Les toxicomanies constituent l’un des plus grands maux qui ronge les sociétés modernes et particulièrement celles qui traversent des crises économiques, sociales, politiques ou... d'identité !
Évoquer la toxicomanie, c'est souvent faire référence à des drogues telles que le haschisch, l'héroïne ou la cocaïne, ce qui constitue malgré tout une vision assez restrictive du phénomène général de toxicomanie tel que le définit l’Organisation Mondiale de la Santé.
La frange de la population la plus exposée à ce fléau est constituée par les adolescents en manque de repères. A cet age de la vie, l’expérience de la drogue peut répondre à un besoin de risque, de provocation ou de transgression pour des sujet évoluant dans des terrains propices tels que les familles déséquilibrées ou les sociétés en crise.
De nombreux pays célèbrent cette journée et notre attention a été attirée par les efforts louables du gouvernement algérien pour éradiquer ce fléau. L’Algérie a pris conscience de ce mal qui ronge une partie de sa jeunesse et des efforts considérables sont déployés par les pouvoirs publics pour endiguer, sinon éradiquer le développement de ce mal dévastateur.
A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre les drogues et les toxicomanies, le Ministère de la jeunesse et des sports a ainsi organisé en partenariat avec l’office national de lutte contre les drogues et toxicomanies un concours régional de dessin sur le thème "les jeunes contre la drogue".
Ce concours a concerné les enfants et les jeunes âgés de 12 à 20 ans qui sont les plus susceptibles d’être attirés par la consommation des drogues pour les sensibiliser aux dangers induits.
Un jury local présidé par le directeur du Centre d’information et d’animation de jeunes, composé d’un psychologue, d’un éducateur spécialisé et d’un professionnel en arts plastiques a été mis en place dans chaque wilaya et 10 œuvres ont été sélectionnées.
Un jury national composé d’un représentant du Ministère de la jeunesse et des sports, d’un représentant de l’Office national de lutte contre les drogues et la toxicomanie, des directeurs des Centres d’information et d’animation de jeunes des six wilayas concernées et un professeur d’arts plastiques a été mis en place et 5 lauréats par wilaya ont été primés...
Le cerveau est certes un territoire énigmatique, mais depuis une cinquantaine d'années, la science a élucidé certains de ses mystères. Aujourd'hui, on utilise non seulement des produits pharmaceutiques pour intervenir dans sa chimie, mais aussi diverses technologies pour en modifier les mécanismes physiques. Ainsi, simplement en écoutant des enregistrements conçus à cet effet ou à l’aide de petits appareils émettant des signaux lumineux, semblables à des stroboscopes, on peut accélérer ou ralentir les ondes cérébrales ou encore synchroniser les ondes de l'hémisphère droit avec celles de l'hémisphère gauche.
Les effets recherchés sont variés et pas toujours orthodoxes sur le plan scientifique : améliorer le sommeil ou les fonctions immunitaires, surmonter la timidité, apprendre en accéléré, développer la créativité, mais aussi atteindre ce qu'on appelle des états « non ordinaires » de conscience - notamment pour faire des rêves éveillés ou des voyages hors du corps. Précisons que non ordinaire ne veut pas dire artificiel, mais qu'il s'agit plutôt d'états peu courants - on pourrait dire exigeant une disponibilité peu compatible avec notre mode de vie habituel.
Dans les différentes zones du cerveau, l'influx nerveux fonctionne en relative cohérence et de façon rythmique : les neurones s'activent ensemble (plus ou moins), comme une pulsation, puis se calment, puis s'activent de nouveau. Grâce à de petites électrodes placées sur le cuir chevelu et reliées à un appareil appelé électroencéphalographe (EEG, inventé en 1929), le rythme de ces pulsations peut se traduire en forme d’ondes.
L'intensité de l'activité cérébrale se manifeste par la fréquence de ces ondes. On les calcule en hertz (Hz) - un hertz égalant une ondulation par seconde. Si le graphique enregistré par l'EEG est plat, c'est qu'il n'y a pas d'activité cérébrale. Quant aux ondes générées par un cerveau actif, on les divise en 4 ou 5 fourchettes, dont les appellations viennent du grec ancien :
Mentionnons par ailleurs que le cerveau est divisé en deux hémisphères, puis en plusieurs aires, chacune ayant une fonction importante : aires du langage, de la sensibilité corporelle, de l'émotion, etc. En ce qui concerne les hémisphères, on sait qu'ils fonctionnent le plus souvent dans une relative indépendance, et que le gauche, généralement dominant, est le siège de la logique et du rationnel, tandis que le droit est celui de la créativité.
La fréquence des ondes cérébrales varie donc selon le type d'activités dans lequel on est engagé, mais les individus non entraînés ont relativement peu de contrôle sur celles-ci. Trop de stress, par exemple, et le système nerveux n'accepte pas de se détendre : les ondes cérébrales continuent alors de se maintenir dans la fourchette bêta et il est impossible de trouver le sommeil...
D'autre part, on avance que les meilleures ressources mentales pour la créativité et la résolution de problèmes se situeraient dans la fourchette des ondes thêta, auxquelles, malheureusement, on n'accède pas facilement.
Plusieurs phénomènes extérieurs peuvent influencer le rythme des ondes cérébrales. La science a découvert que c'est généralement un effet de résonance qui est en cause, comme lorsqu’une note jouée au piano fait vibrer à l'unisson une corde de guitare. Le battement régulier des tambours de même que le chant grégorien ou des activités physiques rythmées comme la marche procurent, à la longue, cet effet. Désormais, la technologie moderne permet d'atteindre ces résultats en un rien de temps.
