à son univers mental, d'ordinaire plus pacifique. Peu à peu, les souvenirs s'estompent et sont « absorbés » dans les cadres de pensée habituels. Mais si l'écart est trop grand entre la réalité et les schémas mentaux, une accommodation des schémas à la réalité nouvelle devient essentielle. Les pensées intrusives surviendront tant que la discordance entre les schémas mentaux et le souvenir de l'événement n'est pas éliminée.

M.J. Horowitz insiste sur la dynamique des ruminations au fil du temps. Après l'irruption des pensées désagréables, des processus de contrôle se mettent en place pour protéger notre appareil mental. On assiste à une oscillation régulière entre des moments de pleine conscience de la réalité de l'événement et d'autres qui se caractérisent par un déni de la réalité. Ce serait précisément cette oscillation entre moments de confrontation et ceux de périodes d'évitement (autant des lieux où s'est déroulé l'événement que des émotions associées) qui permettrait, à terme, de se remettre d'un épisode pénible de ce type. Enfin, M.J. Horowitz a montré dans des études de laboratoire que les ruminations qui surviennent dans le cas de situations traumatiques reposent sur les même mécanismes que ceux qui surviennent dans la vie quotidienne, même s'ils sont d'intensité et de fréquence plus fortes.

Un modèle sociocognitif des ruminations

Le modèle proposé par la psychologue Ronnie Janoff-Bulman comporte un certain nombre de similarités avec celui de M.J. Horowitz. La contribution majeure de cette chercheuse de l'université du Massachussetts concerne nos systèmes de croyances fondamentales que l'événement traumatique vient perturber (2). Après un accident, un licenciement, une agression, la disparition d'un proche..., notre vision du monde subit une sorte de processus d'effondrement. Trois types de « croyances de base » sont brutalement remises en cause.

La première croyance concerne la bienveillance du monde environnant. Même si beaucoup de gens pensent que le « monde extérieur » est imparfait (« trop de souffrances, d'injustices, etc. »), la plupart des gens pensent que leur monde à eux est plutôt indulgent à leur égard. Du moins, il l'était jusque-là ! Puis survient tout à coup un événement qui vient démentir cette croyance profondément ancrée en soi. La personne agressée se retrouve brutalement confrontée à un acte injuste, odieux, cruel. Le monde environnant était plutôt satisfaisant, le voilà devenu malveillant !

La deuxième croyance repose sur l'idée que le monde a du sens. Chacun pense de façon inconsciente que les événements de la vie se déroulent suivant des règles établies et aisément compréhensibles. Ainsi, se réfère-t-on implicitement à une théorie d'un monde juste selon laquelle chacun reçoit ce qu'il mérite, et que le fait d'agir d'une certaine manière entraîne l'obtention de certains résultats. Par exemple, un schéma bien ancré veut qu'une personne qui fait régulièrement de l'exercice physique a des chances de rester en bonne santé. Que cette personne contracte une grave maladie et notre croyance dans un monde cohérent et juste s'effondre.

La troisième croyance concerne sa propre valeur. Chacun croit plus ou moins à sa bonne étoile et pense qu'il « vaut » quelque chose. Le choc traumatique conduit à un brusque effondrement de l'estime de soi. Les personnes agressées, licenciées, atteintes d'une maladie voient leur estime de soi chuter.

Reprenons l'exemple de l'agression. Les trois croyances de base apparaissent soudain comme caduques : « Le monde qui m'entoure est hostile, injuste, insensé et je ne vaux plus rien. » Cette invalidation signale la perturbation profonde des systèmes de référence de l'individu, ainsi que la nécessité d'un traitement actif de l'information émotionnelle afin de les reconstruire progressivement.

Le modèle de R. Janoff-Bulman postule, tout comme celui de M.J. Horowitz, que l'alternance régulière entre confrontation et évitement constitue une condition nécessaire pour l'adaptation. Chaque nouveau rappel de l'événement permettrait une réduction de l'intensité des émotions désagréables associées par une extinction progressive de la réponse émotionnelle : une habituation en quelque sorte. Le but ultime de ce traitement de l'émotion est d'inclure peu à peu l'événement traumatique dans un nouvel univers de croyances. Certains facteurs exerceraient un rôle de facilitateur en vue d'accélérer l'adaptation. Par exemple, le support émotionnel de l'entourage permet à l'individu traumatisé de démentir sa nouvelle croyance d'un monde malveillant. Enfin, R Janoff-Bulman montre l'utilité d'un processus de recherche de sens dans lequel l'individu tente de comprendre les raisons pour lesquelles il a ressenti personnellement certains états émotionnels survenus après un événement particulier.

