Comment faire monter mon taux d’ocytocine ? C’est que, voyez-vous, j’ai l’impression que mon humeur pourrait bénéficier d’un petit coup de pouce, et, selon plusieurs études, augmenter la quantité d’ocytocine en circulation dans mon sang pourrait faire le travail… Intéressant ! En effet, l’ocytocine (ou oxytocine) est une hormone qui joue un rôle clé sur l’humeur, étant liée entre autres au sentiment d’attachement, mais aussi au bien-être en général. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe plusieurs petits trucs pour déclencher son relâchement dans le sang !
Les effets de l’ocytocine
L’ocytocine est une hormone qui joue de multiples rôles. Elle est sécrétée par l’hypothalamus, puis stockée dans l’hypophyse, qui peut la libérer dans la circulation sanguine en cas de besoin. Lors d’un accouchement, par exemple, de l’ocytocine est relâchée pour stimuler les contractions de l’utérus. La succion du bébé sur le sein de sa mère entraînera également une libération d’ocytocine, qui provoquera à son tour l’éjection du lait.
En plus de ses effets purement physiologiques, cette hormone puissante intervient aussi de façon importante dans le développement d’une relation d’attachement, d’abord entre une mère et son enfant, mais aussi entre individus en général, qu’on soit amoureux, amis, ou parents.
Exacerbant la générosité, l’empathie et la confiance, l’ocytocine rend plus facile la création de liens durables. En plus, elle a la faculté de faire baisser le taux de cortisol (une hormone associée au stress) dans l’organisme.
Un taux élevé d’ocytocine se traduit donc généralement par un sentiment de bien-être et d’apaisement. Qui dit mieux ? En tout cas moi, ça me convainc. Ne me reste plus qu’à trouver comment faire grimper ledit taux… Ça se mange, de l’ocytocine ?
Quelques façons de faire monter son taux d’ocytocine
Quand je parle de manger de l’ocytocine, je blague bien sûr. D’abord parce que l’hormone ne survivrait pas à un passage dans notre appareil digestif, mais surtout parce que ce n’est pas nécessaire ! En effet, il existe toute sorte de moyens de faire monter naturellement son taux d’ocytocine.
Interagir avec des personnes que l’on aime ou des animaux domestiques
Une des façons les plus simples d’influencer positivement son taux d’ocytocine est d’interagir de façon positive avec des gens que nous aimons. Le simple fait de vivre ces rapprochements, ces moments chaleureux, contribue au relâchement d’ocytocine dans le sang. Les animaux domestiques peuvent aussi jouer ce rôle en nous témoignant de l’affection à grand renfort de coups de museau et de ronrons, et en se roulant d’aise sous nos caresses.
Donner un câlin, ou y penser très fort
Les contacts physiques avec des proches est une manière sûre de faire monter en flèche son taux d’ocytocine. Il ne faut jamais sous-estimer la puissance des câlins : 20 secondes de ce traitement, et voilà que l’hypophyse nous envoie une bonne dose d’ocytocine !
Faute de pouvoir poser les yeux ou les mains sur un être aimé, on peut y penser très fort avec amour : il a été démontré que cette simple visualisation fait grimper la quantité d’ocytocine en circulation dans le corps.
L’amour, toujours l’amour
On sait aussi qu’une vague d’ocytocine est relâchée dans le corps au moment de l’orgasme, tant chez la femme que chez l’homme. En fait, c’est même vrai chez certaines espèces animales : on a notamment pu montrer que ce mécanisme favorise la fidélité chez les campagnols des prairies !
Écouter de la musique apaisante
Il semble que ça puisse aussi faire l’affaire ! Selon une étude américaine que j’ai consultée, les patients se remettant d’une chirurgie cardiaque et à qui on a fait écouter de la musique apaisante pendant leur convalescence ont présenté des taux d’ocytocine beaucoup plus élevés que les autres, en plus de présenter un stress beaucoup moins important. Ça n’est finalement pas tellement étonnant, considérant tous les bienfaits qu’on attribue déjà la musicothérapie.