En effet, certains types de pulsations sonores émises directement dans les oreilles peuvent induire, accélérer ou ralentir la fréquence des ondes en fonction du résultat recherché. Pour améliorer la qualité de détente et favoriser le sommeil, par exemple, on « invite » le cerveau à ralentir le rythme de ses ondes, qui pourraient graduellement passer de 14 à 4 Hz. On peut aussi améliorer la cohérence de l'influx nerveux des neurones, ce qui se traduit sur l'EEG par des ondes d’une plus grande amplitude.
Toutes sortes de compagnies produisent des disques de musique jouant sur ce principe de résonance, généralement avec des fréquences de 3 à 8 Hz, pour favoriser l'apprentissage et surtout la détente. On y combine parfois des injonctions parlées capables d'induction hypnotique — pour arrêter de fumer, par exemple. Une compagnie a même donné le nom « d'audiocaments » (marque déposée) à des produits de ce genre1.
S'agit-il de messages subliminaux? En principe, non. D'ailleurs, les entreprises inscrivent généralement une note sur leurs produits pour déclarer que ceux-ci ne contiennent aucun message subliminal pouvant représenter un viol psychologique. Certaines personnes s'inquiètent quand même2.
Modifier le rythme des ondes cérébrales, c'est une chose, mais faire adopter le même rythme par les 2 hémisphères du cerveau, c'est un pas de plus, semble-t-il. La théorie veut que plus les hémisphères fonctionnent au même rythme, plus grand est le bien-être. On croit même qu’un fonctionnement « intégré » des 2 hémisphères favorise de meilleures performances mentales et intellectuelles, puisque la logique (cerveau gauche) et la créativité (cerveau droit) agissent alors en synergie.
Un moyen d'y arriver a été découvert en 1973 par le Dr Gerald Oster, à l'École de médecine du Mont Sinaï, à New York : cela s'appelle les « battements binauraux » (qui concernent les deux oreilles). Lorsque, avec des écouteurs, on fait entendre une fréquence différente à chaque oreille, le cerveau adopte le rythme de la différence entre les 2 fréquences : si l'oreille gauche reçoit une fréquence de 210 Hz et la droite, de 200 Hz, les neurones des 2 hémisphères du cerveau adopteront une activité de 10 Hz, la fréquence différentielle. On appelle ce mécanisme la « réponse d'adoption de la fréquence ».
Apparemment, on ne peut pas jouer ainsi avec n'importe quelles fréquences, mais les chercheurs de l'Institut Monroe3, l'entreprise la plus active dans le domaine de la technologie de la synchronisation cérébrale, disent avoir découvert une cinquantaine de combinaisons dont les effets sur le cerveau seraient particulièrement bénéfiques. Robert Monroe, aujourd'hui décédé, a fait breveter ce procédé en 1975 et a conçu une série d'outils connus sous le nom de Hemi-Sync. Les plus simples sont des enregistrements sonores dans lesquels les signaux hertziens sont camouflés sous divers sons plus ou moins musicaux. On retrouve également des appareils plus complexes combinant ondes sonores et impulsions visuelles.
Pour faciliter le sommeil, par exemple, la fréquence différentielle des battements binauraux évolue lentement de 8 Hz à 2 Hz, favorisant donc le passage, en 40 minutes, d'un état de relaxation léger (8 Hz) à un état de transe profonde (2 Hz).
L'Institut Monroe affirme sur son site que ses produits sont susceptibles de faire « se concentrer les ressources du cerveau, de l'esprit et du corps pour atteindre divers buts », entre autres :4
Mis à part ceux de l’Institut Monroe, de nombreux autres produits sont offerts sur le marché, surtout pour favoriser la relaxation et la créativité. La synchronisation des ondes cérébrales est également utilisée dans le domaine de la motivation, tant pour les gens d'affaires et les sportifs, que pour ceux voulant atteindre des objectifs personnels. On parle d'ailleurs d'« entraînement mental » et de « neurodynamique ».
http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=synchrotherapie_th
Pas facile pour un papa de trouver les bons mots et la bonne attitude à adopter avec son ado. Voici quelques conseils pour éviter les faux-pas.
Erreur n°1 : vouloir être "son pote"
Entre un papa et son ado, la complicité c'est important. Il faut savoir partager des moments ensemble, que ce soit dans le cadre d'une activité culturelle, sportive, ou même devant une émission à la télévision !
Mais ne cherchez pas à devenir "son pote". Un ado a besoin de complicité avec son père, pas d'une amitié. Vous êtes le père et incarnez l'autorité, pas le "pote" à qui on raconte tout. Pour les discussions de copains, ses camarades de classe, ses coéquipiers de sport ou ses amis musiciens sont là pour ça.
Ne parlez pas "djeuns" pour vous rapprocher de lui ("attends despi, mate c'te gamos"). Il sentira l'entourloupe et vous rira au nez
Par ailleurs, ne cherchez pas à exclure la maman de votre relation avec votre fils ou votre fille. La complicité ne doit pas se transformer en "ligue" contre la mère.
Erreur n°2 : vous contredire en permanence
Un jour vous dites blanc, le lendemain noir. Un jour vous l'autorisez à se faire tatouer, le lendemain vous lui interdisez le piercing. Ok, cet exemple n'est pas très représentatif.