Idées fixes et idées noires

Les pensées intrusives sont caractéristiques de certains troubles obsessionnels. Ainsi, la personne qui se demande si elle a bien fermé la porte de sa maison et revient vérifier, non pas une, comme nous le faisons parfois, mais cinq, dix ou vingt fois d'affilée ! Dès qu'elle s'éloigne à nouveau de son domicile, le doute, l'angoisse l'envahit. Seule une nouvelle vérification lui permet de calmer ? temporairement ? son inquiétude. Dans certains cas, les pensées intrusives ont des fonctions conjuratoires. Certaines personnes souffrant de troubles obsessionnels sont envahies par des idées bizarres du type : « Si je compte par multiples de deux le plus longtemps possible, alors je réussirai mon examen d'embauche. »

Le psychologue canadien Stanley Rachman (3) a mené des enquêtes sur la nature de ces ruminations. Il apparaît que les pensées intrusives ne sont pas le propre des patients atteints de troubles obsessionnels. Chacun d'entre nous peut en connaître régulièrement. On considère aujourd'hui qu'au moins 80 % de la population générale présentent des obsessions dont les contenus sont semblables à celui des patients atteints de troubles obsessionnels. Par contre, les ruminations intrusives sont beaucoup plus fréquentes et intenses dans les cas pathologiques. De plus, les sujets obsessionnels ont beaucoup plus de mal à écarter ces idées que les autres. Ils sont plus perturbés par leur apparition et tentent plus souvent, en vain, de les supprimer mentalement.

S.J. Rachman s'est particulièrement intéressé aux types de réponse mis en place pour affronter des ruminations. Certaines réactions conduisent au maintien voire au renforcement de la fréquence des ruminations. Il en va ainsi des « métacognitions » que certains patients développent à propos de leurs troubles. Face à l'irruption d'une idée obsédante, le patient se met en colère ou se désespère. Il ne réagit plus simplement à l'événement émotionnel, mais à l'apparition de ses pensées. Selon S.J. Rachman, les métacognitions constituent un bon prédicteur de la persistance des pensées intrusives. Plus les réactions émotionnelles (colère, tristesse) sont intenses à l'apparition de ces pensées, plus ces dernières seront difficiles à écarter de notre esprit.

Des études à propos des effets de l'humeur sur le rappel offrent une explication à ce résultat. Elles indiquent qu'un état dépressif diminue fortement la capacité de l'individu à récupérer du matériel émotionnel positif et, dans le même temps, facilite le rappel d'épisodes négatifs. Par conséquent, le développement d'un état de détresse émotionnelle contribuerait au rappel et au maintien de la rumination mentale des événements négatifs.

La rumination a-t-elle un genre ?

La dépression constitue un autre champ important de la recherche sur les ruminations (4). On sait que la fréquence des dépressions est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes.

Selon Susan Nolen-Hoeksema, cette différence pourrait s'expliquer par une stratégie mentale plus spécifique aux femmes, face à un état de stress, un choc émotionnel ou une humeur dysphorique. Lorsqu'une personne est en proie à ses tourments intérieurs, un premier mode de réponse possible est celui de la distraction. Il ne s'agit de rien d'autre que se « changer les idées » par une activité récréative (sport, cinéma, discussion entre amis). La seconde réponse est celle de la rumination, qui consiste à se préoccuper des symptômes, des causes et des conséquences de son état dépressif (« J'ai l'impression d'avoir l'estomac noué, est-ce grave ? », « Pourquoi ai-je tellement envie de pleurer ? »...). Or, de nombreuses données montrent que les femmes s'engagent plus volontiers dans des activités de rumination, alors que les hommes choisissent plutôt une stratégie de distraction (5). Ce choix préférentiel pour les réponses ruminatives constituerait l'explication de la prévalence de la dépression chez les femmes. Une réponse ruminative contribuerait à maintenir voire renforcer l'état dépressif initial.