Attirant comme médication, n’est-ce pas ? Comme l’ocytocine a une durée de vie d’environ 10 minutes dans le sang avant d’être éliminée par les reins je ne me gênerai pas pour répéter souvent ces traitements… plutôt plaisants !
http://www.ikonet.com/fr/blogue/biologie/ocytocine-pour-avoir-meilleure-mine/
Voici comment se faire obéir avec ta méthode en 6 étapes
Etape 1 :
Il faut arrêter ce que vous faites pour aller près de votre enfant. si vous avez l’habitude de crier depuis la cuisine ou d’une pièce à l’autre que c’est l’heure de venir dîner ou faire les devoirs, vous aurez constaté que c’est facile pour nos enfants de nous ignorer quand ils ne peuvent pas nous voir. Si vous ne prenez pas vous-même votre instruction suffisamment au sérieux pour arrêter ce que vous faites et aller vers l’enfant, vous ne devez pas être surpris que votre enfant ne vous prenne pas non plus au sérieux.
L’étape 1 aide l’enfant à se concentrer sur ce qu’il est sur le point d’entendre. Lorsque vous êtes près de votre enfant, il ne peut pas ignorer votre présence et il aura tendance à vous regarder plus rapidement que si vous restez loin de lui. ce n’est pas nécessaire de l’appeler par son prénom ou de lui taper sur l’épaule pour attirer son attention, votre simple présence proche de lui le fera vous regarder.
Étape 2 :
Attendez que l’enfant arrête ce qu’il fait et vous regarde. C’est ainsi que vous captez son attention. Souvent, le parent fait l’inverse. Il dit quelque chose à l’enfant en espérant avoir son attention ou il donne directement son instruction alors que l’enfant fait autre chose et n’est sans doute pas à l’écoute. Et même s’il entend, il oublie vite, car il n a pas l’habitude de le prendre au sérieux. Vous allez voir que l’attitude de votre enfant change lorsque vous êtes prêt à rester debout et à attendre qu’il vous regarde.
Au début, votre enfant peut avoir l’air déterminé à ne pas vous regarder. Il peut faire comme s’il ne réalisait pas que vous étiez là. Si c’est le cas, pendant que vous êtes debout et attendez que votre enfant vous regarde, vous pouvez vous intéresser à ce qu’il fait. Vous pouvez faire un compliment descriptif. Cela le motivera à vous regarder à son tour et à vous écouter. Par exemple, vous pouvez dire : « Tu as I’air passionné par ton livre, tu en as déjà lu la moitié ! ». Prenez quelques instants pour trouver ce que votre enfant fait de bien ou du moins de pas trop mal.
Étape 3 :
C’est enfin l’étape 3 et le moment de donner votre instruction, clairement, simplement et une seule fois. C’est seulement à cette étape que le parent dit ce que l’enfant doit faire.
Pendant les étapes 1 et 2,le parent a le loisir de considérer s’il a le temps et l’énergie pour aller jusqu’au bout et si cela vaut la peine de donner cette instruction. Si vous vous sentez pressé ou stressé, vous pouvez toujours partir, vous n’avez, à. ce stade, encore rien demandé à votre enfant. Pendant les deux premières étapes, le parent peut aussi penser à être calme et réfléchir à la formulation de I’instruction de façon positive et polie. Vous voulez des enfants polis, vous devez montrer l’exemple.
Maintenant que vous avez donné votre instruction, ne vous répétez pas. Voici ce que les parents trouvent difficile à croire : avec ces 3 étapes, votre enfant sera coopératif 90 % du temps, même les enfants les plus rebelles ou résistants. Vous n’aurez peut-être pas besoin des étapes 4,5 et 6.
Il est possible que vous pensiez que votre enfant est différent et tellement dans l’opposition que cette technique ne marchera pas avec lui. C’est le souvenir de la réaction de votre enfant face à votre ancienne façon de faire qui vous donne cette impression.
Ce que vous allez mettre en place est radicalement différent. Et pour les rares occasions où l’enfant n’a pas obéi après l’étape3, il y a encore trois autres étapes pour éliminer toute opposition.