Mais essayez de rester cohérentdans vos choix et vos directives. Un ado a besoin de stabilité et de "justice" (combien de fois avez-vous entendu : "C'est pas juste !")
Attention cependant, cela ne signifie pas qu'il ne faut pas reconnaître vos torts ! Une explication sur ce qui vous a amené à changer d'avis peut être salutaire : vous considérez votre ado comme un adulte, vous le responsabilisez.
Erreur n°3 : lui faire vivre par procuration vos rêves d'ado
Enfant, vous rêviez d'être joueur de tennis pro. Mais vous avez échoué. Résultat : dès que votre enfant a eu 5 ans, vous l'avez inscrit au club de tennis local et avez placé tous vos espoirs de gloire en lui.
Mais vous êtes-vous demandé si cette activité lui plaisait vraiment ? Ou s'il s'y est mis juste pour vous faire plaisir et avoir la reconnaissance de son papa ?
Attention, ne vivez pas vos rêves d'enfant par procuration. Votre ado n'a pas à réussir ce que vous avez raté. Lui mettre une trop grosse pression pourrait s'avérer dramatique s'il échoue : perte de confiance, repli sur soi...
Essayez plutôt de détecter quelles activités lui plaisent et l'encourager dans celles-ci sans exiger de lui des résultats. S'il s'éclate dans ce qu'il aime, la réussite pourrait venir d'elle-même.
Erreur n°4 : ignorer les changements chez votre ado
A l'adolescence, tout change : la voix, le corps, les activités, le mental... Votre enfant grandit et vous ne pouvez l'ignorer. Ne faites pas comme s'il était toujours votre bébé. Ne fuyez pas les questions gênantes sur ces sujets pas très marrants que sont la sexualité, les poils, les règles, la drogue, la cigarette...
Mieux vaut une discussion franche sur ces sujets que le silence. Là encore, il s'agit de montrer à votre ado que vous actez le fait qu'il grandisse : vous lui parlez d'égal à égal, vous le responsabilisez
Erreur n°5 : "acheter" votre ado
Vous êtes absent assez souvent ou vous ne parvenez pas à établir correctement le contact avec votre enfant. Ce n'est pas une raison pour compenser en le couvrant de cadeaux.
Votre ado n'est pas stupide, il comprendra très bien la manœuvre. Il se montrera sans doute content d'une telle générosité au début, mais rien ne remplacera pour lui l'affection de son père. Pire : il pourrait avoir l'impression que vous "achetez" son amour ou son attention (ce qui n'est pas complètement faux !).
Passer du temps avec son fils ou sa fille, essayer de résoudre les problèmes de communication, discuter des sujets délicats... sont certes plus difficiles que de faire "chauffer" la carte bancaire. Mais votre ado a besoin de vos paroles et de vos conseils plus que de vos cadeaux (même si un petit présent de temps en temps pour une bonne raison - réussite sportive ou scolaire par exemple - lui fera toujours plaisir !)
Erreur n°6 : le laisser vous mettre sur la touche
Votre ado vous ignore, il ne vous parle pas beaucoup et ne veut rien partager avec vous... Du coup, vous avez tendance à baisser les bras et à vous éclipser. Erreur !
Ne le laissez pas vous mettre hors-jeu de cette façon. Entre parents et enfants, il y a une prise de distance normale au moment de l'adolescence. Mais il ne faut pas que le fil soit complètement rompu. Continuez à proposer des activités ou à engager la conversation.
Evitez juste la question "relou" et réductrice : "C'était bien l'école aujourd'hui ?" mais orientez plutôt la discussion sur des sujets qu'il ou elle aime. "Tu as vu : Drogba part jouer en Chine ! C'est fou non ?" ou "Mais c'est qui au fait ce Justin Bieber ?". Vous passerez peut-être pour un ringard à ne pas connaître le chanteur à la frange mais au moins vous permettrez à votre ado de vous expliquer quelque chose. Il se sentira valorisé : pour une fois, c'est lui qui vous apprendra un truc...
Erreur n°7 : embarrasser son ado
Ne faites pas honte à votre ado. Dans votre attitude personnelle évidemment (personne n'aime avoir un papa qui lui fait honte devant ses copains parce qu'il est lourd, saoul ou méchant) mais aussi dans la façon avec laquelle vous parlez à votre ado devant ses amis. Ne le ridiculisez pas en l'appelant par son surnom ("Tigrou" c'est mignon en famille mais pas forcément valorisant), ne lui faites pas de remarques désobligeantes devant ses copains (vous réglerez vos problèmes plus tard)...
Par ailleurs, si votre ado vous pose une question qui vous paraît idiote mais qui est très sérieuse pour lui, ne vous moquez pas. Répondez-lui sans le prendre pour un imbécile, sans ironie. Il doit sentir qu'il peut vous faire confiance, que vous répondrez à toutes ses interrogations, de la plus futile à la plus importante.
Erreur n°8 : fouiller dans ses affaires
Vous voulez savoir s'il cache un paquet de cigarettes sous son lit, si elle vous a caché de mauvaises notes ou s'ils se sont procurés de la drogue. Oui, les parents sont toujours inquiets des dérives éventuelles de leurs enfants. Du coup, la tentation est forte de fouiner dans la chambre à la recherche de secrets.
Mais pourquoi ne leur posez-vous pas la question d'abord ? Si vous voulez un ado responsable, comportez-vous comme quelqu'un digne de confiance. Dans le cas où votre enfant découvrirait que vous avez fouillé dans ses affaires, sa confiance en vous en prendrait un sacré coup.