S. Nolen-Hoeksema a pu étayer son hypothèse à la fois par des études en laboratoire et par des études prospectives sur le terrain. Ainsi dans une étude, le hasard a voulu qu'elle ait interrogé un groupe d'étudiants deux semaines avant un tremblement de terre spectaculaire en Californie. Les étudiants avaient rempli des questionnaires sur leur niveau de dépression, ainsi que sur leur manière de réagir à l'apparition d'états dépressifs (réponse ruminative vs réponse distractive). Ce groupe fut réexaminé dix jours après le cataclysme, puis une nouvelle fois sept semaines après. Quatre facteurs étaient supposés affecter le niveau de dépression : la dépression initiale, le niveau de stress objectif (c'est-à-dire mesuré par des observateurs extérieurs), la fréquence de réponses ruminatives et celle de réponses distractives. Les résultats ont montré que seul le style de réponse ruminatif après le séisme prédisait le niveau de dépression à court et à moyen terme.

La plupart des modèles s'accordent pour considérer que l'intensité des ruminations reflète la profondeur du traitement émotionnel, et que si ces ruminations persistent à long terme, elles traduisent une adaptation déficiente. Certains insistent sur la dynamique temporelle d'un cycle de réponses dans lequel la confrontation, notamment sous forme de rumination, alterne avec des phases d'évitement. La rumination se développe de façon involontaire ou de façon volontaire. C'est une piste importante pour leur contrôle.

Olivier Luminet

Docteur en psychologie, chercheur au Fonds national belge de la recherche scientifique, il enseigne la psychologie des émotions à l'université libre de Bruxelles et à l'université de Liège. Il a notamment publié Psychologie des émotions. Confrontation et évitement, De Boeck, 2002.

Peut-on se débarrasser de ses mauvaises pensées ?

Les tentatives courantes pour éliminer les « pensées intrusives » sont souvent vouées à l'échec. Plus on cherche à les écarter, plus elles se manifestent. Il vaut donc mieux chercher à les dompter qu'à les supprimer.

« Evitez de penser à un ours blanc ! » Voilà le type d'injonction impossible à respecter, car il suffit de vouloir écarter une image de l'esprit pour qu'elle s'impose à nous. Les « pensées interdites » touchent particulièrement le déviant sexuel qui cherche à se débarrasser de ses fantasmes, ou le boulimique qui voudrait chasser de son esprit les tranches de jambon qui l'attendent dans le réfrigérateur. Les personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs (toc) vivent aussi cela. D'autres circonstances suscitent aussi des pensées intrusives : chagrin d'amour, conflit personnel... On souhaiterait pouvoir rejeter l'image obsédante qui vous poursuit et vous hante. Daniel Wegner, professeur à l'université de Virginie, mène depuis le milieu des années 1980 des études sur ces pensées intrusives et sur les stratégies adoptées pour s'en défaire, la plus courante étant la distraction (« il faut que je me change les idées »). En général, le changement d'air, de cadre habituel évite leur perpétuel retour. La méthode marche, mais de manière coûteuse car supposant de s'investir dans une multitude d'activités. Et les résultat ne sont que provisoires. Dès que la distraction prend fin, les « mauvaises pensées » reviennent au galop.

L'effet de rebond

Les travaux de D. Wegner montrent même l'existence d'un « effet de rebond ». Après une période d'effacement relatif, les idées intrusives reviennent en force. Cet effet de rebond repose notamment sur un mécanisme pervers. La tentative de refoulement volontaire crée une sorte de focalisation de l'esprit sur les idées à écarter. Comme pour l'image de l'ours blanc, plus on veut éviter ces idées, plus elle sont prégnantes. D. Wegner suggère donc une autre stratégie pour se défaire des pensées intrusives : plutôt que de chercher à les éliminer, il vaux mieux essayer de les contrôler, les dompter plutôt que les supprimer. De même, il semble plus efficace de se focaliser sur un seul « distracteur », qui occupe plus efficacement l'esprit que plusieurs. Prenez un livre ou consacrez-vous à votre collection de papillons, plutôt que d'aller au cinéma avec des amis.

Les études de D. Wegner ont donné lieu à de nombreux débats et recherches chez les psychologues pour savoir si l'effet de rebond et ses stratégies pour l'éviter s'appliquaient bien à des pensées à forte charge émotionnelles. Les résultats sont plutôt contrastés. Ce qui signifie que les plaies de l'âme mettent, de toute façon, longtemps à cicatriser.

Jean-François Dortier

https://www.scienceshumaines.com/ruminations-mentales-et-tourments-interieurs_fr_14539.html

 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site