Étape 4 :
Demandez à l’enfant de vous dire précisément, er avec ses propres mots ce qu’il doit faire. Quand l’enfant reformule ce que vous avez demandé, vous avez la preuve indiscutable qu’il a entendu et qu’il comprend exactement ce que vous lui avez demandé. L’étape 4 est une mini-discussion préparatoire.
Quand l’enfant dit ce qu’il doit faire, il crée automatiquement une image mentale de lui en train de le faire.
Cela facilite la transition vers la nouvelle activité même s’il était résistant au départ. L’étape 4 permet d’éliminer presque toute l’opposition initiale. Quand vous utilisez cette technique, l’opposition est rare.
Étape. 5 :
Restez debout et attendez que l’enfant fasse ce que vous lui avez demandé de faire. Cela paraît impossible dans une maison où il y a toujours quelque chose à faire. Considérez le temps que vous passez à rester debout et à attendre comme un investissement. Vous imaginez que vous devrez attendre des heures jusqu’a à ce que l’enfant fasse ce que vous lui demandez parce que vous vous souvenez de toutes les fois dans le passé, où votre enfant ignorait vos instructions. Par frustration, vous avez eu recours à différentes façons de faire : répéter, insister, négocier, menacer ou même crier. C’est ce qu’on appelle la gifle verbale.
Il est peut-être difficile d’accepter que ce sont ces réactions naturelles de parents qui causent beaucoup de non-coopération chez l’enfant. Quand on reste agréable, respectueux, calme, clair et déterminé, les enfants vont naturellement chercher à nous faire plaisir la plupart du temps.
Cette cinquième étape aboutit presque toujours à la coopération de l’enfant. Et pour l’enfant qui n a toujours pas coopéré, il reste la dernière étape.
Étape 6 :
Alors que vous êtes debout et que vous attendez, faites des compliments descriptifs pour chaque petit pas dans la bonne direction et utilisez l’écoute empathique sur ce que votre enfant peut ressentir suite à ce que vous lui avez demandé de faire. Plus vous ferez de compliments descriptifs, plus il sera motivé pour faire ce que vous lui avez demandé.
Voici quelques exemples de compliments descriptifs pour des petits pas dans la bonne direction :
. « Merci de ne pas rouspéter. »
. « Tir as posé ton crayon et tu ne dessines plus. »
. « Tir t’es rapproché de la porte. »
. « Tir ne te plains pas. »
L’écoute empathique montre que l’on se soucie des sentiments de l’enfant et pas seulement de son comportement. On comprend qu’il n ait pas envie d’arrêter ce qu’il fait pour passer à autre chose.
On peut dire par exemple :
. « Tu t’amuses si bien avec ta nouvelle balançoire, tu rias pas envie d’arrêter. »
. « Je sais que ce n’est pas drôle d’avoir à tout ranger alors que tu as envie de continuer à jouer. »
Si vous associez le compliment descriptif à l’écoute empathique, ce que vous dites aura d’autant plus d’impact.
Par exemple, vous pourrez dire :
.Alors que probablement tu aimerais que je te laisse seul, tu ne rouspètes pas et tu ne rn as pas dit de sortir. »
. « Je sais que tu es très agacé que ce soit déjà l’heure d’aller au lit, mais tu ne te plains pas et tu n’es pas impoli. »
Voir la 1ère partie de l’article
Texte et dossier : Anne Peymirat
Anne Peymirat est auteur et coach parental. Elle a déjà accompagné plus de 1000 parents en 7 ans. Elle intervient aussi dans de nombreuses entreprises pour soutenir leur programme en faveur des parents salariés (BNPParibas, Cetelem, EDF, Total, Kurt Salmon,…). Elle est mère de 4 enfants âgés de 15 à 3 ans.
http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/parents-et-education-partie-2-les-cles-de-la-reussite/
Que se passe-t-il dans la tête d’un sourd-muet en train de se masturber ? Voilà la curieuse question que le vénérable George Steiner pose dans son essai Les Livres que je n’ai pas écrits (2008). Cette question semble revêtir pour lui une importance capitale. « Il serait extrêmement difficile d’obtenir sur ce point des informations fiables. Je n’ai connaissance d’aucune enquête systématique. Pourtant, la question est d’une importance cruciale. » Pourquoi s’intéresser à une question aussi saugrenue ? Parce que, selon l’auteur, la réponse pourrait éclairer la nature des liens entre émotions, langage et pensée. Si la pensée est le fruit du langage, qu’advient-il pour un sourd-muet qui ne possède pas de langage ?