Un ado a forcément un jardin secret, expérimente des choses... Mais c'est à vous d'engager les bonnes discussions pour l'informer sur la sexualité, la drogue, etc. et éviter qu'il vive mal son adolescence.
La principale erreur : oublier que vous avez été un ado un jour...
Certes, vous allez arguer que "c'était une autre époque". Mais vous aussi vous avez vécu l'adolescence, ses plaisirs, ses tourments... Vous aussi, vous avez fait tourner en bourrique vos parents (si ce n'est pas le cas, vous étiez très - trop ? - sage...)
Alors, essayez de vous remémorer ce que votre propre père a fait de bien durant cette période, et ce qu'il a raté. Cela vous aidera dans l'attitude à adopter envers votre fils ou votre fille.
http://www.linternaute.com/homme/mode-de-vie/relations-pere-adolescent/
Il existe différents outils et techniques pour augmenter sa mémoire. La palme de l’efficacité revient aux orateurs romains, dans l’Antiquité tardive, qui avaient imaginé la précieuse méthode des « loci » (lieux) pour retenir leur discours.
Peut-on améliorer sa mémoire ? Mais surtout, de quelle mémoire parle-t-on ? Il en existe plusieurs sortes. On parle ainsi de mémoire procédurale (se souvenir de comment conduire un vélo, par exemple), de mémoire autobiographique, visuo-spatiale, verbale, etc. Beaucoup de catégories, donc, mais la division la plus importante est celle qui existe entre mémoire à court terme et mémoire à long terme. La première engrange les informations liées à l’instant présent, et qui peuvent être oubliées par la suite. La seconde est la mémoire telle qu’on la décrit habituellement. C’est là que sont stockés définitivement nos souvenirs.
La mémoire de travail est un autre concept important, très proche de la mémoire à court terme, mais un peu différente : c’est l’espace dans notre cerveau réservé aux informations que nous sommes en train de manipuler. Par exemple, si vous faites un calcul mental, vous maintenez à l’esprit les chiffres que vous additionnez dans la mémoire de travail.
Exercices physiques et numériques
Quelles techniques pour perfectionner sa mémoire ? Il existe bien sûr une gamme de produits chimiques qui prétendent augmenter celle-ci ; mais comme toujours dans le cas des « smart drugs », on différencie mal ce qui est de l’ordre du placebo et de l’effet réel. Sans parler du prix et de l’interrogation qui demeure sur les effets secondaires.
Voie plus sûre, l’exercice physique (qui montre bien que notre esprit est profondément lié au corps !). En effet, il existe un lien entre santé du corps et santé du cerveau. Une étude effectuée sur des sujets de 60 à 88 ans semble établir que la connectivité entre les zones du cerveau impliquées dans la mémoire est fortement « renforcée » après 30 minutes de marche effectuées 4 jours par semaine pendant 12 semaines (1). Une autre recherche, effectuée celle-là sur des personnes de 18 à 59 ans, a établi que des exercices augmentant fortement la sensation de proprioception (autrement dit, impliquant l’équilibre : grimper, marcher sur une poutre, etc.) accroîtraient de 50 % la capacité de la mémoire de travail en environ deux heures (2) !
Et les nouvelles techniques, inspirées du jeu vidéo ? Il en existe de multiples versions, des plus commerciales, comme le Dr Kawashima de Nintendo, aux plus médicales, comme le BrainHQ de Posit science. Parmi les activités proposées, de nombreuses portent sur la mémoire de travail. Difficile malheureusement d’évaluer l’efficacité de l’exercice, d’autant plus que les populations visées (enfants, adultes, personnes âgées…) pourraient réagir différemment selon leurs besoins. Parmi ces « jeux », l’un d’entre eux a suscité beaucoup d’intérêt (et de controverses) : le dual n-back. Un carré apparaît successivement sur différentes cases d’une grille pendant qu’un son est joué. Le but du jeu est de se souvenir de l’endroit où se trouvait le carré au coup précédent et/ou si le son entendu est le même. Voilà pour la première étape, mais ensuite il faut repérer le carré et le son, deux coups plus tard, puis on passe à trois, etc.
Pour ses partisans, cet exercice ferait bien plus qu’entraîner la mémoire de travail : il favoriserait « l’intelligence fluide », autrement dit la possibilité d’appliquer ses facultés cognitives à n’importe quelle tâche. En effet, la plupart des exercices mentaux ne permettent pas de transférer les compétences acquises vers un autre domaine : si vous progressez en calcul mental, cela ne vous permet pas de vous rappeler plus facilement une liste de mots, par exemple.
Palais de mémoire
Restent les techniques plus artisanales. Et parmi celles-ci, celle qui a le vent en poupe est également la plus ancienne. Ce qu’on a appelé l’art de la mémoire est né au cours de l’Antiquité tardive. Cicéron et Quintilien ont écrit les premiers traités sur le sujet. Cette technique repose sur la méthode des loci (lieux en latin). On commence par se remémorer un lieu qu’on connaît bien (ce qu’on nomme souvent le « palais de mémoire », mais ce peut être son appartement !). Puis, par exemple pour se rappeler les phases d’un discours (c’était l’usage qu’en faisaient les orateurs de l’Antiquité), on place en imagination des symboles représentant ce dont on souhaite se souvenir. Ainsi, si vous désirez parler d’art de la mémoire en un point de votre exposé, vous pouvez imaginer, dans une pièce de votre maison, un tableau (pour l’art) représentant une madeleine (celle de Proust, pour la mémoire).
Toute l’astuce est dans la création des symboles. Si ceux-ci sont aussi difficiles à se remémorer que le sujet qu’elles évoquent, c’est raté ! C’est pourquoi les images doivent être le plus frappantes possibles, susciter l’émotion, l’intrigue, l’excitation, voire la répulsion. La méthode des loci est donc autant une méthode mnémotechnique qu’un exercice de créativité.
Officiellement, selon l’historienne Frances Yates, qui la première déterra cette pratique, l’art de la mémoire tomba en désuétude juste après la Renaissance. La raison en serait partiellement technologique (l’imprimerie rendant cette méthode en grande partie obsolète) mais aussi philosophique et religieuse : son rejet serait dû en partie à une « guerre contre les images » menée tant par le protestantisme naissant que par la Contre-Réforme catholique. Mais en réalité, cette technique a perduré et aujourd’hui, elle se retrouve pratiquée par de nombreux « athlètes mémoriels » qui se réunissent régulièrement en championnats pour comparer leurs prouesses.
Un chercheur néerlandais, Martin Dresler a testé ces champions (3). Il les a placés sous IRM pour observer comment fonctionnait leur cerveau. Il n’a pas trouvé de différence physiologique avec les cerveaux de gens « moyens » – donc, rien de génétique. En revanche, l’activité cérébrale était différente. Notamment, la connectivité entre les aires cérébrales était améliorée lorsque les « champions » étaient au repos. Lorsqu’ils effectuaient une tâche mentale, en revanche, la région de l’hippocampe était particulièrement active. Cette zone est liée à la mémoire, mais elle est également impliquée dans la navigation spatiale. En connectant directement les souvenirs aux « lieux », les adeptes de l’Antiquité avaient donc manifestement découvert quelque chose sur notre structure cérébrale !
M. Dresler a ensuite initié une cinquantaine de sujets à la méthode des loci et découvert qu’au bout de six semaines ceux-ci se montraient capables de retenir bien plus de mots dans une liste que les membres des autres groupes témoins. Et, placés sous IRM, les nouveaux adeptes de l’art montraient eux aussi une activité cérébrale accrue.
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, dit-on. Intéressant de voir que les neurosciences modernes valident aujourd’hui une technique tombée depuis des siècles en désuétude !
La mémoire contre la dépression
La mémoire ne joue pas seulement un rôle dans les apprentissages, mais aussi dans l’ensemble de nos comportements. On a ainsi découvert un lien entre mémoire de travail et dépression. Ceux qui disposent d’une bonne mémoire de travail auraient plus de facilité à éliminer les pensées négatives, selon une étude parue dans la revue Applied Cognitive Psychology.
Source
• « Does working memory mediate the link between dispositional optimism and depressive symptoms ? »
Tracy Alloway et John Horton, Applied Cognitive Psychology, vol. XXX, n° 6, novembre 2016.
Rémi Sussan
Journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies, il est l’auteur, entre autres, de Optimiser son cerveau, Fyp, 2009.
La formation du cerveau est une extraordinaire histoire, avec son explosion neuronale, ses ramifications, ses spécialisations, ses morts cellulaires. Un déploiement qui exige à la fois la mobilisation des gènes, de l’environnement et de l’expérience pour s’épanouir pleinement.
La naissance de l’univers et l’émergence de la vie sont les deux quêtes les plus fondamentales de la création. Mais une troisième question d’égale d’importance consiste à se demander comment le cerveau humain et l’esprit ont été formés. Cette question est essentielle tant pour la compréhension de l’être humain que pour apporter une réponse aux deux premières questions : car c’est le cerveau qui pense et cherche à comprendre. On parle souvent du Big Bang des origines de l’univers, mais pas si souvent du Big Bang que représente la fabrication du cerveau : 100 milliards de neurones se forment et se connectent. Il y a à peu près autant de neurones dans le cerveau que d’étoiles dans la Voie lactée.
Seize jours après la fécondation, le cerveau est déjà né. Au départ, c’est une forme floue faites de cellules indifférenciées. Quatorze jours après la conception, trois couches de cellules sont déjà formées. La couche supérieure, l’épiblaste, va devenir le système nerveux et la peau. La couche inférieure, l’hypoblaste, correspondra aux organes internes, comme les intestins. Entre les deux, le mésoderme apparaît, une couche à partir de laquelle se forment les os et les muscles. L’embryon s’organise aussi selon un axe "tête-queue", le long d’une ligne primitive : la notochorde. C’est une structure cellulaire flexible, en forme de tige. La notochorde fonctionne comme un chef d’orchestre, transmettant des ordres aux cellules. C’est autour de cet axe, avec une tête et une queue, que l’organisme se structure. Ce processus, la gastrulation, peut être considéré comme l’événement le plus important de la vie. S’il n’avait pas lieu, notre organisme serait comme celui d’un ver.
Comment les cellules souches indifférenciées, aussi appelées cellules embryonnaires, se développent-elles pour se spécialiser et devenir par exemple les cellules nerveuses ? Le professeur Hans Spemann et Hilde Mangold, son étudiante de deuxième cycle, ont découvert la réponse en 1922, à Freibourg, en Allemagne. H. Spemann avait découvert le phénomène de l’induction, c’est-à-dire le fait que la différenciation cellulaire chez l’embryon dépend d’un stimulus venu des tissus voisins. Il suggéra à Hilde de tenter une transplantation d’un fragment cellulaire d’un embryon de salamandre à un autre. Après des centaines de tentatives, avec l’aide d’un scalpel à microscope, elle réussit à obtenir une salamandre à deux têtes pourvues de cerveaux complets. La seconde tête était principalement constituée de cellules du receveur et non du donneur, ce qui indiquait que la fabrication du système nerveux est liée à un facteur chimique.