Ici, G. Steiner commet une double erreur. La première est de considérer qu’un sourd-muet est privé de langage. Or, chacun sait que les sourds-muets utilisent un langage de signes qui n’a rien à envier en finesse, en rigueur et en richesse au langage parlé. De plus, les sourds-muets peuvent parfaitement lire, écrire ou raconter leurs expériences comme vous et moi. Ce que fit par exemple Pierre Desloges, un artisan relieur qui publia en 1779 ses Observations d’un sourd-muet. D’autres le feront après lui (A. Peletier et Y. Delaporte, Moi, Armand, né sourd et muet, 2002).
La seconde erreur est plus fondamentale. Elle porte sur les liens entre langage et pensée. G. Steiner reprend cette idée largement répandue selon laquelle la pensée et le langage sont une seule et même chose. « On s’accorde à reconnaître que les capacités du langage à faire de la réalité un objet de classification, d’abstraction, de métaphore – si tant est qu’il existe un langage “extérieur” – constituent non seulement l’essence de l’homme mais sa séparation primordiale d’avec l’animalité (à nouveau, le cas du sourd-muet incarne ce qui est peut-être une énigme essentielle). Nous parlons donc nous pensons, nous pensons donc nous parlons (…). Le “verbe” qui était au commencement (…) fut le début de l’humanité. » (ibid.)
Les premiers arguments nous viennent de l’expérience ordinaire. La thèse selon laquelle le langage produit la pensée est communément admise en philosophie et en sciences humaines. Mais c’est une idée reçue qui n’a jamais fait l’objet d’une démonstration solide, ni même d’un véritable livre ou d’une théorie de référence. On la retrouve affirmée un peu partout comme une sorte d’évidence sur laquelle il n’y a pas lieu de se pencher tant elle semble aller de soi. On la trouve répandue chez des philosophes comme Platon, Rousseau, Hegel… Or, rien n’est moins évident. On dispose même aujourd’hui de nombreux arguments pour soutenir qu’il existe une pensée sans langage. Et que le langage n’est que la traduction – souvent imparfaite – d’idées et de représentations mentales sous-jacentes qui le précèdent. Il nous arrive souvent de chercher nos mots, de vouloir exprimer une idée sans parvenir à trouver le mot juste, l’expression exacte. D’où le besoin de reformuler ses idées, et parfois, de guerre lasse, quand on sent que l’on n’a pas pu exprimer correctement sa pensée, d’avoir recours à son joker : « Tu vois ce que je veux dire ?
L’expérience du « mot sur la langue » est encore plus probante. Vous pensez à un acteur connu, vous voyez son visage, vous connaissez le titre de ses films, mais vous ne vous souvenez plus de son nom. L’idée est là. Pas le mot. La pensée est présente, le langage fait défaut. Des exemples de pensée sans langage nous sont fournis aussi par le témoignage des aphasiques. L’aphasique est un patient atteint d’une lésion cérébrale, et qui a perdu momentanément ou durablement l’usage du langage. Il existe différentes formes d’aphasie (les plus connues sont les aphasies de Broca et de Wernicke). Ce sont des détériorations profondes qui affectent la sémantique ou la grammaire, parfois les deux. Le cas des aphasiques est donc bien plus probant que celui des sourds-muets.
Or, certains aphasiques temporaires ont réussi à raconter comment ils pensaient sans langage. Comme ce médecin qui, suite à un accident cérébral, a perdu pendant plusieurs semaines l’usage des mots. Cela ne l’empêchait pas de continuer à penser, de s’interroger sur sa maladie, de faire des diagnostics, de penser à son avenir, de chercher des solutions (D. Laplane, La Pensée d’outre-mots, 1997). Les aphasiques peuvent faire des projets, construire des hypothèses, calculer, anticiper et résoudre des problèmes techniques de toutes sortes.