Lorsque H. Mangold a soutenu sa thèse en 1923, le philosophe Edmund Husserl était dans le jury. On peut se demander s’ils ont parlé du cerveau et de l’esprit, puisque E. Husserl était un phénoménologue de la conscience. Mais un an plus tard, H. Mangold mourut tragiquement. En parfaite femme allemande, elle vouait sa vie à ses enfants et à la cuisine. Alors qu’elle était en train de réchauffer le biberon de son bébé, elle s’enflamma après avoir remis du fuel dans le four et en mourut.
H. Spemann lui, a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine, en 1935, principalement pour avoir découvert l’existence d’un mécanisme organisateur de l’embryogénèse – appelé plus tard « l’organisateur de Spemann ».
Pendant les dizaines d’années suivantes, beaucoup de tentatives ont été faites pour isoler ce principe d’organisation des cellules. Les résultats se sont révélés paradoxaux. L’"organisateur " de Spemann s’avérait introuvable. Les cellules nerveuses semblaient proliférer sous la commande de gènes qui fonctionnaient comme un programme informatique. Mais on a découvert ensuite la présence d’une substance qui stoppe la fabrication cérébrale : la protéine morphogénétique osseuse (BMP). Si le gène qui code cette substance n’est pas activé, un cerveau géant a tendance à se développer. La BMP limiterait ainsi la progression neuronale dans les parties latérales du cerveau, afin de favoriser le développement de la peau. D’autres substances inhibent le BMP au cœur de la plaque neurale pour mettre en place le tube neural. Ce sont la noggine et la chordine, et elles correspondent peut-être à l’organisateur de Spemann.
La protéine
Sonic Hedge Hog
La notochorde joue un rôle important dans la transformation de certaines cellules en neurones moteurs, c’est-à-dire en cellules nerveuses responsables des mouvements musculaires. C’est la protéine Sonic Hedge Hog (SHH) qui déclenche cette transformation. Elle aurait une fonction essentielle dans la plupart des processus à l’origine du cerveau.
Au cours du développement, la ligne nerveuse qu’est la notochorde deviendra le tube neural. Ce tube se refermera par le milieu, comme une fermeture Éclair. Cette étape très importante survient un mois après la fécondation. Si le tube n’est pas tout à fait fermé en haut, il y aura une anencéphalie (absence de cerveau) ou une encéphalocèle (hernie du cerveau qui se développe hors de la boîte crânienne). S’il ne se ferme pas en bas, cela causera un spina-bifida. Dans une certaine mesure, l’acide folique, que l’on recommande aux femmes avant qu’elles soient enceintes, prévient ces réactions.
200 000 nouvelles cellules nerveuses par minute
Le cerveau se forme par le gonflement de l’extrémité du tube neural. Cela s’apparente au gonflement d’un ballon ovale. Trois enflures apparaissent et forment les cavités, ou les ventricules du cerveau, remplis de liquide cérébro-spinal. Ce processus est initié par une protéine spéciale fabriquée par le gène Sonic Hedge Hog, qui est important dans la fabrication du cerveau primitif. Si l’effet de ce gène est bloqué, il n’y a pas de gonflements et le cordon nerveux restera un fil, comme chez les vers. Le nom de ce gène fait référence à un personnage de jeu vidéo. Il est également responsable de la formation des ailes chez les insectes, des jambes chez les mammifères et de la différenciation de certaines cellules nerveuses en neurones moteurs (c’est-à-dire en cellules nerveuses qui contrôlent les mouvements musculaires). Il est dit lâche, parce qu’il forme un certain nombre de connexions flottantes selon ce qui est avantageux dans un temps et un espace donnés. Les cellules nerveuses prolifèrent à une vitesse incroyable entre les troisième et cinquième mois de la vie fœtale. Chaque minute, 200 000 nouveaux neurones, issus des parois intérieures des cavités (ventricules) du cerveau, se forment, soit plus de 3 000 par seconde !
Chaque cellule-souche expulsée de la couche cellulaire se divise. Sa progéniture se spécialise en cellule nerveuse et ne peut plus redevenir indifférenciée. Parallèlement, le second rejeton de cette cellule mère restera une cellule-souche, réintégrera la couche cellulaire et pourra recommencer un nouveau cycle. Une vingtaine de cycles produiront en tout 100 milliards de cellules nerveuses. Puis ce Big Bang cérébral s’arrêtera. La neurogenèse (naissance de cellules neuronales) n’a plus lieu après la naissance, sauf dans le cervelet ou dans certaines zones du cortex très spécifiques comme celles liées à l’odorat.
Comment savons-nous tout cela ? Grâce à des recherches désormais classiques menées en Angleterre, qui ont démontré que la prolifération cellulaire plafonne entre les troisième et cinquième mois chez les fœtus avortés. De plus, on a observé que les fœtus exposés à de fortes radiations, comme après les explosions atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, ont donné naissance à des cas de microcéphalies, ce qui n’est pas le cas s’ils ont été exposés durant une autre période. D’autres preuves ont été présentées par Pasco Rakic, un neurologue américano-croate. Ayant étudié la médecine à Belgrade, il a pu faire sa thèse sur le développement du cerveau à partir d’enquête sur les fœtus avortés – il était aisé de s’en procurer pendant l’ère communiste. Immigré ensuite aux États-Unis, il a mené des études importantes sur le développement du cerveau des singes. En leur administrant une substance radioactive qui s’incorpore dans l’ADN, il s’est rendu compte que l’essentiel du processus de division cellulaire a lieu avant la naissance.
Pourquoi conserve-t-on
sa personnalité ?
Jusqu’à récemment, il était admis par nombre de revues et d’ouvrages que tous les neurones se forment avant la naissance chez l’humain. À la différence des autres cellules qui se renouvellent en permanence, on garde tout au long de notre vie les mêmes neurones. Ce dogme a pourtant été remis en cause à partir des années 1980, quand Fernando Nottebohm, agronome originaire d’Argentine, démontre que de nouvelles cellules nerveuses pouvaient se former dans le cerveau adulte : il faut dire qu’il s’agissait du cerveau d’oiseaux des îles Canaries. Chez ces espèces, le nombre de nouvelles cellules nerveuses est lié au répertoire de chants disponibles. Ce fut une découverte révolutionnaire allant à l’encontre d’un dogme bien ancré en neurosciences, qui affirmait que tous les neurones se forment avant la naissance. La découverte de F. Nottebohm a pourtant été confirmée et étendue au cerveau humain adulte. Cette découverte a d’ailleurs servi de support à des campagnes publicitaires en faveur de nouveaux traitements des maladies de Parkinson et d’Alzheimer, qui consisteraient à stimuler la prolifération des cellules nerveuses dans les régions endommagées du cerveau.
Cela dit, même si de nouvelles cellules nerveuses peuvent émerger durant la vie adulte dans les parties basses du cerveau, presqu’aucun nouveau neurone ne se forme dans le cortex cérébral. C’est dommage, mais c’est aussi pourquoi on peut conserver de vieux souvenirs et sa personnalité jusqu’à un âge avancé.
Les cellules nerveuses migrent en direction des parties supérieures et latérales de la tête, le long des fils des cellules gliales – qui jouent le rôle de support dans le cerveau. Ces fils fonctionnent comme des cordes suspendues sur un échafaudage. Les cellules nerveuses grimpent le long de ces cordes. Au début elles forment une sous-plaque, puis elles entrent dans le cortex entre la 22e et la 24e semaine de gestation. Ce processus d’invasion et de migration cérébrale est beaucoup plus impressionnant chez le fœtus humain que chez n’importe quel autre mammifère. Cette explosion de cellules nerveuses envahissant la partie supérieure de la tête est probablement due à une mutation apparue il y a environ deux millions d’années, avec l’apparition de l’espèce humaine. Cela peut expliquer pourquoi le cortex humain est beaucoup plus étendu que celui du singe et peut faire fonctionner des mécanismes complexes comme la pensée symbolique ou le langage.
L’étape suivante de formation du cerveau consiste à créer des connexions entre cellules. Le principal embranchement de chaque cellule – l’axone – est accompagné de plusieurs petites branches, les dendrites. Au bout de ces connexions, les synapses mettent en contact les cellules nerveuses entre elles. Chaque cellule nerveuse comporte entre 1 000 et 10 000 synapses. Entre la 6e et la 8e semaine de gestation, elles commencent déjà à se former et, à partir de la 20e semaine, leur développement s’accélère. La synaptogenèse atteint son point culminant dans le cerveau humain entre la première et la troisième année de vie. Cette synaptogenèse est également impressionnante : à chaque seconde se créent plus d’un million de synapses ! Ces connexions synaptiques se produisent dans l’enfance, au moment où le cerveau fonctionne comme un aspirateur qui capte tous les nouveaux mots du langage auquel il est exposé. Les mots appris pendant l’enfance, ainsi que tous les autres souvenirs, sont conservés par le biais de liaisons synaptiques. La synaptogenèse, très intense durant toute l’enfance, diminuera ensuite pendant l’adolescence. Voilà pourquoi, après la puberté, il sera difficile d’apprendre un nouveau langage sans avoir d’accent. Mais l’on peut apprendre de nouveaux langages et beaucoup d’autres choses à l’âge adulte, puisque la synaptogenèse continue jusqu’à la vieillesse, même s’il devient beaucoup plus difficile d’apprendre au fur et à mesure que l’on avance en âge.
Apprendre, c’est éliminer
Les milliards de cellules nerveuses et leurs milliards de milliards de connexions et de synapses ressemblent, jusqu’à la fin de la vie fœtale, à une jungle. Différentes parties du cerveau sont connectées par plusieurs chemins sinueux. Des connexions se forment entre des aires cérébrales où toutes sortes de données sensorielles sont traitées : par exemple entre les aires qui traitent la vision et l’audition.
Le cerveau immature ressemble au Vieux Paris, avec un grand nombre de petites rues sinueuses et de portes. Il existe une surabondance de cellules nerveuses et de connexions. Mais heureusement des mécanismes vont venir organiser cette jungle. De la même manière qu’Eugène Haussmann a dû démolir plusieurs maisons pour construire les grands boulevards, des milliards de cellules nerveuses et leurs connexions disparaissent par apoptose (ou mort cellulaire). Cette mort cellulaire programmée est un processus important durant le développement en général : c’est un processus de destruction qui se passe par exemple quand les palmes entre les doigts et les orteils du fœtus disparaissent. Cette mort cellulaire agit sous l’action de certains gènes destructeurs qui sont activés au cours du développement.