Si l’on y songe, une grande partie de notre vie mentale, que l’on appelle la « pensée », passe par des images mentales, pas seulement par des mots. Quand je réfléchis à quels vêtements je vais porter aujourd’hui, quand l’architecte imagine un plan de maison, quand on joue aux échecs, quand on imagine le trajet pour se rendre chez des amis…, ce sont des images et des scènes qui défilent dans la tête plutôt que des mots et des phrases, même s’il existe un « langage privé », un monologue intérieur comme dans la lecture. De même, le souvenir du passé nous revient sous forme de scènes visuelles. Lorsque le narrateur de la Recherche de Marcel Proust trempe sa madeleine dans le thé, c’est un torrent d’images et d’émotions qui le submerge tout à coup, sous l’aspect d’images mentales, de sons, d’odeurs, d’émotions positives et négatives. Les mots ne sont là que pour tenter de communiquer cette vie intérieure, ce « flot de conscience » dont parlait William James.
De nombreuses expériences psychologiques apportent du crédit à la thèse d’une « pensée en images ». Dans les années 1970-1980 eut lieu un grand débat en psychologie sur la nature des représentations mentales. Pour certains théoriciens, élèves de Noam Chomsky, le langage utilisé dans les différents pays (anglais, chinois ou finnois) repose sur un langage interne, le « mentalais », fait de représentations symboliques – abstraites et logiques – et comparable à un programme informatique. À l’aide de nombreuses expériences, le psychologue Stephen Kosslyn, tenant d’une pensée visuelle, réussit à montrer que nombre d’expériences de pensée courante reposent sur des images mentales, composées de scènes visuelles. Le débat – « The imagery debate » – tourna nettement à l’avantage de ces derniers (M. Tye, The Imagery Debate, 1991).
La linguistique dite « cognitive » va également dans ce sens. Selon ce courant de recherche, qui a pris un grand essor depuis les années 1980, le langage ordinaire repose sur des schémas cognitifs qui précèdent les mots, les règles de grammaire et lui donnent sens. Soit la phrase « Demain, je pars à Rome » plutôt que conjuguée au futur, « je partirai à Rome ». Le futur ne dépend pas ici d’une forme grammaticale puisque l’on a utilisé le présent. La représentation du futur repose avant tout sur la possibilité de s’y projeter mentalement. L’idée précède le sens. « L’idéogenèse précède la morphogenèse », disait à sa manière Gustave Guillaume, l’un des pionniers de la linguistique cognitive. Un individu qui ne pourrait pas mentalement se projeter dans l’avenir, imaginer le futur, n’aurait pas la possibilité de comprendre les règles de grammaire. Inversement, l’absence de règle de grammaire pour exprimer le futur n’empêche pas de le penser. Les aphasiques en témoignent.
Les pensées les plus abstraites elles-mêmes ne sont pas forcément tributaires du langage. Les témoignages de nombreux mathématiciens et physiciens sur l’imagination scientifique vont dans ce sens. Einstein a rapporté qu’il pensait à l’aide d’images mentales, les mathématiciens de la géométrie pensent aussi à l’aide de représentations visuelles.
Beaucoup d’indices et d’arguments nous invitent donc à reconsidérer l’idée courante selon laquelle la pensée repose sur le langage et qu’ils sont une seule et même chose. La pensée prend des formes multiples, des idées courantes (souvenirs, anticipations, imagination) aux abstractions (mathématiques, géométrie) qui n’ont pas besoin du langage pour exister. Du coup, le langage apparaît sous un nouveau jour. Il ne serait qu’un instrument plus ou moins adéquat destiné à communiquer nos pensées. Cet outil se révèle imparfait, parce que soumis à des contrainte : celles de symboles collectifs codifiés permettant de partager des mondes mentaux communs mais ne reflétant pas forcément la singularité des pensées individuelles.