Dans le cerveau, la centaine de milliards de cellules nerveuses diminuent presque de moitié à la naissance. Dans une certaine mesure, cette disparition est génétiquement déterminée, mais elle est également affectée par des processus liés à l’environnement. Les nerfs qui sont stimulés par les organes sensoriels par exemple grandissent mieux et développent plus de branches et de synapses. Les nerfs qui ne sont pas stimulés disparaissent.
On sait que les enfants nés avec une cataracte doivent être opérés aussi vite que possible pour ne pas devenir aveugles. Car le cerveau immature doit être stimulé par des impressions visuelles très tôt pour apprendre à voir. On parle de « période critique » ou de « fenêtre d’opportunité » pour désigner ce moment où le cerveau doit être stimulé pour favoriser à la fois la survie des connexions les plus appropriées et l’élimination de celles qui sont inutiles. En somme : « Apprendre, c’est éliminer ».
De jeunes gens impulsifs,
la faute à la myélinisation ?
Le trafic d’impulsions nerveuses est assez lent dans le cerveau du fœtus. Pour augmenter leur vitesse, la gaine nerveuse – la myéline – se met en place. On peut la comparer au matériel d’isolation électrique entourant des câbles en cuivre, à la différence que la gaine de myéline est interrompue à plusieurs endroits, ou nœuds. La myélinisation est un processus important qui commence dès la 23e semaine avec les cellules nerveuses les plus volumineuses. On dit en effet qu’elle fonctionne de manière pyramidale (du plus gros au plus fin) et se poursuit pendant toute l’enfance. Les nerfs les plus fins sont myélinisés beaucoup plus tard. Les dernières petites cellules nerveuses à être myélinisées sont ce que l’on appelle les interneurones, et sont situées dans la partie antérieure du cerveau. Ce processus survient parfois tardivement dans l’adolescence, voire à l’âge de 30 ans. Cette myélinisation tardive des nerfs se situe dans le lobe frontal, là où se produisent les processus mentaux décisionnels. Cela peut expliquer le fait que les adolescents ont parfois des difficultés à décider efficacement de l’acte à accomplir et que les jeunes gens soient plus impulsifs que leurs aînés.
L’IRM présente la myélinisation sous la forme d’une matière blanche et on peut voir que l’épaisseur de la matière blanche augmente dans le cortex pendant l’enfance et l’adolescence.
Nature ou culture ?
Non, nature et culture
Dans quelle mesure le développement du cerveau est-il déterminé par les gènes (la nature) ou l’environnement (la culture) ? Le programme de cartographie du génome humain, initié au début des années 2000, a été réalisé avec l’idée que les gènes jouaient un rôle majeur dans un certain nombre de comportements. Et qu’on pourrait bientôt trouver les gènes responsables de troubles comme le trouble déficitaire de l’attention (ADHD), l’hyperactivité, l’intelligence, la timidité, la dépression, l’alcoolisme. Pourtant, même s’il existe des gènes qui augmentent le risque de développer certains comportements, les facteurs environnementaux jouent également un rôle important. Des chiots négligés par leurs maîtres ont des difficultés quand, une fois adultes, on teste leurs aptitudes cognitives. Ces animaux sont également plus sensibles au stress. Mais on a surtout découvert récemment que le génome est lui-même altéré pendant les périodes sensibles des premiers temps du développement.
En résumé, le développement du cerveau est déterminé initialement par des gènes spécifiques qui développent le tube neural, les cellules nerveuses puis la migration cellulaire. Les embranchements nerveux et la synaptogenèse sont également génétiquement déterminés au départ. Cependant, à partir du troisième trimestre de gestation, c’est-à-dire de la troisième partie de la vie fœtale, l’activité nerveuse, elle-même liée aux stimulations internes et externes, joue un rôle plus important dans la construction des synapses et des circuits nerveux. C’est encore plus vrai après la naissance. Comme l’a remarqué Jean-Pierre Changeux, il est difficile de croire que la structure du cerveau, avec 100 milliards de cellules nerveuses, comportant chacune 1 000 à 10 000 synapses, puisse être déterminée en détail par seulement 22 000 gènes.
Ainsi il n’est plus possible de penser le développement cérébral comme un programme entièrement déterminé à l’avance par la nature, ni entièrement façonné par la culture. Il faut apprendre à penser les relations cerveau-culture en terme de coproduction.
Le célèbre journal scientifique Nature a donné une nouvelle figure de l’ADN, incluant une autre spirale représentant l’hérédité culturelle afin de mettre en évidence son importance décisive dans le développement humain.
http://www.scienceshumaines.com/la-fabrication-du-cerveau_fr_26045.html
1. Par wassim le 2024-02-26
tres bien
2. Par fistone le 2023-07-09
Bon courage
3. Par mouna el achgar le 2023-07-09
je suis une enseignante de la langue française et cette année je vais enseigner pour la première fois ...
4. Par Salwa le 2023-03-18
Merci
5. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
6. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
7. Par El otmani le 2022-11-01
Bonjour Merci pour votre exemple je le trouve vraiment intéressant Auriez-vous un exemple pour une ...
8. Par Ben le 2022-10-26
C'est un des articles les plus complets qu'il m'a été donné de lire sur les blogs et l'enseignement ! ...