La maison de mes rêves ne pourra jamais coller exactement à la maison réelle, car celle-ci doit aussi obéir aux contraintes du monde physique. De même, le langage obéit à des règles de structuration interne qui n’épousent pas entièrement les plis de ma pensée. Le langage ne servirait donc qu’à jeter des ponts entre les univers mentaux. Mais il ne permettra jamais de les rendre totalement transparents les uns aux autres. « J’éteignis la lumière, mais en moi-même les images continuèrent de briller et de fulgurer », écrit Stefan Zweig dans La Confusion des sentiments.
Selon ce philosophe américain, il est impossible de circonscrire strictement ce que désigne un mot. Quine est, du point de vue linguistique, behavioriste au sens où la signification ne se donne pour lui qu’à travers les comportements. Dans Le Mot et la Chose, il imagine une situation de « traduction radicale » où un linguiste part sur le terrain pour traduire une langue complètement inconnue. Il n’a pas de guide, pas d’interprète. Pour élaborer son manuel de traduction, il ne peut que s’appuyer sur les émissions verbales des indigènes et les circonstances observables. Imaginons que le linguiste voit un indigène s’exclamer « gavagai », au moment où un lapin détale dans la garenne à côté d’eux. D’autres situations similaires l’amèneront à traduire « gavagai » par « lapin ». Mais qui dit que l’indigène désigne par ce terme un lapin et pas par exemple une partie non détachée de lapin ou la manifestation de la « lapinité » ? Rien dans l’observation ne lui permettra de trancher. Le traducteur projette ses propres catégories, notamment celle d’objet. Il n’y a pas de fait brut permettant de lever l’incertitude. L’observation est configurée par la langue de l’observateur : elle n’est jamais pure ou brute. Mettons qu’il y ait deux « traducteurs radicaux » qui étudient indépendamment l’un de l’autre cette langue inconnue et qui aboutissent à deux manuels différents mais interchangeables. Selon Quine, ils peuvent donner tous deux de bonnes prédictions des comportements que l’on peut attendre des indigènes, tout en étant incompatibles. Il n’y a pas de fait susceptible de les départager. Il y a pour reprendre ses termes « indétermination de la traduction ».
Extrait de C. Halpern, « Quine, repenser l’empirisme », Sciences Humaines, H.S. n° 9, mai-juin 2009.
Berkeley
« Je ne sais si d’autres personnes ont cette admirable faculté d’abstraire leurs idées ; pour moi, je trouve que j’ai la faculté d’imaginer ou de me représenter les idées des choses particulières que j’ai perçues, de les séparer et de les combiner de diverses manières. » « L’origine de cette erreur… (i.e. cette conception de l’abstraction) me paraît être le langage (…) Aucun sens précis ni défini n’est attaché à un nom général qui signifie toujours indifféremment un grand nombre d’idées particulières. » (Principes de la connaissance humaine).
Condillac
« Qu’est-ce au fond que la réalité qu’une idée générale et abstraite a dans notre esprit ? Ce n’est qu’un nom ; ou si elle est quelque autre chose, elle cesse nécessairement d’être abstraite et générale. »
« Les idées abstraites ne sont donc que des dénominations. (…) et tout l’art de raisonner se réduit à l’art de bien parler. » (Logique)
Hegel
« Nous n’avons conscience de nos pensées, nous n’avons des pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective (…) C’est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence où l’externe et l’interne sont si intimement unis. Par conséquent, vouloir penser sans les mots, c’est une tentative insensée. (…) Ainsi, le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. » (Philosophie de l’esprit)
Cassirer
Pour le philosophe allemand, l’homme se définit comme un esprit créateur de symboles. Le langage, explique Cassirer, dans La Philosophie des formes symboliques, t. I, La Langue (1923), donne accès au monde à travers des symboles. À la différence du cri de l’animal qui n’a qu’une signification unique, les symboles du langage sont porteurs de multiples significations.
« La “construction du concept” dans le langage, en grande partie, est moins l’œuvre de la comparaison et de l’association logique des contenus de perception que celle de l’imagination linguistique. (…) On vérifie encore une fois ici que le langage, en tant que forme d’ensemble de l’esprit, se trouve à la frontière entre mythos et logos. » (Philosophie des formes symboliques)
Bergson
« Enfin, pour tout dire, nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire les étiquettes collées sur elles. Cette tendance s’est encore accentuée sous l’effet du langage. Car les mots désignent des genres. Le mot qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s’insinue entre elle et nous. » (Le Rire)
Wittgenstein
« La langue déguise la pensée. Et de telle manière que l’on ne peut, d’après la forme extérieure du vêtement, découvrir la forme de la pensée qu’il habille ; car la forme extérieure du vêtement est modelée à de tout autres fins qu’à celle de faire connaître la forme du corps. » (Tractatus)
Benveniste
« Dans le langage humain, le symbole en général ne configure pas les données de l’expérience, en ce sens qu’il n’y a pas de rapport nécessaire entre la référence objective et la forme linguistique. » (Problèmes de linguistique générale)
Chomsky
« Nous parlons comme nous voyons ; nous n’apprenons pas notre langue, elle est innée, inscrite dans notre biologie. »
« Ce qui retient davantage mon intérêt, c’est de pouvoir découvrir, à travers l’étude du langage, des principes abstraits qui gouvernent sa structure et son emploi. Ces structures sont universelles selon une necéssité biologique et pas simplement par accident historique. Elles découlent des caractéristiques fondamentales de l’espèce. » (Structures syntaxiques)
http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_dossier_web=67&id_article=25273
Un peu de calcul peut faire une grosse différence pour votre santé.
Faites 75 minutes de sport par semaine.
L'idéal est de les répartir en 3 séances de 25 minutes d'exercices fractionnés à haute intensité.
Après une dizaine de minutes d'échauffement, faites une activité à fond pendant 45 secondes à 1 minute, puis récupérez pendant la même période.
Recommencez 8 fois.
Selon la recherche actuelle, c'est le meilleur moyen d'améliorer votre santé et de prévenir les maladies (je vous expliquerai en détail dans une prochaine lettre sur laquelle je travaille comment et pourquoi fractionner ses exercices physiques).
À noter que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande 150 minutes d'exercice modéré par semaine. C'est bien aussi. Mais pas tout à fait aussi bien (voir ma lettre « Arrêtez le jogging »)… (la suite ci-dessous)
Le simple fait de se déplacer à pied ou en vélo, de porter des sacs de courses, de monter des marches, contribue à maintenir les os épais et en bonne santé. Associé à un apport nutritif adéquat, c'est la thérapie LA PLUS EFFICACE contre l'ostéoporose.
La rédaction d'Alternatif Bien-Être vous donne toutes les clés de cette thérapie complète, développée pour les cosmonautes à leur retour de l'espace. Découvrez ici le dossier exclusif d'Alternatif Bien-Être consacré à cette thérapie trop peu prescrite.
Votre taux de sucre dans le sang, ou glycémie, est une mesure très importante de votre état de santé.
On mesure votre taux d'hémoglobine A1C (un test qui indique votre taux de sucre moyen durant les mois précédents) qui doit être inférieur à 5,7 %.
Par ailleurs, votre glycémie à jeun doit être inférieure à 1 gramme par litre. Le taux optimal est de 0,85 gramme par litre.
À jeun veut dire au moins 12 heures après votre dernier repas.
Si votre glycémie à jeun est plus haute, c'est mauvais signe. Si elle dépasse 1,26 g par litre, vous serez malheureusement considéré comme diabétique, une maladie qui augmente le risque de très nombreuses maladies (maladies cardiaques, problèmes de rein, cécité, cancer…)
Si vous pensez être concerné, demandez à votre médecin des analyses. La bonne nouvelle est que la pratique des exercices fractionnés de haute intensité, comme décrits ci-dessus, et une diminution de poids de 7 % réduit de 57 % le risque d'un prédiabétique de développer un vrai diabète.
La pression sanguine est la force exercée par le sang sur la paroi des vaisseaux.
Elle se mesure en mm ou en cm de Mercure (mm Hg ou cm Hg). En médecine, on parle de pression artérielle, ou tension artérielle.
Dans les artères proches du cœur, la pression est maximum au moment où le cœur se contracte. Ce moment est appelé la systole. Elle est minimum quand le cœur est complètement relaxé. Ce moment s'appelle la diastole.
Lorsque le médecin mesure votre pression sanguine, il va prendre votre pression systolique et diastolique. C'est pourquoi les résultats se présentent sous forme de deux nombres. Par exemple, une tension artérielle peut-être de 12-8, pour 12 cm de mercure de pression systolique, et 8 cm de mercure de pression diastolique.
Il n'y a pas de tension idéale, cela dépend des personnes. Par contre, il est important de connaître votre tension pour repérer une éventuelle modification.
Si votre tension se met à monter, cela peut annoncer un accident cardiovasculaire. Comme pour le taux de sucre, vous maintenez votre pression sanguine normale par des exercices réguliers et une alimentation saine. Et aussi : ne fumez pas.
Votre cœur bat à un rythme qui évolue constamment en fonction de vos besoins : dès que vos muscles ont besoin de plus d'oxygène, il accélère.
La question pour vous est de savoir : quel est le rythme maximal auquel mon cœur peut fonctionner ?
Cela dépend de l'âge, de votre poids et de votre état de santé.
Cela s'appelle la Fréquence Cardiaque maximum, ou FCmax.
Son évolution vous permet de suivre objectivement l'évolution de votre forme physique.
Pour la calculer, je vous invite à vous rendre sur cette fiche réalisée par Philippe Propage, entraîneur d'athlètes de niveau international.
Pour déterminer votre poids idéal, vous devez calculer votre indice de masse corporelle, ou IMC.
Vous obtenez votre IMC en divisant votre poids par votre taille au carré, c'est-à-dire votre taille (en mètres) multipliée par elle-même.
Si cela vous pose trop de problème, suivez ce lien vers un calculateur d'IMC gratuit.
L'IMC normal est compris entre 18,5 et 25.
Un IMC supérieur à 25 correspond à une personne en surpoids, qui a déjà un risque accru de maladie cardiaque, articulaire, de diabète et de cancer. Au-delà de 30, il y a un problème d'obésité.
L'IMC est une méthode fiable pour les adultes de 18 à 65 ans, mais ne peut pas être utilisée telle quelle pour les femmes enceintes ou qui allaitent, les seniors, les athlètes d'endurance ou les personnes très musclées.
Vous devez aussi faire attention si votre IMC est normal mais que vous avez beaucoup de graisse abdominale (voir point suivant).
Si vous divisez votre tour de taille par votre tour de hanches, vous saurez si vous êtes plutôt du type « pomme » ou « poire ».
Votre but est que ce ratio soit inférieur à 0,80 pour les femmes, et inférieur à 0,95 pour les hommes.
Au-delà, vous augmentez votre risque de diabète, maladie cardiaque et certains cancers.
Pour se maintenir en bonne forme physique, en plus des exercices fractionnés, il faut faire 10 000 pas par jour.
Une activité normale vous fait faire spontanément 6000 à 7000 pas dans la journée.
Une marche de 30 minutes à intensité modérée représente 3000 à 4000 pas pour un adulte en bonne santé.
Si vous cumulez les deux, vous atteignez un taux normal. Mais vous pouvez le confirmer en vous équipant d'un podomètre. De nombreux smartphones permettent également de calculer le nombre de pas que vous faites par jour.
Cependant, les personnes obèses doivent, elles, viser 15 000 à 18 000 pas par jour.
1. Par wassim le 2024-02-26
tres bien
2. Par fistone le 2023-07-09
Bon courage
3. Par mouna el achgar le 2023-07-09
je suis une enseignante de la langue française et cette année je vais enseigner pour la première fois ...
4. Par Salwa le 2023-03-18
Merci
5. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
6. Par Rbandez le 2022-11-19
Trés Bon resumé
7. Par El otmani le 2022-11-01
Bonjour Merci pour votre exemple je le trouve vraiment intéressant Auriez-vous un exemple pour une ...
8. Par Ben le 2022-10-26
C'est un des articles les plus complets qu'il m'a été donné de lire sur les blogs et l'enseignement ! ...